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Michel Pétris (Traducteur)Bruce Chatwin (Préfacier, etc.)
EAN : 9782228895392
417 pages
Payot et Rivages (31/01/2002)
3.98/5   28 notes
Résumé :
"Quiconque a tant soit peu lu les récits de voyage des années 1930 est inévitablement amené à considérer «Route d'Oxiane» comme le sommet du genre. Mon exemplaire personnel, déformé par quatre voyages en Asie centrale, ne m'a pas quitté depuis le jour de mes quinze ans » (Bruce Chatwin). En 1933, Robert Byron (1905-1941), ami de Nancy Mitford, Evelyn Waugh et Cecil Beaton, part pour l'Inde, «via» la Perse et l'Afghanistan, à la recherche des origines de l'architectu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Avec Robert Byron nous partons explorer la Perse (Iran, Afganistan ) sous le règne de Reza Shah surnommé « Marjoribanks » dans le récit. Byron part à la découverte des différents éléments architecturaux que l'empire Perse a légué à l'architecture islamique. A ce titre ce livre est intéressant car il nous fait poser un autre regard sur les monuments. Erudit et grand esthète, Byron nous livre des descriptions très détaillées et poétiques des monuments; il décrit fabuleusement les paysages dans lesquels ils sont posés et la lumière qui les magnifie en particulier le Gonbad-è-Kavus et la mosquée du Vendredi à Ispahan. Il glorifie la peinture persane et toutes les palettes de couleurs qu'elle déploie. le tout aurait mérité quelques illustrations, j'ai souvent suppléé ce manque en surfant sur internet. Nous visitons des lieux magiques tels Hérat, Ispahan, Chiraz, Yazd, et la fabuleuse Persépolis…
Byron, avec beaucoup d'humour, souvent caustique, parsème son livre des péripéties qu'il a vécues dans ce pays en 1933. J'ai beaucoup aimé à lire …
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"Quiconque a tant soit peu lu les récits de voyage des années 1930 est inévitablement amené à considérer «Route d'Oxiane» comme le sommet du genre. Mon exemplaire personnel, déformé par quatre voyages en Asie centrale, ne m'a pas quitté depuis le jour de mes quinze ans » (Bruce Chatwin).

Purée, quand même ces anglais sont de grands voyageurs : Chatwin, préfacier de cette route d'Oxiane et ayant refait son voyage en 1962, Leigh Fermor, j'en oublie, et les suisses alors, Bouvier, Ella Maillard? Tous donc prirent la direction de l'est, et foulèrent ces steppes d'Asie centrale. Mon rêve serait d'aller en Afghanistan, pays fabuleux à croire tous ces voyageurs...

Sur 10 mois, en 1933 et 1934, Robert Byron (né en 1905, mort en 1941 dans un bateau torpillé par les allemands, au nord de l'Ecosse...) parcourt, en usant de divers moyens de locomotion, la Perse (l'Iran maintenant, depuis 1934) et l'Afghanistan. le nord, c'est la Russie, hé oui, et le sud, l'Inde (du temps des anglais...). Maladies, accidents, bandits, on ne peut dire que le voyage est tout confort, mais il flotte sur ces récits un enchantement qui rend nostalgique...

Robert Byron possède un grand talent pour décrire les couleurs (éventuelles) des contrées traversées, rendre la fascination ressentie. Il sait raconter les rencontres (en grande majorité masculines), les aléas du voyage, rendre la beauté des paysages et des villes. Surtout son grand intérêt pour l'architecture le conduit à décrire avec enthousiasme moult monuments hélas sans doute plus visibles aujourd'hui.

Il cite le Gonbas-é-Kabous, la petite salle à dôme de la mosquée du vendredi d'Ispahan, la mosquée de Goharchad à Mechhed et celle de cheikh Lotfollah à Ispahan. Alors si vous prévoyez un voyage en Iran, voilà un beau programme.

