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EAN : 9782266306638
432 pages
Pocket (12/03/2020)
3.78/5   351 notes
Résumé :
Paris, 1897. De nouveaux matériaux découverts sur la Lune ont permis des avancées scientifiques extraordinaires. Mais tout le monde n’en profite pas ! En dehors du Dôme qui protège le centre urbain riche et sophistiqué, le petit peuple survit tant bien que mal. C’est dans une maison close sur l’un de ces faubourgs malfamés qu’a échoué Violante, prostituée sans mémoire. Alors qu’elle se démène pour trouver son identité dans un monde dominé par les hommes et les puiss... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (149) Voir plus Ajouter une critique
3,78

sur 351 notes
Violante , une très belle jeune femme, "égérie" d'une maison close à Paris ne se souvient plus de rien. Elle ne sait d'où elle vient, ni qui elle est. Ses recherches vont la conduire vers l'innommable.

Un premier roman assez intéressant, dans un univers steam punk.
J'ai apprécié l'approche des personnages qui sont très travaillés aussi bien physiquement que dans leur caractère. On sent assez facilement des affinités avec certains.. et une sympathie s'instaure assez vite.

J'ai trouvé l'histoire très intéressante, bien menée , malgré quelques longueurs. Un manque d'équilibre fait que certains passages sont sans doute inutiles et font donc durer l'intrigue. Je regrette un certain manque d'action dans les deux premiers tiers du roman. Par contre le final est purement génial… et surprenant de surcroit.

J'ai donc réellement apprécié ce roman malgré ses quelques défauts. l'univers traité et les situations ne sont pas les plus faciles a mettre dans l'imagination du lecteur… et pourtant ce fut une réussite en ce qui me concerne.

Je voulais également souligner la couverture qui est juste magnifique… un régal pour les yeux.


Je garderais un oeil curieux sur le devenir de l'auteure parce que j'ai apprécié sa façon d'écrire et de mener son histoire.


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Avant de parler du roman, je voudrais souligner la magnifique illustration de couverture, par Aurélien Police. Ses créations, notamment pour la collection Une heure-lumière des éditions le Bélial, m'enchantent et m'émerveillent à chaque fois. Et par conséquent, suscitent mon envie d'emporter le livre ainsi orné.

Revenons-en à Rouille. Floriane Soulas crée un Paris fin XIXème siècle steampunk. Les descriptions des différents quartiers (le Dôme des riches et aristocrates, la Ferraille où se terrent les enfants perdus, la Souricière, ...) sont très réussies et offrent un bon cadre à l'intrigue.
L'héroïne, Violante, jeune femme amnésique, est depuis trois années la "perle" des Jardins Mécaniques, maison close de renom. Dotée d'un caractère bien trempé, celle que maquerelle et clients appellent Duchesse cherche à retrouver la mémoire et savoir qui elle est, elle qui fut ramassée dans la rue, malade et blessée, par Léon, le souteneur et chef apache qui tient la Souricière et possède la maison close.

Parallèlement à cette quête d'identité, Violante se retrouve entraînée dans une sombre histoire où gamins des rues et prostituées se font enlever puis sont retrouvés atrocement mutilés. Une nouvelle drogue, la rouille, fait une brusque percée, ravageant ses consommateurs.

Si globalement j'ai trouvé la lecture du roman agréable, il y a malgré tout des bémols. Déjà, le rythme de l'intrigue souffre à plusieurs occasions de pertes de régimes. L'histoire ne se prête pas un tempo trop lent.
D'autre part, les personnages manquent parfois de crédibilité et de cohérence. Certes l'être humain est propice aux brusques changements d'humeur ou d'idées, mais là, c'est un peu excessif. S'y rajoutent quelques traits qui sentent trop la caricature.

L'ensemble tient cependant bien la route, notamment grâce à l'atmosphère très réussie de ce Paris 1897. Animéca, exploitation de ressources lunaires, automates et dirigeables cliquetant de tous leurs rouages sont, à mes yeux, l'atout majeur du roman.
La folle et cruelle vision qui se cache derrière les corps mutilés à de quoi faire frémir.

