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EAN : 9782702435083
261 pages
Le Masque (22/09/2010)
3.69/5   44 notes
Résumé :
Alors que tout semble paisible aux thermes de Saturne, lieu de repos préféré des Romains, un homme ouvre le feu et fait trois victimes et plusieurs blessés avant de s’enfuir. La commissaire Simona Tavianello est chargée de l’enquête et tandis que la piste terroriste d’Al-Qaeda est toute désignée, elle préfère se rapprocher de Cédric Rottheimer, un détective privé. En mission sur les lieux pour le compte d’un mari jaloux, il a filmé la femme infidèle qui fait partie ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Même si j'ai eu un peu de mal à entrer dans le récit, à m'adapter à l'écriture de Serge Quadruppani, je ressors de ce roman enchanté et avec une pêche d'enfer...

OK, la pêche d'enfer ne vient pas du propos du roman... Serge Quadruppani y développe un long et sévère plaidoyer à l'encontre du système capitalistico-financier. Comme disait Bernard Lavilliers, c'est le règne des 3ès couteaux... en costume de chez Smalto, etc.

Je ne me lancerai pas dans un résumé de l'intrigue, qui nous fait côtoyer les services secrets, des boîtes de sécurité véreuses, des tueurs à gages, des mafieux, des pontes de la finance, le tout avec en filigrane la crise des subprimes... D'ailleurs on a un Georges Todos dans le roman qui n'est pas sans rappeler un George Soros que wikipedia définit comme un Hungarian-born American businessman and philanthropist... Ce qui est à peu de choses près le profil de Todos (sauf qu'il est polonais, je pense, dans le roman).

Il y a du rythme, des explications assez claires (faut un peu réfléchir quand même, mais c'est assez facile) sur les rouages financiers mondiaux, de l'humour, des réflexions sur le sens de la vie... Bref, tout ce que j'apprécie dans un polar décalé. J'ai pas mal pensé à Fred Vargas et à son univers atypique. Clairement, Quadruppani déploie un univers bien à lui, caustique, pince-sans-rire et où nos dérives sont puissamment bien observées. J'ai lu des commentaires relevant le caractère "irréel" ou "impossible" de l'intrigue... Faut-il donc qu'un thriller soit réaliste pour plaire? Que nenni non point, m'exclamerai-je. Les romans de Vargas, pour ne citer qu'elle, sont très éloignés du réel... et j'y prends un plaisir dingue.

Il me faut un univers particulier et des personnages attachants, c'est le cas ici. Même pour les "mauvais" (ou certains méchants).

Je rejoins donc Sharon et jfponge dans une appréciation inconditionnelle de l'auteur et de ce roman que j'ai lu d'une traite. Je note au passage Andrea Camilleri comme lecture future. Et d'autres romans de Quadruppani.
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Résumé :
A Saturnia, célèbre station thermale d'Italie, plusieurs personnes arrivent à destination pour y séjourner quelques jours : une famille dont le père est malade, un couple adultérin surveillé par un détective privé, un couple de lesbiennes en cavale et un homme armé, Jean Kopa, qui travaille pour le compte d'une organisation secrète.
Tout de suite ou presque après le début du séjour, la tragédie se noue : sous les yeux impuissants du détective, Kopa tire à l'aveugle sur les curistes, et l'attentat fera trois victimes, trois femmes : la mère de famille, la femme adultère, et l'une de deux homosexuelles.
Rapidement, Al-Quada revendique l'attentant. En raison de la tenue imminente du sommet du G8 juste à coté du lieu de la tragédie, toutes les instances de la police sont convoquées et l'enquête est confiée à la commissaire spécialisée dans la lutte antimafia, Simona Tavaniello. Pour aider à percer le mystère et à trouver les véritables commanditaires de cet attentat, cette dernière va faire appel à Cédric Rottheimer, le détective témoin des meurtres.

