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EAN : 9782897124298
276 pages
Mémoire Encrier (31/01/2017)
3.47/5   16 notes
Résumé :
Rwenzori, Afrique des Grands Lacs. Fourmi Rouge et Petit Che traquent les ombres fuyantes du conflit le plus meurtrier depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ils se sont rebellés contre le dictateur qui a coincé le pays entre une espérance de vie en chute libre et une constipation électorale bien carabinée. Ce qui hante pourtant leur esprit dépasse les aléas du jeu politique. Leur obsession a un nom : Véronique Quesnel, cinéaste attirée par cette république dé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Une verve sans pareille pour nous raconter une histoire horrible finalement. La guerre en Afrique des Grands Lacs, une rébellion contre le dictateur, une cinéaste canadienne attitrée filmant cette misère, Fourmi Rouge et Petit Che ex-enfants soldats, voilà quelques-uns des protagonistes de cette guerre et ha j'oubliais, le foot et sa vedette mondiale originaire de ce pays. (Ici le foot et dans son précédent roman, "J'irai danser sur la tombe de Senghor" on nous parlait de boxe . Habiles allégories)
Blaise Ndala avec une force inouie de l'imagination et de l'inspiration, avec humour, clairvoyance et dérision a su nous parler d'un des conflits les plus meurtriers de l'Afrique tout en nous faisant sourire. C'est pourtant une charge contre la marchandisation de la misère, contre ce que l'auteur appelle "l'égocharité", contre le fait que la misère, les ventres gonflés, les génocides de ce monde sont pour les vedettes et les multimillionnaires une mine sans fond afin de mousser leur popularité et faire profiter leur capital. Personne n'est épargnée: les politiques crapuleux, les ONG, les Casques bleus, tout et tout le monde y passe. Un véritable "show", un spectacle éternel mettant en vedette la misère humaine.
"Sans capote ni kalachnikov" est à lire. Blaise Ndala est un conteur extraordinaire, habile et incisif. Il nous parle des choses les plus troublantes avec style et beauté. Sans réserve.
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J'avais encensé le roman de Ndala "j'irai danser sur la tombe de Senghor". J'ai été moins emballé par cette histoire, en partie parce que je n'ai pas appris grand chose et surtout parce que les cent premières pages du roman abordent différents sujets, certes liés entre eux, sans qu'on comprenne quelle est la thématique principale du roman (est-ce la guerre dans l'est du Congo ou la réalisation d'un film sur cette tragédie par une européenne ?). Les cent dernières pages éclaircissent tout ça. Ce roman reste un bon texte. La critique du regard occidental condescendant sur l'Afrique et pleine de poncifs (p.164 par ex) est subtile et bien faite. Ndala a un style et c'est un auteur que je compte suivre de près car il me paraît très prometteur.
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critiques presse (2)
LeJournaldeQuebec
02 juillet 2017
Une lucidité crue, mais tellement nécessaire.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LaPresse
03 avril 2017
Au final, Blaise Ndala nous mélange plus qu'il nous dépayse, lui qui connaît pourtant bien l'Afrique, ses défis et ses mystères.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Nous allions découvrir au milieu de cette sainte caravane de vraies calamités errantes, des princes de l'hypocrisie à visage humain, des princesses pur sang de l'enfumage, tous rodés aux techniques les mieux élaborées de l'arnaque. Bref, des hommes et des femmes, des Blancs et des Noirs , des Jaunes aussi, qui auraient leur place dans les grandes écoles où l'on devrait enseigner l'art millénaire de niquer son prochain, question de fournir les mêmes armes à tous. Et certains de ces individus avançaient cagoulés, de sorte que d'aucuns leur donnaient le Bon Dieu sans confession, tandis que d'autres ne s'embarrassaient guère de subterfuges: ils étaient qui ils étaient et quiconque les approchait ne pouvait plaider l'ignorance.