Quant à l'Afghanistan, on sent son admiration pour Hérat, sa déception de ne pouvoir se rendre au nord en traversant l'Oxus (l'Amou Daria) servant de frontière, car il se trouve tout près de l'Ouzbékistan.

Pouvais-je résister à de tels passages?
"Le Turkestan!
Je lisais Proust ces trois derniers jours, et je commence à m'apercevoir que peu à peu s'insinue dans ce journal, mêem par une sorte de contagion; le culte du détail vagabond. la fascination qu'exerçait sur lui, à ce qu'il rapporte, le nom de "Guermantes" n'est pas sans analogie avec la fascination qu'a exercée sur moi le mot "Turkestan". Cela a commencé à l'automne 1931. La crise était là.(...) La seule véridique planche de salut prenait l'aspect d'une villa à Kachgar, loin de tout bureau postal."
(bref, pour diverses raisons, le Turkestan chinois (actuellement, chez les Ouïgours), pas possible, le Turkestan russe, non plus, d'où le Turkestan afghan, où il peut se rendre)
"Quand il rencontra effectivement sa duchesse, Proust assista à l'effondrement de l'image qu'il s'était faite : il dut en construire une autre, qui correspondît à la femme et pas au nom. Mon image à moi s'est trouvée au contraire consolidée, exaltée. Au cours des deux derniers jours, tout ce qu'il y avait de nouveauté et de charme pastoral dans le mot "Turkestan" est devenu concret, palpable. Déjà tout un chapitre d'histoire a quitté la page imprimée pour s'inscrire dans la vision de l'esprit. Je dois cet accomplissement au bonheur de la saison.[mai].Les espoirs de Proust furent trahis par le teint de Madame de Guermantes. Nous avons trouvé le Turkestan dans tout l'éclat d'un été précoce." (pages 307 et 308)

Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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La Transoxiane est la région qui recouvre aujourd'hui approximativement l'Ouzbékistan et le Kazakhstan. C'est vers là que Robert Byron a voyagé en 1933, en quête des merveilles architecturales laissées par la civilisation islamique.
Ils nous emmène avec lui dans ce voyage plein de truculence. A la manière d'un Wilfried Thesiger, d'un Bill Tilman, d'un Eric Newby, cet esthète anglais a su se faire aux pays étrangers et en intégrer la mentalité, l'altérité pour nous en rendre tout le sel avec une curiosité et un humour acide et pince-sans-rire très british.
On profite par la même de son érudition, de ses explications sur l'architecture, les descriptions de mosaïques, de peintures, de sculptures mais aussi des moeurs des habitants, des anecdotes qui lui arrivent, des petits tracas que lui réserve son séjour en Iran, dans l'ancienne Perse dirigée à son époque par le Shah qu'il désigne d'un petit surnom tout mignon et à peine moqueur.
Pas sûr qu'il aurait pu retourner facilement en Iran facilement après la guerre s'il y avait survécu (son bateau est coulé en 1941 par un sous-marin allemand).
Bref, le ton est enlevé, le propos brillant, le pays passionnant: le livre file sous les doigts et on a envie d'aller voir non même les mosquées d'Ispahan et de Chiraz.
Ses photos sont visibles sur internet, elles valent le coup !
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Voici un livre — The road to Oxiana — que j'ai eu du mal à quitter… de fait, cette chronique de voyage écrite par Robert Byron ne vous lâche pas tant que vous n'êtes pas arrivé au bout et c'est avec un réel plaisir que je me suis plongé quelques soirs durant, bien au chaud sous ma couette, dans ce récit de voyage écrit à la serpe par un fou d'architecture et d'art…

