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EAN : 9782246799337
312 pages
Grasset (22/08/2012)
3.04/5   79 notes
Résumé :
« Sous les perches des preneurs de son, on l'aperçoit parfois au milieu du cordon des gardes du corps. Des adolescents hystériques jurent qu'ils ne se laveront plus jamais la main après avoir serré la sienne. Des journalistes sont prêts à me piétiner pour rester au contact du candidat. Des ouvriers en colère hurlent, menaçants, qu'ils auront la peau des journalistes.
Hier à Lyon, aujourd'hui à Florange, demain à Varsovie ou à Londres, Marseille, Boulogne-sur-... >Voir plus
Que lire après Rien ne se passe comme prévuVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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A propos du roman de Laurent Binet « HHhH » qui reçut le Goncourt du premier roman, je notais déjà : « L'auteur s'implique totalement dans "l'investissement" de ses personnages, il vit avec eux, en eux, et nous fait part de ses doutes : "a-t-il prononcé cette phase, à vrai dire, je n'en sais rien....Mais il a dû le dire comme ça...." »
Il adopte la même technique pour cette chronique au jour le jour d'une victoire annoncée, celle de François Hollande. Binet connait Valérie Trierweiler (ça aide !) et il a envie de s'attacher aux pas du candidat lors de l'élection majeure de la République, pour en tirer un livre, comme jadis le fit Yasmina Reza avec Nicolas Sarkozy. DSK s'est déjà fait exploser en vol, la voie est libre pour tenter de décrypter un homme que personne, finalement, ne connaît vraiment. Nous voilà embarqués, avec Laurent Binet, dans la troupe de journalistes qui forment le « Hollande Tour », recueillant ici et là des bribes de confidences des « Hollande Boys ». Il y a les fidèles de toujours, et les ralliés de la dernière heure. A vrai dire, l'auteur affiche ouvertement des idées de gauche – professeur ayant enseigné en ZEP pendant dix ans, parents enseignants – mais son coeur pencherait plutôt pour Mélenchon. Mais il est, lui aussi, touché par le « syndrôme de Stockholm » et ne tarde pas à devenir groupie de Hollande comme tous ceux qu'il cotoye.
C'est donc un témoignage à la fois hagiographique, lucide, subjectif, étonné, rarement enthousiaste sur une geste politique où le héros central est le futur président de la République. le connaîtra-t-on mieux après cet ouvrage ? Pas sûr … Car le personnage est décrit comme impénétrable, stratège, ayant une énorme capacité d'absorption des informations que ses collaborateurs lui moulinent (donc il convient de s'inscrire en faux contre ceux qui prétendent qu'il ne travaille pas : il pige bien plus vite que les autres, c'est évident), imperturbable, et pétri d'humour caustique et froid. En revanche, l'auteur n'ayant rien à obtenir de l' « entourage » du futur Chef de l'Etat – le phénomène de Cour est en train de changer de camp – il ne se prive pas de vanner certains hommes et femmes politiques. Martine Aubry, Manuel Valls - omniprésent mais pas vraiment à gauche – Laurent Fabius, Jean-Christophe Cambadélis, Arnaud Montebourg en prennent pour leur grade.
Une découverte : la manie qu'ont les journalistes de débriefer en commun leurs impressions après une intervention, un meeting, une conférence de Presse, comme si chacun voulait vérifier qu'il ne va pas dire de bêtises par rapport au sentiment général. Cela aboutit à une réduction du contenu du message, avec des voltes-faces ridicules, dues à de micro-événements sans rapport avec la réalité et surtout sans intérêt pour l'électeur.
La peinture de ce monde de requins qui commencent surtout par se frayer un passage à la machette au milieu de leurs amis politiques est intéressante. La langue transcrite est celle de tous les jours, pas celle d'un agrégé de lettres. C'est rapide, enjoué, actuel, fluide et naturel … J'ai noté tout de même que la causticité de Laurent Binet épargne le plus souvent l'ex-compagne comme la compagne actuelle du Président (il n'évoque pas l'affaire du tweet assassin en faveur d'Olivier Falorni), et, paradoxalement, Nicolas Sarkozy … Préparerait-il subliminalement l'avenir ?
Un ouvrage à lire vite, comme on regarde, en faisant autre chose, un reportage de Serge Moati à la télévision ; mais franchement, j'aurais préféré lire un autre roman, un vrai, de Laurent Binet.
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Il y a bien longtemps, j'avais lu les "bonnes feuilles" de ce livre dans l'Obs et je m'étais dit que cela avait l'air sympa. Et puis je l'ai oublié. le croisant par hasard dans une boite à livre je me suis précipité dessus.
On lit donc jour après jour le déroulement de la campagne de François Hollande de 2012, par quelqu'un qui est bien placé pour avoir des impressions, mais pas vraiment au coeur de la machine. Il y a des notices courtes, d'autres bien plus longues...Tout cela n'est guère bouleversant il faut en convenir. En creux on voit que l'auteur ne se déteste pas franchement (un scénario de cauchemar: se retrouver coincé à un diner avec lui, Bégaudeau et Aurélien Bellanger) , et il y a un peu de facilité voire de malhonnêteté quand, sur deux pages, on a des retranscriptions de dialogues entre Moscovici ou Valls (ou d'autres) sans intervention de l'auteur. Bon, avec un micro solide ou en étant hypermnésique, c'est jouable, y compris pour moi.
Ceci mis à part, pour les lecteurs passionnés par la politique il y a tout de même des choses intéressantes à glaner ici ou là, sur les coulisses d'une campagne, sur la personnalité de Hollande, sur les origines d'un échec. On attendait un récit passionnant écrit par un brillant écrivain en vogue et on a un récit terne et plein de facilités. Décidément rien ne se passe comme prévu...
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Suite de mon article commencé vendredi et sous titré dans l'ombre de ceux qui nous gouvernent, puisque je parle de mes lectures croisées d'oeuvres littéraires qui se proposent de rentrer dans l'intimité de nos (grands ) hommes politiques, j'aimerais revenir sur ma lecture d'un livre entre le roman et le récit, "Rien ne se passe comme prévu",

