Ric remix

Sous une couverture (comme pour les pages-têtes de chapitres) qui renvoie directement à l'oeuvre de Roy Lichtenstein et au Pop art, ce cache un album à la fois iconoclaste et en hommage à l'oeuvre de Tibet et Duchâteau.
David Vandermeulen (DJ pour l'occasion comme le spécifie à la fois la couverture et le terme de "remix") use de vignettes issues des 78 albums de la série des Ric Hochet, le célèbre journaliste au joli brushing, et enchaîne des scènes violentes à souhait durant lesquelles notre héros commence par recevoir des coups en tout genre et de toutes manières, parfois donnés par des créatures improbables, avant de distribuer lui-même des retours de bâtons et à nouveau de subir de multiples sévices jusqu'à une fin finale (?). le tout est très drôle et livre finalement un travail très personnel, relecture, réappropriation et avant tout détournement (le terme est d'ailleurs défini en exergue) de qualité.
Un album qui s'inscrit pleinement parmi les travaux de l'OuBaPo (Ouvroir de Bande Dessinée Potentielle) et réjouira autant les fanatiques de la série que les amateurs d'oeuvre originale et expérimentale.

C'est parce que Ric Remix est un album de BD qui relève de la logique de l'OuLiPo (ouvroir de Littérature Potentielle, chère à Georges Perec) que j'ai eu envie de le découvrir. le principe : s'imposer une contrainte. Dans le cas de cette BD, il s'agissait de la contrainte du détournement pour recréer un album à partir des vignettes récupérées sur les anciens albums de Ric Hochet. S'il y a quelques belles planches retravaillées à la façon de Roy Lichtenstein ou d'Andy Warhol, le résultat est amusant sans plus. L'ensemble relève d'avantage de l'exercice de style que d'une volonté narrative. le résultat donne un album qui se feuillette rapidement plus par curiosité que par réel intérêt. Cela peut être divertissant de réfléchir au comment tout cela a été agencé et peut-être que les fans de Ric Hochet y trouveront davantage leur compte, moi qui ne connait pas le personnage je suis restée en surface de tout cela.

Je devais recevoir ce livre dans le cadre de l'opération Masse critique mais l'éditeur n'a pas tenu son engagement: j'ai reçu Thorgal à la place!
Donc cette critique est pour l'éditeur, le Lombard: c'est pas chic!!