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EAN : 9782748526400
249 pages
Syros (02/05/2019)
3.51/5   59 notes
Résumé :
Cinq enfants, un seul destin. Quintland.

Quintland a tout d'un parc de loisirs. Les touristes s'y bousculent, on s'y rend en famille ou lors d'une excursion scolaire, plusieurs visites par jour sont organisées.
Mais à Quintland, vous ne trouverez qu'une seule et unique attraction. Ce sont cinq petites filles que l'on peut regarder vivre derrière une vitre sans tain. Cinq petites filles isolées, surmédiatisées, éloignées de leurs parents.
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
3,51

sur 59 notes
Le fragile destin des célèbres quintuplées
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Connaissez-vous les 5 soeurs Dionne nées en 1934 au Canada en Ontario? Jusqu'à présent, je n'en avais jamais entendu parler.
Et pourtant, elles ont fait la une pendant un certain temps, de renommée internationale. Qu'ont-elles fait de si spectaculaire? Chant, danse, art, sport? Que nenni! Juste qu'elles sont de naissance multiple et surtout vivantes! Car dans les années 30, l'hygiène et les connaissances en néonatologie n'étaient pas aussi avancées que maintenant.
*
Dans cette biographie romancée, l'auteur français raconte la naissance de ces filles dans un foyer modeste de la campagne canadienne. L'étonnement, des parents et de leur entourage, le déroulement de leur vie bien ordonnée. Des petites filles isolées et surtout surmédiatisées qui se sont retrouvées dans une pouponnière (en face de la ferme parentale), soignées par le célèbre docteur Dafoe, pouponnées par des infirmières triées sur le volet et surtout, tous payés par l'état canadien.
Quelle horreur me direz-vous. Aujourd'hui, cela serait impensable de considérer les enfants tels des poupées "à visiter", dans une espèce de "zoo" ou de showroom. A l'époque, avec la crise économique, les prémices de la 2nde guerre mondiale, les citoyens avaient besoin de distractions, et voilà que les soeurs Dionne étaient toutes trouvées pour contenter la foule.
*
Comment ont-elles vécu ces 9 années, éloignées de la sphère familiale? Comment ont-elles pû vivre ensuite? le récit se focalise surtout sur les premières années. La survie tout d'abord (elles sont nées prématurées), puis le processus de tutelle mis en place par le gouvernement, la bataille avec le père (assez vindicatif mais qui peut le blâmer?), le retour en famille et surtout la réinsertion.
*
Les chapitres sont rythmés en alternant plusieurs voix. Celle du médecin, d'une infirmière Yvonne, de l'aînée des soeurs et même de deux personnages fictionnels , Alice et Edith, deux fillettes du voisinage.
Le ton est émouvant. Je me suis bien sûr renseignée sur le Net et j'ai même pu visionner un reportage où l'on voit 2 des soeurs encore vivantes qui reviennent sur les lieux.
Un récit passionnant, un peu court finalement car on survole leur adolescence, avec quelques photographies en fin d'ouvrage. Une histoire qui s'adresse à la littérature jeunesse.
J'ai juste un petit bémol quant à l'oubli (volontaire ou non) des impressions maternelles. On se focalise sur les bébés certes mais la parturiente ici est complètement mise de côté. Elle a dû souffrir cette pauvre dame, seule dans son lit, après avoir été lestée de ses cinq bout de choux. (oui, je sais, je parle comme la maman poule que je suis :).
*
Quand on y pense, c'est révoltant ce que le gouvernement a fait pour cette famille, même "pour son bien" .
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Le 28 mai 1934 Elzire Dionne donna naissance non pas à un joli bébé, ni à deux ou trois, ce qui aurait déjà été bien compliqué pour cette jeune maman de cinq enfants, mais à cinq petites filles. Les premiers jours furent critiques, les petites étant nées prématurées, mais finalement, les cinq petites filles survécurent. Et la vie de cette famille canadienne ne fut plus jamais la même. Un grand cirque médiatique se mit en marche.

