ROBERT LECLERCQ ECRIVAIN - Sotie à 3 voies
Editions CREER
LITTERATURE, MORNE PEINE …
Robert Leclercq est écrivain, ce mot a-t-il encore un sens … ? Dans le consumérisme ambiant un livre se vend comme une simple boite de cornichons, on l'appelle d'ailleurs « produit culturel ». Dans l'hémicycle des antinomies, qui dit mieux … ?! Dans son ouvrage ROBERT LECLERCQ, ECRIVAIN - Sotie à 3 voies dernièrement paru Editions CREER, l'auteur dénonce ce brouillon de culture où la qualité disparait comme par aspirations constantes et calculées. A la lecture, nous prenons un vif plaisir à déguster un style précis, sans concession, cynique, lucide, c'est une ample bouffée d'air à grandes goulées. ROBERT LECLERCQ nous entretient de ses correspondances avec Jouhandeau, de ses conversations avec le comédien
Michel Bouquet, de son amitié pour
Daniel Gélin etc. Il se verra refuser ses trop-bien-écrits par de grands éditeurs, ces usines à gaz productrices de déchets polluants… Cet auteur, prolixe et plusieurs fois primé, puise chez Mallarmé cette vérité incontournable : « un grand écrivain se remarque au nombre de pages qu'il ne publie pas. » LECLERCQ est de cette veine, il a toujours fui les cours, cocktails et salons et autres tout-à-l'égo où chacun cultive avec soin et finitions ses protubérances narcissiques de l'entre-soi ! Editeurs, littérature, médias et société se prennent une claque grinçante et sont renvoyés à leur cloaque parfois à l'article de l'humour.
Mais notre écrivain est tout de même un peu sévère. Cet ex-critique littéraire du journal le Monde publie la fin du monde mais il nous reste
Pascal Quignard,
Salah al Hamdani,
Philippe Tancelin et quelques autres féconds Résistancialistes où se meut le Verbe comme un geste cultivé, une trace indélébile.
Anne de COMMINES