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Renversante tome 1 sur 2
EAN : 9782211239387
104 pages
L'Ecole des loisirs (13/02/2019)
4.02/5   327 notes
Résumé :
Tout va bien pour Léa ! À l'école, elle aime jouer au foot dans la cour avec ses amies. Elle est naturellement douée en maths, comme le sont souvent les filles. Elle sait déjà qu'elle est promise à une brillante carrière, de chirurgienne, huissière ou, pourquoi pas, ministresse ! Quel que soit son choix, elle n'aura pas à s'occuper de ses enfants, puisque c'est leur père qui s'en chargera. Les hommes sont naturellement faits pour ça, non ? « C'est comme ça ! On n'y ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (194) Voir plus Ajouter une critique
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sur 327 notes
Le procédé n'est pas entièrement nouveau (pensons par exemple au roman le Pouvoir, de Naomi Alderman), mais il n'en est pas moins redoutablement efficace : Florence Hinckel imagine une société miroir de la nôtre où les rapports de genre seraient inversés – où, donc, les femmes domineraient. Pour faire plaisir à son père et pour le bien de son frère jumeau, Léa a accepté d'y réfléchir. Les noms des rues et des fonctions honorifiques, les stéréotypes et leur reflet dans les choix d'orientation, le cinéma, la littérature ou les attentes vestimentaires : tout est passé en revue. Ces réflexions pourraient finalement être plus « renversantes » que Léa ne s'y attendait.

Ce exercice de renversement rigoureusement mené est révélateur et véritablement réjouissant. Certaines situations m'ont paru plus réussies que d'autres, mais dans l'ensemble, c'est malin, finement observé et souvent drôle – par exemple lorsque la mère de la narratrice moque le mot « écrivain » (« Qu'est-ce qu'il est moche, on entend ‘écrit vain' ») ou quand on constate comment on pourrait (avec juste un peu de mauvaise foi) naturaliser le fait que les hommes s'occupent des enfants. J'ai aimé que l'on perçoive ce que cette société a de limitant y compris pour le genre dominant.

En revanche, cela reste vraiment un « exercice ». Léa décrit son monde, domaine après domaine, prenant conscience de l'ampleur des problèmes. le roman aurait pu être génial si son propos et sa morale s'étaient fondus dans une intrigue.

Cela dit, mes moussaillons ont été surpris, amusés, puis interrogés par les descriptions de Léa. Ils ont spontanément fait le lien avec des situations dont ils avaient déjà conscience comme le phénomène du plafond de verre par exemple, mais d'autres aspects leur ont donné à réfléchir : notre société est-elle AUSSI sexiste que cela ?

À lire comme une expérience de pensée féministe ludique !
Lien : http://ileauxtresors.blog/20..
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Mise en miroir de notre société genrée, c'est à dire qu'ici, tout est inversé.
Ce sont les femmes qui dominent depuis des siècles dans les arts, les lettres, le sport, le cinéma (test de Bechdel). Et les règles de grammaire sont basées sur l'idée que 'le féminin l'emporte'...
Elles occupent les postes importants, sont mieux payées.
La couleur bleue, associée aux garçons, est mièvre et honteuse.
J'en passe, on comprend l'idée : simple - mais forte.

Le constat est fait par une jeune adolescente, gentiment invitée par son père antisexiste à réfléchir aux différences hommes/femmes et même garçons/filles, puisque la distinction s'opère très tôt : vêtements, jeux, comportements attendus, présupposés sur les talents des unEs en maths, des autr(e)s en français, etc.
Les exemples sont empruntés au quotidien, et le message n'en est que plus éloquent. Certaines réalités apparaissent ainsi dans toute leur absurdité, et on se surprend souvent à corriger de soi-même (le 'il' en 'elle' ou l'inverse, à re-masculiniser les noms génériques ou les accords), ou à devoir faire un effort de réflexion pour transposer, car on s'y perd, comme dans ces jeux de société où (après avoir mémorisé la configuration) on tourne le plateau à 180°.
C'est dire si le schéma actuel manque d'équilibre !
On serait dans du 30-70 (? à la louche et en moyenne, tous domaines confondus) ; le contraste est donc énorme en passant à du 70-30 : on tombe de plus haut qu'en partant de 50-50.

