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EAN : 9782234076419
216 pages
Stock (19/08/2015)
3.61/5   90 notes
Résumé :
"Elle n'a pas le choix, elle doit partir. A Santa Cruz, tout est fermé, plus rien ne circule, l'argent, les gens, même les fruits pourrissent sur les arbres. Les femmes partent les unes après les autres, de plus en plus loin. comment trouver du travail, un logement, quand on ne connaît personne ? Ni la langue, ni les rues, ni ce qu'on mange, ni les règles ?"

Née en Bolivie dans une famille indigène, Azul a grandi dans un paradis où les fruits, les fle... >Voir plus
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Pour ce livre, j'ai été faire un tour à Chuqui-Chuqui, à Potosi et à Sucre (Bolivie), histoire de "voir" le pays d'où venait Azul.

"Assis sur le banc, Azul et Juan admirent Sucre, la ville de la liberté et de l'indépendance. La ville est somptueusement blanche.
Elle raconte à Juan que l'an dernier, avec le collège, elle est allée visiter Potosi.
La ville minière qui a enrichi toute l'Europe. L'Espagne, la France, l'Italie, la Hollande se sont construite avec l'argent de Potosi.
Il n'y reste que la désolation et une maison de la Monnaie imposante et inutile. Tout est si gris à Potosi, la ville la plus triste du monde.
le professeur d'histoire d'Azul leur a expliqué :
- Vous ne pouvez pas comprendre l'histoire de votre pays si vous n'avez pas vu la misère à Potosi. "

Oui, Sucre est très blanche, Potosi est nettement moins somptueuse, quand à Chuqui-Chuqui, ce coin perdu dans les montagnes, il évolue... avec des projets d'irrigation ou d'internat en cours.
Non, je n'étais pas en chair et en os au coeur de la Bolivie, mais presque... grâce au truc "magique" Google map. Vous ne le faites jamais vous ? Aller voir de plus près le trou perdu, une rue, un quartier d'une ville où vous n'irez jamais mais qu'une lecture vous donne envie de découvrir ?
Enfin, tout ça pour dire qu'après avoir visiter ces lieux, il ne m'a pas été difficile d'imaginer ce qu'a pu ressentir Azul aux premiers contacts avec deux capitales européennes. Le contraste est très fort, et il l'est aussi avec les personnes chez qui Azul fait le ménage. Elles ont tout, elles s'ennuient, elles dépriment et sont bien souvent incapables de pudeur devant Azul... elle qui n'a pas grand chose, elle qui a le coeur déchiré d'avoir laissé ses enfants à l'autre bout du monde... mais elle qui aide ces femmes à voir plus clair, elle qui leur insuffle son courage.

Une belle histoire de sacrifice, de générosité... et forcément une excellente lecture.
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Sœurs de miséricorde " conte le destin d'Azul, une amérindienne Quechua, élevée dans un minuscule village dans l'état de Sucre en Bolivie, par Ximena Prado, sa mére , qui ne sait ni lire ni écrire mais connaît tant de remèdes et de recettes..... Elle grandit dans ce village, paradis des arbres fruitiers, au bord d'une rivière oú les manguiers, les bananiers, les fleurs de quirili, les citronniers, la menthe , la verveine, les kanburas et ses fleurs en grappe, roses l'hiver, rouges et verts en été abondent et réjouissent l'œil....
Une abondance et une luxuriance colorée qui vont aiderAzul,obligée de partir trés loin, de s'exiler comme tant d'autres femmes pour travailler en Europe, à Rome puis à Paris, au couvent des sœurs de Marie Immaculée, puis au service de madame Isabelle ....Mais comment trouver du travail et un logement quand on ne connaît personne? Ni la langue? Ni les règles de vie, ni ce que l'on mange? Ni les rues?
Azul connaîtra le mépris, les mauvais patrons , les humiliations des immigrées, la tyrannie des tâches domestiques les plus ingrates ....Courageuse, obstinée, ce qu'elle a acquis de sa mére- la generosité , la foi, la force- ne la quitteront pas.
Déracinée et droite, exigeante avec elle même et généreuse avec les autres , Azul, loin de son mari et de ses enfants va réussir sa vie....
Un trés beau roman optimiste et chaleureux gorgé des senteurs des jardins luxuriants de Santa Cruz, une écriture colorée et énivrante, riche et vive, des odeurs de là- bas en opposition à la froideur de l'Europe.
Un roman qui conte la solidarité entre sœurs et femmes, les liens tissés entre personnes en détresse , la chaleur de l'amitié ou comment aussi montrer à ses patronnes ce que leurs yeux ne voient pas de ce monde ?
Comment conserver la droiture et la bonté reçues dans l'enfance?
L'optimisme et la force de vie incroyable d Azul forcent le respect .
Un ouvrage lumineux, Petri d'espoir et d'humanité qui nous éclaire et donne à voir de près la vie difficile des immigrées économiques, le courage, la dignité,la capacité d'adaptation qui les honorent!
Une leçon de vie salutaire loin des égoïsmes et du repli sur soi! Belle source de réflexion, Azul, un exemple que l'on oubliera pas de sitôt !
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"On lui a transmis les valeurs de la culture inca, la richesse n'est pas l'accumulation de biens, mais de liens à l'autre. le riche est celui qui connaît le plus de monde." (p. 39)