Ce plus, c'est une superbe peinture de l'ambiance en Méditerranée puis sur les routes de la Perse et de l'Afghanistan d'alors pour se rendre jusqu'en Inde… Nous sommes à la veille de la seconde guerre mondiale — en 1933 et 1934 (l'auteur a 29 ans le 26 février 1934 vers Chiraz…), les nazis sont au pouvoir en Allemagne et la tension internationale monte doucement. On retrouve d'ailleurs, les descriptions d'architecture en moins, les incertitudes de Peter Fleming et Elsa Maillart dans le livre Courrier de Tartarie — chroniqué sur urbanbike, voyage effectué deux ans plus tard (6000 kilomètres en 7 mois…).
Suite ici…
http://www.urbanbike.com/index.php/site/2030/
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Même le mot voyageur est désuet. Non sans raison: Il serait élogieux. Le voyageur des temps anciens était celui qui partait, avide de savoir, et que le indigènes accueillaient à bras ouverts, fiers de montrer ce qui faisait leur originalité. En Europe, le "tourist" n'a plus rien d'un phénomène : il fait partie du panorama, et, dans neuf cas sur dix, il n'a guère d'argent à dépenser en plus de ce qu'il déjà payé pour accomplir son "tour". Ici, il reste une erreur de la nature. Si vous faites un aussi long trajet sans obligation, c'est que vous êtes très riche. Personne ne se souciera de savoir si vous aimez l'endroit, ou s'il vous ennuie, ni ne songera à vous demander le pourquoi de l'un ou de l'autre : un touriste est un touriste, comme une gale est une gale - un parasite obligé de l'espèce humaine, une vache qu'on trait pour son lait, un hévéa qu'on saigne pour son caoutchouc.
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Vous vous trompez beaucoup, monsieur , quand vous croyez qu’il n’y a pas de suspicion ici. La suspicion est partout. Croyez-moi, monsieur, de ce point de vue la Perse n’est rien à côté de l’Afghanistan… Ah, monsieur, la vie risque de n’être pas rose aujourd’hui en Afghanistan. Il va y avoir des remous, maintenant que le roi Nader Schah a été assassiné. Il y aura des remous d’ici un mois… quand les tribus auront les coudées plus franches dans les montagnes.
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La beauté du tout (Hérat) ne doit rien au pittoresque, elle s'inscrit dans la lumière, dans le paysage. Et, quand on y regarde de plus près, chaque tuile, chaque fleur, chaque pétale de mosaÏque communique son génie propre à l'ensemble. Même ruinée, une telle architecture nous parle de l'âge d'or. L'histoire l'aurait-elle oubliée ? Pas tout à fait. Les miniatures d'Hérat au XVe siècle sont fameuses, tant pour elles-mêmes que comme source de la peinture persane et monghole ultérieure. Mais la vie et les hommes qui les ont produites, et qui ont produit ses édifices, n'occupent pas une grande place dans la mémoire du monde. Et cela parce que Hérat est en Afghanistan.
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Mais aucune représentation photographique, aucune description verbale ne saurait restituer ce bleu raisin velouté d'azur, ne saurait évoquer les foisonnements sinueux qui rendent l'ensemble su profond et si lumineux. Sur les huit côtés de la base, que plaquent des panneaux de marbre gravés d'inscriptions d'un coufique baroque, le jaune, le blanc, le vert olive et le rouge rouille s'allient aux deux tons de bleu en un tournoiement de fleurs, d'arabesques et de textes aussi finement ciselés que le filigrane d'une tasse à thé. Les fûts des colonnes, au-dessus, sont couverts de petits losanges en pointe de diamant ornées de fleurs, mais cette fois dans l'unique dominante bleu raisin ; chacun d'eux est bordé de faïence blanche en relief, de sorte que la partie supérieure des minarets semble enveloppée dans un filet scintillant.
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Aucun Persan digne de ce nom ne recevrait un invité et 'a fortiori' plusieurs, sans un grand déploiement de tapis. Quand le bal commença, le sol se souleva comme une mer en furie, et il fallut le naufrage de plusieurs couples pour qu'on s'avise de calme, à l'aide de quelques clous, les déferlantes laineuses.
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