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EAN : 9782253092902
288 pages
Le Livre de Poche (04/01/2017)
3.55/5   138 notes
Résumé :
En 1997, Robert Lubisch vide la villa familiale à la suite du décès de son père, un riche industriel qui a fait fortune dans les années d'après-guerre.
Parmi ses papiers, il trouve une carte d'identité SS au nom d'un inconnu et la photographie d'une très belle femme.
Quel est le rapport avec son père ? Lui, l'homme si parfait, si lisse, avait-il des secrets à cacher ? Il essaie d'en savoir plus et fait la connaissance d'une journaliste, qui flaire un g... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (39) Voir plus Ajouter une critique
3,55

sur 138 notes
"Toutes les familles possèdent, dit-on, d'épaisses strates de silence tendu, des souffrances engluées dans des secrets cachés bien au fond de belles armoires à linge. » (Philippe Claudel)
Ce n'est pas dans une armoire mais dans une boîte à cigares que le médecin allemand Robert Lubisch découvre à la mort de son père, l'homme d'affaires Friedhelm Lubisch, une carte d'immatriculation SS au nom d'un inconnu, Wilhem Peters, un laissez-passer, un certificat de libération d'un camp de prisonniers de guerre ainsi que la photo d'une belle inconnue. Pendant quelques mois Robert laisse sa découverte de côté mais ce petit grain de sable a priori insignifiant dans son existence bien réglée ne tarde pas à faire son effet. « L'idée que ce père si droit, si irréprochable, ait pu cacher un secret ne déplaisait pas à Robert. Peut-être allait-il enfin découvrir une faiblesse, une faille à ce modèle si parfait auquel il avait été confronté pendant tant d'années. Robert sourit. Quelle libération ce serait pour lui de pouvoir donner à ce père tout puissant une dimension plus humaine! Il avait envie de savoir. Rien que pour lui-même ».
Trois mois plus tard, Robert décide de se rendre dans la petite ville de Kranenburg où le portrait de l'inconnue a été réalisé, retrouve le nom de la femme et la maison où elle résidait pendant la guerre. En confiant la nature de sa quête à la nouvelle locataire du lieu, une journaliste tenace du nom de Rita Albers, Lubisch ne se doute pas qu'il a ouvert la boite de Pandore et que son secret ne lui appartient plus. La journaliste cherche, interroge et le drame arrive."Secret de deux, secret de Dieu . Secret de trois, secret de tous. » En voulant tuer le Père, c'est tout un village qu'il a réveillé.
Les secrets de famille en temps de guerre sont pain bénit pour les romanciers, et on les adore dans Purge de Sofi Oksanen ou Flétrissure de Nele Neuhaus. Rompre le silence commence d'une manière relativement abrupte et quelque peu déconcertante, mais trouve rapidement son rythme de croisière, de l'enquête journalistique et policière aux incursions dans les années 30 et 40. Mechtild Borrmann dresse le portrait saisissant d'une petite ville allemande où la montée du nazisme puis la guerre exacerbent les sentiments et les passions. Avec elle, point de révélations tonitruantes, de manichéisme facile et de suspens haletant. L'intrigue chemine lentement mais sûrement à l'image de ses protagonistes qui tâtonnent et s'obstinent. Le vrai héros de Rompre le silence est finalement le secret qui comme un virus, passe de métabolisme en métabolisme, grandit, et devient incontrôlable. On le pressent dès le début du roman, Robert Lubisch ne peut faire marche arrière quand le doute est semé. On aurait bien envie de lui dire pour le réconforter cette phrase tirée des Pensées de Blaise Pascal "Console toi. Tu ne me chercherais pas si tu ne m'avais trouvé. »
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Une enquête relayée par une journaliste, menée à la suite d'un décés ,par hasard ou par simple curiosité ?, une carte d'identité SS trouvée dans une boîte à cigares en bois sombre délicatement veiné, au nom d'un inconnu, et surtout la photo d'une très belle femme !
Quel est le rapport avec le père de Robert Lubisch, décédé en 1997, un industriel qui a fait fortune dans les années d'après guerre ?

Nous voici plongés entre passé et présent, au coeur des années 40 , parmi un groupe d'amis que le nazisme et la guerre vont séparer.
Nous remontons le temps , dans l'angoisse de ces années - là et la découverte d'une vie inconnue à Robert Lubisch.....
Surtout pour lui, l'envie de comprendre et de cerner ce père : "Peut--être allait-il enfin découvrir une faiblesse, une faille à ce modèle si parfait, auquel il avait été confronté pendant tant d'années?"