Très émue de ma lecture toute récente de cette auteure, dont l'ai lu coup sur coup ce texte ainsi que son dernier ouvrage, "Les guerres de mon père" ...Ces "Soeurs de miséricorde" j'en avais débuté la lecture en août 2015... que je viens de reprendre parallèlement à sa dernière publication, qui en dépit des grandes différences, se rejoignent dans une même bienveillance et empathie !

Je me sens très proche des thématiques et de la sensibilité de cette écrivaine...

Fortement intriguée en lisant cette histoire, où le personnage principal, d'origine bolivienne, Azul, est obligée par nécessité de quitter son pays, de se séparer de ses deux jeunes enfants...pour pouvoir les nourrir...Intriguée par la connaissance de l'auteure quant à la Bolivie...j'imaginais un lien
familier existait entre Colombe Schneck et ce pays très pauvre... j'ai donc été faire quelques recherches; en effet cet écrit s'est construit sur une histoire réelle [ Voir le lien et l'interview qui explique la genèse de ce livre éminemment bouleversant ]...

On ne peut que s'attacher à Azul, cette mère-Courage, qui , une première fois quitte la Bolivie pour venir travailler en Italie, puis en France, en devant supporter le chagrin infini de se séparer de ses très jeunes enfants. En dépit de... elle garde courage, sourire et vaillance...
Elle trouve à juste titre que dans nos pays riches, nous sommes des êtres blasés !!, peu capables de voir l'abondance de ce que nous avons, au quotidien, de ce dont nous profitons sans en avoir clairement conscience...

L'auteure- journaliste rencontrant par hasard une jeune bolivienne, venue l'aider dans les tâches ménagères, dans sa maison, Colombe Schneck découvrira une réalité sociale terrifiante: des femmes boliviennes, sud-américaines... se trouvant acculées par la misère, partent vers l'Europe pour gagner leur vie, pour pouvoir nourrir leurs enfants, et leur éviter de devoir être mis au travail dès 10-12 ans !!

Une sacrée leçon de Vie et d'empathie... que Colombe Schneck, nous offre avec moult sensibilité et un sacré talent narratif !

Un coup de coeur immense!... Azul, au prénom magique, qui fait penser à l'azur, à un beau ciel lumineux...cette femme courageuse et généreuse... restera durablement dans mes pensées et souvenirs !

"Elle se dit que si par une étrange idée quelqu'un raconte son histoire dans un livre (elle se trouve bien orgueilleuse , on ne consacre pas des livres à des femmes de ménage), elle serait heureuse de pouvoir témoigner que des inconnus, vivants ou morts, par leurs actes ou leurs mots, l'ont aidée." (p. 196)


Lien à voir:
https://www.aufeminin.com/livres-a-lire/5-questions-a-colombe-schneck-auteur-de-soeurs-de-misericorde-s1642930.html

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Soeurs de miséricorde est l'histoire de l'émigration économique , ici d'une Bolivienne vers l'Europe.
Azul se bat pour faire vivre sa famille. Elle a deux enfants en bas age et un homme, gentil certes mais pas très débrouillard. la crise économique qui frappe la Bolivie met la famille en énorme difficulté. Azul ne voit qu'une solution: s'expatrier et envoyer de l'argent pour assurer la subsistance de la famille.

le thème du livre est relativement classique. On y retrouve le contraste entre la Bolivie luxuriante où les fruits sont les meilleurs du monde, les couleurs les plus vives mais où la survie est dure et l'Europe grise où le RER tombe en panne , l'exploitation et le racisme rodent et les fruits n'ont aucun goût.
Là où le roman se singularise un peu, c'est dans l'entraide féminine , que ce soit via les soeurs qui à travers le monde aident les plus démunis ou entre employée et employeuse où finalement le rôle de la servante va bien au delà des taches domestiques .
Les femmes sont souvent belles moralement dans ce livre où les hommes ne sont que machos, radins , infidèles.
Le ton n'est pas miséricordieux, l'auteure ne s'apitoie pas, elle narre.
Il y a de l'espoir dans ce livre qui aurait pu virer gris foncé.Pourtant, je l'ai traversé en grande parti sans émotion, me laissant porter par les aventures d'Azul sans y prendre vraiment part. Même si le dernier quart m'a semblé plus attractif.
Toutefois , les beaux portraits de femmes sacrifiant leur vie aux bien être des autres est émouvant.
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Mine de rien, petit à petit, en un roman court, Colombe Schneck construit une histoire qui reste dans la tête bien après l'avoir lu. On y pense longtemps encore après.

