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Comès (Illustrateur)
EAN : 9782203334038
153 pages
Casterman (04/05/1993)
4.41/5   333 notes
Résumé :
" Je mapel Silence é je sui genti".Ainsi les lecteurs de la revue (A Suivre) découvrent-ils, début 1979, l'ouvrier agricole mutique et désarmant auquel a donné naissance Didier Comès. C'est un choc. Une fois lue cette somptueuse histoire, personne n'oubliera de sitôt cet extraordinaire personnage lumineux exploité par un paysan prospère de son village... Interprété dans un noir et blanc irradiant de virtuosité, le maître-livre de Comès - à bien des égards l'un des p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (41) Voir plus Ajouter une critique
4,41

sur 333 notes
Silence "l'idiot du village", l'innocent à travers lequel se révèlent la méchanceté et la bêtise des autres. Au-delà de ses souffrances, des injustices et du mépris il découvrira la vérité sur ses origines, la magie, la sorcellerie, et la grâce de l'amour. Un album à la beauté sombre et violente. Percutant et envoûtant. Une lecture qui marque.
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Beausonge, un nom bien doux et poétique pour un petit village retiré des Ardennes dans lequel on ne peut pas dire qu'il fasse bon vivre. C'est dans ce cadre, pas du tout enchanteur, que vit l'innocent du village, prénommé Silence en raison de son mutisme. Innocent est bien l'adjectif qui le qualifie le mieux. Doux, gentil, le coeur sur la main, il ne connait ni la colère, ni la haine, ni la vengeance.

Cette particularité va profiter à Abel Mauvy son «maître», personnage mauvais, violent, abject et libidineux. Ce sinistre personnage fait travailler Silence comme un forçat, le « prête » à des voisins et se moque de lui tout en s'en méfiant. D'une potentielle fonction de journalier, Silence est devenu son esclave, sa chose. Face à Abel Mauvy, le Thénardier de Hugo passerait presque pour un enfant de coeur.

Mutique en apparence, Silence entre plus facilement en communion avec la nature et les animaux qu'avec les hommes. La façon dont il est traité par Mauvy n'y est sans doute pas étrangère. Mais le vent perpétuel qui vient fouetter chaque page va apporter comme un souffle nouveau dans la vie et dans le coeur de Silence. Ce vent complice s'emporte et dans son sillon lève le voile sombre trop violemment et perfidement jeté sur de terribles secrets. Existe-t-il plus grand secret que celui des origines ? Même les secrets les plus noirs finissent par être mis au grand jour et parfois la fin est signe de renouveau…

L'univers de la sorcellerie avec ses rites et secrets est très finement abordé à travers deux personnages. Celui de la sorcière, le personnage féminin subtilement complexe et essentiel au déroulement de cette histoire. Mais aussi celui de « la mouche » mi rebouteux, mi sorcier qui ne se déplace jamais sans un aéropage nauséabond d'insectes autour de lui d'où son surnom. le traitement de ces deux personnages est particulièrement réaliste et convaincant en dépit de leurs dons surnaturels. Ils auront chacun un rôle à jouer dans le devenir de Silence.

Après la préface signée Henri Gougaud, ouvrir cette bande dessinée signifie s'embarquer dans un univers à la noirceur saisissante sans espoir de l'abandonner avant d'en avoir tourné la dernière page. le dessin en noir et blanc n'altère en rien notre plaisir mais l'amplifie au contraire tant le trait est abouti. Nous sommes confrontés à de véritables personnages aux aspects différents, aux expressions faciales adaptées à chacune des émotions ressenties; cela est assez rare et mérite d'être souligné à mon sens. Il y a dans la bande dessinée beaucoup trop de personnages mono expressifs voire pas expressifs, caractéristique rédhibitoire pour moi.

Enfin, des dialogues riches et percutants appuient cette histoire au point d'y retrouver l'intensité dramatique propre à un roman. La façon de matérialiser les pensées « simplistes » de Silence est également parfaite. Certains n'hésitent d'ailleurs pas à qualifier Silence de roman graphique, terme à la mode mais qui prend tout son sens ici. Didier Comès, nos routes vont à nouveau se croiser, il le faut.

Coup de coeur total en ce qui me concerne, Silence, il faut absolument en parler !
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Silence est un jeune homme muet et simple d'esprit. Il est fort, mais possède la mentalité d'un enfant. Profondément gentil, il ne connait ni la malice, ni la méchanceté. Habitant dans le village de Beausonge, Silence travaille pour un fermier méchant et avare, Abel Mauvy. Mais Abel et les autres habitants du village profitent de sa force, de sa gentillesse et de sa naïveté. le village possède un sombre secret et les villageois craignent que sous l'apparente naïveté du pauvre Silence se cache un être doté de pouvoirs maléfiques, comme cette sorcière qui vit au fond des bois et dont le jeune homme va bientôt faire la connaissance...

