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EAN : 9782371000445
211 pages
Le nouvel Attila (11/05/2017)
3.71/5   7 notes
Résumé :
REMINGTON est un voyage dans le temps raconté par une machine à écrire.

Dans un futur revenu au Moyen Âge et à la barbarie, dans un monde où l’écriture et la lecture ont disparu, quatre témoins issus de communautés singulières (des chercheurs, des villageois, les fondateurs d’une secte…) font le récit de leur vie, tous œuvrant dans le sens d’un possible progrès en explorant de nouveaux mondes.

Cela ne surprendra personne : l’histoire se... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
« REMINGTON », ce serait comme une parcelle de l'histoire de l'humanité où l'histoire et les hommes auraient perdu leur H majuscule. Une sorte de « Conte à Rebours » qui aurait remonté le temps jusqu'à, ou depuis, ce Flash qui a interrompu l'Histoire avec son H majuscule. Que s'est-il passé dans ce lieu du monde ? Et d'abord dans quel endroit du monde est-on ? Est-on là où la bombe atomique a sévi ? Est-on au lendemain d'une catastrophe nucléaire ou d'un cataclysme climatique ? On est surtout dans un quelque part où la nature n'est plus qu'un désert d'épineux dans lequel même les abords du fleuve sont infertiles. La seule zone qui pourrait porter quelque vie est un territoire tabou, interdit. Toute vie sociale a été effacée. Ne restent que des groupuscules communautaristes été sectaires dans lesquels on sait seulement s'entre-tuer. Ces hommes et ces femmes ne sont plus des gens. Ils bouffent avec voracité et baisent sans plaisir. le Flash a aussi effacé l'art de vivre et les sentiments, sauf l'instinct de domination qui fait que l'autre est d'abord un ennemi à abattre. Et pourtant, il y a Kassil et ses fouilles archéologiques, Arbuss Thomas et ses tableaux, Pantaléon et son clavecin, Jehan et ses machines volantes, Suzann et son rêve de musée. Et puis surtout il y a LA REMINGTON, l'authentique machine à écrire, LE personnage du livre. On la perd, on la retrouve, on l'abandonne, on l'échange contre un ragoût. Chaque épisode du récit s'organise autour de celui qui tape sur l'authentique clavier, pour fixer ce qui est en train de se passer. Comme si la Mémoire avait résisté au Flash qui n'a pas effacé le « savoir lire et écrire » que perpétue La Remington. le clavier (qui, au passage voisine avec sa cousine la carabine qui porte le même nom de Remington) serait comme un éclair, fragile mais pas insignifiant, qui pourrait faire croire que grâce aux mots tapés sur le papier les hommes d'après sauront qui étaient les hommes d'avant eux. Alors l'Histoire et l'Humanité pourraient retrouver leur H majuscule. « REMINGTON » serait alors l'histoire de l'Histoire. Mais attention, pour y croire vraiment, il faut d'abord être un volontariste de l'optimisme.

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Foutu OVNI mon vieux. J'ai lu d'une traite.

Tu sais, c'est exactement ce genre de bouquins où au départ tu te dis "allez j'essaye 15 pages et on verra bien". Sauf que les seules fois où j'ai laché le livre c'était pour rouler une clope. Ouais, comme quoi.

Ça t'accroche dès le début. Et pas parce que ça s'appelle Remington. Non. Parce que l'histoire se déroule AUTOUR d'une Remington.

L'Humanité telle qu'on la connait a disparu suite à on sait pas trop quoi mais en tout cas, adieu le monde actuel. S'en suit des longues périodes obscures limite moyennageuses dans lequel la féodalité, les fous, la maladie, etc. ont toute une place bien ancrée.

La narration se déroule autour d'un objet qui permet d'écrire, la Remington, sur laquelle un archéologue, un musicien qui aime les garçons, un scribe anonyme et d'autres personnages évoquent les faits historiques desquels ils sont témoins.

C'est tout simplement génial. T'as l'impression d'assister à la création d'un monde post apo mais dans lequel tu reconnais toutes les erreurs qui ont permis la fin de notre ère.

Imagine le jeu vidéo là, Fallout, sans les flingues, sans la technologie futuriste mon cul et place le plutôt dans un univers Kingdom of Heaven (dézo je suis en pleine filmo de Ridley Scott à cause de Rockyrama alors vous allez bouffer des comparaisons Scottiennes).