Il me semble que Rouille est le premier roman de Floriane Soulas. Un nom que je vais retenir pour suivre ses futurs écrits car, en dépit des bémols relevés, voici une plume prometteuse.
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Cela fait maintenant quelques années qu'on entend de plus en plus parler des éditions Scrinéo dans le monde des littératures de l'imaginaire, grâce à des auteurs comme Aurélie Wellenstein ou encore Gabriel Katz. Cette année, la maison d'édition donne sa chance à une jeune auteur et booktubeuse, Floriane Soulas (Flo Bouquine), qui signe ici son premier roman (on lui doit également deux nouvelles parues dans des anthologies). Si le pitch semble intéressant, je dois avouer que c'est avant tout la très belle couverture signée par Aurélien Police qui m'a surtout convaincue de tenter l'expérience. le roman se déroule dans un Paris revisité, à la toute fin du XIXe siècle, et met en scène une jeune femme, Violante, qui ne se rappelle de rien avant son arrivée dans la capitale. Prostituée dans un bordel de luxe, les Jardins mécaniques, celle que ses client connaissent sous le surnom de « Duchesse » tente de remonter peu à peu la piste de ses souvenirs afin de découvrir sa véritable identité. Mais les indices sont minces et, plus les jours passent, plus la jeune femme disparaît derrière le rôle qu'elle compose pour sa clientèle. Son investigation est de plus perturbée par la disparition de sa meilleure amie, une autre prostituée, mise à la rue par la maquerelle de l'établissement et dont personne n'a plus aucune nouvelle depuis des jours. La chose n'aurait rien d'inquiétante en temps normal, seulement un serial-killer sévit dans la capitale depuis quelques mois, semant derrière lui les cadavres atrocement mutilés de femmes ou d'enfants des rues. Très vite, Violante s'implique dans l'enquête qui n'avance pas plus que sa quête de mémoire : comment expliquer les marques étranges retrouvées sur les corps ? Comment le meurtrier fait-il pour se déplacer aussi subrepticement ? Et, surtout, quel est le rapport avec cette toute nouvelle drogue dure qui vient d'arriver sur le marché, la « rouille » ?

Floriane Soulas dépeint un Paris du XIXe siècle convainquant, y ajoutant même une petite touche de steampunk. Dirigeables parcourant le ciel, tour Eiffel transformée en aérodromes, gadgets mécaniques à gogo… : on retrouve la plupart des caractéristiques esthétiques propres à ce sous-genre, sans que ceux-ci ne prennent pour autant le pas sur l'intrigue. N'allez toutefois pas vous imaginez un Paris rutilant dont on arpenterait que les beaux quartiers, bien au contraire. L'auteur s'intéresse ici davantage aux bas-fonds de la capitale dont on découvre les ghettos, les bordels et les bars les plus miteux. L'ensemble du récit baigne le plus souvent dans une ambiance glauque d'un bel effet, et c'est en partie ce qui fait le charme du roman. L'auteur ne lésine en effet pas sur les détails un peu sordides, et s'attache à montrer la misère et la violence qui règne dans ces quartiers insalubres. le milieu de la prostitution est notamment bien décrit, et a du faire l'objet de sérieuses recherches de la part de l'auteur qui nous décrit ici non seulement le fonctionnement des maisons closes, mais aussi les rapports qu'entretiennent les puissants (politiques, policiers, diplomates…) avec ce type d'établissements (on se croirait vraiment par moment dans la série « Maison close » diffusée il y a quelques années par Canal + et consacrée justement à la prostitution à Paris à la même époque). Tous les personnages baignent donc dans un milieu particulièrement sombre, et c'est justement la raison pour laquelle on a du mal à trouver leur personnalité plausible. La plupart ont pourtant un rôle qui convient bien au décor : souteneurs, hommes de main, maquerelles… Et pourtant, tous ces gens font preuve d'un grand coeur et d'une personnalité relativement aimable qui colle mal avec leur environnement (c'est notamment le cas de Léon, le souteneur, un personnage qui, contrairement à ce que sa profession laisse présager, est un homme tout à fait sympathique).