Critique : Rédiger un résumé à peu près clair et cohérent tient de la gageure tant il est très difficile de s'y retrouver dans Saturne. Dès les premières pages, on est complètement perdu dans les multiples personnages, dans leurs motivations et leurs actions, et au lieu de se perdre délicieusement comme dans certaines oeuvres ( celles de Lynch par exemple au cinéma), ici ,l'agacement point vite à l'horizon.
La démarche de l'auteur est certainement délibérée puisque Quadrappuni cherche à mettre en place un puzzle ambitieux, brassant différentes thématiques (le terrorisme, les dérives financières de la mondialisation, la mafia sicilienne) et faisant intervenir des personnages aussi divers et variés que des ministres, des familles unies, des grands patrons, des anciens commissaires.

Malheureusement, par manque de fluidité et de cohérence, tout cela ne m'a pas du tout semblé fonctionner. L'ensemble fait penser à un patchwork assez indigeste, et absolument pas crédible, où les archétypes et clichés sont légions. Bref, on se désintéresse très vite de cette intrigue et la dernière page du livre, dans laquelle l'auteur se croit obligé de résumer les personnages et leur place dans l'histoire est pour moi parfaitement symptomatique de l'échec et de la vacuité de l'entreprise.




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Si vous êtes fan d'Andrea Camilleri et de son commissaire Montalbano, vous connaissez déjà Serge Quadruppini, qui est son traducteur officiel. J'ai aimé, d'ailleurs, qu'il rende hommage au "maitre" dans une discrète intertextualité entre les romans siciliens et cette intrigue, sur fond de mondialisation et de lutte contre la Mafia moribonde.
Tout commenaçit si bien pour nos protagoniste pourtant. Ils se rendaient en week-end à Saturnia - deux couples, l'un uni, l'autre illégitime et à deux doigts de la séparation, une famille qui sait qu'elle sera bientôt désunie à cause de la maladie du père. Ajoutez un détective, qui devait suivre le couple illégitime et recueillir des preuves. Une fusillade éclate, trois femmes meurent, une adolescente est dans le comas.
Dire que l'enquête s'annonce ardue, que de nombreux bâtons seront lancés dans les roues de la commissaire est vraiment vous dresser l'intrigue à grands traits. le tueur est facilement identifié, là est sans doute le point fort du roman. Commanditaires et mobiles sont nettement moins faciles à cerner, même pour leur bras armé.
Quant aux proches des victimes, elles n'ont plus du tout confiance en la justice, qui ne semble pas tout mettre en oeuvre pour faire toute la lumière sur ses meurtres. Je ne vous parle pas de la commissaire Simona Tavianello, trop impliquée pour qu'on ne cherche pas à la mettre sur la touche. Elle-même ne paraît plus avoir d'illusion sur la justice, ou plutôt sur la possibilité de rendre la justice. Inquiétant ? Oui, bien sûr. Ce qui est intéressant, cependant, est son altruisme. Penser aux plus faibles, toujours - ne recueille-t-elle pas le chat et le lapin de son défunt ami assassiné ? Celui-ci avait presque reconstituer la troupe des musiciens de Brême, avec l'âne et le chien (ne manquait que le coq). Des animaux qui donnèrent plus de fil à retordre au tueur que de la police sur ses trousses.
Autre point qui m'a touché dans ce récit est l'absence de jugement moral : toutes les histoires d'amour méritent autant d'attention, ont la même valeur, qu'elles soient hétérosexuelles ou homosexuelles. Ni l'auteur, ni les personnages ne cherchent à quantifier les douleur de celles et ceux qui ont perdu leurs conjoints, homme ou femme. le lecteur croisera ainsi des personnages remarquables, pour fort peu de temps malheureusement.
Carpe diem, en pensant aux personnes que vous aimez. Drôle de message pour un roman policier, et pourtant, n'est-ce pas ce que font tous les personnages survivants lors de l'épilogue ? Ils ont bien raison.
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Quand un tueur débarque dans un centre de cure thermale en Toscane et tue trois personnes au hasard, les soupçons ont tôt fait de se tourner vers al-Qaida ou la mafia. Pourtant, alors que le G8 se réunit justement en Italie pour parler de la crise économique, cette tuerie pourrait être liée à un autre genre de terroristes. C'est sur cela que Simona Tavianello, commissaire antimafia, et Cédric Rottheimer, privé français témoin du drame et engagé par les familles des victimes et par le tueur lui-même pour retrouver les commanditaires, vont tenter de faire la lumière.

