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EAN : 9782803633845
368 pages
Le Lombard (17/06/2016)
3.87/5   47 notes
Résumé :
Dans son petit village d'Andalousie, Miguel a tout pour être heureux : une famille aimante et un travail de vendeur de bonbons qui le rend très populaire parmi les enfants de la région.
Mais Miguel a un rêve. Il veut devenir écrivain. Or, il en est persuadé, on ne peut écrire que si on a vécu une vie passionnante. Il décide de changer de vie et postule pour devenir un garde du corps au service de l'Etat.
Sa première affectation l'envoie au Pays Basqu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Printemps 2006, Costur, dans la province de Castellón. Lorsque le réveil sonne, Miquel se lève et se prépare pour aller au boulot. Vendeur de bonbons, il sillonne la vallée à bord de sa camionnette. Mais ce boulot ne lui plait pas vraiment et son manque de sérieux, notamment lorsqu'il s'agit de faire payer les clients, agace son patron. Miquel rêve de devenir écrivain, malheureusement, il peine à écrire ne serait-ce qu'un chapitre. D'humeur joyeuse et optimiste mais un brin désinvolte, panier percé, cassant sa voiture et se faisant virer par son patron, il met en danger l'équilibre financier de sa famille. Sa femme, Ana, inquiète, ne supporte plus cette situation. Les mois passent et Miquel a une nouvelle idée pour résoudre leurs problèmes financiers : travailler comme garde du corps au pays basque afin de protéger les hommes politiques ou les intellects menacés par l'ETA. Une idée saugrenue selon Ana mais qui se concrétisera quelques mois plus tard. Toute la famille déménage alors à Pampelune...

Miquel ne se doute pas un seul instant de ce qui l'attend à Pampelune. Un peu naïf et détaché, il quitte son poste de vendeur de bonbons sans mesurer pleinement la tâche de ce boulot à plein temps qui l'attend mais aussi la violence dans laquelle il va se plonger. Ce n'est pas seulement sa vie qui s'en trouvera bouleversée mais aussi celle de sa petite famille. Sur près de 370 pages, Mark Bellido met en scène le parcours de Miquel qui n'est pas sans rappeler son propre parcours. Ancien garde du corps pendant 4 ans, l'auteur sait évidemment de quoi il retourne. Sans porter de jugement sur les membres de l'ETA, il oriente essentiellement son récit sur le quotidien de Miquel et Rose, sa collègue, chargés de protéger un ancien maire d'un petit village menacé. Un récit dense et constructif qui met en lumière le destin d'un homme ordinaire face à une violence qui l'est beaucoup moins. Au dessin, Julie Vanistendael met parfaitement en image les différentes ambiances, tantôt chaleureuses et légères, tantôt oppressantes et violentes.
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Un pendentif de Saint Jude autour du coup, une arme de poing sur la table de chevet, Miguel se réveille doucement. Comme chaque matin, après sa douche, il prend son premier café de la journée, sa première cigarette et part rejoindre Rose, sa co-équipière. Puis, ils iront chercher Javier, un maire d'une commune de Navarre menacé par l'E.T.A. et assureront sa protection jusqu'au soir. Il rentre très tard, se glisse comme un ombre dans son lit… et la même journée que la veille recommence. Sa femme l'a quitté, il voit ses enfants au petit bonheur la chance, quand les missions de protection rapprochée lui laissent le temps de passer quelques heures avec eux.

Pourtant, rien ne prédisposant Miguel à devenir garde du corps. Foncièrement pacifique, cet ancien marchand de bonbons ambulants n'avait jamais tenu d'arme en main. Originaire d'Andalousie, Miguel était heureux : une femme, des enfants, des amis sur qui compter, une vie agréable et insouciante. Certes, les fins de mois étaient compliquées, les traites non payées s'accumulaient. Et puis ce projet d'écrire un livre qui n'avançait pas. C'est en entendant un journaliste commenter un attentat de l'E.T.A. au journal télévisé que l'idée de devenir garde du corps privé commence à germer. Miguel se dit qu'il trouverait-là un vivier d'histoires à raconter. Et puis c'est plutôt bien payé.

