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Aude de Hesdin (Traducteur)Étienne Menu (Traducteur)
EAN : 9782844852328
682 pages
Éd. Allia (24/01/2007)
4.5/5   24 notes
Résumé :
Rip It Up and Start Again (Déchire tout et recommence, titre d’une chanson du groupe Orange Juice) raconte l’histoire de la musique “post-punk” entre 1978 et 1984, soit entre la séparation des Sex Pistols et l’explosion de MTV, que représentent des artistes comme PiL, Devo, Joy Division, les Talking Heads, Gang of Four ou Cabaret Voltaire. C’est l’histoire d’une Angleterre où émerge, après la tornade de 1977, une multitude de groupes qui, bien que bouleversés par le... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Tout déchirer pour reprendre à zéro

Les ingrédients du mouvement post-punk 1978-1984 :

De l'inspiration

Le mouvement post-punk s'amuse à déconstruire l'art et la littérature. le groupe Cabaret Voltaire emprunte son nom au fondateur du Dada et le groupe de Cleveland, Père Ubu à la pièce d'Afred Jarry. Les paroliers s'influencent de Science-fiction expérimentale comme William S. Burroughs, J. G Ballard et Phippe K. Dick. Ils font des collages et des cut-up au service de la musique. L'artiste Marcel Duchamp est une source d'inspiration. On s'inspire du constructivisme , de Stijl, de Bauhaus, du futurisme et du situationnisme.

Des artistes rebelles

Un grand nombre de musiciens post-punk reçoivent une formation artistique. La scène no-wave new-yorkaise, se compose exclusivement de peintres, de réalisateurs, de poètes et de performers. Les groupes Gang of four, Cabaret Voltaire, Devo, Wire, Raincoats et DAF sont fondés par des diplomés en arts plastiques ou en design. Les écoles d'art en Grande-Bretagne ont longtemps permis l'existence d'une bohème subventionnée. Une jeunesse bien trop rebèle pour se résigner à une carrière de cadre.

Et des auto..tic-tac

Mais toutes règles à ses exceptions : les autodidactes doués comme John Lydon et Mark E. Smith de The Fall méprisent l'académisme, et toute forme d'art institutionnel.

Du riff..hifi

Les groupes Post-punk rejettent la musique et les valeurs du punk et du rock'n'roll . Les dinosaures du rock comme Pink Floyd ou Led Zeppelin sont "hasbeen". Finis les solos et accords de blues, les guitaristes veulent des sons nets, anguleux. Place à la guitare rythmique et surtout à la basse qui devient l'instrument leader et mélodique.

Et des petits labels faits maison..

Une époque faste pour la créativité musicale, les labels indépendants sortent des groupes hors normes qui n'auraient jamais été produits par des majors. Les labels indépendants, Rough Trade (Virgin prunes, Tv personnalities, Young Marble Giant..) Factory (Joy Division, New Order) et 2 tone label des groupes ska (Specials, Madness, the Beat, Selecter, Dexys Midnight Runners) produisent les groupes et sortent des disques à la pelle jusqu'en 1984. La sécheresse du présent laisse place au retour du passé. On redécouvre des classiques du rock ou vieux groupes "Revival". Les groupes agit-pop, de protest songs laissent place à des groupes plus commerciales comme Simples Minds, Culture club, Eurytmics, ABC. L'arrivée de Madonna en 1984 et la main mise des majors mettent un point final au mouvement.

Ce pavé fait maison est écrit avec passion et érudition par Simon Reynolds, critique rock , journaliste au Melody Maker et au magazine Wire . Il est bourré de références, d'anecdotes à la portée des néophytes qui réjouirons évidemment les fans avides de découvertes .
Bref, un ouvrage indispensable pour découvrir et comprendre l'énergie créative des années post-punk.
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Rip It Up and Start Again est un essai de 682 pages sur le post-punk, un terme fourre-tout qui englobe des courants musicaux comme le new wave, le no-wave et l'électrop-pop. L'auteur y inclut aussi l'industriel, le ska, le gothique et même des groupes inclassables comme les Residents. Si le terme post-punk s'impose par son aspect fourre-tout, il est sémantiquement imparfait puisque beaucoup de ces groupes ont commencé à faire de la musique avant ou pendant l'ère punk. C'est le cas des Residents, Talkingheads, Devo, Throbbing Gristle, Suicide et de nombreux autres.