S'ils ne sont pas forcément très cohérents, la plupart des personnages n'en demeurent pas moins attachants, à commencer par les souteneurs (oui, oui, curieusement…), Léon et Jules. J'ai eu un peu plus de mal à m'attacher à l'héroïne, sans que celle-ci me soit pour autant antipathique. Peut-être est-ce du à sa froideur et à la distance quelle met entre elle et les autres personnages (et donc le lecteur) ? La plupart des autres personnages n'ont que des rôles de figurants, à l'exception du grand méchant de l'histoire qu'il est dommage de voir décrit de manière aussi caricaturale. L'intrigue est pour sa part bien structurée et bien rythmée : on prend plaisir à suivre les investigations de ce petit groupe d'enquêteurs amateurs, si bien que le roman se lit avec une déconcertante rapidité. Reste qu'on voit venir de loin la plupart des rebondissements, et que l'histoire repose sur des ficelles ultra éculées (en gros on a un Jack l'Éventreur bis, mais à Paris…). J'ai pour ma part été également gênée par le côté un peu « girly » (je déteste ce mot, mais je n'ai pas de meilleur terme en tête) de certaines scènes que j'ai trouvé très clichés et assez inutiles : les crêpages de chinions entre les prostituées, et surtout la scène de la préparation du bal, avec les autres filles vertes de jalousie, les essayages chez la couturière, les réactions provoquées par la robe sublime… Rien à redire au niveau du style : l'auteur a une écriture simple mais fluide qui permet de s'immerger complètement dans l'histoire. Tout juste pourrait-on lui reprocher la répétition de certains termes ou expressions (les « beaux yeux chocolat » de l'héroïne reviennent souvent, par exemple).

Floriane Soulas s'en sort plutôt bien pour un premier roman qui nous plonge dans une histoire certes peu originale mais néanmoins bien ficelée. Si les personnages ne sont sans doute pas le plus gros point fort de l'ouvrage et jurent quelque peu avec l'environnement dans lequel ils évoluent, le décor et l'ambiance sont quant à eux plus réussis. Je suis assez curieuse de découvrir les futures parutions de l'auteur.
Lien : https://lebibliocosme.fr/201..
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Rouille, un mot que j'adore, propice aux rimes rigolotes. Avec douille, par exemple. Et si ton doigt ripe vers la rangée du dessous quand tu tapes la première lettre sur le clavier, là, c'est festival !
Bref.


En route pour une Belle Epoque uchronique ! Napoléon IV règne sur la France, la Lune est colonisée et exploitée, les dirigeables relient Paris et Pondichéry, prothèses cybernétiques, créatures biomécaniques et automates appartiennent au quotidien. Rouille se positionne en steampunk et trouve dans son univers sa principale qualité.
Son univers et la façon dont l'auteur l'utilise. Soulas joue très bien de son décor et de ses accessoires, faisant de son environnement rétrofuturiste un cadre à la fois diffus et prégnant.
Diffus, parce que l'auteur procède par touches. Steampunk pointilliste, un style qui cadre avec la période. Ainsi, l'empereur Napoléon apparaît une fois au détour d'une phrase et c'est tout ce qu'on saura du contexte politique, sans précision sur les événements qui ont éloigné la trame historique de Rouille de celle qu'on connaît IRL. Quand ? Comment ? Quoi ? le Second Empire a-t-il gagné la guerre contre la Prusse ? L'a-t-il perdue mais en survivant à la défaite ? Y a-t-il eu un intermède communard ou républicain suivi d'une restauration bonapartiste ? On ne sait pas. le procédé est parfois frustrant, quelques détails de fond auraient été bienvenus dans la même veine de la mention en passant, capable d'évoquer beaucoup en peu de mots. Mais l'ensemble fonctionne et, si on en sait peu sur le cadre global, c'est assez pour se situer et faire travailler son imagination afin de combler les blancs (ce qui est “un peu” le but des littératures de l'imaginaire). Surtout, en jouant sur la dissémination de détails, Soulas évite les gros exposés qui constitueraient autant de placards artificiels à destination du lecteur et de digressions par rapport à la trame narrative.
Tout en détails mais omniprésent, que ce soit à travers ses traits généraux en arrière-plan, le cadre parisien quelque part entre Les Oubliés de New-York (Ben Bova) et le film Blade Runner en version XIXe, ou encore les multiples bidules steampunks, du vif d'or espion aux robots domestiques en passant par l'ingénierie biomécanique. du “cyberpunk à vapeur” très bien fichu, qui imprègne chaque ligne ou presque du roman et s'associe à l'intrigue sans trop la commander.