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Si les pauvres ne peuvent comprendre que dans le monde d'aujourd'hui leur principale richesse réside dans leurs malheurs, dont ils doivent être les premiers à tirer profit, il ne leur reste plus qu'à cautionner l'OPA lancée sur leur sort funeste par l'égocharité des puissants. Les mêmes qui les ont spoliés depuis la nuit des temps, les mêmes qui s'engraissent à leurs dépens depuis que la dictature de l'image tient le monde sous sa coupe.
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Pense donc aux petits Africains qui crèvent de faim. Trop facile. L'esquive n'a que trop duré, elle est usée jusqu'à la corde et ne tient plus qu'à un fil, que j'invite l'Afrique à couper sans délai. Il leur faudra mettre la main au portefeuille pour acquérir le droit de consommer cette misère que les néocapitalistes apprêtent à toutes les sauces d'une égocharité qui ne dit pas son nom. Mais cela n'arrivera pas par la magie de la génération spontanée. Le braconnage de la misère, madame, n'est pas un fléau qui partira tout seul, je me dois de le souligner. Son éradication passera par une vraie politique de l'image à l'échelle de toute l'Afrique, avec des cibles bien ideintifiées. Car si à l'horizon 2000, pour ses quarante ans d'indépendance, le continent ne parvient pas à réduire l'extrême pauvreté avec les recettes générées par le chaos dont il est le théâtre privilégié, alors il aura raté le train du futur. Laissez-moi vous dire que c'est un honneur pour moi, hommes et femmes de Cocagnie, que d'être, dans ce beau pays qui me fait l'insigne honneur de le servir, celui qui échafaudera les prémices de cette stratégie innovante appelée à révolutionner la relation exploitants-exploités...
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Or les diamants, chacun le sait, ne sont pas éternels. Pareil pour le pétrole, le cuivre ou même le coltan. Ils s'épuiseront beaucoup plus rapidement qu'on ne le croit, tandis que les pauvres seront toujours parmi nous, faisant de la misère une ressource éternelle, un produit sûr, une valeur refuge, l'or noir réinventé, pour tout dire. Cette pauvreté extrême, ces tragédies humaines que d'aucuns vous envient sans le dire au point de les piller pour cumuler les distinctions honorifiques, au nom de la philantropie, et les gains en Bourse, au nom du libre-échange, il est temps qu'elles vous profitent. Il est grand temps que les pays comme le vôtre, qui abritent l'extrême pauvreté à profusion, puissent vivre des ventres ballonés qu'on montre sur les écrans du monde entier. Sur chaque enfant cocagnard squelettique montré là-bas nu comme un ver, le corps couvert de mouches, entre deux spots publicitaires vantant le hamburger sans gluten et l'implant mammaire sans douleur, votre pays devra percevoir un pourcentage déterminé au titre des droits liés à l'image, en dollars américains de préférence, tant et aussi longtemps que l'ère du yuan se fera attendre.
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Lui et les siens étaient des proies idéales pour ces messies qui se présentaient armés d’un sourire, sans capote ni kalachnikov, et qui finissaient par les baiser sans le moindre état d’âme.
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Vidéo de Blaise Ndala
Le Salon dans tes oreilles - S1E61 - Mandela: je me souviens
Nelson Mandela. Mémoire et vérité. Que retient-on de Nelson Mandela? de quel rêve, de quel désir de vivre ensemble et de quelle révolution était-il la figure de proue? Que reste-t-il de sa voix et de ses idéaux? Qu'en est-il de Mandela dans nos imaginaires politiques?
Avec: Blaise Ndala, Auteurrice Émilie Nicolas, Auteurrice Yara El-Ghadban, Auteurrice Rodney Saint-Éloi, Animateurrice
Livres: Je suis Ariel Sharon Quand il fait triste Bertha chante Sans capote ni kalachnikov J'irai danser sur la tombe de Senghor Visages du Québec nouveau: Ninette Piou
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