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Shutter tome 4 sur 5
EAN : 9781632158383
128 pages
Image Comics (09/08/2016)
5/5   1 notes
Résumé :
Kate knows everything! We don't! This story arc that sheds light on the past that Kate and company tried to leave behind. Clues from that past contains answers for where they go next. All roads converge. Not everyone survives the trip.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Shutter Volume 3: Quo Vadis (épisodes 13 à 17) qu'il faut avoir lu avant. Il comprend les épisodes 18 à 22, initialement parus en 2016, écrits par Joe Keatinge, dessinés et encrés par Leila del Duca, et mis en couleurs par Owen Gieni.

Il y a des années de cela, Kate Kristopher a traversé une période de sa vie où elle n'avait plus goût à grand-chose, malgré la possibilité d'avoir un contrat pour plusieurs livres avec un éditeur de renom (contrat qu'elle a décliné) et le soutien d'Alain Vian. Cette dernière l'a emmenée à une soirée, où Kate s'ennuyait ferme au point de prendre une bouteille de vin sur une table pour aller la descendre en solitaire sur l'échelle incendie. Elle s'est vite rendu compte qu'elle ne pouvait même pas l'ouvrir faute de tire-bouchon, mais c'est là qu'elle a rencontré Huckleberry pour la première fois. Au temps présent, Kate Kristopher a réuni tout le monde dans le bureau de la demeure de Nero le grand-père : Alain Vian, Chris Kristopher, le Léopard, Kalliyan Phy, le crâne Harrington avec son singe, Sandy (un chat doué de parole) et Nero. Devant cet auditoire, avec Huckleberry arrivant en retard, Kate Kristopher se lance dans l'explication des informations qu'elle a obtenues. Dans le même temps, elle pense au développement de sa relation avec Huckleberry.

Huckleberry a été le premier amour de Kate Kristopher et elles ont vécu un amour passionnel, un peu fusionnel. Il y a des siècles de cela, 7 familles ont décidé d'unir leurs efforts pour guider le développement du monde depuis les coulisses, poussant à l'expansion de certaines sociétés, provoquant la chute de certains empires, influençant le cours de leur monnaie, orientant la direction des arts. Dans le même temps, Kate pense à sa passion partagée avec Huckleberry. Puis elle évoque le fait qu'à la fin du dix-neuvième siècle l'organisation Prospero a essuyé une mutinerie menée par la famille Kristopher, tout en se remémorant les premières disputes avec Huckleberry. Dans cette relation, comme dans le passé de son père Chris Kristopher, il y a des vérités peu agréables à entendre. En ce qui concerne son père, l'organisation Prospero a été amené à construire une prison spécialement pour le détenir. À partir des renseignements qu'elle a découvert, Kate Kristopher a constitué 3 dossiers différents retraçant l'histoire personnelle du Léopard (Kalil), de Chris Christopher et Kalliyan Phy qu'elle remet pour qu'ils en prennent connaissance. À Leonis, le fils de l'impératrice supervise la remise en service de Cassius, le chat robot qui faisait fonction de réveil pour Katherine Kristopher.

À la fin du tome précédent, le lecteur avait bien senti que la dynamique du récit allait évoluer. Plusieurs membres de la famille Kristopher s'étaient retrouvés et les informations sur le groupe Prospero commençaient à s'agréger. Dans ce tome, Joe Keatinge apporte donc des informations complémentaires, et s'attache encore plus à ses personnages. Kate Kristopher semble avoir pris tout naturellement l'initiative, les autres membres de la famille s'en remettant à elle, même le grand-père. Pour autant, le scénariste ne mise pas tout sur son intrigue aux dépends des personnages. Au contraire, ceux-ci restent au centre de la narration. C'est apparent dès le premier chapitre où la relation de Kate avec Huckleberry joue à part égale avec les révélations sur l'historique de l'organisation Prospero.

Par la suite, le lecteur peut voir la conviction qui habite Kate qu'elle est la bonne personne pour mettre à bas Prospero, et que pour ce faire, elle doit rassembler les membres de sa famille. Elle n'éprouve pas de doute quant au fait de révéler à Kalil, Chris et Kalliyan les secrets de leur enfance, ne semblant pas très préoccupée des conséquences psychiques et émotionnelles. Cet aspect de sa personne est nuancé dans l'épisode 20 quand elle s'interroge sur le bienfondé de contacter Maieli qui a toujours réussi à rester en dehors des affaires de la famille Kristopher. Bien sûr, l'épisode 19 repose entièrement sur l'histoire personnelle de Kalil, Kalliyan et Chris, en train de lire leur dossier respectif. Keatinge évoque à la fois les conséquences de l'absence du père, et à la fois le manque qui ronge ledit père. le thème de la relation au père absent revient encore avec l'arrivée de Zohra et Achebe. Cet aspect du récit apparaît comme naturel et organique, puisque la dynamique de l'intrigue repose sur les agissements en coulisse dudit père. Pour autant, le scénariste ne réduit pas cette dynamique à un simple moteur de l'intrigue. Cette dernière se déroule de manière tout aussi organique en fonction du caractère de chaque personnage.

