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EAN : 9782374480428
374 pages
XO Editions (16/05/2018)
3.6/5   70 notes
Résumé :
À Londres, au bout d'une impasse délabrée, Frank n'est pas un disquaire comme les autres. Chez ce marchand de vinyles, une belle équipe de joyeux marginaux se serre les coudes, tous un peu abîmés par la vie.

Surtout, Frank a un don. Il lui suffit d'un regard pour savoir quelle musique apaisera les tourments de son client. Quitte à préconiser du Aretha Franklin à un obsessionnel de Chopin...

C'est ainsi que Frank fait la rencontre de L... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (40) Voir plus Ajouter une critique
3,6

sur 70 notes
Si on dansait, le titre est tout à fait inapproprié car on ne danse pas dans ce bouquin, rien, jamais, pas un paso, pas un tango, pas de pas de danse, en revanche de la musique il y en a, plein de musique et, alors, on chante! C'est mieux de chanter l'Alleluia du Messie de Haendel plutôt que de le danser, si, quand même!
Frank est disquaire dans une petite rue d'une ville, Unity street, la rue de l'unité qui donne dans High street, la grande rue, là où se passe la vie dense et intense. Dans l'unité quelques commerces de gens qui se connaissent bien, qui se soutiennent contre les gros de la grande rue. Il y a aussi une tatoueuse, amoureuse de Frank, une ancien prêtre en retraite vendeur d'objets religieux, un boulanger, des jumeaux croque-morts et un bistrot où chacun échoue seul ou en groupe pour partager sa solitude.
Frank vend des vinyles, que des vinyles, pas de CD, c'est pas de la musique les CD's. Il est aidé par un jeunot, Kit qui range les disques que Frank dérange ayant son propre classement.
Frank a ouvert sa boutique quand Peg, sa mère est morte. Peg lui a appris tout ce que l'on peut savoir sur la musique, toute la musique tous genres confondus, sacré, baroque, moderne, jazz, rock, etc. Les yeux de Bach, les silences de Beethoven et beaucoup d'autres anecdotes qui s'accompagnent d'un disque écouté sur la "dansette".
Franck a un talent, il sait quelle musique va avec qui, ainsi quand tel client vient choisir un disque et qu'il déclare n'aimer que Chopin, Frank le regarde et lui choisit un vinyle d'Aretha Franklin. Ebloui, le client ne jure plus que par Aretha et achète tous ses disques.
Lisa est une jolie dame qui vient voir le disquaire. En apercevant Frank elle tombe en pâmoison, coup de foudre, elle s'écroule sur le trottoir. Réveillée elle s'enfuit oubliant son sac.
Elle repassera, c'est sûr.
A force de non-dits, ces deux là, fait l'un pour l'autre, enfermés dans leurs secrets, vont se défaire avant que de s'être connus. A qui la faute, Lisa qui a trop parlé, Frank pas assez ? Un peu des deux certainement et la route destinée à être parallèle, s'écartera pour les perdre. Définitivement ?
Ce livre est extrêmement rafraîchissant, quatre actes, pardon quatre faces A,B,C et d'qui se tiennent bien dans ce lieu utopique où rester soudés ne sera pas suffisant pour arrêter le rouleau compresseur des promoteurs.
J'ai beaucoup appris sur les compositeurs, les musiciens et les interprètes avec ces chapitres intercalés dans le récit où maman Peg raconte la/sa musique. Il y a une ambiance très sympathique et la prose de Joyce est vraiment chantante, elle est pénétrante, parfois envoutante quand Peg dit le fait du Beata viscera de Pérotin ou le King of blue de Miles Davis. Un voyage en musique et en amitié réjouissant.
Le final est un feu d'artifice.
La playlist de Peg se trouve à la fin du bouquin.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Pourquoi ne pas traduire le titre original de ce beau roman de Rachel Joyce par le disquaire ? C'est vraiment trop réducteur d'avoir choisi Si on dansait… car le héros de ce livre réjouissant est Frank, un disquaire passionné par TOUTES les musiques et surtout acharné défenseur des vinyles.
Cette mise au point me paraît indispensable avant de conseiller vraiment la lecture d'un livre émouvant, prenant, fort bien documenté et riche en informations. Plongeons-nous donc sans plus attendre dans la mise en place de l'histoire de ce disquaire et d'une certaine Lisa.
