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EAN : 9782940431373
333 pages
La Baconniere (20/08/2015)
3.11/5   19 notes
Résumé :
Solal Aronowicz, personnage vicieux, vengeur, bagarreur, plein de superbe, a toujours vécu à l’instar d’un dieu, increvable. Il a perdu un œil, un rein, son sexe, a survecu à un lynchage public et loin de se sentir souffreteux, il continue imperturbable sa vie de puissant, entre alcool et cigare, trésorier de l’association « Ces Messieurs !!! » , école de savoir-vivre de factotum.

Solal c’est le fantasme de l’être amoral et désinhibé qui assouvit nos... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Heureuse de recevoir un livre par une masse critique de Babelio, je l'ouvre et le découvre comme un cadeau, celui-ci s'avère empoisonné, autant croquer dans une pomme et dormir un peu, un siècle suffira pour me remettre d'une lecture si fatigante, Jules, bon prince, veillera à me garantir un réveil tout doux, en bon époux pas jaloux, un peu de x pour appâter.


Pour cette critique, je n'irai pas par quatre chemins, si nombreux soient-ils dans ma campagne verdoyante, en ces jours de pluies variables, de la bruine à l'averse, qui poussent les champignons à exprimer leurs vertus, hallucinogènes quelquefois, elle ne sera peut-être pas constructive, résultant d'un esprit fatigué de fréquenter ses congénères, qui en effet en génèrent beaucoup, de la connerie.


Cent pages puis deux cents pages, et pas moyen d'accrocher un fil d'Ariane, depuis qu'elle s'est envoyée en l'air celle-là, elle plane à cent mille lieues sous les mers, et moi je me noie dans ces eaux troubles d'un cerveau très vache de nous priver d'une meilleure lecture, selon Thoreau (qui disait : « Lisez d'abord les meilleurs livres, de peur de ne jamais les lire »).


Solal Aronowicz donc, j'adore ce nom, ceci dit entre nous, classieux dans ses vêtements, un cigare à la main, descend indifféremment boissons alcoolisées au plus haut degré que les ennemis qu'il fait consigner sur une liste, arrosant ses journées de sang et de sueur, qui lui perle au front, le sexe n'est pas pour lui, depuis sa diaspora personnelle, quoique, il a engendré une prince-s et deux jumeaux ss, nés le même jour tous les trois, encore un truc que je n'ai pas pigé du tout.


Et pour tout dire, je crois que je n'ai rien compris à ce livre. Outre les expressions à foison, les références à outrance, les phrases à rallonge, les personnages restent obscurs, l'action incertaine, l'idée, qui ne fuse même pas vraiment, elle est confuse.


Une fois n'est pas coutume, comme j'ai coutume de le dire, je citerai une autre critique, celle de Derwijes, car je me suis complètement retrouvée dans son avis jusqu'aux deux tiers du livre environ, lorsqu'il dit : « On a l'impression de lire un étudiant ivre mort qui se croirait futé. »


Mais ensuite, on s'habitue à tout, peut-être résignée à ne plus relire deux fois les phrases pour être sûre de ne rien avoir laissé échapper, je me suis intéressée davantage au propos. J'aurais aimé comprendre quelque chose, genre Solal est un personnage métaphorique (du destin, de la haine, de la vengeance…), genre on partage le point de vue d'une divinité, du hasard, de l'héritage des générations précédentes… Je crois que je serai prête à lire une thèse de doctorat là-dessus si quelqu'un pouvait éclairer mes lanternes.


Par contre, le style, chapeau. Parce que même un étudiant ivre mort, il finit par dessaouler au bout d'un moment. Mais là, non, Florian nous livre de bout en bout ce drôle d'exercice, et on se prend au jeu, à la recherche de l'expression ou de la référence, même si c'est exténuant.

Alors je ne sais même pas si j'ai détesté ce livre ou non, p'têt ben qu'oui, p'têt ben qu'non, tant je garde l'impression qu'il m'a totalement échappé.



Merci aux éditions La Baconnière de participer aux masses critiques et merci à Babelio de les organiser.





