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EAN : 9782070147588
144 pages
Gallimard (31/12/2014)
3.45/5   20 notes
Résumé :
«Cela fera bientôt onze ans que notre fille est morte, mais je crois qu'elle aurait aimé mon idée, qu'elle aurait été fière de moi. Cette pensée en a amené une autre, j'ai allumé mon ordinateur et j'ai su alors que je devais écrire le récit de ces journées au gré de ma mémoire, en oubliant la chronologie officielle. Pour honorer ces onze athlètes dont on n'ose même pas rappeler les noms publiquement par peur de gâcher la fête ; mais aussi pour ramener à la lumière u... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Nous sommes au mois de septembre 1972, les jeux olympiques se tiennent en Allemagne de l'ouest. le narrateur, Sébastien – marié et jeune journaliste - est dépêché à Munich par le BBC pour effectuer un reportage d'avantage culturel que sportif. Il croise à cette occasion le regard sombre et ténébreux de Sam Cole, journaliste israélite, pour le compte d'un journal américain.

"Je le vis, je rougis, je palis à sa vue" 1 se serait ainsi exprimée « Phèdre », dans son éblouissement passionnel.

Est-ce une rencontre qui offre à Sébastien l'opportunité de se révéler à lui-même, ou s'agit-il de l'affranchissement intime et frénétique du narrateur lié à une actualité tout aussi violente quand une organisation palestinienne prend en otage et assassine onze athlètes de la délégation israélienne ?

A cet instant, l'histoire chavire. L'horreur conduira-t-elle les protagonistes à connaitre également un "septembre noir" 2 ?

A l'automne de sa vie, Sébastien, réconcilié avec lui-même, restitue, sous la plume de Jean Mattern, ce récit /ce roman ?, empreint de sentiments - peut-être encore confus, mais délicieusement nostalgiques.

Jean Mattern, né en 1965, vit à Paris. Marié, il travaille dans le monde de l'édition.

"Septembre", publié aux éditions Gallimard en 2015, n'est pas son premier roman : "Simon Weber", "le bleu du lac", "de la perte et autres bonheurs", "de lait et de miel", "les bains de Kiraly"… sont autant de pépites de Mattern.

A noter que paraîtra, au mois d'août 2019, son nouveau roman : "une vue exceptionnelle". En attendant est programmé, du vendredi 3 mai au dimanche 5 mai 2019, "Jean Mattern & Conor O'Callighan" au festival livres et musiques à Deauville. L'Irlande sera mise à l'honneur à cette édition.

Dans "Septembre", Jean Mattern fait le choix de distiller les faits et les situations suscitant l'éternelle question : le roman est-il une oeuvre d'imagination ou/et également de souvenirs mêlés, en même temps ? Je reste persuadé que "l'intrigue" est souvent l'aboutissement de la rencontre des deux.

Est-ce à dire que "Septembre" est une oeuvre autobiographique ? On serait tenté de le penser et on aurait aimé le croire. Non, évidemment. En 1972, l'auteur est âge de 7 ans, il dira avoir été déjà très marqué par la violence des événements qu'il ne peut alors comprendre. Bien plus tard, la naissance du livre marquera son désir impérieux d'y revenir.

Tout de suite, il apparaît comme une évidence que Mattern s'est richement documenté pour donner au roman ce qui va constituer la toile de fond à une oeuvre romanesque empreinte de douceur et de sensibilité extrêmes dans la difficulté née de de la complexité, de la confusion 3 et de l'ambiguïté des sentiments quand l'amour et l'amitié se heurtent.

On retrouve dans "Septembre" tous les thèmes récurrents à l'oeuvre de Mattern : la disparition, la perte de l'être aimé par les circonstances de la vie qui nous échappent (cf. "Simon Weber"), le désir charnel, l'amour et sa complexité…

Sébastien et Sam Cole cheminent exactement et malgré eux dans un "jeu de liaisons dangereuses". L'auteur est brillamment parvenu à leur donner une personnalité abyssale, attachante parfois, mais insaisissable, souvent.

C'est donc un thème encore qui lui est familier qu'explore à nouveau jean Mattern, y ajoutant la nostalgie et le poids du passé. Mais le nouvel émerveillement dans la poursuite de la lecture de son oeuvre vient d'une écriture cette fois-ci différente, plus efficace et empreinte d'une tension poussée à son paroxysme.