Unity Street est une rue de Londres pas comme les autres, en mauvais état, délaissée par la municipalité, convoitée par un promoteur vorace mais où tout le monde se connaît et s'entraide, depuis Maud la tatoueuse, en passant par le Père Anthony, les frères Williams, Madame Roussos et surtout Frank, le disquaire, assisté par Kit.
Seul contre une mode envahissante, l'invasion du CD, Frank résiste, ne vend que des vinyles qu'il classe à sa façon dans sa boutique où les cabines d'écoute sont deux armoires : « L'avenir appartient au vinyle, clamait-il »…
Mieux que ça ! Frank a un don pour deviner de quelle musique a besoin son client car il a eu une formation impressionnante, enfant puis adolescent, grâce à Peg, sa mère. Nous sommes en 1988. Frank a 40 ans et cette femme qui s'est évanouie devant sa boutique a quelque chose de différent. Plus loin, c'est encore de Frank qu'il s'agit : « Il était ravi, confus, excité, terrifié, heureux, triste, tellement sûr de lui et totalement confus. »
Ainsi, Rachel Joyce m'a captivé par son écriture, intrigué et tenu en haleine jusqu'au bout avec cet amour partagé qui n'arrive pas à émerger totalement : « Frank était tellement occupé à aimer les autres qu'il était incapable d'envisager que quelqu'un puisse l'aimer en retour. »
De plus, le récit est émaillé de grands morceaux de musique, des Quatre saisons de Vivaldi à King of Blue de Miles Davis, sans oublier le Messie de Haendel, Bach, les Beatles, Beethoven, les Beach Boys, Pérotin, Puccini, James Brown, Led Zeppelin, Duke Ellington, Berlioz, Chopin, Aretha Franklin, Shalamar, João Gilberto… La liste est longue mais chaque compositeur ou artiste cité a son rôle et son utilité dans le récit.
La dernière partie du roman, sa face D, nous rapproche d'un seul coup d'aujourd'hui puisque nous voici en 2009, que la musique est partout, que le CD vit ses derniers instants et surtout que le vinyle donne raison à Frank. Au fait, où est-il ? Qu'est-il devenu ? Et Lisa ? Jusqu'au bout, ce roman émeut, inquiète, régale : « Alleluia ! ». C'est non seulement un hommage au vinyle mais surtout à la musique, à la chaleur humaine, à la vie.
Je remercie vivement Masse Critique de Babelio et XO Éditions pour cette belle découverte.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Lorsque Babélio m'a sollicitée pour la lecture de ce roman, j'ai accepté tout de suite. Je gardais un souvenir précis et ému d'un autre livre de Rachel Joyce " La lettre qui allait changer le destin de Harold Fry". Hélas, je n'ai pas été autant séduite par "Si on dansait...". Frank, le personnage principal, est disquaire à Londres, spécialisé dans le vinyle. Nous le suivons à plusieurs époques de sa vie, Rachel Joyce nous raconte la face A puis la B ( et ensuite la C et la d'De son existence ! Un auteur a le droit de s'autoriser des "licences musicales) Son existence est placé sous le signe de la musique, une musique qui à la fois blesse et guérit. Enfant, il est initié à la musique par Peg, son extravagante mère. D'elle, il retient surtout les moments privilégiés où ils recevaient de nouveau vinyles que Frank déposait précautionnement sur la "Dansette", leur platine, et qu'ils écoutaient, allongés sur un tapis. Peg n'était peut-être pas douée comme mère, mais c'était une conteuse hors-pair. Elle connaissait de très nombreux musiciens et racontait à son fils les circonstances de la genèse des oeuvres. Cette "formation" lui permett dans la suite du roman de devenir une sorte de "musicothérapeuthe". En 1988, il débarque à Londres après le décès de Peg et découvre une petite impasse miteuse, Unity Street ainsi qu'un commerce à l'abandon. Il y installe sa boutique de vinyles et rapidement ses clients deviennent des patients. Il sait instinctivement la musique qui va convenir à chacun d'entre eux pour aller mieux. Et ce, jusqu'au jour où une jeune femme, Lisa, s'évanouit sur le pas de sa porte. En elle, il n'entend pas de musique, mais le silence. Une bien jolie énigme se présente alors à lui.