Petit air…

« […]
Je suis venu te dire que je m'en vais
Tu t'souviens des jours heureux et tu pleures
Tu sanglotes, tu gémis à présent qu'a sonné l'heure
Ouais je suis au regret
D'te dire que je m'en vais
Car tu m'en as trop fait. »

Extrait de « Je suis venu te dire que je m'en vais », Serge Gainsbourg :
http://www.dailymotion.com/video/x4k1r4_serge-gainsbourg-je-suis-venu-te-di_music
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Drôle de personnage que ce Solal Aronowicz ! Vivant richissimement de son emploi de factotum dans un petit collège de Genève grâce à une erreur administrative, il est désormais un membre de la société estimée de « Ces messieurs !!! », dont les principales occupations sont les cocktails mondains, la dégustation de grands crus, et l'enfumage mutuel à l'aide de précieux cigares cubains.

Solal poursuit tout de même un but nettement plus sombre que ce cadre idyllique pourrait le laisser penser : assassiner toutes les personnes se trouvant sur une mystérieuse liste. Sans doute que cette liste n'est pas si mystérieuse que ça pour les lecteurs avisés qui ont commencé la série par le premier volume, mais comme ce n'est pas mon cas et que ce n'est jamais rappelé, j'ai trouvé ça très mystérieux ! Probablement une vengeance due à l'Holocauste, mais je n'y mettrais pas ma main à couper.

Mais ce qui marque dans ce livre, au-delà même de l'histoire, c'est l'écriture : les phrases sont sinueuses et semblent faites exprès pour perdre le lecteur. On en finit plus de rajouter une petite précision par-ci, de raconter une petite anecdote par-là, et quand on pense enfin atteindre le point final de la phrase, on se retrouve emporté au loin par un détour de plusieurs kilomètres. L'auteur joue également beaucoup sur les expressions, et s'amuse à brouiller la frontière entre sens propre et figuré. Ainsi, quand à la suite d'une dispute, « un mur se dresse » entre Solal et son épouse, un invité est obligé de faire venir ses hommes de main pour démonter ce mur qui l'empêche de prendre son petit pain.

Tout se jouera là, sans doute, pour apprécier le livre. Si on n'entre pas dans le jeu de l'auteur, l'ensemble du texte ne paraîtra qu'une suite incohérente de jeux de mots ou de grammaire sans queue ni tête. Mais quand on est en symbiose avec lui par contre, c'est un régal de la première ligne à la dernière. Et je ne vais pas me plaindre, je me trouve dans cette seconde catégorie.

Le seul petit bémol pour moi est d'avoir commencé la série par le troisième et dernier tome, ce qui m'a empêché de comprendre les motivations des personnages à certains moments de l'histoire. Mais Solal est une si belle découverte que cet oubli sera vite réparé et les deux premiers volumes vite achetés !
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Merci Babelio pour cet ouvrage que je n'aurais jamais découvert par moi-même !!!
C'est la première fois que, devant faire une critique d'un livre, je me sens démunie, verbalement, pour le faire.
Ne vous moquez pas, il s'agit là d'un drôle de spécimen, pas si drôle que ça d'ailleurs, le genre d'objet sur lequel aucune étiquette ne parvient à adhérer.
Que ce soit une étiquette de style, de résumé, de ton, d'opinion... rien ne colle !
J'ai détesté et aimé, lui trouve une qualité littéraire dentelée, tout en l'estimant totalement décousu, suis émue par les tragédies qui se jouent, qui se sont jouées - tant dans la vie personnelle de notre "héros" (classiquement, il est ordinairement quitté par la femme qu'il aime), que celles qui transparaissent - en filigrane, on perçoit qu'il EST l'Holocauste, dans sa chair et son âme, mais complètement horrifiée par les scènes de tueries d'une extrême sauvagerie.
L'humour est là, noir, cynique, mais dans son ombre, n'aperçoit-on pas, furtivement, une grande douleur psychique, un traumatisme si vieux, si présent, celui du Survivant, de celui qui doit affronter le fait d'être vivant, la tête encombrée de toutes ces morts lourdes, indicibles, insupportables;
Mes pensées s'embrouillent, la clarté me fuit, peut-être poursuivie par la noirceur ambiante de ce Solal si peu solaire ?
Non, ce n'est définitivement pas un livre "lumineux".
Mais c'est un livre qui a du style, d'une originalité, richesse grammaticale, lexicale, des références camouflées dans les moindres tournures ; une âme (même très copine de Faust), cruelle, souffrante, émouvante aussi, traumatisée.
Je ne suis pas sûre d'avoir compris ce roman, mais je n'en ressors pas indemne, et, ma foi, c'est bien ce que je recherche dans le fait de lire.
A ne conseiller qu'aux adeptes du "hors-piste" (non damé, niveau noir, champ de bosses) littéraire !
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Livre lu et critiqué dans le cadre de l'opération Masse Critique. (Merci à Babelio pour ces cadeaux et les olnis reçus dont en voici un autre). (Merci aussi aux éditions La Baconnière).