Ce récit, servi par une langue parfaitement maîtrisée, magistralement orchestré autour d'un fait historique, est un véritable chef-d'oeuvre.

Michel BLAISE.




1. Phèdre de Racine, Acte I, scène 3.

2. La prise d'otages des Jeux olympiques de Munich (aussi appelée le massacre de Munich) a eu lieu au cours des Jeux olympiques d'été de 1972 à Munich en Allemagne de l'Ouest. le 5 septembre 1972, des membres de l'équipe olympique d'Israël ont été pris en otage et assassinés par des membres de l'organisation palestinienne Septembre noir. le bilan de la prise d'otages est de onze membres de l'équipe olympique israélienne assassinés et d'un policier ouest-allemand tué. Cinq des huit terroristes ont été tués, les trois autres capturés. (Source Wikipédia)

3. référence empruntée au récit de Stefan Zweig, "la confusion des sentiments"
Lien : https://fureur-de-lire.blogs..
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J'ai acheté ce livre car il a reçu le prix historique de Levallois. Je pensais donc me documenter sur le drame survenu lors des jeux olympiques de Munich mais j'ai été très déçu : sous couvert de cet événement dramatique, le roman ne traite en réalité que d'une banale rencontre entre deux homosexuels.
De plus, le style est gentillet, n'a rien de transcendant.
À la limite, je préfère partir en vacances avec un Guillaume Musso ou un Marc Lévy tant qu'à ne pas faire dans la grande littérature.. La masturbation intellectuelle ; très peu pour moi !
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L'épisode tragique de la prise d'otages des athlètes israéliens lors des Jeux Olympiques de Munich en 1972 fait désormais partie de l'Histoire. L'auteur, qui avait sept ans au moment des faits, suivait les compétitions à la télévision et a été profondément marqué par ce drame, au point d'en faire la matière principale de ce court roman. La bonne idée tient dans la construction du livre et dans le choix du narrateur. le récit est confié à Sebastian, un journaliste du service culturel de la BBC qui est chargé de couvrir les à-côtés des Jeux, de rendre compte de l'ambiance plus que des performances. A l'image de ces semaines particulières qui rassemblent la planète tous les quatre ans, il va vivre à Munich une parenthèse qui va à tout jamais le transformer.
Dans cette ambiance festive – le but affiché des autorités allemandes et bavaroises était de faire oublier les Jeux de 1936 et de monter au monde que la République fédérale allemande savait monter un tout autre visage – il va croiser le regard insistant d'un collègue américain : Sam Cole. le hasard fait qu'ils sont logés au même étage, que Sam travaille pour le Jewish Week, qu'il est bel homme.
Sam et Sebastian écrivent les premiers gestes d'une belle histoire.
Mais la prise d'otages va tout changer. « Les circonstances m'interdisaient de parler de mes sentiments à Sam. Alors comment braver le monde quand tout ce que l'on peut faire, c'est attendre ? »
Un peu pour ne pas perdre son ami mais aussi par qu'il sent bien qu'il détient des informations de première main, Sebastian va se lancer dans la réalisation d'un documentaire qui détaillera les circonstances et les détails du drame, démontrant notamment les énormes failles du dispositif de sécurité mis en place qui aboutira à la mort de tous les otages. Sans oublier les victimes collatérales.
Ecrit sans fioritures, parfaitement documenté , ce roman est bouleversant à plus d'un titre.

