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EAN : 9782912667724
218 pages
Finitude (18/02/2010)
3.25/5   8 notes
Résumé :
Durant l'hiver 1963, l'écrivain Marc Bernard est envoyé à Sarcelles par son éditeur. Sa mission : s'installer durant trois mois dans cette ville nouvelle, dans ce grand ensemble flambant neuf et en ramener un livre de témoignage. Ce livre, c'est Sarcellopolis. Un essai sociologique ? un traité d'urbanisme ? non, plutôt un récit de voyage dans un pays étrange, que Marc Bernard découvre à travers ses habitants, Sarcellois de la première heure, croqués avec humour et t... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Nous sommes à cheval sur les années 1962, 1963. Marc Bernard, historien de formation, est envoyé par sa maison d'édition dans la ville nouvelle de Sarcelles, dans la banlieue nord de Paris. Il y vivra, pendant trois mois, avec sa femme et ses deux oiseaux, dans un appartement témoin.

Dans cet essai sociologique, qui prend un aspect historique quand on le lit au XXIème siècle, Bernard rapporte la vie de cette cité du futur.

Ville sans Histoire, Sarcelles la nouvelle, émerge des champs de betteraves pour offrir à des familles aux revenus modestes des appartement décents appelés logéco.

Dans le contexte des Trente glorieuses, la politique est à l'urbanisme, favorisant la construction de nouveaux logements. le besoin est prégnant, dix ans après que l'Abbé Pierre a secoué le pays sur le besoin de donner à tous un logement digne.

Outre la lutte contre l'insalubrité des foyers des plus pauvres, en les envoyant dans la périphérie des grandes villes, il faut aussi loger les chassés des colonies, la Guerre d'Algérie vient de s'achever, et les anciens colonisés qui viennent en France chercher du travail ou se réfugier pour échapper aux nouveaux pouvoirs qui ont remplacé la France dans leur pays.

Alors, évidemment, Sarcelles se présente comme le résultat du progrès. L'auteur s'en félicite mais il sent également poindre en Sarcelles le symbole d'un individualisme et d'un matérialisme montant. La vie associative est faible et chacun veut profiter de ce qu'il a acquis en s'enfermant dans son appartement. Les relations dans la cité peuvent être violentes, que cela soit dans les familles ou bien parmi les jeunes qui restent désoeuvrés, occupant déjà à l'époque les caves pour peaufiner leurs actions.

Dans son dernier chapitre, Marc Bernard se demande si ces villes nouvelles sont la bonne voie du progrès. Au-delà de l'architecture moderne, sa conviction est que ces cités du futur seront le reflet de ses habitants : « En définitive, elle [Sarcelles] sera ce que ses habitants la feront. » [p.217]
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Pour paraphraser la quatrième de couverture, Sarecellopolis n'est ni un essai sociologique, ni un traité d'urbanisme. Plus proche du reportage gonzo, il relate l'immersion de l'auteur qui se met en scène au quotidien. Marc Bernard se promène dans les rues, discute avec les habitants, les élus ou encore sa gardienne d'immeuble et il décrit l'ambiance, la culture, les infrastructures, interroge les uns sur la délinquance, les autres sur le travail ou la cohabitation des communautés. Il mène une enquête, aborde les points problématiques, soulève des dysfonctionnements mais fait appel au sens critique du lecteur et lui laisse le soin de tirer ses propres conclusions. Très intéressant, son document n'est clairement pas à charge et il dresse d'ailleurs un portrait sensible de la ville et surtout de ses habitants qui possèdent, à son sens, les clefs du succès ou non de cette entreprise.
L'article complet sur mon blog.
Lien : https://touchezmonblog.blogs..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Dans le curieux cahier de comptes que tiennent les Français, il n'y a généralement qu'une colonne, celle qui est consacrée à ce qu'on leur doit. A la fois comptables et juristes, quand ils jugent et calculent ils ferment un œil, celui qui pourrait les faire s'apercevoir que tout avoir s'accompagne nécessairement de ce qui est dû. [p.68]
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Sarcelles est en vérité une ville tombée du ciel, ses immeubles sont des météorites; ils sont là, mais ils auraient pu être sur une autre planète. Après tant de rigueur c'est le hasard qui a décidé de tout.
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Video de Marc Bernard (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marc Bernard
Jérôme Garcin a choisi de lire un extrait de "A hauteur d`homme" (ed. Finitude) de Marc Bernard, un écrivain qu`il adore. Goncourt 1942 avec "Pareils à des enfants", Marc Bernard a été trop vite oublié. Jérôme lit une lettre où l`écrivain raconte à un ami son passage de l`usine à la maison GallimardVoir le précédent Marque-Page
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