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Jean Muray (Traducteur)
EAN : 9782752901859
320 pages
Phébus (03/04/2008)
4.11/5   28 notes
Résumé :

Tel est le serment que prête le jeune avocat André Moreau devant le corps sans vie de son ami d'enfance, Philippe de Vilmorin, tué en duel par l'arrogant marquis de la Tour d'Azyr, à l'aube de la Révolution. Tour à tour orateur patriote, fugitif recherché, acteur de commedia dell'arte, escrimeur redoutable devenu maître d'armes et finalement député du Tiers-État, le héros entame sous nos yeux une... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Aujourd'hui passé de mode, voire même désuet, le genre auquel se rattache ce bon livre a pourtant fait les belles heures de la littérature populaire.
"Scaramouche" est un bon roman de cape et d'épée.
Et, c'est une riche idée qu'ont eue les éditions nantaises de "l'Atalante" de le rééditer.
C'est que le récit est accroché à la ville de Nantes, qu'il hante encore aujourd'hui les quais de la Fosse ...
André Moreau est un enfant trouvé.
Il a été recueilli par Mr de Kercadiou le seigneur du petit village breton de Gavrillac, et élevé avec sa nièce Aline.
Le temps a passé et en 1788, André est devenu avocat et son ami depuis toujours, Philippe de Valmorin, est un jeune ecclésiastique idéaliste.
André aime Aline.
Ils se sont promis de s'appartenir.
Mais le sinistre marquis de la Tour d'Azyr va venir troubler l'amour et fracasser l'amitié d'André ...
A la veille de la Révolution française, à une époque où la diligence pour 24 livres vous emmenait de Nantes à Rennes, André va être entraîné dans une spirale de félonie, de trahison.
Il devra choisir, peut-être, entre l'amour et la vengeance.
Par son style enlevé, la peinture sensible de ses personnages et le suspens qu'il ménage au détour de ses lignes, ce bon roman de Rafael Sabatini se hausse au dessus du genre.
Car la lutte entre les deux hommes est enrichie par le contexte historique.
Deux mondes vont s'affronter, la noblesse qui voit son avenir s'obscurcir et le Tiers-Etat qui ose pour la première fois relever la tête.
Une tyrannie vieille de dix siècles est sur le point de s'effondrer.
L'on croise dans le récit quelques figures illustres.
La description de Danton y est d'ailleurs savoureuse, bien loin de l'image que la tribun a laissé dans L Histoire.
Pourtant assez classique, ce récit, par sa richesse et son inventivité, a inspiré le cinéma.
D'abord en 1923, avec un film muet américain réalisé par Rex Ingram, puis en 1952 dans le film de George Sydney où le talent et le charme de Janet Leigh donnait la réplique à la vivacité de Stewart Granger.
Enfin en 1963, Gerard Barray, au côté de Michèle Girardon a repris le rôle dans une adaptation franco-espagnole plutôt fantaisiste.
Et, si "Scaramouche", aussi, a inspiré l'opéra, le théâtre et même la télévision.
C'est qu'il y a dans ce récit un je-ne-sais-quoi d'universel ...

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La vengeance est un plat qui se mange froid? paraît-il ? En-tout-cas, le héros principal du roman en a fait son leitmotiv. Patiemment, il tisse sa toile autour de celui qui a tué son meilleur ami, l'obligeant à s'exposer, pour mieux le confondre. Telle est la trame de ce pittoresque roman de cape et d'épée, qui va nous emmener sur les chemins d'une France en pleine ébullition révolutionnaire. A l'aube d'un changement majeur de société, le pays reste pour l'instant aux mains d'une noblesse arrogante, hautaine et cruelle, notre héros en a fait l'amère expérience. L'auteur, même si le fil rouge conducteur est bien tracé, s'amuse en mélangeant les genres, jusqu'à créer une double personnalité aux personnages, alliant la commedia dell'arte aux capes et d'épée, les romances amoureuses aux aventures rocambolesques à suspense. Les protagonistes devenant tous, le jouet du petit jeu des masques, chacun prétendant être ce qu'il n'est pas, parentés inconnues, filiations secrètes, acteurs d'un jour avant le grand final inattendu.
Scaramouche est né, attention, il fait mouche à chaque fois dans le coeur des dames ou dans celui des méchants, l'auteur nous rappelant qu'avant toute chose, il a écrit un roman de cape et d'épée où l'escrime est omniprésente.
D'ailleurs, si tous les duels sont passionnants, le duel final est un must du genre. Tellement beau qu'une version cinématographique de 1952, offrira une adaptation de Scaramouche d'anthologie, avec le plus long duel de l'histoire du cinéma moderne.