Il est également question de corps, sujet important à l'adolescence : diktats (épilation, maquillage, vêtements...), publicité (hommes-objets dénudés), séduction, prostitution, exhibitionnisme et harcèlement sexuel.
Ici les règles deviennent une fierté - on arrête de les taire/cacher pour épargner ces petits hommes fragiles ! Et les organes génitaux sont représentés en entier (vive le clito libre !) dans les manuels de SVT…

Un roman vraiment idéal pour les collégiens, surtout pour ceux qui pensent que le féminisme est un combat 'de luxe', forcément mené par des 'revanchardes', des 'frustrées' (même s'il y a des extrémistes, comme partout).
Les illustrations de Clothilde Delacroix, pleines d'humour, renforcent le propos (cf. les pom-pom boys p. 23 et Titine p. 39).
Cette lecture pourrait sembler superflue aux adultes (bah, on sait déjà tout ça), mais elle fait malgré tout réfléchir, et donne envie de réagir.

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PS un peu hors sujet : la décision de rebaptiser le tunnel bruxellois Léopold II (honte coloniale, ce personnage ! et donc ce nom) : 'tunnel Annie Cordy' ?
Mais attention, elle était forcément xénophobe, puisqu'elle a chanté 'Chaud, Cacao…'.
Ridicule ! mais là encore, c'est une autre histoire…
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Renversante de Florence Hinckel est un très court roman jeunesse percutant et particulièrement intelligent !

Léa et Tom sont frère et soeur et vivent dans un monde inversé. Les femmes sont celles qui ont façonné le monde, les majorités des rues portent leurs noms et c'est bien entendu, toujours le féminin qui l'emporte sur le masculin. Un jour, le père tentera de créer un dialogue autour des inégalités avec sa fille qui n'y croient pas et cherchera à le prouver. En cherchant cela, elle se rendre compte que son père n'aura pas tellement tord...

A travers ce simple renversement, Florence Hinckel nous questionne et nous surprend sur des choses qui nous paraissent tellement naturelles alors que ne le devraient pas. Même en étant alerte sur le sujet, j'ai été particulièrement surprise par certaines tournures de phrases utilisées par Léa, car même en parlant d'un groupe exclusivement masculin, le féminin est utilisé et j'ai eu besoin de ce « renversement » pour m'en rendre compte !

Ce que j'ai particulièrement apprécié également c'est que l'auteure ne dénonce pas seulement le patriarcat de notre société et son anti-féminisme mais elle nous expose également la pression faite aux hommes sur ce besoin absolu de virilité.

Renversante est donc un roman jeunesse à lire et qui, je le pense sincèrement, devrai être proposé dans les établissements scolaires en vue de, peut-être, changer un peu les mentalités ou au moins déclencher un débat ! Merci Florence Hinckel pour cet ouvrage qui fait du bien !
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Tout va bien pour Léa ! À l'école, elle aime jouer au foot dans la cour avec ses amies. Elle est naturellement douée en maths, comme le sont souvent les filles. Elle sait déjà qu'elle est promise à une brillante carrière, de chirurgienne, huissière ou, pourquoi pas, ministresse ! Quel que soit son choix, elle n'aura pas à s'occuper de ses enfants, puisque c'est leur père qui s'en chargera. Les hommes sont naturellement faits pour ça, non ? « C'est comme ça ! On n'y peut rien ! » a tendance à penser Léa. Mais son père et son frère, Tom, vont la pousser à remettre en question l'ordre établi…

Non, non, vous avez bien lu, je ne me suis pas trompée et le résumé ci-dessus doit bien être au féminin. Ce petit roman ne paye pas de mine et pourtant c'est un petit bijou de réflexion et de remise en question. Il va aider adultes et enfants à se poser les bonnes questions en ce qui concerne l'égalité homme-femme. Sous couvert d'humour, on s'aperçoit rapidement de l'absurdité de certaines situations si effectivement les femmes dominaient le monde et les hommes n'étaient que des personnages secondaires. Alors pourquoi ne pas s'interroger de la même manière sur notre système actuel où ce sont les hommes qui dominent et les femmes qui sont remisées derrière ? Si la situation est absurde dans un cas, pourquoi ne le serait-elle pas dans l'autre ?