La trame du roman mêle l'histoire d'amour de Frank et Lisa et celle de l'impasse. La ruelle abrite un ancien prêtre, reconverti dans la vente de bibelots religieux, un boulanger polonais, des jumeaux croque-morts, un tatoueuse et un pub, le Englands Glory tenu par Peter. le lieu est comme un micro-village, un condensé d'humanité où les personnes, d'origine et de culture différentes cohabitent sans véritable souci. United Street est une utopie, un plaidoyer pour le vivre ensemble malgré la pauvreté et une odeur persistante de fromage et d'oignon. Une utopie menacée par un entrepreneur immobilier, n'hésitant pas à user de la violence et de la rumeur pour parvenir à ses fins.

C'est joliment écrit, et pourtant je n'ai pas adhéré avant la toute fin. Frank n'entend pas de musique chez Lisa. Moi, je n'ai pas entendu battre le coeur des personnages. Ils sont très stéréotypés, brossés à grands traits, et souvent réduit à un "accessoire", une attitude ou un " défaut" : Madame Roussos et son chihuahua, les jumeaux et leur habitude de se prendre par la main quand ils sont inquiets ou Kit, l'assistant de Frank et sa maladresse aussi grande que son envie de bien faire. Frank et Lisa ont des passés très lourds, que la musique et l'amitié vont "réparer". Assez clairement se dessine le schéma d'un conte, qui ici serait musical. Je ne suis pas fan du genre, ceci explique peut-être pourquoi je suis restée en retrait par rapport à l'histoire. Je me suis fait rattraper dans la dernière partie. Les personnages et les situations deviennent moins prévisibles et acquièrent pour moi la part d'humanité qui leur manquait.

Un autre aspect de ce livre m'a gênée, présent dès le début. Il tient en quelques mots : " Pour écouter les musiques préférées des personnages de "Si on dansait ...", découvrez leur playlist ! " suivis de deux adresses menant à Deezer ou Spotify. Ce roman est une déclaration d'amour de l'auteure à la musique et aux vinyles. Cet amour est présent à chaque page. Je dois appartenir à la vieille école, celle qui pense qu'un roman doit se suffire à lui-même, que les mots ont le pouvoir de tout décrire, sans que l'on est besoin d'une bande-son à côté. C'est là encore une jolie idée marketing, mais je la ressens comme du sucre sur du sucre. Dans un roman, la seule musique que j'aime, c'est celle des mots.

Une lecture sur un mode mineur

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Musique maestro ! "Si on dansait.." est le titre en français du quatrième roman de Rachel Joyce dont je découvre ici la plume. Dommage que l'on n'ait pas conservé le titre original que je trouve plus parlant et moins romance ! "The music shop" car ce roman est vraiment un hommage à la musique et aux disquaires.



Je vous explique.



Nous sommes à Londres, Unity Street, une petite rue délabrée, de plus en plus désaffectée car peu à peu les commerçants et habitants désertent leur quartier cédant à la pression de l'immobilière Anderson qui rachète tout dans le but d'un grand projet résidentiel.