En août 2007, sa décision est prise. Avec sa famille, ils quittent le sud de l'Espagne et s'installent à Pampelune. Il devient Mikel, un garde du corps chargé de protéger des personnalités menacées par l'E.T.A., un « chien » comme disent les gens du coin. Mikel était à mille lieues d'imaginer à quel point sa vie allait changer.

« Salto – L'histoire d'un marchand de bonbons qui disparut sous la pluie » est le premier roman graphique de Mark Bellido qui soit traduit en français. Touche-à-tout, sa biographie en fin d'album fait penser à un homme multi-facette : « Pour certains, c'est un photojournaliste de guerre, pour les autorités espagnoles, un militant politique, mais en réalité, c'est juste un conteur de mensonges qui utilise des images et des mots. À la recherche d'histoires, et armé d'un appareil-photo, il a vécu des guerres et quelques nuits en prison. Pendant quatre ans, il a protégé des politiciens basques menacés par l'ETA. Il vit tout ce qu'il écrit. Son nom est Mark Bellido, mais cela est aussi un mensonge… » (extrait de la biographie de l'auteur).

Autobiographie ? Autofiction ? Fiction ? Je ne suis pas en mesure de le dire en revanche, ce qui est plus simple à décrire, c'est l'effet que procure cette lecture. le scénario propose quelques repères temporels, principalement en lien avec des attentats perpétrés par l'E.T.A. Pour autant, Mark Bellido ne s'attarde pas sur le contexte socio-politique de l'Espagne. Il ne décrit ni ne juge l'organisation indépendantiste dont il tente de contrer les actions. le personnage principal est le narrateur. Il décrit souvent avec humour, parfois avec dépit, son quotidien de garde du corps. On comprend vite qu'il a dû tirer un trait sur sa vie de famille… que son nouveau boulot ne laisse aucune place à la vie privée.
Ses journées se suivent et se ressemblent : du lever au coucher, de l'heure à laquelle il passe chercher le politique à protéger avec sa coéquipière, l'heure à laquelle ils le déposent à son bureau, l'heure à laquelle il fait sa pause, mange, se balade… Les scènes se passent majoritairement en plein air ou dans l'habitacle d'un véhicule. Peu de personnages sont amenés à intervenir. Et même si l'emploi du temps est assez ritualisé, le lecteur ne ressent pas de lassitude, il n'y a pas de redondances, peu de redites. Les pages filent, le récit se déplie dans une parfaite alternance entre des passages narrés et des passages silencieux et pourtant lourds de sens. On voit le personnage principal changer, il s'adapte à son environnement professionnel. Au début très naïf et totalement inexpérimenté, il va peu à peu prendre de l'assurance, faire preuve de capacités d'anticipation et d'analyse de situation, il devient plus réactif, moins tétanisé par le danger.
Les pastels gras et le pinceau de Judith Vanistendael (« La jeune fille et le nègre », « David, les femmes et la mort ») font mouche. Elle développe deux ambiances très distinctes qui parlent d'elles-mêmes. Elle pose en abondance des couleurs chaleureuses à la vie passée de Miguel, celle où il était encore un marchand de bonbons sympathique, un père de famille attentif, un mari attentionné, un ami que l'on a plaisir à retrouver. le dessin est très libre sur ces passages. On y voit un personnage décontracté, maladroit parfois, drôle… qui n'hésite pas à faire le clown. Et puis, il y a l'autre facette de cet homme. Pour illustrer Mikel, la dessinatrice se saisit de pastels gris, bleus délavés, noirs et quelques rouges… Et comme le soleil de l'Andalousie s'est effacé derrière la pluie de la Navarre, l'ambiance est brumeuse, humide… le personnage est statique, son visage est impassible, seul ses propos contiennent une certaine ironie qui montre l'importance de relativiser ce qui se passe.
Lien : https://chezmo.wordpress.com..
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Dans son petit village andalou, Miguel est un piètre vendeur de bonbons. Ses clients l'adorent mais il se fiche de récupérer l'argent qui est dû à son patron. Sa femme est exaspérée par son insousciance alors que le foyer peine à joindre les deux bouts. Miguel se rêve écrivain. Mais dans sa vie, rien ne l'inspire. Il se dit que pour parvenir à écrire, il doit vivre des expériences et des aventures palpitantes.
Alors que l'ETA plonge l'Espagne dans l'horreur dans les années 2000, il est recruté par l'Etat pour devenir un.... "chien". le voilà parti pour Navarre avec femme et enfants pour protéger Javier, un élu.