Les choses bougent en ce moment, le féminisme prend de l'ampleur et c'est bien. Mais pourquoi ne passer que par les adultes ? Ce court récit permet de parler de ce sujet avec les plus jeunes. Parce que oui, c'est principalement pour l'avenir nos enfants que l'égalité doit enfin pouvoir se faire dans tous les domaines, alors autant les y former dès le plus jeune âge.

Et pour les plus grands, je ne peux que vous conseiller le superbe Tu seras un homme féministe mon fils d'Aurélia Blanc, chez Marabout. Elle y explique pourquoi nous devons prendre le mal et le mâle à la racine : il ne suffit pas que les adultes d'aujourd'hui grognent, il faut que les enfants actuels soient élevés dans l'égalité, et il ne faut pas toujours dire aux filles « soit forte, bas toi contre les injustices face aux hommes », il faut aussi tout simplement apprendre aux garçons que l'égalité est la normalité. Sans ces deux points primordiaux (s'y prendre dès le plus jeune âge et ne pas éduquer à l'égalité que les filles), on n'arrivera pas à grand-chose.

Pour ceux qui veulent aller encore plus loin : Des hommes justes d'Ivan Jablonka.

Voilà, les grands et les petits ont leur manuel d'égalité des chances dans les mains, il n'y a plus qu'à !
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C'est un livre qui parle de l'inverse du monde. D'habitude tout est au masculin : les noms des rues , les noms des scientifiques ,et plein d'autre choses. Léa et Tom, eux, vivent dans un monde complètement différent. Dans leur monde ce sont le noms de femmes connues qui sont affichés sur les noms des écoles et des rues, donc ce sont les hommes qui s'occupent des enfants . Habituellement , le masculin l'emporte sur féminin, alors que là, c'est l'inverse , les femmes l'emportent sur le masculin. Donc un jour, Léa et Tom eurent l'idée de remettre en cause tous ces clichés où dans ce monde , la domination féminine règne .

Ce que j'ai beaucoup aimé, c'est que ça parlait de l'inégalité hommes et femmes et que Tom et Léa veulent balayer ces clichés .Ce livre parle du féminisme , avec un homme inférieur à la femme. Il y a aussi des images ce qui est assez cool quand on ne comprend pas certains passages de l'histoire. Ce que je n'ai pas aimé c'est que certains mots au masculin ,ce sont transformés au féminin dans le livre . Il se lit assez facilement et rapidement . Il y a aussi le cliché de la fille qui fait de la danse et le garçon du foot ,mais dans ce livre, c'est l'inverse ,ce qui prouve que tout le monde peut choisir son sport.
(Clover)


Ce livre raconte la différence entre les hommes et les femmes. Cela parle de deux jumeaux Léa et Tom ils sont comme dans un monde parallèle au notre, c'est à dire que tout les noms des écoles, les noms ds rues etc etc sont aux féminins. Et au lieu de dire professeur, dans leur monde ils disent proffeseuse.Et aussi c'est les hommes qui s'occupent des enfants, pour les femmes c'est normal car elles portent le bébé 9mois, alors ils doivent faire le ménage, la cuisine... Alors moi je vous recommande fortement de le lire.Et c'est pour çela que j'ai beaucoup aimé ce livre,ils ne faut pas faire de la différence entre les hommes et les femmes, ils sont tous pareils. Critique de Harry-Potter1