Ah, l'intrigue, c'est là que le roman commence à pécher. L'ensemble est classique : des gens “qui ne sont rien”, pour citer l'autre baltringue, disparaissent. Clochards, enfants des rues, prostituées s'évaporent du jour au lendemain. Parfois, les corps refont surface dans un état pas racontable. Dans le même temps, une nouvelle drogue, la rouille, commence à circuler dans la capitale.
Un scénario digne de Shadowrun transposé en 1897, pourquoi pas ? Un soupçon de Jack l'Eventreur – parfois je me demande ce que les auteurs de steampunk raconteraient si Jacquot n'avait pas existé… Une héroïne amnésique, archétype du personnage de haute naissance relégué au bas de l'échelle sociale. On suppose d'emblée qu'à la fin, elle retrouvera son statut perdu, identifiée par un obscur parent grâce à un bijou de famille, une tache de naissance sur la cuisse ou un grain de beauté sur le gros orteil droit. Très feuilleton de la seconde moitié du XIXe siècle dans l'âme, ce qui est dans le ton et bien vu pour la parenté littéraire, mais avec le défaut d'une certaine prévisibilité à ne pas s'éloigner des canons du genre.
Sans te renverser par l'originalité de ses grandes lignes ni par ses coups de théâtre qu'on voit arriver de loin, l'intrigue a le mérite de se dérouler sans accroc ni incohérences majeures, tout en s'offrant quelques morceaux de bravoure bien inspirés. Je pense à la visite de l'usine secrète, passage qui ne dépareillerait pas dans Les Cinq Cents Millions de la Bégum du père Jules Verne, ou encore aux gadgets jamesbondiens qui apportent un piquant très moderne à la Guy Ritchie (Sherlock Holmes avec Robert Downey Jr. et Jude Law).


