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EAN : 9782352211723
208 pages
Editions Guérin (08/09/2016)
2.54/5   12 notes
Résumé :
Rupture est le récit d’un refus, une fuite, un retour à la nature. C’est le quatrième livre de l’auteur fétiche de notre maison, qui nous a donné le privilège de vivre ses rêves. Un récit ou un roman ? Olaf brouille les cartes dans cette aventure salvatrice d’un Robinson moderne.
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
La Feuille Volante n° 1174
RuptureOlaf Candau – Éditions Paulsen.

Parce que son meilleur ami est mort et qu'il en ressent une trop grande culpabilité, l'auteur choisit de tout quitter, sa femme, sa fille en bas âge, sa maison, son métier de guide alpin pour fuir à pied à travers l'Europe. Cela peut être considéré comme une désertion, une fuite de ses responsabilités familiales et professionnelles. Cette pérégrination un peu surréaliste l'amène de France au Tibet en passant par des pays comme le Kazakhstan, l'Ouzbékistan, sur la mer Caspienne sur laquelle il navigue quelques heures dangereusement. Il fait bien sûr des rencontres extraordinaires, celle d'un loup, celle d'hommes aussi paumés que lui ou simplement épris de liberté et désireux d'élargir leur horizon et de changer leur vie, celle de la police aussi. Il renoue avec la nature et la vie sauvage entre forêts, montagnes et grands espaces. Pas vraiment SDF, il est tour à tour fuyard parce que cette société ne lui convient plus, vagabond, routard, voyageur puis renoue avec la vie quand le Tibet et l'Himalaya lui offrent ses pentes à escalader. D'une certaine façon, la montagne qu'il avait quittée en France le rattrape, lui permettant, sinon de reprendre confiance, à tout le moins de mettre un point final à ses errements. le séjour au Tibet, l'ascension du « toit du monde » est pour lui comme une thérapie . Face au défi de l'escalade, il ne songe plus à sa fuite en avant, comme si, en venant là, il avait atteint son but,. Il retrouve les gestes techniques du guide de haute montagne, son sens de l'organisation, de la logistique. Oublié ses vagabondage hasardeux avec des vêtements de récupération et une nourriture aléatoire, il redevient un professionnel de l'alpinisme avec l'envoi, depuis la France de son équipement et bénéficie même du concours d'un de ses amis, miraculeusement venu jusqu'au Tibet. Les dangers de l'ascension lui rappellent l'idée de la mort qui l'avait un peu abandonné lors de son long périple terrestre. Après tout, ce serait une « belle fin » pour un alpiniste ! Son séjour tibétain avec tout le contexte religieux et même mystique qui s'attache à cette région l'aide-t-il a se rapprocher de l'idée de Dieu ou de celle qu'il s'en fait ?

Je sais gré à l'auteur d'avoir, dans un post-scriptum, précisé qu'il s'agit d'une fiction. Pourtant le mot « roman » n'apparaît pas sur la page de garde comme c'est, je crois, l'habitude. A aucun moment je n'ai cru à cette histoire et surtout pas à cette crise de la quarantaine ou cette obsession du temps qui passe et de la jeunesse qui s'enfuit. Je peux comprendre qu'un bouleversement qui intervient dans la vie puisse déclencher une réaction, mais encore une fois, cette histoire ne m'a pas convaincu. Nos réflexes sont parfois imprévisibles, c'est vrai, quant à la culpabilisation dont il est question, tout cela me paraît trop artificiel, trop judéo-chrétien. Ici, Si on en croit cette histoire, c'est la vie qui a prévalu, avec, il faut le dire, une bonne dose de chance. Cela fait un peu trop figure de « happy-end ». !

Moi, j'ai un moment pensé à une recherche de la mort, peut-être pour rejoindre dans le néant cet ami décédé. La culpabilité qu'il ressentait face à cette mort, avait-elle besoin, pour s'éteindre, de passer par cette épreuve physique hors du commun ? Pourquoi pas ? Quant au voyage, nous savons qu'il ne guérit pas l'âme mais pour assumer son besoin de liberté, dans notre société standardisée et soumise à des contingences multiples, que l'auteur ait choisi cette forme d'action est recevable, surtout dans le contexte d'un roman ;

Je ne sais trop pourquoi, je suis allé au terme de ce roman, pas par intérêt en tout cas, pas non plus pour la langue, bien quelconque dans laquelle il est écrit. En réalité, je me suis un peu ennuyé.