Ce roman carrefour où se croisent petite et grande histoire : peurs, jalousies, choix d'appartenance ou non au régime totalitaire de cette Allemagne, amours interdites , compromissions, vies sociales altérées , soif de vengeance, trahisons, besoin de fuir, très lourd secret familial,, recherche du pouvoir ,difficulté d'assumer le passé......

Oú est le bien et le mal ?
L'acceptable et l'humain au coeur de l'Allemagne de ce temps -là .......n'en disons pas plus !
Une histoire trouble sans clichés, simple et efficace , sans pathos , ni leçons qui nous renseigne au plus près sur les dégâts , l'influence du national socialisme sur un groupe de jeunes adultes dans la tourmente de l'histoire .
Une enquête sobre et émouvante,
Une quête de vérité et de libération passionnantes à dominante historique , un secret familial, un ouvrage plus documentaire qu'une enquête policière!
Remarquable !

Mais ce n'est que mon avis
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Au décès de son père en 1997, Robert Lubisch découvre dans la maison familiale une carte de SS au nom d'un inconnu et la photo d'une femme qui n'est pas sa mère. Son père avait-il une amante ? Pourquoi gardait-il cette carte nazie ?
Son père, originaire de Silésie, parlait guère de la période de la guerre. D'ailleurs, Robert Lubisch n'avait jamais eu trop de discussion sur quelque sujet que ce soit avec ce père qui voulait par dessus tout qu'il lui succède à la tête de la prospère société de BTP familiale. Mais Robert ne l'a jamais envisagé, et il est devenu médecin.
Il décide cependant de mener sa petite enquête dans la ville proche du Rhin où, selon le cachet du photographe, le cliché de la femme a été pris.

Le début du livre est un peu décevant pour un Mechtild Borrman (auteure des excellents le violoniste, L'envers de l'espoir, Sous les décombres...). Comme souvent, l'auteure mélange une enquête de nos jours à un récit du passé, lui permettant de faire revivre une époque. Ici, c'est la vie tranquille d'une petite ville du Rhin inférieur qui se trouve bouleversée par l'arrivée de la seconde guerre mondiale. Le contexte de secret familial lié à cette période ne fait aucun doute dès le début du livre, mais le lecteur se perd un peu lorsqu'il s'agit d'aller dans le détail des personnages. Six jeunes gens se fréquentent, s'aiment, d'un amour parfois non partagé. Leur groupe éclate : certains sont appelés au service militaire, d'autres à des travaux des champs obligatoires, certains font des études à la grande ville, d'autres enfin subissent l'exclusion, car leur famille ne soutient pas le régime.
La tension monte doucement. Durant environ deux tiers du livre, l'intrigue avance au rythme des mois qui passent, en 1939, 1940, 1941, avec les dénonciations, arrestations et tortures qui accompagnent le durcissement de la guerre.
Puis, suite à un meurtre, Robert Lubisch va se rapprocher d'une vérité complexe, pas aussi évidente qu'on pourrait l'imaginer. Les pages finales sont prenantes et inattendues.
Rompre le silence est le premier roman de Mechtild Borrman à avoir été traduit en français en 2013. Même si ce livre a reçu en Allemagne le Deutscher Krimipreis en 2012 (prix du meilleur roman policier), il reste bien moins prenant que les livres suivants. Borrman a un vrai talent pour mêler la petite histoire et la grande, et une vraie sensibilité dans la présentation de ces personnages. C'est sur ce dernier point que j'ai trouvé ce roman plus faible que ceux qui suivront.
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Un livre sur le secret, le droit qu'a une personne de laisser sa vie derrière elle pour se reconstruire et reconstruire autre chose, sans penser chaque jour à ce qui est advenu, ce qui a été perdu, à tous ces êtres qu'on ne reverra plus et à ceux qu'on voudrait enterrer. Un livre sur la mémoire, sur la recherche de la vérité, un fils qui finalement, une fois la machine enclenchée, se retrouvera plus loin qu'il ne l'aurait voulu.
Les traumatisme des guerres même pour ceux qui ne sont pas au front, la méfiance qui s'installe, les amitiés qui se brisent et qui changeront à jamais de nature, autant de thèmes présent dans ce roman. C'est un bon livre qui se suit sans déplaisir, le problème est que j'avais deviné le principal ressort de l'histoire dès les premiers chapitres, ce qui a un peu gâché mon plaisir.
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Il ne fait pas toujours bon de déterrer le passé, c'est ce que constate le personnage principal de ce bon roman. En effet, après la mort de son père, Robert Lubisch trouve la photo d'une femme dans les affaires de celui-ci, ainsi qu'une carte ensanglantée au nom de Wilhelm Peters. Les relations père/fils ont toujours été compliquées, est-ce pour mieux connaître ce père autoritaire que Robert décide de partir à la recherche de l'identité de la femme inconnue ?

