Sept cent millions de chinois
Et moi, et moi, et moi
Avec ma vie, mon petit chez-moi
Mon mal de tête, mon point au foie
J'y pense et puis j'oublie
C'est la vie, c'est la vie.
Chanson yéyé, ritournelle légère des sixties mais tout est dit dans ce premier couplet.
Patrick Chauvel nous en fait la démonstration ici lorsque, entre deux reportages dans l'enfer du Vietnam, il nous plonge dans les soirées endiablées où le tout Paris s'enivre de musique et de danse.
Dutronc ne passe plus trop à la radio et la guerre du Vietnam est quasi-inconnue des jeunes générations mais des gens meurent et souffrent aux quatre coins du monde pendant que la serveuse, contenant difficilement son agacement face à mon indécision, répète pour la seconde fois : "alors calzone ou napolitaine ?".
J'ai déjà lu beaucoup à propos de cette guerre, fiction, travaux historiques et récits. Celui-ci, brut et marqué du sceau du vécu, n'est donc pas une découverte.
L'intérêt central du livre réside dans l'absurdité de la trajectoire de cet Amérindien (comme ils disent) qui finit sa courte vie dans une prison française après avoir côtoyé mille fois la mort au Vietnam.
A lire impérativement.