Ils sont une poignée à faire de la résistance et à se serrer les coudes, il y a les frères Williams qui gèrent leur magasin de pompes funèbres, Maud la tatoueuse, le père Anthony et son commerce de Bondieuseries, Madame Roussos et quelques autres sans oublier notre personnage principal, Frank le disquaire.



Nous sommes en 1988, le vinyle est en voie de disparition laissant place au CD mais Frank n'en démord pas, il est exclu qu'un CD entre dans sa boutique, il ne vendra que des vinyles. Frank a un don, il trouve pour chacun la musique qui lui convient, c'est en quelque sorte un musicothérapeute, il rend les gens heureux !



Un jour, Lisa Brauchman, une mystérieuse femme au manteau vert s'évanouit devant sa porte . Pour la première fois Frank est troublé d'autant plus qu'elle lui demande des cours pour comprendre la musique. Lisa porte un secret en elle, quel est-il ? Il changera leurs vies.



Je ne vous en dirai pas plus, à vous de découvrir ce secret et ce qui changera pour chacun.



Le roman est original dans sa présentation, il se découpe comme un double album : face A, B, C, d'et bien entendu sans oublier le morceau caché.



Je vous avouerai ne pas avoir été séduite par la face A, trop longue à mon goût, avec des répétitions, un peu brouillon, des personnages sans profondeur, j'ai failli raccrocher mais les passages où Frank raconte son enfance et nous décrit merveilleusement la musique, l'écoute du silence avant la musique, les harmonies, les choeurs... m'ont donné envie de persévérer et j'ai bien fait. La magie a commencé à se dégager et cela fonctionnait vraiment, les personnages ont pris de l'ampleur, cette ode à la musique, l'espoir ont pris une autre dimension. L'écriture fluide et harmonieuse ont donné un autre rythme à la lecture.



L'espoir, la solidarité, l'histoire d'amour naissante donnaient envie de croire que tout était possible.

On apprend beaucoup de choses sur la musique classique, rock ou contemporaine. Un must : la playlist en fin d'ouvrage où les liens vers Deezer ou Spotify, pour savourer l'instant.



La musique rapproche, soigne, guérit, elle fait partie de nos vies, porteuse d'espoir elle fédère et rend heureux.



Merci à Babelio et aux éditions XO pour cette découverte. Un moment de lecture agréable.





Ma note : 7/10

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Quand Babelio m'a proposé cette lecture en Masse critique, j'ai été séduite par l'histoire. Voilà qu'on allait me transporter à Londres, chez un marchand de vinyles !

Je m'imagine donc le magasin de disques de Frank, à l'étroit mais fier, dans une rue qui décline, mais encore chaleureuse des gens qui y habitent et s'y serrent les coudes. J'y vois le chef de file des dernières boutiques qui résistent dans cette rue que la municipalité Londonienne abandonne à la fin des années 80.
C'est là que Frank lutte, avec une conviction presque désespérée, contre l'irrémédiable : la disparition du vinyle, supplanté par les CD, celle des commerces de proximité qui créent des liens avec et entre les gens, et celle aussi de toute une communauté dont les membres ont su si longtemps prendre soin les uns des autres.
Une tragédie, dont la fin s'annonce par vagues successives, jusqu'à un climax destructeur et dont le héros au coeur noble est broyé quand ses convictions affrontent la lente agonie d'une ère musicale et sociale.

Car Si on dansait... offre également une chronique :
- de la musique, à travers le vécu de Frank et ses souvenirs, qui ressurgissent des leçons de sa mère, à travers les années et les genres ;
- du marché de la musique, qui court de progrès en progrès, sans bien savoir ce qu'il y gagne ou ce qu'il y perd, faisant pression sur les nostalgiques pour qu'ils s'adaptent ;
- d'un quartier de Londres, qui se ruine de mois en mois et dont la décrépitude semble être accélérée par la municipalité elle-même et des agents immobiliers rapaces.

