River's Edge

Les por­traits de jeu­nesse de plu­sieurs ly­céens nip­pons se trouvent ainsi dé­voi­lés dans River's Edge. Sept per­son­nages, tous dif­fé­rents, qui tombent dans des excès, des dé­pen­dances ou des sys­tèmes dans les­quels ils de­viennent des pri­son­niers et dans le­quel les adultes ap­pa­raissent bien ab­sents... Bref, on a droit à une autopsie d'une jeunesse décadente.

Le point de départ de ce qui va rapprocher trois lycéens ayant chacun leur problème est la découverte d'un squelette sur les berges d'un fleuve. L'endroit désolé devient alors le théâtre d'amours, de confidence et de désillusions.

Cette ballade mélancolique ne m'a pas trop emballé, non pas que les sentiments d'adolescents à la dérive ne me passionnent pas. Non, c'est parfois trop cru, à la limite de la décence. Un regard bien sombre et glauque sur une jeunesse en détresse ou plutôt en mal de repères.

Loin du dessin classique du manga, le style de Kyôko Okazaki est tout en mouvement et exagération. Me rappelant la cruauté et le côté un peu paumé des adolescents d'Adrian Tomine, on pourrait se dire que les personnages cumulent beaucoup de problèmes et de tares à la fois mais c'est sans se rappeler à quel point l'adolescence est un passage particulièrement douloureux et compliqué. Et la fascination morbide qui les réunis est peut-être leur meilleur moyen pour passer à l'âge adulte, étape qu'ils ne cessent constamment et même sans vraiment s'en rendre compte, de franchir.

En fait je suis assez d'accord avec l'avis précédent. Ce manga n'est pas mauvais en soi, même si je n'ai pas aimé la façon de dessiner, et la violence assez forte que contiennent les pages.

Mais en fait, j'ai été franchement désintéressé de l'ensemble du manga. Les personnages me semblaient lointains et je n'ai été en rien touché par la mise en scène. de plus j'ai trouvé que plus d'un passage allaient trop loin dans la violence crue. Sur ce point d'ailleurs l'héroïne m'a agacé. Je veux dire, quand on a un copain comme ça qu'on n'aime pas, on le quitte ! Rester avec juste parce qu'on est un peu cruche, c'est quand même stupide.

De même, j'ai trouvé que l'auteur ne développait pas vraiment une histoire, on reste pas mal sur sa faim lorsque le livre est fini. Et puis c'est quand même glauque quoi. le malsain, je veux bien, mais là c'est gratuit ou presque. A part dire que la jeunesse est un peu paumée (c'est un euphémisme) et dérive (euphémisme encore), je n'ai pas vraiment vu de morale dans le manga.

En fait l'ensemble m'a semblé un peu creux et dans l'ensemble trop teinté de noir gratuitement. Je n'ai pas aimé, c'est clair. Mais au moins je suis content de ne pas l'avoir acheté. Je vais le rendre rapidement, et il sortira bien vite de ma tête je crois.

[...]Le dessin est pas joli, je dirais même plus, il est moche. Très simple, stylisé, peu soigné… Et j'avoie que ça m'a un peu rebouté quand on m'a parlé de cette mangaka. Mais on m'avait assuré que les histoires valent vraiment le coup, j'ai fait confiance et passé le cap de cette première impression négative. Et j'ai bien fait. Parce que c'est pas joli mais le style de Okazaki Kyokô se marie très bien avec le scénario de ce manga. A l'instar de son coup de crayon, les personnages sont des ados brouillons, pas fini et pas très jolis jolis.[...]
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