Résonances
C'est à double titre que ce roman m'a marqué. D'abord pour avoir sans doute vécu cette histoire avec la même intensité au moment des faits. Mon père faisait partie des milliers de bénévoles venus aider le comité olympique et logeait non loin du village olympique. Ma mère et mon frère aîné ont pu le rejoindre quelques jours pour vivre au coeur de l'événement. Resté en France, je suivais presque minute par minute les Jeux, puis la prise d'otage, devant ma télévision. Avec cette impression étrange de découvrir avec presque trente ans d'avance la télévision d'information en continu. Avec la même absence de recul, la même confusion dans le récit des faits – info ou intox – et la même charge émotionnelle.
Le court récit de Jean Mattern m'interpelle également dans mon travail d'écrivain, puisque j'ai aussi choisi de partir d'un fait divers tragique pour tisser la trame de mon premier roman. Liaisons s'articule autour des attentats du 11 septembre et traite aussi de la manière dont les médias se sont appropriés cet événement. A la fois pour la recherche documentaire et pour le traitement des informations recueillies, c'est-à-dire ne garder que ce qui soutient le récit, je me retrouve dans son écriture.
Lien : https://collectiondelivres.w..
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Ce devaient être les Jeux de la rédemption pour la RFA suite Jeux de la honte de 36 ans plus tôt, ce seront les Jeux de l'horreur. Les Jeux Olympiques de 1972 à Munich furent en effet marqués par la prise d'otages et l'assassinat de 11 membres de la délégation israélienne par un commando palestinien.
C'est au coeur de ce drame que la relation entre un reporter de la BBC, Sebastian, et un journaliste américain pour le Jewish Week, Sam, va connaître son apogée. Sebastian, le narrateur, est à Munich pour couvrir ces JO et surtout le sacre de Mark Spitz, plusieurs fois médaillé en natation cette année-là. Marié avec Viviane, il aura pourtant suffit d'un regard avec Sam pour que son esprit ne pense plus qu'à lui. En ce mois de septembre 1972, à la fin des XXe olympiades, ils se retrouvent alors plongés dans l'horreur et feront tout pour faire leur métier de journaliste côte à côte.

Etant fort intéressée par l'histoire des JO, j'ai été happée par l'ambiance sportive, du moins au début, de ce roman. On suit avec envie la relation qui se noue entre les deux protagonistes et la tournure qu'elle va prendre dans la tempête médiatique qui fait suite aux événements tragiques. On est au coeur du village olympique et des organes de presse tout au long de cette longue journée de septembre et c'est cette atmosphère qui ne m'a pas fait lâché le livre tout au long des 130 pages. Bref, j'ai beaucoup apprécié le livre et je le conseille à tous les passionnés de l'histoire de JO et aux autres aussi !
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Un livre qui évoque Septembre Noir, c'est déjà rare, mais un livre qui évoque Septembre Noir à travers l'histoire d'amour de deux hommes, c'est exceptionnel.
Décrit de manière chronologique, nous vivons les évènements à travers le regard du héros jusqu'à l'issue tragique.
Un livre haletant qui cloue l'Allemagne de l'époque au pilori et soulève la question du terrorisme islamiste et des restes du nazisme de manière aigue et subtile.
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critiques presse (1)
Chro
20 janvier 2015
Assis sur une documentation solide mais discrète, écrit dans un style sobre, clair et fluide, Septembre est une illustration réussie de la vogue actuelle des textes inspiré d’un événement réel, mixte de roman et de récit, d’imagination et de documentaire.
Lire la critique sur le site : Chro
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
J'ai acheté ce livre car il a reçu le prix historique de Levallois. Je pensais donc me documenter sur le drame survenu lors des jeux olympiques de Munich mais j'ai été très déçu : sous couvert de cet événement dramatique, le roman ne traite en réalité que d'une banale rencontre entre deux homosexuels.
De plus, le style est gentillet, n'a rien de transcendant.
À la limite, je préfère partir en vacances avec un Guillaume Musso ou un Marc Lévy tant qu'à ne pas faire dans la grande littérature.. La masturbation intellectuelle ; très peu pour moi !
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"A mon arrivée au centre de presse, à quelques encablures du village olympique, j'ai immédiatement remarqué son air concentré, presque sombre. Il attendait son tour pour remplir les formalités et prendre sa clef, comme moi. [...] Nous étions nombreux à affluer d'un coup, en cette veille de cérémonie d'ouverture. Plus de quatre mille journalistes répartis en un peu plus de mille appartements de deux à quatre chambres chacun. Du fait de mon accréditation tardive, je n'étais pas logé dans le même immeuble que mes collègues de la BBC, mais cela me convenait aussi bien."
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Qui aurait pu penser qu'on assassinerait encore des juifs en Allemagne? Il y a trente ans, les Allemands obéissaient quand on leur disait de nous tuer. Maintenant ils désobéissent quand on leur dit de sauver la vie des nôtres.
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Vidéo de Jean Mattern
Jean Mattern vous présente son ouvrage "Suite en do mineur" aux éditions Sabine Wespieser.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2505570/jean-mattern-suite-en-do-mineur
Note de musique : © mollat
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