Marc Bellido signe cette fiction, s'inspirant de son expérience personnelle, de plus de 350 pages qui aborde l'existence de ceux qu'on qualifiaient de "chiens". "Les chiens, c'était les gardes du corps qui protègeaient les personnalités politiques et intellectuelles des attaques surprises que l'ETA (1959-2018) commit dans les années 2000. A partir de 1995, l'ETA renforce ses actions au pays basque contre des politiques, des intellectuels et des policiers considérés comme des traitres. L'état doit recruter, en hâte et sans aucune formation, des gardes du corps.

On assiste à la transformation d'un homme plutôt insouciant et enjoué en un homme méthodique et rigoureux.
Si le passage de l'un à l'autre permet d'augmenter la condition sociale du foyer, il signera définitivement l'arrêt de mort du couple formé par Miguel et Ana.
En effet, il s'agit de protéger Javier à chacune de ses (longues) sorties personnelles ou professionnelles, peu importent les événements familiaux.
Le "chien" est à la disposition d'une personnalité. il peut être réquisitionné à n'importe quelle heure de la nuit et posté dans une voiture à attendre de très longues heures.
Perdre sa vie pour protéger celle d'un autre. Voilà le sacrifice de Miguel.

Sans la présence de la talentueuse Judith Vanistandael, ce roman graphique manquerait pourtant d'envergure, même si je ne me suis pas ennuyée.
Marc Bellido s'attache davantage à la destinée de son personnage qu'aux enjeux politiques et sociétaux de l'époque.
L'horreur de la situation se traduit dans le graphisme sombre de Vanistandael, dans l'attente interminable en voiture ou dans ces bulles qui se repètent comme l'inspection de la caisse des véhicules.
Si ce saut périlleux dans le temps (Salto !) permet à Marc Bellido de réaliser enfin son rêve, il nous permet d'appréhender le destin terrible de
ces hommes et ces femmes pris dans une tornade meurtrière qui aura duré près de 60 ans.
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Voilà une BD qui m'a tout de suite intriguée par sa couverture. Je ne connaissais aucun des deux auteurs, je partais donc sans aucun a priori. Belle découverte !

Printemps 2006, en Espagne, Miquel est un vendeur de bonbons très joyeux et très panier percé. Son enthousiasme est communicatif, il aime ses clients mais ne les fait jamais payer, il aime sa femme et ses enfants et fait le maximum pour être présent à leurs côtés...mais, il est tellement panier percé que son patron menace de le virer et que sa femme lui fait sans cesse des reproches car l'équilibre financier de la famille est plus que précaire. Il est écrivain...enfin, il a écrit une nouvelle qui a été publiée mais depuis plusieurs années il a le projet d'écrire mais ne concrétise jamais rien. Il est persuadé que pour écrire il faut avoir vécu des choses incroyables. A cette époque, l'ETA est vraiment menaçante au pays basque et l'Espagne fait appel à des civils pour protéger un certain nombre de personnalités menacées. Alors Miquel compte faire d'une pierre 2 coups en allant postuler comme garde du corps : rassurer sa femme financièrement parlant et vivre des aventures dignes d'être écrites. Seulement voilà, lui, le joyeux drille pacifique va devoir vivre constamment avec une arme dans la main, va devoir se mettre à penser comme un terroriste pour déjouer leurs plans, va devoir suivre la personne qu'il protège (Javier, un maire menacé par l'ETA qui a un petit penchant pour l'alcool) et son binôme (Rose, sa partenaire qui va tout lui apprendre) partout, tout le temps, au détriment de sa vie de famille. Petit à petit, la vie de Miquel devenu Mikel bascule. Mikel devient un fantôme de lui-même, il divorce et se laisse complètement avaler par ce boulot stressant.