Sa décision va l'amener à faire connaissance avec une journaliste qui va s'intéresser au passé de cette femme mystérieuse, une enquête fatale pour elle car elle est assassinée. Tout ce que sait Robert c'est que cette femme s'appelle Therese Pohl et qu'elle est toujours en vie. Robert décide de la rencontrer pour comprendre le lien entre elle et son père.

Nous avons à la fois un roman policier, un roman choral car l'intrigue est racontée par plusieurs personnes dont Robert et Therese et un roman qui plonge dans le passé sanglant de l'Allemagne pendant la Seconde guerre mondiale. J'ai surtout été intéressée par l'histoire de Therese car elle permet d'évoquer la vie de quelques jeunes allemands entre 1939 -1945. Autour de Therese on trouve des ami(e)s qui vont faire des choix plus ou moins tragiques pendant cette période et le poids de ces actes est encore perceptible dans leur vie. Un bon roman que je vous conseille.
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Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Les ressources humaines dépassent notre imagination. Nous sommes capables d'endurer des choses inimaginables quand nous ne pouvons pas faire autrement. Ce n'est qu'ensuite, quand nous en parlons, quand nous essayons de le traduire en mots, que nous pleurons. Parce que c'est alors seulement que cela devient vrai.
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Beau moment de lecture faite d'aller retours bien imbriqués entre la narration contemporaine (où l'on pose l'enquête d'ordre journalistique puis d'ordre policière), et les souvenirs de l'époque (où tout s'est noué).
En fait, l'intérêt du livre n'est pas dans l'intrigue policière comme tout polar qui se respecte... même si la fin réserve un vrai rebondissement dans la résolution de l'enquête.
Ce livre restera surtout pour moi une chronique douce-amère d'un groupe de jeunes gens à l'approche du conflit mondial le plus terrible de l'histoire contemporaine, qui va évoluer vers un climat délétère, hostile voire haineux dans lequel l'amitié ou l'amour seront des barrières bien dérisoires.
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D’abord, elle refusa de les voir et ferma les yeux pour tenter de leur échapper. Mais sous ses paupières, les souvenirs continuaient de se bousculer dans le désordre, incontrôlables. Un élancement, fin comme de la soie mais terriblement tranchant, lui traversa le corps. Elle savait ce que cela signifiait. Le cœur battant, elle avait déjà ressenti une douleur identique après son entretien téléphonique avec Hanna. Le temps qui l’avait oubliée la rattrapait brutalement et l’étouffait d’anciennes images. Sur les eaux tranquilles de la mer, la lumière orange d’un porte-conteneurs se déplaçait lentement, signe que le temps ne s’était pas arrêté. Ce calme. Cette indifférence.
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Thérèse cherchait à se remémorer le ciel de ce jour d'été. Avait-il vraiment été aussi infini qu'elle se l'imaginait à présent ? Assez vaste pour abriter la confiance naïve de six jeunes gens ? Quelques semaines plus tard, elle le savait avec certitude, ce ciel avait été tout autre. Quand elle s'était rendue à la gare, tôt le matin, pour faire ses adieux à Jacob et à Léonard, alors que le mot "guerre" s'élevait de toutes les tables et se mettait en marche, le ciel était bas et évoquait l'intérieur d'une coquille d'huître : un peu de vieux rose et de violet transparaissait encore sous les nuages couleur argent et gris acier.
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Au cours de l’hiver 1944-1945, nous n’avions pas le temps d’avoir du chagrin, et je pense parfois que c’est là une des tragédies de cette guerre, et peut-être de toutes les guerres. Quand nous n’avons pas le temps d’être en deuil, nous perdons une dimension de notre humanité.
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Vidéo de Mechtild Borrmann
http://www.librairiedialogues.fr/ Annaïk de la librairie Dialogues nous propose ses coups de c?ur du rayon Polars : "Sur le toit de l'enfer" de Ilaria Tuti (éd. La Bête Noire), "Présumée disparue" de Susie Steiner (éd. Les Arènes) et "L'envers de l'espoir" de Mechtild Borrmann (éd. le Livre de Poche). Réalisation : Ronan Loup. Questions posées par : Delphine le Borgne.
Retrouvez nous aussi sur : Facebook : https://www.facebook.com/librairie.dialogues/ Twitter : https://twitter.com/dialogues Instagram : https://www.instagram.com/librairiedialogues/
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