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Ne boudons pas notre plaisir, j'ai passé un excellent moment avec Scaramouche, doué de tous les talents et auquel rien ne résiste. C'est tout l'intérêt du livre de voir son (super)héros se jouer de tous les obstacles et réussir tout ce qu'il entreprend : a-t-il besoin d'être comédien ? Il transforme de misérables baladins errants en acteurs de grande classe qui se produisent devant des publics de plus en plus choisis.
A-t-il besoin de devenir maître d'armes ? C'est un escrimeur né qui dépasse très vite les meilleurs et abat ses adversaires en se riant.
A-t-il besoin de haranguer les foules ? C'est un orateur né.
Bref, il sait tout faire
Evidemment, le lecteur ne doit pas être trop tatillon quant à la vraisemblance (ah, les rencontres fortuites et la révélation finale) et aux anachronismes (personne n'était républicain en France en 1788, et les députés de la Constituante n'ont pas pu prendre place à la Législative).
Quant à Scaramouche, l'évolution de ses sentiments se fait sans subtilité.
Quoi qu'il en soit, un excellent divertissement.
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Excellente initiative des éditions Phébus de rééditer ce classique anglais du cape et d'épée. Scaramouche c'est d'abord le somptueux film de Sidney avec Stewart Granger et Janet Leigh. J'ai toujours beaucoup aimé Stewart Granger, spécialiste des films d'époque, et notamment parce qu'il m'a permis de découvrir quelques grands romans classiques de l'aventure. Parmi les indispensables, je retiendrai Les contrebandiers de Moonfleet adapté du chef-d'oeuvre de Falkner, le Prisonnier de Zenda tiré du roman d'Antony Hope et les Mines du roi Salomon d'Henry Rider Haggard, auteur du fameux cycle Elle, publié chez Robert Laffont collection Bouquins.

Scaramouche, histoire d'amour et de vengeance sur fonds de Révolution Française, comporte tous les ingrédients du genre : duels, poursuites, trahisons, sacrifices et même si la trame est quelque peu différente du film Hollywoodien, il est sans aucun doute à ranger entre le Bossu de Paul Féval et le Capitaine Fracasse de Gautier.

André Moreau est un jeune avocat qui décide de venger son ami d'enfance, Philippe de Vilmorin, tué en duel par l'arrogant marquis de la Tour d'Azyr, à l'aube de la Révolution. Dans le film, Philippe est un écrivain révolutionnaire qui est tué par le marquis de Mayne (pourquoi ce changement de nom ? Mystère...). Ce dernier a pour pupille la belle et douce Aline de Gavrillac (Janet Leigh) dont André Moreau/Scaramouche va tomber amoureux. le film repose uniquement sur la vengeance personnelle de Moreau alors que le roman est bien plus riche.

En effet, avant d'être ce Scaramouche, Moreau va entamer un périple étonnant et endosser plusieurs fonctions : orateur patriote, fugitif recherché évidemment... C'est un escrimeur redoutable qui devient maître d'armes (ce que n'est pas le personnage de Stewart Granger). Enfin, Moreau finit député du Tiers-État. En plus de ces péripéties politiques, et de cette vengeance, nous avons tout de même droit à une histoire d'amour, là aussi différente de celle du film.