Le lecteur a donc hâte de connaître la suite de l'histoire, la manière dont Kate Kristopher va s'attaquer à une organisation séculaire, mais aussi de retrouver la narration visuelle. Comme dans les précédents tomes, Leila del Duca modifie sa forme de dessins quand le scénario le demande. Ainsi elle incorpore des éléments pop'art pour le début des relations amoureuses entre Kate et Huckleberry pour montrer qu'il s'agit du passé. Elle reprend ces éléments pour l'arrivée de Zohra et Achebe du fait de leur propre histoire personnelle. Lors de l'épisode 20, elle réalise une dizaine de pages dans un registre ligne claire, à nouveau pour des séquences du passé relatées avec le point de vue de Chris enfant. Dans les pages en fin de tome, elle explique que dessiner à la manière de la ligne claire s'est avéré beaucoup plus difficile qu'elle ne l'avait imaginé, et que le résultat n'est pas à la hauteur des maîtres du genre dont elle s'est inspirée.

À part pour ces passages, le lecteur retrouve cette narration visuelle à base de dessins descriptifs montrant un monde original, et d'une mise en couleurs riche s'approchant de la couleur directe pour un résultat rendant compte de la richesse de la réalité. Régulièrement, son regard s'attarde sur un détail surprenant ou sympathique : la coiffure d'Alain Vian, l'étiquette de la bouteille de vin Rospo, le dossier ouvragé de la chaise sur laquelle est assise Huckleberry chez Nero, les bijoux de la préceptrice de Chris, la rive du lac où se trouve Maieli, les motifs imprimés de la jupe de Zohra, le cellier d'Ulisses. L'artiste donne corps aux différents lieux, ainsi qu'aux personnages dans une narration visuelle qui les donnent à voir en rendant compte de ce que leur apparence a de personnelle, en quoi elle découle pour partie de la biologie, et en quoi elle découle pour une partie de leur caractère. Elle le fait avec une élégance confondante qui fait que le lecteur peut très bien ne pas prêter attention à ces petits détails, voire ne pas s'en apercevoir. Il est étonnant de voir à quel point les ondulations du corps du dragon s'intègre si bien dans pentes boisées au bord du lac, au point qu'il est possible de ne pas les remarquer tout de suite.

De la même manière, le lecteur peut se contenter de prendre plaisir à la variété chromatique des cases et des pages, à la richesse visuelle de ce qu'il lit. S'il y prête un peu plus d'attention, il s'aperçoit qu'Owen Gieni accomplit également un travail d'orfèvre, avec une implication impressionnante dans les détails. Cela apparaît de manière évidente en ce qui concerne les modes de colorisation : de plusieurs couches pour les séquences au temps présent (couche unie + ombrages, plus textures) à des zones de couleurs unies lors que passage en mode ligne claire. le lecteur note que la mise en couleurs est encore réalisée sur un mode différent pour l'évocation de l'historique de la relation entre Huckleberry et Kate. La complémentarité entre del Duca et Gieni se fait sans solution de continuité : que ce soit pour le changement de style, pour l'épisode 19 où chaque page comprend 3 fils narratifs, chacun d'une couleur différente, ou pour des détails minutieux (par exemple quand Gieni reprend à la peinture le motif du chemisier de Zohra qui n'est plus encré). le lecteur est épaté par la manière dont Owen Gieni donne l'impression que les livres dans la bibliothèque de Nero sont différents, simplement par les variations de nuance de la mise en couleur, ou comment le rouge des robes des membres de Prospero passe progressivement au rouge sang lors d'un combat violent.

Le lecteur se retrouve donc complètement immergé par une narration visuelle aussi élégante que sophistiquée et discrète. Grâce à elle, il passe sans effort d'une ligne temporelle à une autre, sans perdre le fil, sans buter sur l'identification des personnages ou des lieux. Il reprend le fil de cette jeune femme qui découvre peu à peu qui était vraiment son père, le genre de vie qu'il a mené, la manière dont il s'est rebellé contre le milieu dans lequel il a grandi, l'étrange paradoxe que furent ses relations avec ses enfants, entre abandon et amour, à nouveau dicté par des circonstances qu'il ne pouvait pas maîtriser. Cette dimension du récit peut être considérée comme sous-jacente, mais elle fait partie intégrante de l'intrigue, en faisant une histoire parlant aux adultes. Ces derniers sourient en comprenant que le récit s'achemine vers une confrontation finale de grande ampleur où l'héroïne va mettre à mal l'organisation séculaire. C'est qu'il n'a pas bien saisi la fibre adulte du récit et la surprise en fin de tome le laisse sans voix.

Ce quatrième tome confirme l'excellence de cette série : que ce soit pour l'épaisseur des personnages, l'inventivité des dessins, la consistance de l'intrigue, la sophistication de la narration visuelle.
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Vidéo de Joe Keatinge
- - Préparez-vous à vivre l?aventure de votre vie ! - - Descendante d?une dynastie de grands explorateurs, Kate Kristopher est une véritable célébrité. Elle a passé sa vie à visiter des contrées lointaines, à combattre des créatures fantastiques, à la recherche de trésors tous plus fabuleux les uns que les autres.
Aujourd?hui, Kate s?est rangée et occupe plutôt son temps à dédicacer les récits de ses péripéties qui se vendent comme des petits pains. Mais alors qu?un secret de famille refait surface, cette vie aventureuse qu?elle croyait derrière elle pourrait bien la rattraper?
-- http://bit.ly/2xAecsw
De Joe Keatinge et Leila del Duca
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