C'est cet esprit que j'aurais voulu trouver tout au long du roman, présenté comme un thriller steampunk. Sauf que la première moitié ressemble à du Madame Bovary, moins bourgeois, plus populaire, avec filles de joie et des marlous à la place des notables de cambrousse. Thriller… mouais… on n'est pas tendu, hein…
Pendant un paquet de chapitres, le récit tourne surtout autour des relations entre les personnages, avec pas mal de longueurs, pas mal de redites (les multiples prises de becs de Violante avec Livia slash Madeleine slash Léon slash plus ou moins tout le monde) et un certain nombre de digressions qui auraient gagné à être condensées (la visite mensuelle du toubib au lupanar, le bal des richards…). le roman met du temps à décoller, parce que, défaut de construction et de narration, il ne sait pas où se positionner. Il erre longtemps dans la chronique populaire et diffère son entrée dans le thriller en usant d'une grosse ficelle à la X-Files, qui consiste à toujours repousser le moment où les personnages qui ont des révélations à faire crachent enfin leur pastille. Plutôt que délayer, il aurait fallu purger une centaine de pages dans la première partie, resserrer pour gagner en intensité. Soulas étant à la base nouvelliste, le souci vient peut-être du passage au format long.
Autre problème de l'insistance sur le relationnel entre les personnages, le manque de crédibilité des rapports saute aux yeux. Violante passe son temps à se rebeller contre Madeleine, la maquerelle, et Léon, son souteneur. Elle leur gueule dessus, les baffe à l'occasion, sans qu'ils réagissent plus que ça. Hein ? Violante travaille comme prostituée sous la coupe du binôme Léon-Madeleine, présentés l'un et l'autre comme des durs à qui on ne la fait pas. Sa position est celle d'une Cosette chez les Thénardier, pas d'une Louise Michel ferraillant sur la barricade de Clignancourt. Pourtant, elle s'autorise tout, sans que cela porte à conséquence, protégée par son statut d'héroïne – ce qu'elle est pour le lecteur mais pas au niveau diégétique. Dans ce contexte, les écarts de Violante ne devraient pas se solder par des gros yeux et des “tu ne perds rien pour attendre” mais par une danse à lui faire faire douze tours dans sa culotte sans toucher l'élastique. Les criminels endurcis se comportent comme s'ils étaient à la tête d'une garderie. A se demander qui est le patron, d'eux ou de Violante.


A cause de cette ambiance cour de récré, Rouille loupe en partie le coche et oscille là encore sur son positionnement. Sombre et violent… mais pas vraiment… mais un peu quand même.
Sombre, oui, dans son environnement et son ambiance. Sur ce point, Soulas réussit son coup. Les nobles et bourges plein aux as vivent sous un dôme où n'entrent que les habitués, tenue correcte exigée, pas de baskets. le reste de Paris est une espèce de cloaque digne des Miséroïdes, partagé entre le quartier ouvrier des mécabourgs, une immense décharge où vivent les Oliver Twist et Rémi sans famille de la capitale, une fête-foraine-cour-des-miracles dirigée par un genre de Joker et les zones populaires pleines de drogués, de criminels et de prostituées… et à l'occasion de bourgeois qui viennent x défoncer (où x=se dans le cas de la drogue et x=les dans celui des filles de joie). Un Paris cradingue, celui d'une Belle Epoque qui ne l'est pas pour tout le monde, comme dans la vraie vie d'avant ou de maintenant. Cet aspect glauque fonctionne dans les décors (la Ferraille, L'Hélice) et les personnages secondaires (la bande d'enfants perdus), moins avec les protagonistes de premier plan, violents mais en en fait non.
Ainsi, Madeleine, la maquerelle à poigne, l'intraitable grand manitou des prostiputes, fait plutôt figure d'instit' vieille fille dépassée par une classe de marmots turbulents. Léon ne donne à aucun moment l'impression d'un parrain tout-puissant, main de fer dans un gant d'acier, mais plutôt un type qui s'écrase si tu cries plus fort que lui. Jules, l'homme de main, reste trop dans la figure de l'apache romantique, fantasme du bad boy pas si mauvais bougre au fond. Ces personnages sont censés être des brutes, parce qu'ils vivent dans un univers violent où la force fait loi. En pratique, on est loin de l'autorité incontestable appliquée à coups de trique, Keyser Söze peut dormir tranquille. C'est dommage, parce que les personnages en eux-mêmes sont intéressants chacun de leur côté, mais sitôt qu'on les met ensemble, ils jouent leur rôle en suivant la mauvaise partition.


Enfin, au niveau des attentes de lecteur qui n'engagent que moi, je trouve regrettable de n'avoir pas développé une réflexion autour des thèmes de la violence, des inégalités, des marges sociales, du trafic d'êtres humains, de l'exploitation des uns et des unes par d'autres, de la condition féminine… Tout le matériau est là, sous-jacent, il aurait suffi de se baisser pour le ramasser, mais jamais il ne s'esquisse de réflexion, hors une ou deux phrases qui restent très en surface. Sans s'embarquer dans de la dissertation, il y avait moyen de développer une réflexion, ou au moins d'en susciter une chez le lecteur. Les nouvelles steampunks d'Anthelme Hauchecorne (Baroque'n'Roll et Punk's Not Dead) font ça très bien, qui mêlent visite de monde imaginaire et réflexion sur le monde réel.