© Hervé GAUTIER – Octobre 2017. [http://hervegautier.e-monsite.com]
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Crise d'adulescence ? Un homme, en apprenant la mort de son meilleur ami avec qui il partageait les sports de montagne, part pendant plusieurs mois sans vêtements ni argent, laissant sa femme et sa fille. D'après le roman, à pieds de la vallée de l'Oisans jusqu'en Himalaya. Bon c'est là où le bas blesse et qui fait la trame de l'histoire limite. J'ai tout de même apprécié les rencontres et surtout le sportif et l'alpiniste. D'autant que l'auteur sait de quoi il parle, puisque voici comment les éditions Guérin le présente : Olaf Candau est un ancien compétiteur de ski alpin, de ski de fond et de VTT. Voyageur, cordiste, il est actuellement alpiniste et constructeur de maisons. Il vit en Savoie, dans le massif des Bauges.



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La vie de notre narrateur était sans doute trop calme et trop rangée depuis quelques temps pour cet aficionado de la montagne, des glaciers et des arêtes pour en arriver à cette "rupture".
Belle maison à Grenoble, belle femme, belle petite fille, belle voiture, belle situation, de quoi filer sa vie sans grandes encombres.
Sauf que chez lui, le cerveau et tout l'intérieur de son corps étaient prêts à exploser. Il ne lui en fallait pas plus quand il apprit qu'un de ses potes venait de décéder suite à "un piton qui avait lâché".
Ce fut tout à coup le néant, le vide qui poussèrent cet homme à marcher vers l'est, abandonnant femme, enfant, amis, vêtements. de cadre dynamique, il devenait vagabond, errant à travers l'Europe puis l'Asie.
De renfermé, il se transformait en sauvage, évitant tout contact avec les populations locales.
"Avouer que fuir est une façon d'échapper à ses tourments, de ne pas les affronter de peur d'y trouver ce qui fait mal, de se révéler tel qu'on est".
Voilà ce qu'il était. La mort aurait presque été une facilité pour ne pas avoir à justifier ses actes.
Mais, il continuait à marcher inlassablement vers des lieux qui l'hypnotisaient: les montagnes de l'Himalaya.

Ce récit, plutôt court, est simple dans la lecture. Il s'avale vite. On est loin de Nicolas Bouvier, même de Sylvain Tesson, mais il reste très agréable.
Olaf Candau est édité chez Guérin, et j'ai un profond respect sur la ligne éditoriale de cette maison.
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Combien de fois cette envie de tout quitter sur un coup de folie m'a saisie ?
La fonte des fusibles qui nous maintiennent dans le "carcan" des illusions de la bonne conscience.
Pourquoi l'auteur a t-il, lui, franchi le pas ?
J'ai beaucoup aimé cette fuite en avant incontrôlable au début puis ce retour progressif à la "normalité".
La brutale révélation quasi divine au seuil du grand saut ramène le personnage à l'essentiel !
Excellent.
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Après deux histoires: un tour du monde et un séjour au bout du monde, le portrait de son père, Olaf Candau livre un roman très critiqué ici.
Pourtant je ne l'ai pas trouvé si mal que ça, moi.
Alors oui, il y a une happy end, oui le schéma de l'histoire est un peu gros, mais bon sang, c'est un roman, une fiction, et des comme ça il n'y en a pas tant dans le paysage littéraire qu'on crache autant sur celui-ci.

Un homme perd son meilleur ami. Il disjoncte et fuit. Il fuit longtemps et loin. Jusqu'à l'Everest en fait. A pied principalement, sans donner de nouvelles, ou presque. Départ égoïste, férocement individualiste, cela permet à l'auteur de décrire des situations extrêmes, un périple fou, une guérison lente et à grand coup de défi à relever au péril de sa vie, de son intégrité, une situation paroxystique qui questionne chacun d'entre nous au plus profond de son être.
Comment réagirions-nous face à un choc intense ? Comment l'amoureux de nature, le passionné de montagne peut il supporter les morts proches de lui, de plus en plus proches, injustes et terribles ?