La typographie de la Remington est respectée, ce qui permet un dynamisme à la lecture (j'me suis pas emmerdé une seule seconde, c'est dingue).

J'sais pas si t'as déjà lu du Carole Martinez (je pense à La Terre qui penche), bah imagine ça avec un côté steampunk. C'est un putain de pari osé et là en plus l'auteur peut se vanter d'avoir réussi. Genre tu refermes le livre tu vois la vie en sépia et t'as envie d'jouer à des vieux jeux des années 2000.

Les références et clins d'oeils culturels sont amusants, teintées de mythologie grecque et de faits divers contemporains...

Brillant, accessible et réconcilie les genres. Il t'faut quoi de plus ?
Lien : https://www.instagram.com/lo..
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Cinq formidables récits tapés à la même machine à écrire par un bien curieux concours de circonstances – d'une superbe fiabilité douteuse à l'ère mystérieuse du Reset

Sur mon blog : https://charybde2.wordpress.com/2017/06/19/note-de-lecture-remington-christophe-segas/
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
L’an dernier, tandis que nous campions depuis trois jours près de Trois-culs-aux-cèpes, village que nous croyions abandonné, nous aperçûmes une silhouette glisser entre les murs pour nous épier.
Nous doublâmes la garde de nuit et, le lendemain, explorâmes le village de fond en comble.
Dans une baraque bourrée de livres et de papiers épars, nous dénichâmes Nivard, être chétif et apeuré, presque un fantôme.
Il était d’une nature sauvage, mais en ma qualité de scribe il consentit à me recevoir presque chaque soir dans sa cabane-bibliothèque et à me faire la conversation.
Il vivait à Trois-culs depuis quarante ans, et depuis dix ans il y était seul.
Hormis de courtes excursions pour se ravitailler en tubercules sauvages et en insectes, l’essentiel de sa nourriture, il restait chez lui pour se vautrer dans ses archives, dont il croyait qu’elles lui permettraient, s’il les analysait avec rigueur, de reconstituer l’Histoire-Jadis ainsi que la chaîne des événements jusqu’à aujourd’hui.
La veille de notre départ il me confia une liasse de cinq récits, les quatre premiers trouvés tels quels dans les archives, le dernier rédigé par lui-même. – Puisque d’autres hommes que moi survivent, dit-il, et qu’il existe à l’est une vraie ville, veuillez-y favoriser la diffusion de ces histoires, curieuses à plus d’un titre.
Ce sont ces pages que je vous transmets aujourd’hui, reliées comme livre.

Bien à vous,
Perceval,
381 après Reset, Ty-Ping

P.S. Je me suis permis, en quittant Trois-culs-aux-cèpes, d’emporter la Remington sur laquelle écrivait Nivard. Ce ne fut pas un vol. Plutôt un legs par anticipation. Nivard était déjà très malade quand nous l’avons rencontré, il est sans doute mort aujourd’hui, il n’y avait donc aucun intérêt à ce que la machine restât là-bas. Elle sera plus utile ici. Je la tiens à votre disposition. (Je reste, quant à moi, fidèle à ma vieille Underwood.)
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Ils ne veulent plus me voir.
Exil dans la tour de guet.
Je surveille le gué, le fleuve est lent, je surveille le gué, le fleuve est souple, je surveille le gué même si tout le monde sait que rien, jamais, ne viendra le traverser, sauf des orages muets comme celui de cette nuit, crispations d’atmosphère et claquements de lux en grand silence.
S’il m’arrive d’écrire (rarement, il est vrai) c’est moins pour lutter contre la solitude que pour repousser l’inévitable, ou pour lui trouver des explications.
Je cherche des explications parce qu’au fond je suis encore soumis à l’esprit de système, à l’esprit rationnel, à la logique des choses. Pathétique. Je cherche des explications et je scrute la plaine qui bleuit à l’est.
Dans les brises du matin, les brumes du soir.
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Depuis une semaine nous travaillons comme des forcenés pour mettre à jour la pièce prometteuse. C’est au-delà de mes espérances : sans doute un véhicule, mais auquel visiblement il n’était pas nécessaire d’atteler un animal de trait, un véhicule qui se déplaçait de lui-même, une machine automobile – si je puis me permettre ce néologisme.
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