L'intrigue est superbe, d'autant plus quand on découvre que c'est tiré d'une histoire vraie vécue en partie par le scénariste Mark Bellido. On plonge vraiment dans cet album de 360 pages et on l'avale d'une traite. Judith Vanistendael illustre les anecdotes avec justesse. La mise en image au crayon de couleurs appuie le récit en nous faisant passer de l'atmosphère chaleureuse et colorée du vendeur à celle grise-noire du garde du corps, cet ange gardien qui peine à voler. Mention spéciale pour les planches pleine page en double page qui émaillent l'album. Une belle découverte !

Pas vraiment d'ambiance musicale pour cet album si ce n'est une petite découverte glissée par les auteurs : Mikel Laboa, chanteur basque censuré sous Franco ♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=0NW7CZxOxhI&list=PLG7C1GCp_W5zLIvAOibKGmPbWZZFp1r7q ♪♫
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Une belle surprise...

Mon oeil à été attiré par ce roman alors que je flânais à la médiathèque et c'est réfléchir que je me suis lancée dans cette lecture... j'ai bien fait.

L'intrigue mêle vie quotidienne d'une famille classique, aux sombres heures Basques. Nous passons des tracas quotidiens, à ceux nationaux et c'est une réussite.

L'intrigue est complété par des graphismes soignés, qui sont pour certains une oeuvre à part entières et parviennent même à faire avancer l'intrigue sans aucun mot...
Le roman prends le partie de faire évoluer la colorimétrie en fonction de l'histoire et cela marche, nous passons des bulles colorés d'Espagne, à la grisaille...

L'ambiance devient pesante à mesure que notre personnage principal s'enfonce dans sa nouvelle vie, et j'ai ressentie tous ces doutes, ces frustrations et son désabusement.

Seul bémol, pour la fin du roman, qui, si elle est sublime et poésie, reste trop flou à mon goût...

En bref, une lecture aussi poétique que sombre qui à su m'accrocher.

Bonne lecture à tous.
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critiques presse (4)
BDGest
16 septembre 2016
Un récit banal, sauvé par le coup de crayon exceptionnel d’une artiste douée.
Lire la critique sur le site : BDGest
BoDoi
29 juin 2016
Une aventure très prenante détaillée sur 350 pages, un pavé puissant, que l’on dévore d’une traite.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Sceneario
24 juin 2016
On se laisse très vite porter par la sensibilité du trait de Judith Vanistendael (...) C'est du très beau travail qui transcende magnifiquement bien le récit lui même !
Lire la critique sur le site : Sceneario
Lexpress
20 juin 2016
Ce portrait d'un vendeur de bonbons devenu garde du corps nous plonge dans l'Espagne des années 1990.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
[Lors d'un déménagement]
- Merde ! … Qu'est-ce que tu trimballes ?!
- Des livres ! Le savoir, c'est lourd !
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Nous, les chiens, on sert à ça… faire le sale boulot. Inspecter chaque recoin, fouiller les poubelles, humer les bagnoles et se coucher pour être à la hauteur des bombes
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Ana avait raison...Si je voulais écrire, je devais prendre le taureau par les cornes. Me confronter à mes peurs et les affronter droit dans les yeux...Je devais faire le pas. Le pas vers l'inconnu à la recherche d'une bonne histoire à écrire...Et c'est ce que je fis...
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Ils l'ont tué parce qu'il avait choisi de vivre sans peur. La peur, comme la brume, présente partout, si fine qu'on l'oublie. Elle t'imbibe comme une éponge, tu la respires, elle te pénètre...et elle finit par te pourrir.
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Au cours des deux années qui suivirent le divorce, j'ai bu 4873 cafés au lait et j'ai fumé plus de 21900 cigarettes.
J'avais plus de chances de mourir d'un infarctus ou d'un cancer de poumons que dans un attentat.
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