Rouille reste une lecture intéressante, qui m'a rendu curieux de jeter un oeil aux nouvelles de Soulas pour découvrir plus en profondeur son univers. C'est un premier roman très correct, prometteur pour la suite, une fois les défauts de jeunesse corrigés. L'auteur a une plume agréable avec assez peu de maladresses stylistiques, de l'imagination et un univers attractif. Prometteur – principale qualité que j'attends d'un premier roman – donc à suivre.
Lien : https://unkapart.fr/rouille-..
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Magistral et complètement envoûtant !

Challenge plumes féminines 2021 – n°18

Roman découvert lors d'une Masse Critique et trouvé récemment en poche. le résumé m'avait intrigué et je trouve la couverture superbe. du coup, dès que j'ai pu, je l'ai intégré dans mes encours avant de reprendre une série immersive. Ce premier roman a été couronné par plusieurs prix littéraires, j'espère l'apprécier tout autant que les premiers lecteurs.

L'intrigue se passe en 1897 à Paris où nous découvrons dans un univers steampunk peuplé d'aérostats, d'hybrides mi-mécaniques mi-humains et de prothèses une jeune femme, Violante, prostituée à la recherche de son passé et de sa mémoire. le style est agréable et très descriptif. L'auteure nous a créée un univers des plus morbides, certains détails m'ont fait hésiter à continuer ma lecture. Mais Violante m'intriguait. Qui est-elle donc ? Et qui est l'autre narrateur qui apparaît de temps en temps ? Finalement, Violante n'est pas notre seule narratrice mais ça nous permet ainsi d'avoir une meilleure vue d'ensemble de ce Paris steampunk et de ses mécabourgs. Par contre, dès qu'un élément devient intéressant pour la quête de Violante, on retombe dans le train-train de tous les jours. J'avais donc tendance à perdre ma concentration à suivre les faits et gestes de tout le monde. Certains passages sont vraiment très gores, même s'il a eu le prix des lycéens, il n'est quand même pas à mettre entre toutes les mains. le moins que l'on puisse dire, c'est que cette histoire prend aux tripes, ce qu'endure Violante et ses collègues est loin d'être gentillet. La fin est pleine de rebondissements et va à 100 à l'heure. J'étais bien loin de me douter des tenants et des aboutissants de toute cette histoire. L'auteure nous a concocté pour un premier roman un univers steampunk sombre et peaufiné dans les moindres détails avec des personnages captivants malgré leurs défauts. Moi qui aime les univers steampunk, j'ai été servie et malgré des passages glauques, je n'ai pu lâcher Violante jusqu'au fin mot de cette histoire. C'est tortueux à souhait et mêle admirablement steampunk et policier dans un Paris de la fin du 19ème siècle. Nos émotions ne sont pas épargnées dans ce roman mais en même temps, il est tellement bien travaillé qu'on y replonge sans problème et avec beaucoup de curiosités.

Comme vous l'aurez compris, ce roman était loin d'être un coup de coeur, juste une excellente découverte d'une nouvelle auteure française, mais il s'est imposé au fil des pages et de l'histoire. Si vous êtes amateurs de steampunk et de littérature fantastique originale, je vous conseille très fortement de le découvrir d'urgence. Pour ma part, je ne vais pas tarder à me procurer le 2ème roman de cette auteure et je la suivrai avec beaucoup d'assiduités.