Après une belle préface d'Henri Gougaud encensant à la fois l'auteur et son oeuvre, me voici donc plongée dans cette histoire aux graphismes particuliers. Seuls le noir et le blanc sont utilisés, le coup de crayon est grossier mais pertinent et donne vie aux dialogues de cette histoire, créant une ambiance malsaine tout à fait appropriée. Car on est très rapidement aspirés dans la vie de Silence, qui est tellement innocent qu'il ne se rend pas compte du mal que les autres lui font. Au fur et à mesure, l'histoire prend de l'ampleur et, tout en conservant cette douce poésie qu'on ressent dès les premières bulles, l'intrigue se révèle noire et pleine de révélations plus sombres et malsaines les unes que les autres. Mêlée de fantastique, de magie, de croyances populaires, l'histoire de Silence ne peut pas laisser le lecteur de marbre face à la cruauté du genre humain. En tous cas, moi, j'ai adoré. Je recommande cet album, pour sa poésie, et pour sa beauté aussi bien narrative que graphique.
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Beausonge est un petit village des Ardennes. Silence est un jeune garçon attardé, muet de naissance, aux ordres de son maître, le personnage le plus puissant du village, Abel Mauvy. Ame d'enfant dans le corps d'un homme, il ne voit ni ne comprend la méchanceté et l'injustice, regardant le monde de son regard naïf. Mais Beausonge n'est pas un village parfait et ses habitants ont des choses à se reprocher, des choses à propos de Silence. C'est la Sorcière qui le sait, et qui attend un signe. Un signe indiquant que Silence est prêt à apprendre la vérité, à apprendre l'amour, et son corolaire : la haine.

Je lis assez peu de bandes-dessinées. La première qui m'aie vraiment marquée était signée D. Comès : il s'agissait de L'ombre du corbeau. Depuis, j'ai du lire quasiment tous ses albums, et dans mon trio de tête des oeuvres de cet auteur, L'ombre du corbeau côtoie La belette (je crois que c'est celui-ci mon préféré) et Silence.
Dans ces deux derniers ouvrages, Comès prend soin de nous immerger dans l'ambiance des petits villages, matinés d'histoires d'amours qui tournent mal, de vengeance, de vengeance et d'amour, le tout mis en relief, en ombres et lumières, par les dessins chargés et les aplats blancs et noirs.
Ce sont souvent les simples, les purs et les naïfs, les isolés, les différents que met en scène Comès. Dans son oeuvre, les femmes sont souvent mystérieuses, et gardiennes des secrets et de la connaissance. Elles sont souvent sorcières également. Elles sont tellement belles, majestueuses, parfois impressionnantes, sous la plume de Comès.
Silence de Comès est un livre très poétique, qui nous nous amène à suivre une histoire dont on sait qu'elle ne peut bien finir mais qui nous porte quand même vers la lumière. A découvrir absolument.
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Entre 1978 et 1997, le mensuel A suivre fut le fer de lance d'une bande dessinée d'auteur, à une époque où elle n'était pas très répandue. de plus, il publiait en noir et blanc, dans un paysage majoritairement dominé par la couleur.
Des auteurs (Tardi, Pratt...) ont marqué son histoire, mais sans doute aucun comme Comès, de son vrai nom Dieter Hermann. Silence est une des ses oeuvres phares, mettant en scène un personnage sourd muet (en l'occurrence Silence), souffre douleur de son maître, le notable Abel Maury.
Le récit nous conte l'émancipation de ce personnage rabaissé, par l'initiation et la magie, grâce à une femme que le village nomme la Sorcière.

Le charme de ce récit tient, pour moi, au fait de donner la parole à un personnage qui n'est même pas un anti-héros, mais qui se classerait plutôt dans la catégorie des invisibles, des sans voix. Émouvant, Silence ne peut que susciter la sympathie tant il semble incarner la bonté même. Par ailleurs l'atmosphère rurale de cette région d'Ardenne, un peu hors du temps, est extrêmement bien rendue, avec ce village que l'on sent lourd de secrets inavouables et cette lenteur du temps qui n'en finit pas de passer. La touche de fantastique, incarnée par la Sorcière, évite de sombrer dans un réalisme trop pesant. le tout est servit par un excellent dessin de Comès, tout en aplats de noir et blanc, parfois à la limite de l'abstraction (notamment dans les décors)

Définitivement Silence est un classique de la bande dessinée et représente une bonne entrée en matière pour appréhender ce qu'était l'esprit du mensuel A suivre.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Fou ! ... oui, il est fou ... comme nous tous ! ... Enfermés dans notre différence comme dans une immense solitude... L'incompréhension est l'alibi du "sage"...ça lui permet de dormir !
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- Et les médecins, t'y as pensé ? Paraît qu'ils guérissent tout à cette heure !
- Pfft ! Dis pas de conneries, ceux-là, ils guérissent surtout les portefeuilles !
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Innocent !... Ouais... t'as l'air sans malice, mais ça suffit pas pour convaincre un jury !... De toute façon, moi je m'en fous. Je suis pas ton confesseur... et la justice !... Pfuuit !... Toi comme moi, nous serons toujours rejetés ! Les gens n'aiment pas ceux qui sont différents... Ils en ont peur ! (p.115)
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Le Cirque de la Gaieté !... Quelle dérision !... Un petit cirque minable assassiné par cette saloperie de télévision !... Il appartient à Julio, avec quelques crèves-la-faim comme lui, il sillonne les pays à la recherche d'une utopie !
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Non. Je ne crois pas que tu sois réellement un idiot, mais jamais on ne t'a aidé ! Au contraire, par esprit de vengeance, Abel a tout fait pour aggraver ta débilité, ainsi, son emprise sur toi était encore plus grande ! (p.63)
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