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EAN : 9782351184059
192 pages
Almora (16/05/2019)
4.5/5   2 notes
Résumé :
Au jour le jour, dans la pratique du bouddhisme, toutes sortes de questions émergent, auxquelles il faut répondre. On trouvera ici des pages profondes et lumineuses sur l'éveil et sur le cœur de la voie bouddhiste, sans esprit dogmatique et toujours avec la liberté du taoïsme et du zen. Dans de courts chapitres, et en une langue élégante, Antoine Marcel nous fait toucher la profondeur de sa compréhension du bouddhisme.
Ecrits dans un ermitage, par un homme l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un ouvrage exceptionnel sur le Zen, une des meilleures sorties de 2019 !



J'ai, enfin, lu un livre d'Antoine Marcel (merci Almora !) – cet ermite français qui fait l'éloge de la cabane dans laquelle il vit, auteur de 21 livres en 22 ans – et quel livre ! Certes, c'est celui d'un érudit, d'un lettré, spécialiste des pensées chinoises et japonaises. Pas facile de le suivre parfois dans la lecture car il est un vrai philosophe. Mais c'est aussi un vrai mystique.
Ce « Recueil en mon ermitage » est à coup sûr l'un des meilleurs opus zen de 2019 et je le place directement dans les Ouvrages de référence et mon TOP 20.
Car Antoine Marcel cristallise sa pensée de telle sorte qu'il en exprime l'essence, tel un alchimiste (taoïste ?) et que j'ai presque tout souligné de ce que j'ai lu ! En effet, Antoine Marcel épure et raffine sa pensée, et en fait un trésor de vérité. Minimaliste car zen, il délivre de ce fait des idées purifiées, essentialisées, indispensables même, car rien ne peut leur être ôté… ni ajouté. Quel délice pour l'esprit, quelle nourriture spirituelle ! Et tout est pourtant extrêmement clair.

Ce recueil contient tellement de pépites et d'explosifs que je ne sais lesquelles vous partager. Ce qui est certain, c'est que si le Zen, le Ch'an et le Tao vous passionnent, vous ne pouvez ignorer ce livre. Antoine Marcel publié ici un ouvrage majeur de ces 20 dernières années sur le Zen, le bouddhisme Ch'an/Zen, le tout infusé de pensées taoïstes, confucéennes… bref de sagesse.

Voici quatre extraits qui devraient vous convaincre :

« Un certain conformisme d'ordre confucéen est venu se surajouter au vieux fonds ritualiste chinois, que les Japonais ont adopté, pour le rigidifier par la suite. C'est ainsi, qu'en se formalisant, le zen s'est sclérosé. La forme de l'enseignement Sôtô, ou Rinzai, transmise dans le Japon moderne n'est qu'un avatar tardif de l'école ancienne, dont bien plutôt le génie vivant était la marque. Lorsque l'on étudie les textes anciens de l'école, on y voit comme les premiers maîtres pratiquaient leur assertion du zen d'une manière entièrement créative. Un zen authentique est toujours comme en-avant et au-delà de lui-même. Dès lors que, devenu dogmatique, l'enseignement ne se fait plus que par des slogans convenus, celui-ci n'est plus porteur de la transmission authentique ».

« (…) on comprendra que pour l'adepte d'une philosophie zen exigeante, le zen se doit d'être sans traces, et pour ce faire, finalement, oublié ».

« Il faut comprendre que l'attachement est du côté du paradigme d'une croyance à l'être, à une consistance des objets. Que lorsqu'on a compris la vacuité universelle, le détachement s'effectue sans effort. Sans cet éveil prévaudra un attachement à la rationalité aristotélicienne, laquelle suppose le principe de non-contradiction. L'éveil seul permet de s'exhausser au-dessus de ce dualisme de la pensée pensante, pour accéder à cette pensée qui est absence de pensée [jap. Hishiryô], laquelle est en même temps connaissance de l'absolu transcendant ».

« Au commencement du zen, l'impermanence est conçue unilatéralement comme souffrance, la bouddhéité étant de l'ordre d'une béatitude située dans un au-delà du monde des souffrances. Puis, peu à peu, une pénétration plus profonde se fait. On commence à comprendre que rien ne changera jamais et c'est alors que l'on peut lâcher prise et que paradoxalement, l'on est sauvé du monde de la souffrance ordinaire, celle que ne cessent de susciter nos égarements ».

Un ouvrage majeur pour la compréhension du Zen. On ne peut que se faire humble devant tant de clarté et de philosophie tranchante comme le diamant… Un livre génial, exceptionnel, raffiné, d'une efficacité redoutable.
A lire, re-lire et re-lire et bien sûr, à méditer !
Je vous en souhaite une excellente et fameuse lecture ! Merci Almora !

Zui Ho.
Lien : https://livresbouddhistes.co..
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
La proposition, qui suppose un sujet [celui qui voit], et un objet [la nature-propre], est en fait assez fallacieuse, car au moment de la réalisation celui qui voit et la chose vue ne font qu’un. De quelque façon, c’est votre propre nature qui vous voit. C’est pourquoi il est toujours difficile d’en parler, voire impossible disent certains. C’est là une des raisons de la manière détournée, allusive et métaphorique, qu’employaient les maîtres d’autrefois. Mais, plus largement, il s’agit là d’une façon de procéder dans la culture chinoise, nous y reviendrons par la suite. On trouve là la raison d’être d’une expression telle que « visage originel ».
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Un certain conformisme d’ordre confucéen est venu se surajouter au vieux fonds ritualiste chinois, que les Japonais ont adopté, pour le rigidifier par la suite. C’est ainsi, qu’en se formalisant, le zen s’est sclérosé. La forme de l’enseignement Sôtô, ou Rinzai, transmise dans le Japon moderne n’est qu’un avatar tardif de l’école ancienne, dont bien plutôt le génie vivant était la marque. Lorsque l’on étudie les textes anciens de l’école, on y voit comme les premiers maîtres pratiquaient leur assertion du zen d’une manière entièrement créative. Un zen authentique est toujours comme en-avant et au-delà de lui-même. Dès lors que, devenu dogmatique, l’enseignement ne se fait plus que par des slogans convenus, celui-ci n’est plus porteur de la transmission authentique
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Si l’éveil subit est qualifié de compréhension abrupte [chin. dunwu], qu’y comprend-on, puisque nous avons établi dans un autre paragraphe que « comprendre, ne pas comprendre », ce n’était pas la question ? On y comprend les errements passés dus à l’ignorance. On y comprend la nature de l’ignorance cognitive dans laquelle on était, au moment même où elle cesse – où « le fond du seau de laque noire cède ».
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Kenshô est la prononciation japonaise de l’expression chinoise 见性 jianxing, « voir dans sa propre nature », souvent utilisée pour parler de l’éveil. Voir dans sa propre nature, c’est en accepter le néant, et d’un même geste l’étendre à l’infini – c'est-à-dire l’étendre au monde entier, tel qu’il est, dans tout son ordinaire.
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L’éveil soudain est réalisation de l’immédiat dans sa liberté éternelle : non lié par la connaissance. Dès qu’une pensée se lève, dit-on, « c’est perdu ». Le paradoxe est là. Étant des êtres de pensée, nous ne pouvons que vivre accompagnés de cette fonction objectivante, qui nous fait vivre dans un monde de dualité.
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