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EAN : 9782070144815
192 pages
Verticales (20/03/2014)
3.5/5   6 notes
Résumé :
"Nous venons de cerveaux saccagés par la consommation et par le dogme de la non-violence. Nous avons grandi dans la dépression, la maladie et la peur du déclassement. Mais cette engeance est sortie des non-lieux où vous vouliez la cantonner. Vous avez laissé une armée grandir dans vos entrailles". De la Fraction Armée rouge, née à la fin des années 60 en Allemagne de l'Ouest, la rumeur n'a retenu que le récit d'espionnage ou le road movie sanglant. Loin des clichés ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Belle découverte qu'est cet hybride entre le roman et l'essai. Alban Lefranc retrace l'histoire de la bande à Baader (Fraction armée rouge) en faisant commencer son récit juste avant la création de ce groupe terroriste en Allemagne de l‘Ouest des années 70. Il part de ce qui se raconte : « On raconte que Bernard Vesper, fils de Will Vesper, barde nazi qui fit brûler des livres, connut Gudrun Ensslin, future icône égérie de la Fraction Armée rouge, eût un fils avec elle, écrit un livre et se suicida ». Une belle entrée en matière mettant en scène, un personnage peu connut : un écrivain Bernard Vesper.
L'auteur pages après pages montre au lecteur quelles sont les origines de ce groupe, quelles étaient leurs motivations et revendications. Finalement le lecteur se rendra compte qu'il s'agit du récit d'un groupe de jeunes, déstabilisés ; sans repère, pris en tenaille entre un héritage nazi et un avenir économique capitaliste, éprouvant un fort besoin de contestation de ce passé et de cet avenir.
Avec un style très particulier, oscillant du récit percutant à la poésie, Alban Lefranc, replace les actions de ce groupe, de leurs premiers petits attentats à ceux de plus grandes ampleurs jusqu'à leur emprisonnement. L'auteur ne s'intéressant qu'aux faits, l'ensemble de ce livre est illustré d'extraits de journaux, de citations, de réécriture de textes d'époque, proposant ainsi un rythme unique.
Un livre vivement recommandé pour découvrir ou redécouvrir l'histoire d'Andreas Baader, Gudrun Esslin et d'Ulrike Meinhof en prenant du recul par rapport à cet épisode de l'Histoire.
Merci aux éditions Verticales et à Babelio, de m'avoir donné l'occasion de faire cette découverte.
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Merci aux éditions Gallimard et à Babelio !

Nous sommes à la fin des années 60 où la Fraction Armée Rouge sème la terreur en Allemagne. Bernward est un écrivain, il est marié à Gudrun Ensslin. On découvre l'époque à travers l'opinion de Bernward, une époque coincée entre son terrible passé et un miracle économique que les jeunes ont du mal à croire.

Mi-essai, mi-fiction, cette lecture a parfois été complexe. Dense de références à la philosophie et à la littérature, j'ai parfois été perdue ou je n'ai pas compris les clins d'oeil aux oeuvres. L'auteur évoque surtout Freud, avec le fameux "tuer le père", le père de Bernward était Will Vesper, porte-parole de l'idéologie nazie. Ce père a participé notamment aux autodafés. Difficile donc pour Bernward de se forger, s'identifier contre cet homme.

A part cela, c'est une lecture intéressante. Pour les ignorants, comme c'était mon cas, on découvre la Fraction Armée Rouge, la bande à Baader, une Allemagne meurtrie par ses blessures passées, un présent où les gens ne se sentent mal à l'aise, un contraste bien trop fort entre ces deux époques en quelques années, trop rapide…

La bande à Baader, je connaissais de nom mais j'ai donc découvert ce groupe terroriste et ses revendications. Gudrun Ensslin et ses acolytes sont des êtres de destruction, ils ont besoin de détruire les gens, les constructions. de voir l'Allemagne de la guerre, les débris. Un souffle de révolte, la guerre a été vécue par la génération de leurs pères et elle laisse encore des traces.

Une écriture surprenante, une impression de bric-à-brac très structurée. En plus, c'est un écrivain caennais (ma ville natale :)).



Une lecture déroutante, intéressante. Parfois ardue.
Lien : http://novelenn.wordpress.co..
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Dénazification molle, Fraction Armée Rouge, un pays et une jeunesse face au silence du monde.

Désormais sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2014/05/05/note-de-lecture-si-les-bouches-se-ferment-alban-lefranc/
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Et bien je vais sans doute décevoir ou passer pour une cruche mais .... bon sang que j'ai eu du mal avec ce bouquin!