Notez tout d'abord que je ne connaissais pas du tout l'auteur, que je ne m'en suis pas spécialement informé plus que ce qu'il ne nous en est donné dans le livre (pas grand chose) et qu'il s'agit du troisième volet d'une trilogie autour d'un personnage : Solal Aronowicz. Néanmoins, même isolée, la lecture de ce seul tome peut se comprendre (enfin à peu près).

Esthétique du livre ?
J'ai particulièrement apprécié l'objet en tant que tel, une couverture bleu foncée (encre) avec des grains de Zyklon B grossis... Ca m'a donné envie.

Style ?
Un vrai style, un style qui rend difficile la lecture, avec pleins d'appositions, descriptives enserrées de virgules, avec le sujet ou les verbes un peu distendus ce qui rend compliqué aussi la compréhension. Pas très clair ? Un exemple :
Chez "Ces Messieurs !!!", de manière un peu paradoxale, sans être figée pour autant, genre patiemment gravée dans le marbre le plus pur, l'organisation était très hiérarchisée, car, et ça au contraire, ce n'était pas surprenant, elle évoluait sans cesse, suivant le cours sinueux de leurs extravagantes lubies et de leurs furieux coups de tête, eux généralement rectilignes, donnés de haut en bas, mais parfois, au pris d'un douloureux torticolis, slicés, voire, un geste technique redoutable, liftés.

Construction ?
Et la construction globale est un peu pareille, des "variations", 8 au total. Et à l'intérieur, des chapitres variables, variés en forme et en fond qui au final donnent quelque chose d'assez fin et subtil. Même si parfois ça semble un peu lourd voire un peu gros voire grotesque. Une petite ou moins petite phrase en exergue de chaque chapitre et se voulant un résumé. L'auteur joue sur ce fil. Heureusement, ça passe.

Autre extrait :
IX
Où l'on se rend compte qu'il était entendu, voire promis de parler de biens arrachés de la plus cavalière des façons, et que ce n'est chose toujours pas faite, une fois de plus, un comble, et que l'on n'est donc pas encore retombé sur ses pattes, comme, par exemple un chat, un animal souvent domestique, mais pas nécessairement réputé pour ses qualités de contorsionniste

Encore un exemple :
Une vibrante supplique, ils parlaient à présent ensemble exactement, ils devaient s'être entrainés devant un miroir, ce n'était pas possible autrement, précisèrent quant à eux les deux artistes la bouche en coeur et leurs courtes mains jointes en une silencieuse, mais fervente, prière à Mammon, une prière qui ne fut pour d'évidents problèmes de lexique et de syntaxe, comprise de personne.

