Révolutions, tome 1 : 18 Brumaire

18 Brumaire an VIII, comment Bonaparte s'est emparé du pouvoir tel est le sujet de cette BD.

Une bd d'histoire saupoudrée de complots «inventée?», c'est très pointu, trop?
En tous les cas il m'a fallu réviser l'Histoire de cette étonnante épopée. Un scénario sans failles, mais avec Pécau à la manoeuvre qui en douterait?

Le dessin est quand à lui ultra-réaliste ce qui sied bien au propos, bref une bd à découvrir.

Attention, cette chronique spoile complètement l'intrigue.

Nouvelle série des Editions Soleil: Révolutions-Quand l'Histoire de France a basculé s'intéresse aux grands événement qui ont boulversé le destin de la France.

Ce premier tome propose de nous faire revivre les manoeuvres du coup d'état du 18 brumaire qui à porté Napoléon Bonaparte au pouvoir.

Les auteurs ont eu la semi-bonne idée de croiser le récit de la grande Histoire avec une intrigue fictive à plus petite échelle.
C'est ainsi qu'aux côtés des grands personnages comme Bonaparte, Sièyes, Barras et Talleyrand on fait la connaissance de Jean-Marie Fantôme, jeune lieutenant du 18° régiment d'infanterie de ligne ayant servi sous les ordres du Petit Caporal, d'Amaury de Treuil, fils d'un vicomte membre de la contre-révolution et de sa soeur Françoise alias Fanchette qui a prit la tête d'un groupe de bandits. Semi-bonne idée donc, car si je suis totalement pour ce genre de procédé, l'intrigue et ses personnages sans être inintéressante aurait gagnée à être approfondie. Ça part un peu dans toutes les directions avec quête de vengeance et personnage hanté par des cauchemars, pour finalement survoler ces éléments et se recentrer sur le coup d'Etat. C'est dommage parce que Fantôme à vraiment du potentiel. Dommage aussi pour Fanchette dont le côté gente dame badass durera cinq minutes.

A côté de cela l'album se dote de dessins superbes quoique un peu figés par instants et d'une intrigue menée tambour battant quoiqu'un peu compliqué avec son avalanche de noms de personnages historiques. Assez peu d'action ici, une bataille vite terminée et quelques coups de feu certes (la scène de la confrontation sur le toit a un côté cinématographique très sympa), mais la majorité du récit est une succession de complots et manoeuvres politiques peut-être un poil vites expédiés (format bd oblige) puis se conclut sur une happy ending, certes sympathique, mais qui laisse un arrière gout d'inachevé.

Ce premier tome aurait également gagné à inaugurer un dytique qui aurait permis d'étaler un peu plus le déroulement de l'intrigue principale mais aussi une résolution plus "propre" de l'intrigue secondaire et un approfondissement des personnages. Malgré tout cela reste un album agréable à lire, bien illustré et qui se penche sur un événement finalement assez peu abordé en bd.

Je garde un oeil sur la série, avec un second tome sur l'armistice de 1940 qui met en vedette Ian Fleming, excusez du peu et un tome 3 se passant en 1358, ça fleure bon Charles V tout ça.

Cette BD inaugure d'une belle manière une série mettant en scène les moments charnières de l'Histoire. La mise en scène est splendide, les couleurs éclatantes et le rythme soutenu par les mouvement de tous ces personnages. Qu'ils soient célèbres ou fictifs, ces hommes se croisent, se toisent et se défient. Les armes varient, allant des mots jusqu'au sabre.
Le scénariste manie avec plaisir la manigance politique et la séduction aux multiples formes. Les personnages (Talleyrand, Napoléon et les Directeurs) sont très vite croqués. Les mots et les dessins sont précis et efficaces. Leur gloire et leur puissance pour certains, leur faiblesse et leur pathétique situation pour d'autres, inspirent chaque plan. C'est un enchaînement de plongée et de contre-plongée.
Jean-Pierre Pécau mêle l'Histoire avec la fiction. Les personnages imaginaires permettent de comprendre le point de vue du peuple, élément principal pour parler de Révolutions. Cette idée est essentielle pour comprendre l'élan qui porte certains moments de l'Histoire. L'auteur utilise bien sûr les raccourcis et manque parfois de nuance car tout cela semble trop facile pour l'Histoire. C'est peut-être que l'auteur cherche à déceler. Comment le désir d'un ou plusieurs hommes a pu ainsi déterminer le parcours national ? Il y a donc un véritable élan qui s'installe. Même si les auteurs s'éloignent de l'Histoire, leur récit saisit avec plaisir. Il est dommage de sentir une certaine frustration concernant les personnages féminins (dont le développement est très réduit) et la couverture qui ne rend pas justice aux dessins de la BD.
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