Le pays paisible écoute, attentif à chaque
Instant de silence: un papillon une feuille
Qui bat à chaque souffle en sont la signature.
L’envol des geais dans les hauteurs ne laisse
Aucune trace. Ni plus ni moins bleu le ciel
Apparaît par les puits de lumière. Un troupeau
De taures et de taurillons aux robes rousses
Se meut dans la combe. À l’intérieur du bois
D’épicéas la vocifération d’une
Tronçonneuse ne suffit pas à détourner
L’aile qui palpe l’air en fuyant. Le fracas
D’un arbre qu’il abat rappelle au bûcheron
Que Socrate est mortel, que seul est immuable
Inamovible l’aspiration des âmes.
(Lundi 25 août 2003.)
Voilà les crocus, et voilà que les jonquilles
S’accordent au soleil comme à la plume noire.
Il y a des soulèvement d’ailes, aux branches
Des folioles. Jardinier au jardin, rouge-
Gorge sur l’arbre tous deux obéissent à
La saison, comptent sur l’écliptique les pas.
Le cheval frémit, ouvre au vent ses naseaux: la
Mythologie à nouveau s’empare des sens
Et l’homme veut à lui-même mourir en vue
De renaître purifié par l’eau lustrale.
Ainsi va le monde tel qu’il nous est offert
Où chacun est pour l’autre et lui-même un mystère
Où chacun marche pour obéir à la Voie
Et derrière la courbure accéder aux sources.
(Mardi 11 mars 2003.)
Une compilation des émissions « À voix nue », par Jean-Loup Trassard, diffusée du 30 juin au 3 juillet 1997, dans lesquelles on retrouve un long entretien de Robert Marteau.