Fond-Histoire ?
Bon, si on essaye de résumer le contenu, l"histoire : Un homme qui va et a 40 ans, qui n'a cessé de monter et de profiter de toute la vie, avec une blessure impossible (l'Holocauste) qu'il porte indirectement et qui le pousse à tout et n'importe quoi, et à se venger de ses "ennemis" dont il fait établir une liste de 1100 personnes. Et qu'il s'achemine à exterminer avec délice(s). Mais ce n'est pas que ça, c'est aussi une histoire d'amour avec sa femme, qu'il va perdre sur une petite erreur, grande conséquence. Qui aboutira à sa perte, et au final à la destruction de tout un groupe dont il était le trésorier. Oui, il y a aussi des idées sur le rassemblement, la ressemblance, les faux-semblants et donc en gros, Solal est "à la tête" d'un groupe de snobinards richissimes, qui se voit confrontée à un groupe quasi similaire qui cherche à les usurper. Au final donc, suite à la fuite dans l'inconscience alcoolico-tabagique (sous-thématique), il va faire une erreur terrible et se tromper sur son holocauste décidé. Mais bon, au final tout ça nous le rend sympathique.

Influences-style ?
L'auteur fait des allusions évidentes à ses maîtres : Albert Cohen, Boris Vian... On ne peut pas ne pas penser à Mangeclous et au style si relativiolent de Vian et des côtés fantas(ti)ques. Je pense aussi un peu à John Kennedy Toole...

Autres remarques ?
Ce livre est censé se passer dans le temps présent, mais on peut imaginer ceci dans n'importe quelle époque. Dans beaucoup de contextes.

Evidemment, il y a une réflexion sur la judéité, mais pas de réflexions directes, juste quelques touches, sur ce qu'est encore être juif et ce rapport à l'Holocauste. Comment gérer la folie, au fond.
Ce livre en est une émanation, une émanation de Zyklon B?, qu'on l'apprécie ou pas, c'est une petite pierre nouvelle, c'est pas rien.

Voilà, j'oublie beaucoup de choses.

Quatre étoiles parce qu'au final, il m'a touché et développe un quelque chose dans un quelque chose.
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Peut-être aurait-il fallu, pour pouvoir apprécier pleinement la prose fleurie et énergique de Florian Eglin, que je commence par lire les deux autres tomes de cette trilogie ? Car là, je suis pour le moins décontenancée...
Et d'ordinaire, je ne suis pas du "genre décontenançable". Pour preuve, je viens d'engloutir en me pourléchant la trilogie de Margaret Atwood s'achevant par MaddAddam - profusion de personnages, aller-retours entre le passé et le présent, néo vocabulaire, nombreuses références pseudo-scientifiques...-
J'adore Boris Vian, John Kennedy Toole, Burroughs, McCarthy, Pinson, et bien d'autres amoureux fanatiques du verbe...
Mais il est vrai que d'une manière générale je suis plus encline à la sobriété qu'à la profusion. Les descriptions volontairement exubérantes, pleines d'apartés et d'adverbes, ont tendance à me fatiguer. Elles noient l'intrique sous un flot continu de détails sans importance, sensés donner plus de vie au récit, mais qui l'alourdissent au final.
Alors en lisant Solal Aronowicz Holocauste, j'ai été vite débordée : me voilà projetée dans un univers que je ne connais pas du tout, celui de Solal Aronowicz, et je déplore de ne pas posséder toutes les clés pour pouvoir entrer dans le jeu...
Trop de références à des personnages qui me sont totalement étrangers, trop de cet embrouillamini d'apartés, références au passé de Solal et aux précédents tomes, pour arriver à plonger dans le récit.
Il me faudra donc lire les 2 premiers opus pour y voir plus clair dans ce bourbier, au demeurant d'aspect sympathique et enjoué...
Je remercie quand même chaleureusement les éditions LaBaconnière, l'opération Masse Critique et Babelio pour m'avoir permis de découvrir cet auteur atypique.
A suivre donc...
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
De manière précipitée, il fut alors soudain décidé, de concert, ils claquèrent à l'espagnol des mains, qu'on passerait à la trappe, zou, le discours, celui-là sans doute boursouflé de poncifs à la fois pédants et ennuyeux, du politique de service, un socialiste qui affichait de belles convictions depuis toujours solidement ancrées à gauche, avec toutefois un pied chaussé serré d'un tassel loafer au centre droit, en plein sur la tronche de l'humain qui s'y trouvait par le slogan du parti démocrate-chrétien allongé, et un autre, celui-là à l'aise dans une tong fabriquée en Chine, au beau milieu de la pelouse mal entretenue des Verts. C'était pour ne pas tomber qu'il écartait ainsi les jambes, s'excusait-il régulièrement en haussant les épaules, je crois qu'on se comprend, précisait-il avec un sourire entendu. Ce dernier se contenterait donc, se rendant ainsi vraiment utile pour la première fois de sa carrière, de déboucher les bouteilles du rouge des Caves de Genève et de faire le tour avec son assiette en carton remplie de crackers aussi ramollis que ses principes politiques.
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C'est alors, tandis que solal remplissait leurs verres sans en renverser la moindre goutte, il avait le coup, il tournait prestement le poignet, qu'ils furent tous deux témoins d'un phénomène à la fois insolite et inquiétant. En effet, le cadavre, tout mort qu'il était censé être, l'oeil à moitié ouvert, car il avait la paupière molle, se redressant un peu sur ses coudes, parla soudain d'une voix sombre et sinistre qui les fit frémir tous deux, saisis d'une affreuse angoisse par ces paroles qui franchissaient la barrière des possibles.