Rachel Joyce parvient à présenter des personnages authentiques, pleins de petites lubies et de fêlures touchantes.
Frank, le premier, est une sorte de virtuose qui lit en ses clients pour choisir la musique dont ils ont besoin et les guérir d'un chagrin d'amour, relancer leur libido ou les aider à avancer dans la vie.

Frank est un Don Quichotte des temps modernes ; ses moulins à vent sont l'industrie du disque et l'immobilier vorace. Il représente les valeurs d'entraide et d'humanité qui sont le noyau d'une communauté. Mais voilà : la chute est déjà là et peu à peu, malgré tous ses efforts, ce monde-là disparaît. Peut-être lui aussi risque-t-il d'en faire les frais...

C'est autour de lui que se soude la communauté : le vieux boulanger Polonais qui a perdu sa femme et subit le racisme, l'ancien curé qui a renoncé à la prêtrise mais tient une boutique d'objets religieux, les frères jumeaux qui tiennent une boutique funéraire héritée de générations en générations, et Maud, la tatoueuse, une femme grognon au coeur de midinette, qui soupire depuis des années après Frank.

Quand elle fait son entrée dans Unity Street, Lisa Brauchmann est à la fois un nouvel élan et une énigme pour tout le quartier : voilà une étonnante Belle au bois dormant qui élit domicile en s'évanouissant sur le trottoir ! Et cette tenue ! le manteau vert hante le quartier, d'autant qu'on peine à savoir qui elle est et ce qu'elle fait. Non contente d'enfiler un costume pour se cacher (Je parle des gants qui ne la quittent pas), la jeune femme dit peu de choses sur elle : elle préfère écouter Frank lui parler de musique ou jouer du marteau et réparer ce que casse le jeune vendeur maladroit. Frank est conquis, mais lui qui sait si bien lire le coeur de ses clients est un cordonnier bien mal chaussé...

L'histoire d'amour est jolie, d'autant plus qu'elle s'étire sur des années, sur le fil prêt à se rompre, chaque fois que Frank recule ou que Lisa renonce. Elle est d'un grand réalisme et d'un romantisme délicat, fait du même matériau que le coeur de ses personnages.

Porté par la voix de Frank, le lecteur s'initie, en toute ouverture d'esprit, à la musique, dans ce magasin hétéroclite, fait de bric et de broc : les cabines d'écoute sont d'antiques armoires ; les vinyles sont classés par affinité plutôt que par ordre alphabétique. Tour à tour, le marchand de vinyle conseille Mendelssohn, Bills Evans ou la symphonie n°5 de Beethoven, les Beatles, David Bowie, The Damned... Sa culture est étendue ; son goût diversifié et pas snob. Prêt à casser les codes pour faire sortir ses clients de leur zone de confort qui les tient prisonniers, Frank n'hésite pas à faire le grand écart. Ainsi, au féru de Chopin dont le coeur est brisé, il fera écouter la complainte d'Aretha Franklin.
Quand une femme intervient dans sa vie et le trouble, Frank voit ressurgir les souvenirs de Peg, la femme qui l'a élevé d'une manière si peu orthodoxe qu'elle ne s'est jamais vraiment comporté comme une mère. Grâce à elle, il a pris goût à la musique ; il a développé une écoute toute particulière de la musique. Plus tard, s'improvisant marchand de vinyles, il est resté le digne héritier maternel.
Son passé est l'occasion pour le lecteur de découvrir des classiques, d'en apprendre davantage sur les compositeurs classiques, une histoire non pas formelle et figée, mais fourmillant d'anecdotes soumises au regard affuté de sa mère. Les conseils que Frank dispense à ses clients et les leçons de musique réclamées par Lisa nous donnent une large palette de musique, une musique en tous genres, éclectique et ouverte, qui fait le grand écart entre le jazz et le punk, le classique et le contemporain.