On connaissait Serge Quadruppani traducteur de Giancarlo de Cataldo ou de Valerio Evangelisti (non, je n'ai toujours pas lu un seul roman d'Andrea Camilleri – mea maxima culpa) mais on avait encore jamais lu un de ses romans. Voilà donc un oubli, parmi tant d'autres, de réparé. Avec plaisir qui plus est. Car Serge Quadruppani écrit avec Saturne un beau roman sur l'incompréhension du citoyen face à ce qui peut se passer dans des sphères auxquelles il n'a pas accès et qui, pourtant, déterminent en grande partie sa vie au quotidien et agitent l'actualité : hautes sphères politiques et officines que l'on a coutume de croiser dans ce genre de roman, et hautes sphères économiques.
Il ne faut cependant pas s'attendre à un de ces épais et parfois abscons romans d'espionnage bourrés de complots et d'une multitude de personnages aux motivations obscures. Car Quadruppani ne place que peu ou pas son regard au niveau de ce qui dirigent et manipulent, mais plutôt à la hauteur de ceux qui se trouvent empêtrés dans ces manipulations ou qui en sont les victimes.

En instillant action, fantaisie et cuisine dans ce canevas, Serge Quadruppani nous donne sa vision de notre époque et de notre société, et si au fond l'histoire qu'il nous conte est bien noire, cette manière de la raconter lui donne un aspect de joyeuse révolte. C'est enlevé, sombre mais pas dénué d'optimisme et de joie de vivre… bref, malgré le sujet, voilà un roman revigorant.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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L'auteur (magnifique traducteur de Camilleri entre autres) est un fin connaisseur de l'Italie et du roman policier .Aussi ai-je attaqué avec gourmandise ce roman qui débute par une série de portraits et un attentat dans un établissement de bains. Au final j'avoue être un peu déçu : trop de personnages et d'intervenants (Mafia, services secrets italiens et français, financiers internationaux , polices diverses , réseaux chinois ..et même le maestro Camilleri « pirsonnilement en pirsonne » ) diluent et brouillent une intrigue aussi alambiquée qu'un plat de spaghetti . Qui trop embrasse mal étreint ! de l'humour certes mais aussi par moments une étonnante préciosité de langage.. Donc bof…
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Je sais que vous pensez que je suis fou et vous n'avez pas tort mais je suis un fou assez commun finalement , le genre de fou que sa folie n’empêche pas d'accomplir les taches qu'on lui a assignées.
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Le procureur général de la DNA, qui était revenu après s’être fait photographier au début de la conférence de presse du ministre, se leva en flattant sa cravate bleu pétrole :
– Bianchi a raison. Pour l’instant, je lui laisse le soin de superviser l’enquête de la dottoressa Tavianello, dont nous connaissons les qualités professionnelles. Tous les services, y compris le lieutenant Licata et ses hommes, seront à sa disposition. Comme l’a dit le ministre, nous comptons sur votre collaboration à tous, carabiniers et services d’information compris. Demain à 14 heures, nous ferons un premier bilan. Inutile de vous dire qu’on attend des résultats.
Le lieutenant Licata tarda un peu à se mettre debout. La commissaire lui adressa un sourire qu’elle voulait amical, mais, craignant qu’il y voie de la moquerie pour le rôle secondaire auquel on l’assignait, elle reprit aussitôt une expression neutre. Celle du patron des services d’information était toujours aussi peu déchiffrable.
On échangea des poignées de main.
Et seul un narrateur omniscient, mal venu dans une époque postmoderne, aurait pu nous faire savoir qu’en serrant dans sa grande main énergique et manucurée les cinq doigts dodus de la commissaire, Febbraro pensa « Sale pouffiasse rouge, on va te niquer la gueule », tandis que Simona songeait « Fasciste de merde, tu crois que je ne te vois pas venir ? ».