Il est l'oeuvre de l'écrivain Laurent Binet, auteur d'un roman ( un vrai là, Hhh) louangé un peu partout, mais que je n'ai pas eu l'envie ni l'opportunité de lire de lire.

Le pari de son nouveau roman est audacieux, même s'il n'est pas forcément original; Yasmina Reza faisant de même avec la campagne de Sarkozy en 2007. En effet, ce rien ne se passe comme prévu n'est autre que le journal de bord racontant la campagne de notre président actuel, François Hollande, et l'auteur est clair depuis le début du livre: si Hollande n'avait pas été élu président, le livre n'aurait pas été publié.



Commencé en juin 2011, juste avant la primaire socialiste, le journal s'achève dans la nuit du 6 mai 2012, dans les coulisses de la fête de la place de la Bastille.

Laurent Binet, fils de communistes dont le coeur pencherait plutot tendance mélanchoniste, raconte avec une subjectivité assumée et parfois même une auto-dérision bienvenue les coulisses de cette course à l'Elysée.

On voit notamment ses difficultés à saisir la personnalité du candidat, ses rencontres avec lieutenants et entourages jamais avares de piques contre d'autres socialistes, les commentaires et travers de la presse...

Il tient fidèlement et fièrement un journal de tout ce qu'il entend et de ce qu'il voit, avec la plume alerte d'une prof assez content de sortir de sa classe et de fréquenter la faune étrange, bavarde et cynique des politiques. Laurent Binet essaie de garder un oeil lucide. Il voit bien comment l'info est "moulinée" entre les journalistes avant diffusion, sous prétexte de vérification et subit déjà un traitement déformant.
Suite de l'article sur mon blog :
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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J'avais envie de lire ce livre. Très envie. Très très envie, même, parce que j'ai suivi attentivement la campagne de 2012 et que je m'attendais à une belle aventure doublée d'analyses fines et intelligentes d'un auteur talentueux doublé d'un prof de français apparemment compétent. Bon, comme l'indique le titre, rien ne se passe jamais comme prévu et je n'ai pas vraiment eu ce que j'attendais. J'avais déjà été un peu inquiétée par les bonnes pages du Nouvel Obs et l'article de Rue89, qui me montraient un texte plutôt anecdotique qu'analytique. du coup j'ai réfléchi un peu et deux choix se sont présentés à moi : fulminer de ne pas avoir eu mon jouet, ou chercher à comprendre réellement ce que j'avais lu. Comme je suis une personne profondément impartiale et optimiste, je me suis dis que j'allais voir le verre à moitié plein et vous dire que, finalement, j'ai quand même bien aimé. Mais pas comme je l'attendais.



En fait, Rien ne se passe comme prévu, c'est le Naïf aux quarante enfants qui découvrirait la politique: il est super content d'être là, il trouve tout génial et et il est si surexcité qu'il n'arrive qu'à raconter ce qu'il voit sans forcément chercher à le comprendre ou à l'expliquer. Il n'ose pas poser de questions à François Hollande, et quand il le fait il tombe à plat ou lui rajoute de la pression à des moments où le candidat essaye justement de se calmer. Il est oublié plusieurs fois par l'équipe de campagne et doit trouver des modes de transport alternatifs, on le cache dans une salle de bains, mais tout de même il est dans l'avion du Président et sur l'estrade à la Bastille.



On a envie de lui en vouloir, d'être persifleur, mais en fait il se dégage une chose extraordinaire de ce texte : de la joie. Ça met de bonne humeur, ça rend content (en tout cas, 51,64% des Français) parce que Binet lui même est tellement heureux d'être là qu'on finit par le partager, son bonheur. On rit aux blagues de l'entourage d'Hollande, on transpire un peu, comme si on ne connaissait pas parfaitement la fin!