La réaction est ici énorme et violente, elle n'est ni excusée ni vraiment expliquée, elle est. Telle quelle.
Ce n'est pas un récit initiatique, ni un roman résilient à proprement parler, mais un espèce de livre à moitié halluciné qui heurte tout de même en plein coeur le lecteur. Moi en tous cas, même si en lisant les autres avis je me sens un peu seul. Tant pis, ce récit est entré en résonance avec moi et j'en suis ravi.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Le matin, les premiers pas sont difficiles. Il faut de la volonté pour chauffer les muscles et remettre de l'ordre dans l'esprit. Pour contrecarrer cet état je force systématiquement le pas, il me semble que la douceur n'arrivera à rien. Quelqu'un m'avait dit " Dans certains cas, c'est bien dommage, mais il n'y a que la violence pour faire la différence." Je m'élance donc le matin d'un pas rapide. Les jambes sont raides, les idées confuses, et seule la vitesse peut délier tout ça. La démarche est "carrée", sans aucune fluidité, tous les rouages sont grippés. Doucement, le pas s'assouplit, les chevilles déroulent la semelle de la sandale au lieu de la claquer, le mouvement des jambes s'arrondit, les mollets dérouillés amortissent puis relancent le pas devenu silencieux. Et mon rythme, bizarrement, ralentit. En général, je ralentis même exagérément avant de trouver enfin mon rythme. A ce moment là, la foulée est régulière, les bras se balancent naturellement dans une gestuelle ininterrompue ressemblant à la mécanique parfaite du pendule de Foucault et de son mouvement perpétuel. Pour cela, j'ai abandonné le bâton : son bruit irrégulier sur le sol m'agaçait. Quand la machine est immergée dans son bain d'huile, un sentiment de bien-être, ou en tout cas de mieux-être, me vient. Ces premières étapes passées, j'arrive dans la matinée sans m'en rendre compte, à un stade où le poids de mon corps disparaît ; je ne m'entends plus marcher et je me sens m'intégrer doucement au paysage. Je deviens le vent s'il me souffle au visage ou l'eau de la rivière si elle coule à côté. Je deviens léger, quasiment absent, je ne suis plus un être humain mais quelque chose de naturel, un élément de mon environnement. C'est un état apaisant qui peut devenir grisant. Bizarrement, il faut passer par ce cheminement pour qu'ensuite mes idées commencent à se ranger. J'accède à un état d'éveil qui me surprend moi-même, je suis en mesure de me concentrer en profondeur sur les idées qui se présentent. Les paysages, à ce moment là, disparaissent, le temps ne pèse plus, le mouvement de la marche, lui, devient automatique. Ensuite-sûrement envahi par les endorphines-, je souhaiterais ne plus m'arrêter, ne plus quitter cette dynamique qui semble d'ailleurs générer plus d'énergie qu'elle en demande : je me sens de mieux en mieux et mon intellect est plus productif que jamais ! Le mouvement répétitif de la marche m'amène, c'est sûr, à une certaine clairvoyance. Une idée s'avance, elle est prise dans l'engrenage de la réflexion, toutes sortes de perspectives ou d'extensions lui sont présentées, et puis subitement une réponse, la réponse adéquate, tombe, une sorte de révélation : " Pourquoi n'y avais-je pas pensé avant ? "
Si, au tout début, la marche, la fuite constituait pour moi un refuge, l'immobilité m'exposait à l'inverse au pire. M'arrêter, c'était la gangrène. Les nuits étaient les moments les plus durs à gérer. Je marchais donc, je marchais et ne m'arrêtais que lorsque je ne pouvais plus avancer, à cause de la nuit tant redoutée, de la fatigue ou des douleurs aux pieds. Dans mon conflit avec moi-même, j'ai été poussé d'instinct à la marche. Peut-être, ma foi, le meilleur antidote.
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De vagabond, je passe à voyageur. La transition dans ce sens là est heureusement facile. On ne cherche pas à se fondre dans la nature pour se faire oublier mais on l'observe avec tout le détachement du consommateur et on amasse. Le vagabond voit la nature de l'intérieur, il ne cherche pas à juger du beau, du laid, il en fait partie. S'il voit le beau, c'est que son humeur est bonne. Le laid ne le rebute pas. La condition du vagabond tient de celle de l'animal. Il erre pour se nourrir, pour trouver refuge, pour aller voir plus loin, pour aller à la rencontre des autres ou demeurer seul. Et, comme l'animal, il erre pour être et demeurer libre.
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Un bruit me fait sursauter. Toute la montagne se met soudain à trembler. Je me retourne : un pan entier du glacier s'est effondré, précisément là où je viens de passer... Etrangement, cela ne m'affecte pas outre mesure. La mort en montagne ne m'a d'ailleurs jamais inquiété, je redoute plutôt la maladie, ou pire, de mourir d'ennui sur un canapé.
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L'intérieur de la roulotte est étonnamment spacieux et fonctionnel.
- Il y a tout ici, lui dis-je
-Bien sûr. Aller à l'essentiel, mon gars ! Tout le reste n'est que des épines de rosiers auxquelles tu restes accroché toute ta vie.
Il nous invite à nous asseoir puis reprend.
- Franchement, dépenser son temps et son énergie pour s'enfermer entre quatre murs et tous les jours s'appliquer à remplir l'intérieur... Il n'y a que l'homme pour amasser des merdes, chercher à s'en mettre plein les bras.
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Un jour, afin de justifier son choix de vie en solitaire, Vassili me dit : "On évolue au contact des autres, mais parfois il se peut qu'on régresse. Au moins, je sais que, tout seul, j'évolue modérément mais sûrement dans la direction que j'ai choisie."
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Video de Olaf Candau (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Olaf Candau
Soirée rencontre avec Olaf Candau autour de son livre : "Rupture" PROGRAMME ? Rencontre, lecture, débat, dédicace et verre de l?amitié en présence de l?auteur.
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