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Gleb Pokrovsky (Autre)
EAN : 9782020047753
184 pages
Seuil (18/05/2004)
4.32/5   107 notes
Résumé :
Publié pour la première fois en Russie vers 1870, ce petit livre, dont l'auteur est resté anonyme, représente l'un des plus beaux textes spirituels de l'orthodoxie russe.
A travers un style qui garde le charme du langage populaire, le lecteur découvre la piété russe, dans ce qu'elle a de frais et de pur. Des épisodes nombreux et colorés le mettent au contact direct de la Russie ancienne, celle qui a inspiré les grands écrivains du siècle passé. Il rencontre e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Petit livre énigmatique aux origines on ne peut plus obscure, et sur lequel il est plus que facile de se méprendre. C'est, comme son nom l'indique, le récit d'un pèlerin. L'un de ces humbles paysans russes qu'une inspiration mystique jetait soudain sur la route dans une vie d'errance de monastère en village, mendiant leur pain et lisant les textes sacrés. Ces hommes et ses femmes qui fascinaient les élites et les intellectuels russes, au point que Tolstoï rêvait de tout abandonner pour en devenir un, et que le tsar Alexandre Ier, murmure-t-on, l'aurait fait pour de vrai.

Ce récit publié dans les années 1880 est présenté comme un témoignage anonyme laissé par un pèlerin au mont Athos. On ne sait pas qui l'a écrit. Il connut un très grand succès en Russie, où il fut de nombreuses fois réédité. On y suit un homme, un simple paysan tout à sa quête mystique. Pout tous biens les vêtements qu'il porte, et un sac dans lequel il range le pain qu'on lui donne, une Bible et un livre de mystique orthodoxe, la Philocalie. Il pratique la ‘prière du coeur', consistant à répéter toujours et encore la même prière jusqu'à ce qu'elle devienne une sorte de corolaire de la respiration. Au cours de son chemin il rencontre des gens généreux, des brigands, des soldats, des moines…

Nous avons là la figure la plus typique du ‘fol en Christ', personnage profondément et typiquement russe. Menant une vie d'ascèse et de privation en dehors de la société, perçu comme une sorte d'intermédiaire entre le ciel et la terre, on lui attribue miracles et prodiges de toute sorte. le maitre tout puissant de la Sainte Russie lui-même les craint. Aujourd'hui encore des oeuvres les célèbrent – citons notamment le magnifique film ‘l'île' de Pavel Lounguine. Rien de plus étrange que de revoir jaillir ces figures dédaigneuses de toute forme de confort matériel, dans un monde comme le nôtre où avoir plus, toujours plus, est garanti comme la recette absolue du bonheur, et qu'on nous le rappel à chaque instant.
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Ce "Récit d'un pèlerin russe" fût une agréable surprise. Je connais peu l'histoire et la culture russes et je suis certainement passé à côté de beaucoup de références littéraires ou historiques. J'ignorais également que cette forme d'ascèse était relativement répandue dans la tradition orthodoxe russe comme le souligne Jean Laloy dans l'introduction. "Le sens du mystère de l'homme, la compassion devant la douleur et le péché, la simplicité de coeur, l'imitation de la vie du Christ et des vérités évangéliques, sont des traits constants de la piété russe." On soulignera également l'importance des "starets", sorte de mystiques russes. le pèlerin narrateur décide d'errer seul de village en village à la recherche de la "vérité" de la Bible. Il suit ainsi les pas du Christ dans une ascèse totale, étant recueilli ici où là par des familles, des ecclésiastiques qui lui offrent pour quelques jours le gîte et le couvert. il va ainsi parcourir de nombreuses "verstes" à la recherche de la "Vérité" et de la juste prière intérieure. Il nous fait part de ses divers déboires et péripéties qu'il rencontre en chemin, agrémentant plaisamment ainsi le récit, pour le lecteur. J'ai souvent pensé, durant cette lecture, aux Pères du désert, comme Macaire le Copte ou Origène, mais aussi aux "sannyasa" hindouistes qui parcourent l'Inde en tous sens, dans une errance ascétique. le récit est agréable, d'une écriture simple et fluide dont on ne se lasse pas. On parcourt cette Russie rurale, une partie de la Sibérie, du XIXe siècle, que l'on retrouve, d'après jean Laloy, dans les récits de Tolstoï ou Doistoïevski, avec certains personnages de second plan assez truculents. Pourtant, ce que je retiendrais de ce livre, c'est la volonté de ces hommes et de ces femmes, à toutes époques et en tous lieux, de choisir une vie d'errance spirituelle. J'imagine qu'ils suivent une sorte "d'appel" divin, et n'hésitent pas à pratiquer la pauvreté, tout ce qu'ils possèdent étant sur eux, à la manière des Ordres mendiants du Moyen-Age. Je pense qu'il faut une croyance en Dieu au-delà de ce que je peux imaginer pour tenter cette sorte d'aventure. Bien des fois, je me dis que le sens de la vie doit être de ce côté là, au lieu de dilapider sa vie dans la surconsommation et les plaisirs fugaces et futiles, que nous procure abondamment notre époque. D'ailleurs, de nos jours, existe-t-il en Occident ce genre de pratique spirituelle ?