Je n'ai qu'un seul regret : pour un agrégé de lettres, Binet utilise beaucoup trop l'effroyable « ceci dit ». Un tic de langage qui est aussi une faute de français, ça fait un peu mal au coeur.
Lien : http://www.readingintherain...
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Laurent Binet (romancier et ancien prof, et fils de profs), dont le coeur se porte plutôt vers Mélanchon, décide de se transformer en journaliste et choisit de suivre la campagne de François Hollande. A-t-il choisi le bon cheval ? Son éditeur en doute... Ainsi, dès le début du livre, on a du suspense et, même si on connaît la fin, le suspense est maintenu tout le long. Ce récit se lit comme un roman : des péripéties, des personnages (connus et de l'ombre), des discours attendus (vont-ils décevoir ou pas ?), la course effrénée et effarante (on est effrayé de voir la santé qu'il faut avoir pour être candidat), la course de l'auteur lui-même, la course au Pouvoir (Hollande a-t-il toute sa vie désiré ce pouvoir ?), les éventuels électeurs rencontrés et interviewés parfois par Laurent Binet (c'est très intéressant), les attentes, la folie (oui, la folie) ambiante... J'ai adoré ce livre que j'ai vraiment lu comme un roman (je ne lis pratiquement jamais de livres politiques). Laurent Binet m'a paru sincère et je l'ai trouvé attachant. François Hollande lui est-il attachant ? ça, je ne vous le dirai pas.
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critiques presse (3)
LesEchos
28 septembre 2012
« Rien ne se passe comme prévu » […] est un livre politique qui se lit... comme un roman et regorge de qualités. Toujours agréable à lire, parfois drôle, l'auteur dépeint par petites touches, tel un impressionniste, ce candidat qui devient président.
Lire la critique sur le site : LesEchos
NonFiction
05 septembre 2012
Hélas, dans son livre, parce qu'il n'arrive pas à décaler son regard de l'emballement médiatique et politique de cette campagne, Laurent Binet finit en quelque sorte le travail des journalistes, et cela ne fait pas un livre.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Telerama
29 août 2012
[…] un récit subjectif, généreux en anecdotes et en dialogues, parfois théâtral, plutôt amusant lorsque l'auteur s'y met en scène non sans ironie.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Je retiens du troisième débat cette phrase de François Hollande à propos des médecins qu'on ne peut pas contraindre à aller s'installer en banlieue (ou à la campagne): "Franchement, vous pensez qu'on peut obliger quelqu'un qui a fait des études à aller travailler là où il ne veut pas?"
J'ai envie de lui dire: oui, on peut, ça s'appelle un prof.
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J'avais entendu dire qu'ils cherchaient un endroit dans un quartier populaire, pour le symbole, alors je lui demande pourquoi ils ont finalement choisi le VIIème arrondissement. Il m'explique qu'il était moins cher que celui qu'ils avaient envisagé rive droite, qu'il est tout près de tous les points névralgiques, siège du Parti, Assemblée, etc, et Valérie Trierweiler ajoute que cet immeuble était jadis la Maison des mineurs, donc l'honneur est sauf : on est chez Rachida Dati mais il y a quand même du symbole.
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Le débat touche à sa fin. Je demande à Bachelay pourquoi Hollande n'a pas sorti la carte Takieddine pour contrer l'attaque sur DSK ; il me répond, d'abord flegmatique puis plus solennel : "Il ne faut pas confondre un débat sur le fond avec un débat qui touche le fond. Sarkozy a abîmé la parole publique : il faut la réhabiliter. Le pari de Sarkozy, c'est que nous lui ressemblons, mais moi je suis intimement convaincu que nous ne lui ressemblons pas."
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Il n'y a plus de Flanby, plus de Babar, plus de Gauche molle, c'est l'ange de la vengeance qui serre les poings sous nos yeux pour péter la gueule à la Droite, c'est le socialisme réincarné, le champion que la gauche s'est choisi et qui sera digne de notre confiance, le cavalier noir qui va dégommer Sarkozy et sa bande..., celui qui va gagner, enfin.
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François Hollande : "Moi, président de la République", ça m'est venu comme ça. Je pensais qu'il allait m'interrompre mais non, alors je continuais. A la fin, j'avais plus d'idées."
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Videos de Laurent Binet (50) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Laurent Binet
Laurent Binet, écrivain et ancien professeur de français revient sur le poids de l'administration et la façon dont on traite les "profs" aujourd'hui qui relève de "la maltraitance". Il évoque les choix politiques qui pèsent sur l'école et altèrent la qualité de l'enseignement. Il déplore le fait que l'école privée bénéficie de "sommes énormes" en comparaison à ce qui est donné à l'enseignement public. Dans le public, il décrit un système de mutation "atroce", des profs "mal payés". Cet enseignement, alors qu'il devrait être une priorité dans un pays républicain, "le vaisseau amiral de notre société" est mis à mal par toutes ces politiques qui se succèdent depuis des années. Une situation qui malheureusement a pour conséquence terrible d'altérer le poids symbolique de l'enseignant et le rend plus vulnérable aux yeux de la société. 
Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
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