Je vais être honnête, il m'a fallu deux lectures pour apprécier pleinement le roman. Non pas à cause d'une qualité médiocre, pas du tout, mais simplement, j'étais si profondément imprégnée par le film de George Sydney que j'ai eu un peu de mal à trouver mes marques devant tant de différences. Mais cette sensation s'est finalement dissipée à la lecture et je suis devenue fan de ce Scaramouche.
Les romans d'aventure deviennent de plus en plus rares, les cape et d'épée ne séduisent presque plus personne en dehors de quelques nostalgiques, il faut donc se précipiter sur celui-ci...
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La seule première phrase a suffi à me happer, et le reste du roman m'a conquise.
Après il y avait un certain parti pris, autant l'avouer, je suis une inconditionnelle du roman de cape et d'épée, Féval et Dumas sont mes maîtres.
Ou plutôt étaient, car depuis aujourd'hui, un nouveau nom est venu s'ajouter au panthéon: Sabatini.
Captain Blood du même auteur m'avait plus, mais pas violement emballée, mais Scaramouche...

Par où commencer? Et bien à défaut de mieux, commençons par le commencement, cette première phrase:

"Il naquit avec le don du rire, et la certitude que le monde était fou, et ce fut là son seul héritage."

Comment dire... certains romans commencent par un premier paragraphe, d'autres attendent le chapitre pour accrocher le lecteur. Mais il en est quelques-unes qui en un souffle, un éclair, vous foudroient sur place. Celle-ci en fait partie... face un si bon début, mes attentes ont grimpé en flèche... et n'ont pas été déçues.

Certes les phrases suivantes sont un peu plus banales, toutes ne pouvant être à la hauteur, tant la barre fut haut placée, mais la verve de l'auteur, le dynamisme de l'écriture posé lors de ces premières lignes retrouve des échos en mille autres passages. Notamment via Scaramouche...

Et voilà l'occasion d'évoquer notre héros... le personnage de base, orphelin honnête, ayant l'amitié, l'amour et un riche et noble protecteur, plongé du jour au lendemain dans le malheur, est assez classique. Mais Sabatini parvient à introduire sa touche d'originalité. Car plutôt que de se venger sur les champs, André Moreau choisit de s'emparer des idées de son ami traitreusement assassine, idée qui terrifient tant le noble assassin, afin de les faire résonner encore, faire "parler le mort". Nous sommes à l'aube de la révolution française, et le voilà porte-parole d'une cause dont il se moquait la veille...
Et puis de péripétie en détours de fortune, nous le retrouvons acteur, metteur en scène, bretteur, révolutionnaire convaincu, amoureux toujours, emprunt tantôt de certitude, tantôt de doute... et toujours en proie à la vengeance.

Pour le cadre que dire... nous assistons aux prémices de la révolution française, plongée dans cette atmosphère bien plus particulière d'agitation sourde, de politique trouble, mais en revanche, les grands évènements comme la prise de la Bastille ne sont vu que de loin, ce que certains regretteront un peu.

Pour ce qui est de l'originalité, il est vrai que certaine ficelles sont assez "vieille" comme celle de la révélation finale, mais globalement, il y a tout de même un grand apport personnel de l'auteur, et non je ne suis pas d'accord avec la note que l'autre lecteur, qui n'a même pas argumenté son avis, a laissé avant moi!


Roman de cape et d'épée passionnant, Scaramouche n'a pas déçue l'adepte que je suis: un style flamboyant, un rythme équilibré et entrainant, un personnage plein de panache... que demander de plus!
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
- Partir avec toi ... murmura-t-elle enfin.
Rien ne me rendrait plus heureuse et, si tu l'exiges vraiment, je suis prête à le faire.
Mais ...
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Il naquit avec le don du rire, et le sentiment que le monde était fou, et ce fut là son seul héritage
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Ainsi, reprit-il, ces hommes qui étaient déjà rebelles au peuple, à la justice, à l'humanité elle-même, sont aujourd'hui rebelles à leur roi ! Plutôt que d'abandonner un pouce de leurs invraisemblables privilèges, ils ont choisi de mépriser l'autorité royale. Ils semblent résolus à démontrer qu'en France la seule souveraineté est celle qu'ils exercent sur le peuple français.
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- M'accusez-vous, oui ou non, d'avoir pillé Molière ?
- Je vous conseille, monsieur, de le piller ! répliqua André ...
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En somme, [...] la défense de la cause de la liberté a fait de toi un esclave!
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