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critiques presse (2)
Ricochet
20 août 2019
L'autrice se réfère de très près à des éléments actuels de notre société, simplement en les inversant avec application. L'effet est remarquablement instructif.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Actualitte
27 mai 2019
Adressé aux enfants. Réellement, il vaut la peine d'être lu par tout adulte. Il n'est pas de petit genre. Et pas de petite pensée. Je vous jure en tout cas mes grands dieux que je le prêterai sans hésiter à ces adultes qui m'entourent. Tout comme moi, ils en ressortiront un point d'interrogation en plus dans la tête.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (47) Voir plus Ajouter une citation
- Ça vous dit de faire un test à propos de ce film ? (…) Très bien, allons-y : est-ce que dans ce film, vous pouvez me donner les noms de deux personnages masculins ?
Je me suis creusé la tête. C'était l'histoire d'un groupe de super héroïnes qui devaient sauver le monde. Il y avait bien un homme dans l'histoire, dont l'une des super-héroïnes était amoureuse, mais… c'était bien le seul homme. Ah si, il y avait aussi le père de Batwoman, qu'on voyait quelquefois.
- Oui, ai-je répondu triomphalement.
- D'accord. Maintenant, pouvez-vous me dire si ces deux hommes parlent ensemble dans le film ?
- Ben non, a répondu Tom, ils ne se rencontrent jamais.
- Si ! A un moment donné, ils se parlent au téléphone !
- Ah oui, c'est vrai.
- Bien, a dit mon père. Et quand ils se parlent, parlent-ils d'autre chose que d'un personnage féminin ?
- Non, ils parlent de Batwoman ! avons-nous répondu en chœur, Tom et moi.
- Voilà, je suis désolé de vous dire que le film a raté le test de Bechdel.

(p. 44)
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Aimer-la-couleur-bleue
=
Agir-comme-un-garçon
=
Se-conduire-sexuellement-comme-un-garçon
=
Être-attiré-par-les-filles
=
Être-une-lesbienne
=
C’est-rabaissant

Aucun de ces égalités ne me paraît vraie, et pourtant c'est l'enchaînement de pensées le plus courant, même chez les garçons.
Je me suis répété en boucle qu'être comparée à un garçon ne devrait pas être rabaissant, mais on m'avait bien balancé ça comme une insulte, et tout ça rien que parce que j'avais osé utiliser un ballon bleu! J'ai quand même bien eu un peu envie de pleurer. Mais je n'ai pas cessé de dribler. Quand la récréation s'est terminée, j'ai rendu son ballon à Tom et il m'a fait un grand sourire reconnaissant.


Ça m'a fait beaucoup réfléchir, cette histoire.
J'ai réalisé que la couleur rose, traditionnellement dévolue aux filles, n'était pas du tout mal vu. Tout le monde porte du rose, garçons ou filles, sans être moqué. Pour le bleu, c'est très différent, comme je l'ai expérimenté ce jour-là.
Comme bleu = garçons, cela signifierait que les garçons sont vraiment mal perçus ? J'ai un petit peu de mal à le croire.
La société n'est tout de même pas aussi sexiste.
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Avoir des règles, c'est la preuve qu'on est en bonne santé, et qu'un jour on pourra avoir une enfant si on en a envie. Heureusement qu'on fait la fête pour ça. Déjà que ce n'est pas pratique, alors si en plus il fallait avoir honte et ne jamais en parler, ce serait horrible !
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Dans ma ville, les rues ou les écoles ont des noms de femmes célèbres. Rue Christine-de-Pizan, avenue Violette-Morris, boulevard Hypathie, et plein d’autres noms de femmes que je ne connais pas, qui ont été mairesses ou députées… On voit bien quelques rues Victor-Hugo ou boulevards Rodin (vous savez, l’amant de Camille Claudel !). Mais il n’y en a pas beaucoup. Ce n’est pas la faute des hommes, c’est juste parce que les pauvres ont passé des siècles et des siècles à devoir s’occuper des enfants, à faire le ménage, la cuisine, les courses, et qu’on ne peut pas tout faire dans la vie. Ils n’ont pas eu le temps de s’instruire, créer, inventer et construire des choses. C’est pour ça que dans les manuels d’histoire ou de littérature, ou encore dans les musées, on ne les voit pas et on ne parle pas d’eux. 
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« – Pourquoi les filles auraient le droit de « ne pas vouloir se mettre dans la peau d’un homme », alors qu’on exige de nous, les garçons, incessamment, sans nous demander notre avis, de nous mettre dans la peau des femmes?
Il était furieux. C’est vrai, j’ai bien dû me rendre à l’évidence : dans notre société, la femme est un modèle, et l’homme en est une déclinaison. D’ailleurs, ce matin, j’ai entendu une philosophesse dire à la radio : « Auparavant, on prenait un homme pour époux par instinct de propriété ». Le « on » désigne généralement les femmes, par défaut. (…) – C’est pour cette raison que la majorité des histoires ont une héroïne, a expliqué ma mère. Parce que les filles sont considérées comme des modèles auxquels tout le monde peut s’identifier. »
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