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EAN : 9782367190501
331 pages
Tristram Editions (28/04/2016)
2.78/5   29 notes
Résumé :
Après Hollywood Babylone, Kenneth Anger va encore plus loin dans l'exploration de l'envers et de l'enfer de la "machine à rêves" hollywoodienne. Dans Retour à Babylone, il traite cette fois de la période qui voit le passage du noir et blanc au cinéma en couleurs, autour de stars comme Liz Taylor, Grace Kelly, Marilyn Monroe, James Dean et Marlon Brando. Sur Hollywood et sa légende noire, personne n'a écrit avec autant de brio que Kenneth Anger. Addictions, viols, me... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Dis, cancan reviendras-tu ?


Ce livre est un peu la suite d' "Hollywood Babylone*". Pourtant, s'il est lui aussi tout à fait inutile, il n'en est pas pour autant, aussi indispensable.

Kenneth Anger continue de dévider son écheveau de ragots plus ou moins avérés, avec toujours ce style qui caricature (à peine) avec humour, la presse à scandale des années fastes hollywoodiennes. Il joue habilement du décalage entre la dénonciation de cette presse et son propre rôle de propagateur de faits les plus divers ou sordides. On pourra douter de certaines anecdotes, comme celle relatée à propos d'une scène privée entre Hitchcock et Grace Kelly. En revanche, la cruauté du maître envers Tippi Hedren ou les moeurs de James Dean sont déjà connues depuis longtemps.

Pour Anger, Hollywood n'est rien d'autre que " la ville de pacotille". Et c'est bien la rencontre entre le "faux" érigé en maître-étalon et la réalité souvent atterrante de ce microcosme, qui en dit long sur l'Amérique et plus largement, sur notre monde et ses faux-semblants.
On pourra retenir comme définition de l'esprit hollywoodien de l'époque, la déclaration de Dorothy Mackaye, au cours du procès intenté à son amant, pour le meurtre de son mari : " Hollywood ce n'est pas comme ailleurs. Nous acceptons que les conventions soient enfreintes parce que cela ne nous gêne pas -autrement dit, les professionnels sont moins conventionnels, plus sophistiqués... "
On pourrait aussi s'attarder sur la couverture où trône la plastique de Jayne Mansfield (avec qui Anger partage une certaine fascination pour Anton LaVey, le fondateur de l'église sataniste américaine). Quel beau symbole a contrario pour la "ville de pacotille" que cette "blonde" peu considérée, cantonnée le plus souvent à des rôles de poupées idiotes ne mettant en avant que l'hypertrophie de son poitrail, elle qui possédait pourtant un QI estimé à 163, parlait plusieurs langues et jouait du piano...L'apparence encore.

Comme le rappelle justement Anger, pourtant lui aussi fasciné par les mythes : " on a les icônes que l'on mérite, car on les a créées" et il s'attache à nous montrer l'envers du décor de la ville de pacotille : complots, arnaques, moeurs, meurtres, drogues, affairisme...rêves envolés dans l'arrière bureau des producteurs, carrières brisées par des scandales ou des suicides...

Le chapitre consacré à ceux qui se sont donné la mort est d'ailleurs, selon moi, le principal défaut de l'ouvrage. 46 pages sur environ 330, c'est beaucoup trop et la litanie de noms dont beaucoup ne diront sans doute rien à personne (John Bowers, Charles Butterworth, Spencer Charters, Claire Maynard, Pedro Armendariz...), est passablement ennuyeuse.

Bien qu'inégal, ce livre illustré de photos rares, reste quand même agréable à lire.

* L'assimilation à Babylone vient du Babylone de carton pâte érigé pour "Intolerance", le film de Griffith. Ces décors démesurés symboles de l'Hollywood arrogante du début du XXème siècle, pourriront sur place. le règne de la démesure commençait avec pour moteur principal, l'argent, la débauche et...les stars.
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Quatre ou cinq histoires auraient mérité de figurer dans le premier Hollywood Babylone. Celle de Paul Kelly par exemple, qui pourrait faire l'objet d'un film, ou les bizarreries d'Hitchcock. Ou encore les rumeurs sur Loretta Young et Clark Gable, rumeurs qui ont encore évoluées vers le pire depuis que Kenneth Anger les a relayées, et il ne les aurait peut-être pas retranscrites comme ça s'il avait su. Toujours cette nostalgie des années 1920/30. Toujours la même révolution du cinéma muet au parlant. Toujours beaucoup d'hommes, d'homosexuels. Toujours le même dédain pour la plus grande icône hollywoodienne : Marilyn Monroe. Toujours ce mélange de scandales et d'exagérations.
Mais d'une manière générale ce Retour à Babylone est moins enjoué, instructif, passionné et passionnant que le premier voyage. Un bon tiers du livre est même tout à fait fade. C'est un listing, il n'y a pas d'autre mot, des suicidés de Hollywood. Des gens pour lesquels l'auteur n'a ni amour ni haine, juste de l'inintérêt, le seul sentiment ou absence de sentiment qu'il transmet au lecteur. Il ne fait au mieux qu'une courte biographie et les classe selon leur méthode de suicide. Très décevant et loin du ton passionné qu'il pouvait avoir dans Hollywood Babylone, même dans ses malveillances.
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Hollywood Babylon II / Retour à Babylone


Autant j'avais aimé le premier tome de ces délicieux et très indélicats potins - quoique laissant une impression de mélancolie - de "Hollywood Babylon", du même auteur, autant j'ai été déçue par cette "suite" qui m'a vraiment fait l'effet d'être trop "bling-bling." le ton y demeure néanmoins sarcastique, avec quelques belles envolées, notamment par rapport à James Dean et à son image "mythique" que l'auteur s'amuse à bien démolir, de même que Joan Crawford (laquelle eut toujours, il faut bien l'avouer, une très sulfureuse réputation, même de son vivant), et je vous recommande les photos, très bien choisies, dont certaines néanmoins avec cette délectation un peu trop aigrie qui est la marque de Kenneth Anger.