Intéressant ça oui sans aucun doute, mais ardu ardu ardu.

Moi qui aime les plumes fluides où l'on peut se laisser aller en oubliant tout ce qui est autour de nous, je n'ai pas été gâtée par ce roman que je qualifierai (au risque de me faire lyncher) de "prise de tête".

Travaillé, trop travaillé que pour être prenant et divertissant. Oui le sujet est grave, mais est-ce pour autant nécessaire d'ajouter la complexité à la gravité ? L'auteur a sans aucun doute voulu faire preuve de précision et dans ce domaine c'est très réussi, il a voulu accorder le sérieux que le sujet mérite et c'est réussi aussi, mais j'ai eu beaucoup de mal à entrer dedans (d'ailleurs je n'y suis pas arrivée).

Je ne dirai pas que je n'ai pas aimé, je pense simplement que je ne suis pas bon public pour ce genre d'ouvrage.Ce que j'aime dans la lecture, c'est d'arriver à me laisser totalement embarquer par l'histoire qui m'est présentée, arriver à me détacher du réel, .... et là ce ne fut pas le cas tant j'ai du relire, revenir en arrière ....

Lu dans le cadre de Masse critique, je remercie Babelio et les Editions verticales pour ce partenariat
Lien : http://desmotssurdespages.ov..
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On oubliera vite cette petite faiblesse de construction et on retiendra surtout la puissance de cette langue, la curiosité pour l'Histoire que déclenche ce roman et l'intelligence du procédé utilisé.
Lien : http://chroniques.annev-blog..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Certes, Will Vesper est un père un peu encombrant pour un adolescent gauche à la fin des années 50, quand il découvre qu’il ne fera aucun pas dans l’autre monde s’il ne se greffe d’abord la langue de cet autre monde. Il est empêtré dans les arguties du père qui tombent sur les faits comme de la neige mouillée et finissent par adoucir les arêtes les plus tranchantes, baigner d’un clair-obscur délicat la pire abjection. Que reste-t-il du discours officiel tenu très officiellement par Will Wesper un certain 10 mai 1933, lors de l’autodafé de Dresde, trois mois après l’arrivée des nazis au pouvoir ? Que reste-t-il des mots et des gestes après presque trente ans de retouches infimes, contestations de détails, mises en perspective, révélations inouïes ignorées de tous ? (…) Le père, tout compte fait, n’est rien de moins que la conscience malheureuse du pays en perdition et, à ce titre, attend toujours la décoration que lui doit le nouveau régime.
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Ne pleurez pas ce petit garçon à culottes courtes qui vous regarde avec des yeux de chien battu, il serait sans nul doute devenu méchant avec l’âge. Il aurait, c’est oracle, trahi la cause de ses pères, avili – j’en suis sûr – sa bouche dans une de ces foules hirsutes qui veulent faire la loi au pays. Sous prétexte de saine révolte, il aurait bafoué père et mère. On l’aurait vu sur les parvis haranguer les passants et prêcher l’anarchie. Il aurait appris par cœur des livres aux titres incompréhensibles. Sang de chat dans ce garçon, sang traître : ne vous laissez pas apitoyer par ses jérémiades. S’il avait survécu aux terribles corrections du père, il serait devenu Bernward Vesper, écrivain raté, suicidé précoce, érotomane sans humour, maître ès haine et dégoût de sa race, Ophélie mâle made in Germany. N’écoutez pas les cris du jeune garçon dans la cour de la ferme. Laissez la main du père lui donner le coup de trop sur la nuque. Qu’il meure ! Oubliez-le !
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L’enfer, beaucoup plus simplement, commence dès aujourd’hui, dans la dévastation quotidienne, quand on n’est plus capable d’aimer, devenu un déjà-mort parmi les autres déjà-morts. (p.112)
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La rupture permettait de redécouvrir la puissance des insultes, leur efficacité sur les corps. On oubliait trop vite ce que les mots pouvaient. (p.76)
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Les mots surgissaient tout armés de son corps, les mots comme des pistolets chargés. (p.141)
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Videos de Alban Lefranc (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alban Lefranc
A l'occasion du salon "Les Correspondances" à Manosque, rencontre avec Alban Lefranc autour de son ouvrage "L'homme qui brûle" aux éditions Rivages. Rentrée littéraire automne 2019.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2347439/alban-lefranc-l-homme-qui-brule
Notes de musique : © mollat
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