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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critiques presse (2)
Ricochet
29 octobre 2018
Floriane Soulas invente un Paris dans un univers de steampunk, qui combine révolution industrielle et inventions mécaniques. Dense et réussie, l’atmosphère accueille parfaitement cette histoire crue où les corps sont mis à mal, entre bagarres, prostitution et manipulations chirurgicales en vue d’un homme augmenté.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Elbakin.net
11 juin 2018
Non content de proposer un roman parfaitement cohérent, servi par une écriture efficace, Floriane Soulas réussit un vrai numéro d’équilibriste, dans un univers sombre mais jamais sordide, peuplé de personnages captivants malgré leurs défauts.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Il faisait sombre et humide. Le boyau de pierre brute était seulement éclairé par la petite lampe à huile tendue au bout de son bras. Les ténèbres essayaient de happer cette lumière tremblotante, léchant ses contours de leurs langues avides, avançant leurs tentacules vers lui. Il se demanda s'il était possible de se fondre dans le noir, d'y disparaître entièrement. Mais la flamme restait droite dans l'air lourd et épais de poussière. Alors il continua son chemin. Il marcha droit devant lui, une main effleurant la paroi rugueuse comme un fil d'Ariane, moite sous ses doigts. De temps à autre, il relevait la tête et sa lampe pour lire les inscriptions gravées tout en haut des murs. Il dépassa plusieurs croisements et s'enfonça plus profondément dans les entrailles de la ville. La lampe jetait des ombres effrayantes autour de lui, mais il ne craignait pas ces mirages sombres. Il était la personne la plus à craindre dans ces tunnels, il en était conscient.
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Il faisait sombre et humide. Le boyau de pierre brute était seulement éclairé par la petite lampe à huile tendue au bout de son bras. Les ténèbres essayaient de happer cette lumière tremblotante, léchant ses contours de leurs langues avides, avançant leurs tentacules vers lui. Il se demanda s'il était possible de se fondre dans le noir, d'y disparaître entièrement. Mais la flamme restait droite dans l'air lourd et épais de poussière. Alors il continua son chemin. Il marcha droit devant lui, une main effleurant la paroi rugueuse comme un fil d'Ariane, moite sous ses doigts. De temps à autre, il relevait la tête et sa lampe pour lire les inscriptions gravées tout en haut des murs. Il dépassa plusieurs croisements et s'enfonça plus profondément dans les entrailles de la ville. La lampe jetait des ombres effrayantes autour de lui, mais il ne craignait pas ces mirages sombres. Il était la personne la plus à craindre dans ces tunnels, il en était conscient.
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Madeleine fronça ses larges sourcils. Voyant qu'elle n'obtiendrait rien de plus, elle salua Léon d'un geste de la main avant de faire demi-tour et de disparaître aussi vite qu'elle était arrivée.
- Et elle, elle n'a pas peur de sortir seule ? demanda Jules.
- A ton avis ? Qui oserait s'en prendre à elle ? C'est la pire mégère de la Souricière, même les dockers la prennent pour une sorcière. Ils sont persuadés qu'elle peut lancer des mauvais sorts et cracher des flammes par le cul.
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Les gens riches ne valaient pas mieux que les autres. Sous les robes de soie et les cannes en argent, la cruauté était la même.
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Violante observait son reflet, éclaté dans les dizaines de miroirs qui tapissaient les murs et le plafond de la chambre. Elle aimait cet instant après les passes où, tant que personne ne parlait, il était encore possible d'oublier qu'elle venait d'ouvrir les cuisses pour une heure de plaisir à prix d'or.
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Videos de Floriane Soulas (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Floriane Soulas
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Réalisme magique vs merveilleux scientifique
Le réalisme magique comme la science-fiction repoussent les limites de la fiction comme miroir du réel en puisant dans le corpus infini et mystérieux des fables et mythes de l'humanité. de l'imaginaire technologique prétendument cartésien à la peinture d'un quotidien magnifié, c'est une une réalité plus vive et plus féroce qui surgit des textes. Rencontre au sommet entre deux genres.
Moderateur : Simon Bréan Intervenants : Ugo Bellagamba, Pierre Bordage, Ayavi Lake, Floriane Soulas
autres livres classés : steampunkVoir plus
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