Belle leçon sur la musique ! Thérapie des coeurs, narratrice d'histoires et expression de l'indicible. Voilà le supplément d'âme que j'aime ! Quand on me transmet une vision du monde, des valeurs, qu'on me fait dépositaire d'une Histoire (avec un grand H) dans laquelle se lovent des trajectoires personnelles, quel bonheur !
On y ajoute une longue liste de titres et d'artistes et me voilà à créer ma playlist sur mon petit logiciel : Tiens ! je connais celle-là ! Ah mais celle-là, elle est géniale !
Je me plonge avec ferveur dans un bain musical, portée par les notes et l'analyse que le livre en propose.


Je conseille donc ce livre aux curieux ! Ceux qui lisent, ceux qui écoutent de la musique, ceux qui lisent en écoutant de la musique ! Aux curieux du coeur humain, de ses petites flammes et de ses brisures ! Aux amoureux, les courageux et les moins courageux, les échaudés et les audacieux !
Je le prescris, à la sauce avec laquelle je l'ai dévoré : en prolongeant l'expérience de la lecture par l'écoute de la musique qu'on voit décrite avec le coeur.

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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Le temps passa sans qu'il s'en aperçoive. Chaque fois qu'il regardait la pendule, les aiguilles semblaient avoir fait un bond en avant. Très lentement et en se raclant la gorge régulièrement, Frank parvint à expliquer à Lisa Brauchmann ce qu'il ressentait en écoutant de la musique et comment elle faisait partie de sa vie depuis tout petit, tout comme les vinyles. Il lui raconta qu'il avait l'impression de pénétrer dans un autre monde, par un passage secret caché dans une armoire. Il n'avait pas prévu de lui déballer tout cela, lui qui avait passé tant d'années à écouter les autres, mais maintenant qu'il était lancé, les mots sortaient sans discontinuer. Lorsqu'il la regardait, il voyait ses yeux rivés sur lui, il sentait l'intensité de son regard. Et les mots lui venaient naturellement.
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"Voici God Save the Queen des Sex Pistols. Cette chanson est sortie en 77, l'année du jubilé d'argent de la reine, pendant que le pays tout entier se préparait aux festivités. Et ce que ça dit, c'est : Il n'y a pas d'avenir. L'Angleterre rêve. C'est une façon de se moquer de l'establishment et de la monarchie, mais avec un humour très britannique. Ce groupe était composé de quatre jeunes dépravés sachant à peine jouer. A ce moment, ils ont bien regardé tous ces gens avec leurs chapeaux de fête et ils ont dit la chose que personne n'avait jamais osé dire : Fuck the Queen."
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Franck ne savait jouer d'aucun instrument, il ne savait pas lire une partition et il n'avait aucune connaissance musicale particulière, mais lorsqu'il s'asseyait face à un client et qu'il écoutait attentivement, il percevait une mélodie. Pas une symphonie complète, juste quelques notes, au mieux un accord. Et cela ne se produisait pas chaque fois, seulement lorsqu'il s'abandonnait et se laissait flotter dans cet entre-deux. Il avait toujours ressenti cela, d'aussi loin qu'il s'en souvienne.
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Tout a été pensé pour rendre votre repas plus agréable, alors qu'en réalité, si vous tombiez nez à nez avec un écureuil géant, un poisson bleu ou même avec une plante avec des feuilles de cette taille, le plus sage serait de lâcher votre boisson gazeuse et de prendre vos jambes à votre cou.
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Le jazz, c'est une histoire d'espace entre les notes. C'est ce qui se passe quand vous écoutez vos silences et vos fêlures. Car c'est là que les choses arrivent, quand vous avez le courage de sauter sans filet de sécurité...
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Videos de Rachel Joyce (12) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Rachel Joyce
SI ON DANSAIT... de Rachel Joyce ? http://bit.ly/siondansait EN LIBRAIRIE LE 16 MAI 2018
Pour écouter la playlist du roman : ? Deezer : http://bit.ly/deezer_siondansait ? Spotify : http://bit.ly/spotify_siondansait
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