Lui-même y apparaît en petit figurant - 10 / 12 ans, peut-être ? - dans l'un des premiers clichés extraits du "Songe d'une nuit d'Eté" de la Warner. Oh ! Il n'est pas dupe, il nous le souligne bien mais bon ... Notez, on sent bien le regret chez lui que ce dont il avait rêvé n'ait pas correspondu pas à la réalité. Celle-ci, je vous laisse la découvrir, à condition que vous ne craigniez pas les désillusions trop brutales.

Et puis, on peut toujours se dire que Kenneth Anger n'est qu'une vieille commère ... L'ennui, c'est qu'il reproche exactement la même chose à Louella Parsons - pour ne citer qu'elle.

Donc, à lire, pour passer le temps. Après le tome I, si vous pouvez. Il a été réédité en format Poche, chez Tristram, dans la collection "Souple." ;o)
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Décevant... J'ai eu l'impression que Kenneth Anger raclait les fonds de tiroir pour trouver de nouvelles anecdotes après Hollywood Babylone. Les acteurs et actrices dont il est question ici ne sont pas forcément les plus célèbres et il m'est arrivé souvent de ne connaitre aucun personnage du chapitre.
Le ton est féroce, Kenneth Anger a la dent dure et aucune tendresse pour ce milieu dont il fait partie et dans lequel il a baigné depuis toujours. Il nous montre bien à quel point la "Ville de Pacotille" est impitoyable.
Le dernier tiers de l'ouvrage, consacré aux suicides, ressemble parfois à une rubrique nécrologique avec deux lignes de texte, parfois une photo, et la date de la mort... Cela-dit, il y a quand même quelques petites histoires savoureuses et beaucoup de photos.
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critiques presse (1)
LePoint
30 mai 2016
Le recueil des révélations de Kenneth Anger, cinéaste culte et sacrée langue de vipère, est enfin publié en France.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
" Voyez - j'ai un côté du visage doux et bienveillant, incapable d'autre cbose que d'amour pour mes semblables. L'autre côté, l'autre profil, est cruel, prédateur, maléfique, incapable d'autre chose que de luxure et de passions obscures. Tout dépend du côté de mon visage qui se présente à vous - ou à la caméra. Tout dépend du côté qui est tourné vers la lune à l'heure où descend la marée."
Ainsi ces propos extraordinaires de Lionel Atwill décrivaient-ils un jour son visage tout aussi extraordinaire à un journliste. Alpha et oméga de l'ange et du démon, ce visage troublant était une bénédiction pour cet acteur qui donna vie sur grand écran à un gentleman affable, suave et indiciblement sinistre : le sieur Lucifer. Entendez bien ces mots caressés par le baryton britannique au timbre d'orgue melliflu de Lionel Atwill, une voix capable de descendre dans les graves et de parler tout bas, de choses tout à fait épouvantables, sur une gamme de tons méticuleusement nuancés et avec une articulation impeccable.
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Un après-midi, le professeur de diction faisait faire des exercices labiaux à un groupe de comédien, et demanda à Haines d'énoncer à toute vitesse la formule : "Cécile de Sicile a les cils plus lisses que les lys d'Alice." Haines en eut assez de répéter la fourchelangue et se mit à marmonner. Le formateur le réprimanda : "L'ennui avec vous, Monsieur Haines, c'est que vous souffrez d'une certaine forme de paresse buccale ! " Haines (dont le savoir-faire en matière de fellation était mythique à Hollywood) répondit : "Personne ne s'est jamais plaint ! "- déclenchant un fou rire dans l'assistance.
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Hollywood Babylone est moribonde, morte, défunte, macchabée, charogne, finito, kaput, kaputissimo ! Avec Reagan à sa tête, nous assistons déjà à la bande-annonce du spectacle ultime : Hollywood Apocalypse.
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Hollywood est un haut lieu de solitude pour ceux qui n'ont pas réussi.
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Videos de Kenneth Anger (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Kenneth Anger
Lecture-concert par Eric Lareine et Pascal Maupeu de l'ouvrage Hollywood Babylon de Kenneth Anger aux éditions Tristram.
Performance produite par la Cave Poésie-René Gouzenne (Les Rugissants - extraits)
Film réalisé par : Gil Corre
Film produit par : Occitanie Livre & Lecture
En partenariat avec la Cave Poésie-René Gouzenne dans le cadre de sa saison des « Rugissants » soutenue par le programme régional d?aide à la promotion des éditeurs et diffusion de leurs publications inscrit au Contrat de filière Livre Occitanie 2018-2020.
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