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– Qu’est-ce qu’il m’a fait de bon, mon petit mari ? lança-t-elle en direction d’une porte entrouverte d’où arrivaient des senteurs.
– Coda alla vacinara, dit le petit mari en surgissant sur le seuil. Et gnocchi à la romaine, ajouta-t-il en essuyant ses mains de pianiste sur le tablier protégeant sa chemise blanche et son pantalon de lin.
Il lui tendit les lèvres. Il n’était pas si petit, le mari, car elle dut se mettre sur la pointe des pieds pour caresser les cheveux blancs coupés court, la joue rugueuse et la grosse boucle d’or à l’oreille gauche.
– Spécialement pour toi, j’ai oublié le céleri et j’ai mis double ration d’ail, ajouta-t-il en lui prenant les fesses à pleines mains. Et le bœuf m’a cédé un bout de joue, en plus de sa queue.
– Tu veux vraiment me transformer en grosse vache imbaisable, protesta Simona en s’écartant pour lui sourire.
– Tu vas voir tout à l’heure si t’es imbaisable… attends, faut que je baisse le feu.
Il lui tourna le dos pour saisir une cuillère en bois et s’affairer au-dessus d’une marmite de cuivre. La cuisinière, vaste meuble aux parois carrelées, au plateau combinant la cuisson au gaz et la vitrocéramique, occupait le centre d’une pièce aussi grande que le salon.
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Autour de la table où se tenaient d’ordinaire les réunions du conseil d’administration des thermes de Saturnia, il y avait une douzaine d’hommes et trois femmes. Une seule, la commissaire, était assise.
– C’est qui, la petite grosse à cheveux blancs ? s’enquit Febbraro à l’oreille du patron de l’Agence d’information et de sécurité intérieure. On me l’a présentée, mais j’ai déjà oublié.
– Commissaire principale Simona Tavianello, elle est cul et chemise avec le proc Bianchi. Une chieuse de première.
– C’est elle qui va mener l’enquête ?
– Je le crains.
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La bouche pâteuse, le ventre encombré de gaz produits par la pasta e fagiole dont il s'était gavé, le zio Vitò s'extirpa de son canapé en rebouclant sa ceinture. Collant le front à la vitre, il aperçut les deux bêtes et s'en prit grossièrement à la Madone. Le chien fauve et l'âne gris avaient franchi une clôture et maintenant ils galopaient à travers prés, suivant une trajectoire rectiligne qui semblait indiquer qu'ils possédaient ce qui nous manque : une conscience assez claire du but pour trouver la force de se libérer. (Page 159-160)
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Videos de Serge Quadruppani (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Serge Quadruppani
Certains personnages ont la vie dure, traversant les années comme si auteurs et lecteurs ne pouvaient pas les quitter. Harry bosch, le fameux détective de L.A., est de ceux-là, créé en 1992 par Michael Connelly. Deux ans plus tard, Andrea Camilleri donnait naissance à son fameux commissaire sicilien Montalbano. Que deviennent-ils ? Leurs nouvelles aventures, qui viennent de paraître, valent-elles encore le coup ? Quant à Don Winslow, l'auteur de la fameuse trilogie La griffe du chien, il publie un recueil de six novellas dont deux remettent en scène les héros de ses plus anciens romans. Alors ? On a lu, on vous dit tout.
Incendie nocturne de Michael Connelly, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Robert Pépin, éd. Calmann-Lévy. Le manège des erreurs d'Andrea Camilleri, traduit de l'italien (Sicile) par Serge Quadruppani, éd. Fleuve noir. Le prix de la vengeance de Don Winslow, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Isabelle Maillet, éd. Harper Collins. Vous avez aimé cette vidéo ? Abonnez-vous à notre chaîne YouTube : https://www.youtube.com/channel/¤££¤36Abonnez-vous20¤££¤4fHZHvJdM38HA?sub_confirmation=1
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