Cela parle de solidarité entre soeurs, entre femmes, d'émigration, d'intégration. Azul, habitant en Argentine, va devoir quitter son pays pour pouvoir faire vivre sa famille. Elle devra s'adapter aux pays étrangers où elle se rendra. Ce sera d'abord l'Italie, et ensuite la France. Mais, grâce à son opiniâtreté, sa détermination, son envie et sa force de vivre, c'est elle qui rassurera et donnera confiance aux femmes pour lesquelles elle travaillera.

Elle ressentira de la compassion pour ces femmes riches mais qui sont esseulées, perdues, malgré leur statut privilégié.

Colombe Schneck nous donne à réfléchir sur l'essentiel de la vie.
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Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
Elle est une petite fille de dix ans qui pleure parce qu'elle devine qu'elle appartient à un monde où même si l'on travaille dur, qu'on est sage et respectueux, on ne peut désirer, espérer, s'échapper.
Ce qu'elle a pu apercevoir dans ses manuels de classe, derrière les portes, dans les rues de Sucre, restera à jamais inaccessible ?
À Chuqui-Chuqui, l'école s'arrête à la septième, c'est sa dernière année, après il faudra aller dans les champs de maïs, de cannes à sucre ou partir trouver un boulot à Santa Cruz.
Elle fait une deuxième septième, elle a obtenu cela de sa mère et de sœur Amalia, la directrice, parce qu'elle aime l'école. Elle s'occupe des plus petits de la classe, des enfants de la montagne qui parlent mal espagnol, elle apprend par cœur les miettes du programme, ravie quand elle découvre des choses nouvelles.
Elle a dix ans et elle pleure parce qu'elle a peur de ne pas avoir le droit de désirer autre chose que ce qu'elle a déjà.
A-t-elle le droit ?
Elle a dix ans et voit, tout à coup, autour d'elle des barrières qu'elle n'avait pas devinées avant.

Est-ce que la vie est injuste ?
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Ximena est propriétaire d'une maison et d'un jardin planté d'arbres fruitiers, elle est à la fois riche et très pauvre. L'argent, en pièces, en billets, est absent de sa vie.
Il n'y a ni retenue, ni addition, ni épargne; Elle ne compte pas. Quand elle obtient une pièce, parfois un billet, il est immédiatement échangé contre un bien au marché de Sucre ou le service d'un voisin (ce qui est rare, le service est rémunéré contre un autre service)(p.27)
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Azul, le cœur serré, pense à cette minuscule fillette de trois ans qui, un week-end sur deux, espérait chez son père, sa belle-mère et leur bébé, qu'un adulte la prenne dans ses bras. Elle suivait du regard son nouveau petit frère dans les bras amoureux de ses parents. Elle regardait, tendait ses bras vers son père qui ne la remarquait pas.
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Assis sur un banc, Azul et Juan admirent Sucre, la ville de la liberté et de l'indépendance. La ville est somptueusement blanche.
Elle raconte à Juan que l'an dernier, avec le collège, elle est allée visiter Potosi.
La ville minière qui a enrichi toute l'Europe. L'Espagne, la France, l'Italie, la Hollande se sont construites avec l'argent de Potosi.
il n'y reste que la désolation et une maison de la Monnaie imposante et inutile. Tout est si gris à Potosi, la ville la plus triste du monde. (...)
- Vous ne pouvez pas comprendre l'histoire de votre pays si vous n'avez pas vu la misère à Potosi. (p. 73)
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Ils se disent qu'ils ont de la chance d'avoir trouvé un emploi. Ils sont unis dans cette même prière qu'Azul répétera à Santa Cruz, à Rome, à Ris.
"Marie, Marie, mère de Dieu, aidez-moi, je vous en supplie, aidez-moi, que je m'en sorte, que j'arrive à travailler, à gagner de l'argent, à élever mes enfants, qu'il ne nous arrive rien de mal."
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Vidéo de Colombe Schneck
Colombe Schneck vous présente son ouvrage "Deux petites bourgeoises" aux éditions Stock.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2526569/colombe-schneck-deux-petites-bourgeoises
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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