L'auteur nous raconte une partie de la vie d'Yvonne, Annette, Cécile, Emilie et Marie, des bébés retirés à leurs parents « pour leur bien », médiatisées, objets de bien des convoitises financières, exposées au public comme des curiosités, passant une grosse partie de leur petite enfance sous cloche, sous la surveillance constante d'infirmières.
Le récit est un mélange entre le journal d'une des infirmières, les pensées et les sensations d'Yvonne, l'aînée des quintuplées et la vie de deux gamines d'un village voisin qui ont un regard critique sur la médiatisation des petites.
J'ai bien aimé ce roman même s'il est un peu léger, les pensées ou les réflexions ne sont jamais très poussées, mais cela suffit à donner une idée de la vie hors norme de ces petites.
La médiatisation des petites filles et leurs vies passées en dehors de leur famille semble avoir été une grosse erreur, elles en témoignèrent étant adultes, mais cela ne semble pas avoir suffisamment marqué les esprits car 80 ans plus tard, le même phénomène de surmédiatisation se reproduit encore et encore, au risque de bien des vies gâchées.
Le roman raconte surtout l'enfance des filles, on sait ce qu'elles deviendront adultes, mais cette partie est juste mentionnée très rapidement en quelques pages. J'ai trouvé dommage de n'avoir pas abordé les soucis de santé des petites, surtout quand on sait que l'une d'entre elle mourut à l'âge de 20 ans, mais il est vrai que le roman est à destination d'un public jeunesse. L'exploitation financière des petites, les abus sexuels dont elles dirent avoir été victimes et leur pauvreté à la fin de leur vie ne sont pas évoqués non plus dans le roman.
Le roman « La faille en toute chose » de Louise Penny mentionne l'existence de ces célèbres quintuplées et apporte une vision différente de leurs vies.
Je remercie chaleureusement Babelio et les éditions Syros pour cet envoi.
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Quintland, c'est comme un zoo mais avec des enfants. 5 filles identiques. Les soeurs Dionne sont nées le 28 mai 1934 au Canada. Elzire Dionne, la maman avait déjà 5 enfants. Les premiers mois de leur existence ont été assez délicats car elles étaient très petites ( d'environ 700 gr à 1k300) mais le miracle a eu lieu, elles ont eu le droit à des couveuses grâce à cette quintuple naissance qui était assez rare pour faire parler et les désigner comme curiosités.
J'avais vu un film sur ces fameuses premières quintuplées, j'en garde quelques souvenirs, le livre me le rappelle assez bien. J'ai complété cette lectures avec des informations internet. En tout cas, il est bien documenté, on alterne des moments de journal intime et de l'aînée de la "fratrie". L'ajout des deux amies plus âgées, fictives n'est pas en trop car il permet de comprendre la vie des femmes à l'époque. Tout de même, je trouve ça incroyable que la garde des enfants ait été soutirée à leurs parents (même s'il s'avère que les parents n'aient pas la patte blanche non plus).
Incroyable destin oui mais dommage que ces filles n'aient pas été élevées avec leurs frères et soeurs, on sent un décalage entre eux.
Une lecture intéressante sur le sujet, sur l'époque.
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En 1934, au Canada, naissent cinq jumelles. Cet événement fait sensation.

Mais leurs jours sont comptés car à cette époque aucun quintuplé n'avait encore survécu bien longtemps.

Le médecin de famille va relever le défi et tenter de les garder en vie. Mais à quel prix ? Bientôt, le quotidien des petites filles va devenir un spectacle permanent...

Un roman qui commence par un conte de fée mais qui vite tourne au cauchemar.
Car le voyeurisme est au coeur de ce roman qui transforme en fiction cette histoire vraie.

A la fin du récit on continue à se poser beaucoup de questions comme est-ce que l'histoire aurait-été la même s'il s'était s'agit de garçons ? Quels sentiments cache la mère ?

Un roman émouvant car les bébés sont transformés en poupées et leur personnalité est étouffée. Mais n'est-ce pas le cas de la plupart des enfants à cette époque ?

L'amour des parents et du docteur sont réels mais comme détournés par des considérations autres avec l'Etat qui s'en mêle.

A découvrir !
Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
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Le fait avait défrayé la chronique à son époque.

Une famille avait, en 1934, au Canada, donnée naissance à des quintuplées.

5 petites filles identiques.

Le couple Dionne déja parents de plusieurs enfants ne s'attendaient pas à une telle surprise et, entre nous, à une telle charge.



Un roman reporta tout ceci bien avant celui-ci, pour les adultes, et une version fut portée au petit écran plus tardivement, pour nous faire revivre le quotidien compliqué des parents de ces quintuplées, mais pas que.

Car si les cinq filles firent aussi parler d'elles, c'est aussi à cause du déferlement médiatique qui en découla et qui donna l'idée marketing d'une sorte de parc où tout à chacun pouvait venir rencontrer les jeunes demoiselles en vrai, les prodiges (ou curiosité, comme on veut) de la nature.



Le téléfilm ne fait pas l'impasse sur cet aspect où les parents se sentirent dépossédés de leur rôle au profit d'une exploitation quotidienne des enfants, poussées régulièrement devant les photographes et les télévisions, pour faire tourner l'affaire.

Fred DuPouy, qui s'est renseigné à son tour, a rassemblé plusieurs sources d'informations, photos, journaux, il revient sur ce fait divers et le livre à son tour aux jeunes générations.

Une interview intéressante de l'auteur nous restitue le contexte de son projet, disponible sur le site de l'éditeur Syros.



