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EAN : 9782070196821
1280 pages
Gallimard (05/10/2017)
4.04/5   13 notes
Résumé :
Vivement controversé à ses débuts, Philip Roth s'est peu à peu imposé aux États-Unis comme l'un des plus grands auteurs de sa génération.
Les cinq livres réunis ici témoignent déjà de ce qui deviendra sa marque de fabrique : richesse de l'imagination, verdeur, vigueur de l'ironie, selon un alliage très particulier d'oralité et d'élégance, d'exubérance et de délicatesse. Cest à cette époque-là, et avec ces ouvrages, que Roth devient Roth. Goodbye, Columbus (1... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Une fois de plus la bibliothèque de la Pléiade est fidèle à ses promesses de qualité tant pour la traduction que pour les notes d'accompagnement. Dans ce volume se trouvent les premiers romans de Philip Roth : Goodbye, Columbus - La plainte de Portnoy - le sein - Ma vie d'homme - Professeur de désir. Et comme dans les autres tomes de ladite bibliothèque on peut voir la progression de l'auteur depuis son premier recueil de nouvelles Goodbye, Colombus paru en 1959 , jusqu'au second volet des aventures de David Kepesh dans professeur de désir de 1977, en passant par l'incontournable La plainte de Portnoy qui fera son succès dés sa publication en 1969 bien qu'il ait été particulièrement mis à mal par la critique et la communauté juive. Nathan Zuckerman, un autre des personnages de l'auteur, apparaît dans Ma vie d'homme, de 1974, où est dépeint, avec une structure narrative imbriqué et assez complexe, son mariage catastrophique.
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Très déçue, car il va me falloir attendre les autres volumes pour trouver les textes que je veux lire ou relire; je retourne aux folio
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
«  Je continue également à m’attirer le dédain amusé de mes condescendants camarades de la compagnie théâtrale. Maintenant les persifleurs du groupe déclarent que j’ai abandonné les ordres pour m’attaquer à la tribu des pom-pom girls, et cela, ô paradoxe, à force d’avoir joué les angoisses sexuelles de Strindberg et d’O’Neil. Enfin, c’est ce qu’ils prétendent.
En fait, il n’y a dans ma vie qu’une seule pom-pom girl qui me plonge dans les pures angoisses de la frustration suprême et rend ridicules mes rêves les plus salaces, une certaine Marcella « Silky » Walsh, de Plattsburgh, dans l’état de New-York. La passion fatale s’est allumée en moi quand j’ai assisté à un match de basket-ball un soir pour la regarder faire son numéro après après l’avoir rencontré dans la file d’attente de la cafétéria l’après midi même et avoir eu la vision rapproché de ce coussin voluptueux, de ce plus irrésistibles des bonbons, sa lèvre inférieure. Dans une de leurs figures favorites, chacune des filles se colle un poing sur la hanche et, de l’autre, fait mine de pomper en cadence dans le vide, en ne cessant de cambrer progressivement la taille en arrière. Pour les sept autres filles en jupe plissée courte et blanche et en gros sweat-shirt blanc cette séquence de mouvements m’apparaît comme une allègre démonstration de gymnastique s’exécutant dans un grand élan d’énergie et aux limites de l’hilarité. Mais dans le bombement dont s’arque peu à peu le ventre de Marcella Walsh se précise la suggestion torride (qui ne saurait m’échapper) d’une offrande, d’une invitation, d’un désir aussi ardent qu’inconscient n’aspirant (à mes yeux) qu’à être satisfait. Oui elle seule semble (à mes yeux, à mes yeux) pressentir que la véhémence contrôlée, endiguée, de cette insipide acclamation n’est que le frêle déguisement de ce libre chant à entonner lorsqu’un pénis projette dans l’extase son pelvis ainsi cabré. Oh, seigneur, comment le désir que m’inspire ce pelvis projeté de façon aussi si provocante vers la bouche de la foule hurlante, le désir que m’inspirent ces poings durs et menus évocateurs pour moi de la plus délicieuse des luttes, le désir que m’inspire ces longues jambes musclées et garçonnières animées d’un imperceptible frémissement, tandis que se dessinent l’arc du corps et que ses cheveux soyeux (d’où son surnom) effleurent à la renverse le sol du gymnase - comment le désir que m’inspirent les plus infimes pulsations de son être peut-il être « inepte » ou « trivial » , « indigne » de moi ou d’elle, quand les vociférations effrénées en faveur de la victoire de Syracuse dans le championnat de basket universitaire national sont, elles, chargées de sens ? »
Philippe Roth - Romans et nouvelles 1959 1977 - Professeur de désir
Bibliothèque de la Pléiade, p868
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« La Moralité et la Maturité, le « sérieux » étaient en jeu précisément parce qu’on pensait que c’était tout le contraire : dans la mesure ou le vaste monde était si évidemment un monde d’hommes, ce n’était que dans le mariage qu’une femme ordinaire pouvait espérer trouver l’égalité et la dignité. En fait, les défenseurs de la cause des femmes, à notre époque, nous avaient amenés à penser que c’étaient les femmes que nous n’épousions pas que nous exploitions et traitions de façon dégradante, pas celles que nous épousions. Une femme libre de toute attache était censée ne pourvoir aller seule au cinéma ou au restaurant, encore moins réaliser une appendicectomie ou conduire un camion. Il nous appartenait de leur donner, en les épousants, la valeur et l’utilité sociale que la société, dans son ensemble leur déniait. Si nous n’épousions pas les femmes qui le ferait ? Notre sexe, hélas, était le seul à pourvoir se coller à la tâche : le vin était tiré.
Rien d’étonnant, donc, à ce qu’un jeune bourgeois de ma génération, ayant fait des études supérieures et trouvant ridicule l’idée de se marier, et ne demandant pas mieux que de se nourrir de conserves et de manger dans des cafétérias, de balayer son plancher; de faire son lit et d’aller et venir libre de tout lien légal, nouant des amitiés féminines et s’offrant des aventures sexuelles où et quand il pouvait et pour le temps qu’il lui plaisait, se vît taxer d’ « immaturité », voire d’homosexualité « latente » ou évidente. Ou alors c’était un fieffé « égoïste ». Ou alors il avait « peur des responsabilités ». Ou alors il n’était pas capable de s’engager dans une relation durable » (très jolie, cette expression toute faite). Le pire, le plus honteux de tout étant que celui qui se croyait parfaitement apte à prendre tout seul soin de lui était probablement, en réalité, « incapable d’aimer ».
Dans les années 1950, on s’inquiétait beaucoup de la capacité ou de l’incapacité à aimer gens à aimer; c’était surtout, si je peux me permettre, des jeunes femmes, qui s’inquiétaient pour le compte des jeunes gens qui ne tenaient pas particulièrement à les voir laver leurs chaussettes, préparer, leurs repas, porter leur enfants et veiller sur eux le reste de leurs jours. « Mais êtes-vous incapable d’aimer qui que ce soit ? Est-ce que vous ne pensez jamais qu’à vous même ? », ce qui, en bon anglais, voulait dire en général : « Je veux me marier, et je veux que vous le fassiez aussi. » ».
Philip Roth - Romans et nouvelles 1959 1977
Ma vie d’homme - II. Ma véritable histoire, chap 3, pages 680-681
Bibliothèque de la Pléiade
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