Un livre qui fait réfléchir sur le sens de la vie et sur le divin, que je conseille à tous les amateurs.
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Quel bonheur, quel apaisement, quelle douceur ce fut de voyager aux côtés de ce pèlerin russe qui parcourt son pays. Démuni du superflu (vêtements, argent), mais muni de la philocalie, le voyage de cet homme le mène auprès de différentes personnes qui vont l'accueillir, l'héberger, le nourir à tout point de vue. Que ces rencontres soient des expériences heureuses ou malheureuses, elles ne font que conforter ce pèlerin dans sa foi. Les épreuves subies lors de son périple ne l'éloignent pas du Christ, bien au contraire.
Il s'essaye à faire grandir sa foi en pratiquant la prière intérieure, en expliquant ce en quoi elle consiste et ce qu'elle lui apporte.

J'ai beaucoup aimé ce court récit anonyme (paru en Russie pour la première fois en 1870), très bien traduit, qui nécessite du temps non pour le comprendre mais pour se laisser pénétrer et imprégner par le cheminement du pèlerin.
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Chefs-d'oeuvre spirituels de l'orthodoxie russe, voyage intérieur et physique spirituelle à travers la campagne russe.
Pour le guider dans cette quête, le pèlerin n'a que deux livres, la Bible et un recueil de textes patristiques, la Philocalie, cet ouvrage.
"contient la science complète et détaillée de la prière intérieure perpétuelle exposée par vingt-cinq Pères; il est si utile et si parfait qu'il est considéré comme le guide essentiel de la vie contemplative et, comme le dit le bienheureux Nicéphore, « il conduit au salut sans peine et sans douleur »."
J'ai découvert ainsi dans cette découverte spirituelle, j'ai découvert la prière continuelle, celle du coeur, le pèlerin reçoit la leçon, comment pratiquer cette prière :
"Écoute, maintenant, je vais te lire comment s'exercer à la prière intérieure perpétuelle.
Le starets ouvrit la Philocalie, choisit un passage de saint Syméon le Nouveau Théologien et commença : « Demeure assis dans le silence et dans la solitude, incline la tête, ferme les yeux ; respire plus doucement, regarde par l'imagination, à l'intérieur de ton coeur, rassemble ton intelligence, c'est-à-dire ta pensée, de ta tête dans ton coeur. Dis sur la respiration : «Seigneur Jésus-Christ, ayez pitié de moi », à voix basse, ou simplement en esprit. Efforce-toi de chasser toutes pensées, sois patient et répète souvent cet exercice.»"
Un classique à découvrir..
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Il s'agit , en 4 récits de toute beauté , simplicité et fraîcheur d'âme , de découvrir les tribulations d'un pauvre homme handicapé d'un bras , n"ayant pour seule richesse que sa sacoche avec un quignon de pain sec donné par charité et surtout un livre : " La petite Philocalie de la prière du coeur" , recueil de pensées et d'apothègmes des grands mystiques , moines ou ermites du temps des Pères du désert , dont il s'imprègne journellement .En effet , ce " pauvre en Esprit" est à la recherche de la Vérité et cherche à appliquer la recommandation de l'Evangile :"Prier sans cesse" . J'ai été frappé par la parenté avec les techniques soufis des musulmans , le pranayama des hindouistes et les mantras des bouddhistes . J'y vois une incarnation dans l'esprit le coeur et l'âme de la prière , un appel vers Dieu . A l'origine , prier avec la totalité de son corps devait être l'essence même des religions . Ce livre est de la même veine que "Siddartha" de H.Hesse ou "le pélerinage aux sources" de l'del Vasto en plus proche de nous et peut-être en plus accessible . Notre pélerin russe applique à la lettre l'Evangile , il en est touchant de sincérité , de naïveté . Il peut apporter énormément à tous ceux qui sont en recherche spirituelle . Un livre merveilleux , facile à lire . A ne pas manquer .

Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Je commençai à lire ce qui suit :
« Ces paroles de l’Apôtre : il faut prier sans cesse,
s’appliquent à la prière faite par l’intelligence ;
l’intelligence, en effet, peut être toujours plongée en Dieu
et Le prier sans cesse. »
— Expliquez-moi comment l’intelligence peut être
toujours plongée en Dieu sans distraction et le prier sans
cesse.
— C’est là chose fort difficile, si Dieu n’en fait pas don
lui-même, dit le supérieur. Mais il n’avait rien expliqué.
Je passai la nuit chez lui et, l’ayant remercié au matin
pour son aimable accueil, je me remis en route sans trop
savoir où aller. J’étais triste de mon incompréhension et
pour consolation, je lisais la sainte Bible. J’allai ainsi cinq
jours par la grand’route ; enfin, un soir, je rencontrai un
petit vieillard qui avait quelque chose d’un religieux.
A ma question, il répondit qu’il était moine et que la
solitude où il vivait avec quelques frères était à dix
verstes de la route ; il m’invita à m’arrêter chez eux.
— Chez nous, me dit-il, on reçoit les pèlerins, on les
soigne et les nourrit à l’hôtellerie.
Je n’avais guère envie d’y aller et je lui dis :
— Mon repos ne dépend pas d’un logement, mais d’un
enseignement spirituel ; je ne cherche pas de nourriture,
j’ai beaucoup de pain sec dans mon sac.
— Mais quel genre d’enseignement cherches-tu et
que désires-tu mieux comprendre ?
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Ce qu'il y a, c'est que nous sommes loin de nous-même et que nous ne souhaitons guère nous en rapprocher, nous fuyons toujours pour ne pas nous trouver en face de nous-même, nous préférons des bagatelles à la vérité et nous pensons : j'aimerais bien avoir une vie spirituelle, m'occuper à la prière, mais je n'en ai pas le temps, les affaires et les soucis m'empêchent de me m'y livrer vraiment. Mais qu'est-ce qui est plus important et plus nécessaire, la vie éternelle de l'âme sanctifiée, ou la vie passagère du corps pour lequel nous nous donnons tant de mal ? C'est ainsi que les gens parviennent soit à la sagesse, soit à la bêtise.
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“Je suis devenu un peu bizarre (…) je voudrais toujours être dans la solitude ; par habitude, je n’ai qu’un seul besoin : réciter sans cesse la prière, et, quand je le fais, je deviens tout gai.”
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Quand en même temps je priais au fond du cœur, tout ce qui m’entourait m’apparaissait sous un aspect ravissant : les arbres, les herbes, les oiseaux, la terre, l’air, la lumière, tous semblaient me dire qu’ils existent pour l’homme, qu’ils témoignent de l’amour de Dieu pour l’homme ; tout priait, tout chantait gloire à Dieu ! Je comprenais ainsi ce que la Philocalie appelle « la connaissance du langage de la création », et je voyais comment il est possible de converser avec les créatures de Dieu. (deuxième récit, solitude).
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On peut toujours cultiver l'esprit par la science ou par l'expérience ; mais là où il n'y a pas d'intelligence, aucune éducation n'y fera rien. Ce qu'il y a, c'est que nous sommes loin de nous-même et que nous ne souhaitons guère nous en rapprocher, nous fuyons toujours pour ne pas nous trouver en face de nous-même, nous préférons des bagatelles à la vérité et nous pensons : j'aimerais bien avoir une vie spirituelle, m'occuper à la prière, mais je n'en ai pas le temps, les affaires et les soucis m'empêchent de m'y livrer vraiment. Mais qu'est-ce qui plus important et plus nécessaire, la vie éternelle de l'âme sanctifiée, ou la vie passagère du corps pour lequel nous nous donnons tant de mal ?
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