L'auteur usera d'un stratagème très habile pour nous raconter l'histoire et affiner l'empathie.

Les chapitres se partageront entre une vue de l'intérieur, avec la famille Dionne et une autre de l'extérieur, avec les conversations de deux gamines, Edith et Alice, qui aprennent la nouvelle par les journaux.

Les deux copines auront à peu près l'âge de la cible de jeunes lecteurs et pourront se poser les questions qu'ils se formuleront en lisant, de la particularité d'avoir des jumelles au projet Quintland.



Nous ne lâchons pas une page dès le départ, pris dans l'émotion de la naissance prématurée des cinq filles.

L'instant est critique et le monde tremble car peu de quintuplés survivent aux 1ers jours. C'est la mobilisation générale où de nombreuses volontés, bonnes et plus douteuses viennent se substituer à tour de rôle aux parents trop fatigués.



Fred DuPouy tente de restituer une modestie et une inquiétude chez cette famille Dionne qui saisirent même la main tendue d'un groupe scientifique qui voulaient étudier leur cas exceptionnel hors de la maison, tout en prenant en charge les meilleurs soins pour que les prématurées passent le cap des 1ers jours.

Que pouvait on faire de mieux?, pensons-nous en suivant l'événement.



Chacun a son mot à dire, nous, lecteurs, comme les autres, jugeant ou soutenant. Lorsque, par exemple, Mme de Kiriline de la Croix Rouge apporte son aide quotidienne et providentielle d'un côté pour s'occuper des petites et de l'autre, fait régulièrement barrière au reste de la famille trop peu précautioneuse de l'hygiène, semblerait-il. Même lorsque le groupe scientifique intentera un procès pour rupture de contrat.

La pauvre famille est réduite par la situation au statut de pauvres cutéreux peu responsables à pouvoir gérer un "miracle".

C'en est, en se contentant des faits, assez poignant.

Fred DePouy n'oublie pas l'essentiel et puisque les adultes s'argumentent toujours du bien de l'enfant, l'auteur nous imagine donc aussi sur certaines parties la perspective vue par les petites qui grandissent, qui tentent de méconnaitre, de se rassurer, entre toutes ses expositions publiques et ses passages de mains en mains.



Un roman très intéressant qui intéressera les lecteurs ados amateurs de récits véridiques mais aussi ceux sensibles aux aventures touchantes, tout simplement.
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critiques presse (1)
Ricochet
06 août 2019
Fred Dupouy use de délicatesse d'écriture et d’artifices littéraires pour ne pas laisser la fascination prendre le dessus sur le constat que l’âme humaine est souvent bête. Etrange !
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
À l'époque où les fillettes étaient des bébés, leur image avait été associée à des marques de savon ou de lait en poudre ; maintenant, on se servait d'elles pour promouvoir l'engagement du Canada dans un conflit mondial. Peut-être cette cause était-elle juste, mais de quel droit utilisait-on ces enfants ? N'était-ce pas une terrible façon de les endoctriner, de les priver de toute possibilité de développer leur libre arbitre ?
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Dans le contexte de crise économique qui frappait durement le continent tout entier, cette affluence de visiteurs représentait une véritable aubaine pour l'hôtellerie locale. Le gouvernement pria l'équipe des tuteurs d'organiser l'accueil des touristes à la pouponnière. Toutes ces personnes qui venaient de loin ne devaient à aucun prix être déçues et il convenait, dans la mesure du possible, de leur permettre de voir les prodigieux bébés dans de bonnes conditions. On aménagea donc, dans le hall d'entrée de la pouponnière, une fenêtre vitrée donnant sur la salle de jeux où l'on installait les fillettes lorsqu'elles ne dormaient pas.
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- N'était-ce pas un charmant spectacle ? lança Miss Darmon à sa classe réunie.
- Oui, Miss Darmon, c'est fascinant comme ces cinq petites filles se ressemblent, répondit une élève.
- Quel dommage qu'on ne puisse pas leur lancer des cacahuètes ! grommela Edith.
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Ce qu'il retenait de la conversation, c'est que la fascination que les quintuplées exerçaient sur le public tenait uniquement dans l'apparence identique des cinq fillettes. Les visiteurs se moquaient bien de savoir si les petites étaient heureuses du moment qu'on les leur présentait comme cinq copies conformes, cinq exemplaires d'un même bébé, cinq êtres vivants monstrueusement semblables.
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- L'attitude du gouvernement est scandaleuse, je me battrai pour retrouver mon autorité paternelle ! Tout ça parce que nous sommes des Canadiens français ! Si nous étions anglophones, les choses ne se passeraient pas de la même manière... C'est toujours la même histoire : plus les gens sont pauvres et opprimés, plus on cherche à les enfoncer.
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