Le premier livre de référence à avoir été écrit sur ces courants musicaux s'intitule International Discography of the New Wave. À l'époque, c'est le terme new wave qui servait de catégorie fourre-tout. Ce livre de 736 pages fait autorité en la matière depuis sa publication en 1983. Les auteurs ont répertorié 16 000 disques et plus de 7500 groupes. Avec une production de cette ampleur, on peut comprendre qu'écrire un essai sur une période aussi prolifique était un défi. Selon l'auteur de Rip It Up and Start Again : « L'ère post-punk tient indiscutablement la dragée haute aux années soixante en terme d'audace, d'idéalisme et de rapport quantité/qualité ». [p.12]

L'auteur analyse les groupes en tentant d'abord d'établir leur filiation avec le punk et décrit ensuite leur processus créatif et les thèmes abordés. Rarement a-t-on pu lire les motivations philosophiques amenant des musiciens marginaux à refuser de faire de la musique mainstream et comment ils s'y sont pris. le fonctionnement de la scène indépendante britannique est remarquablement bien expliqué avec l'apparition de labels tel que Rough Trade qui a développé un réseau de distribution indépendant et a ainsi permis aux groupes de se faire connaître dans tout le Royaume-Uni. L'importance de journaux comme le NME est aussi bien expliquée de même que la consécration qu'apportait John Peel lorsqu'il faisait venir un groupe dans son studio de la BBC, lui donnant du même coup une couverture nationale. le succès de la scène indépendante britannique est unique dans les annales post-punk.

Rip It Up and Start Again est bien documenté, les liens entre les groupes sont clairs et l'auteur possède une profondeur de réflexion peu commune pour ce genre de bouquins. En plus d'aborder l'aspect esthétique des groupes, son analyse emprunte aussi des voies politiques et même anthropologiques. À mon avis, l'auteur aurait eu avantage à nourrir son essai avec plus de groupes issus hors de la scène anglo-saxonne. Ça aurait eu l'avantage de nous faire découvrir d'autres excellentes formations et de ventiler ce récit qui étouffe un tantinet en raison de sa vision un peu trop insulaire (britannique) et d'une langue parfois hermétique.

Note : l'éditeur semble avoir omis l'étape de la correction d'épreuves, d'où la grande quantité de fautes d'orthographe, coquilles et autres erreurs qui nuisent à la lecture.
Lien : https://alaincliche.wordpres..
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Les ouvrages sérieux sur cette époque et ce thème ne sont pas légion et ce livre a donc le mérite d'exister et de constituer effectivement une référence fiable à cet égard. Je me suis essentiellement intéressée au chapitre sur le San Francisco post-hippie, que je connais assez bien, pour constater que des groupes tels que les Residents et surtout Tuxedomoon recevaient effectivement et enfin, pour le dernier cité, l'attention qu'ils méritent même si, des dires de certaines personnes ayant vécu l'époque sur place, la perspective ou le point de vue de l'auteur est (forcément) discutable. Le gros bémol pour moi est que l'auteur n'échappe pas aux poncifs et préjugés notamment sexistes qui caractérisent nombre de journalistes s'intéressant à ces époques et mouvements culturels pourtant "alternatifs". Ainsi son traitement d'Annik Honoré, une grande dame aujourd'hui décédée et que j'ai personnellement connue, qui a réalisé bien plus dans sa vie que d'avoir été la petite amie de Ian Curtis (Joy Division) avant la mort tragique de ce dernier (elle a notamment co-créé un label de disques important à l'époque et fait venir énormément d'artistes alors inconnus et aujourd'hui légendaires sur le continent européen) a de quoi faire grincer des dents, pour le moins...
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Excellent !!! Comme d'habitude chez Allia, les livres sont bien rédigés, bien mis en page et Simon Reynolds fait référence sur l'histoire du rock post 60's. Réellement passionnant, le livre peut s'avérer une bonne source de découvertes musicales pour un public "large" (il n'est pas obligatoire d'être ultra cultivé sur la période pour lire, comprendre et apprécier le livre comme c'est souvent le cas pour les documents sur la musique), et source d'anecdotes nombreuses et sympathiques pour tous les fans de cette période.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Les Sex Pistols ont chanté "No Future, mais il y a un futur et nous essayons de le construire (Allen Ravenstine, Père Ubu, 1978)
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« L’ère post-punk tient indiscutablement la dragée haute aux années soixante en terme d’audace, d’idéalisme et de rapport quantité/qualité »
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Video de Simon Reynolds (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Simon Reynolds
De l'esthétique Y2K aux soirées à thème années 2000, la nostalgie d'un passé pourtant pas si lointain semble être partout. Ressortez vos téléphones à clapet et vos crop tops, on vous explique ce retour en force des années 2000
Bibliographie : “Rétromania. Comment la culture pop recycle son passé pour s'inventer un futur”, Simon Reynolds, Ed. le mot et le reste, 2012 “L'idée de Mode. Une nouvelle histoire - T.1”, Émilie Hammen, Editions B42, 2023 “Nostalgies contemporaines. Médias, culture et technologies”, Emmanuelle Fantin, Sébastien Févry, Katharina Niemeyer, Presses universitaires du Septentrion, 2021 "L'Âge d'or", le Temps des médias, 2016/2 (n° 27), Emmanuelle Fantin, Thibault le Hégarat L'étude sur la nostalgie et les effets dans le cerveau : https://nyaspubs.onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1111/nyas.14903
#y2k #nostalgie #cultureprime _____________ Pour découvrir nos autres décryptages, RDV par ici : https://www.youtube.com/watch?v=x5OAJ_qAi5U&list=PLKpTasoeXDrqvFgrHqhs-NeZU6¤££¤29Sébastien Févry28¤££¤&pp=gAQBiAQB
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