_ Cave canem, déclara le recousu malgré lui avec une sorte de halètement rauque, comme si cet effort, lancer cet avertissement, lui coûtait beaucoup, mais quoi ? Comment faire payer un mort, si ce n'est en l'empêchant de mourir tout à fait ?

_ Je n'ai pas peur des chiens, répondit Solal avec une longue hésitation, la main crispée sur sa bouteille et la voix tendue, j'ai déjà rencontré leur chef, le noir hautain avec les longues oreilles dressées, moyennant les mots appropriés, j'ai su passer outre, alors, en ce qui me concerne, je dirais plutôt cave nil vino, oui, ma crainte, c'est celle-là, manquer de vin, du Clos de l'Oratoire des Papes ou du Nom de Zeus.

_ Vous avez raison, il faut toujours une bonne bouteille sous la main ! coupa la conservatrice qui sautillait tel un lapin de carnaval, montrant par là, premièrement, qu'elle avait du ressort et, deuxièmement, qu'elle n'avait pas compris que Solal mentait, car en fait, il avait soudain drôlement peur.

Quand au mort qui avait mystérieusement jacté, il se recoucha aussitôt, laissant durement omber sa tête contre un volume épais à la couverture de cuir noir dont le titre inscrit en lettres rouge doré, Les manuscrits pnakotiques, brilla. Sur le dos de ce livre intriguant, on distinguait le tampon alambiqué de l'Université de Miskatonic dans le Massachusetts, sans doute un prêt interbibliothèque.
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[...] tout le monde semblait avoir à nouveau disparu sans laisser de trace et surtout sans prendre la peine de laisser le plus petit mot, mâme griffonné à la hâte sur un coin de table, celle de la cuisine par exemple, comme : "Sortis faire quelques courses, de retour dans une heure" ou en une version plus détaillée : "Impondérable des plus imprévus tombé à l'improviste, c'est agaçant ces coups du sort qui frappent n'importe quand et insistent alors qu'on tient à refermer la porte, on est parfois si démuni, je t'en prie, sois patient, sois sur tes gardes, voire sur le qui-vive, limite sabre au clair (mais un court, à l'intérieur, c'est plus pratique, tu le sais), et surtout prépare l'apéritif en attendant, des Spritz par exemple!", il erra un peu, désœuvré, pourtant, la solitude, c'était un lot qui d'ordinaire ne luis pesait pas, hantant, cigares et bouteilles à la main, les longs couloirs au parquet parfois rossignol, parfois corbeau, de leur hôtel.
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Cependant, au moment où sa lucidité tremblota péniblement tel un néon en fin de vie, cette hésitation, certes inopinée, sur la nature de la préposition à employer pour décrire la calamité qui venait d'avoir lieu sous son oeil épouvanté, "un bordel de bouquins" ou "un bordel à bouquins", le gratifia de la petite pulsion nécessaire et suffisante pour qu'il ne perdît pas connaissance, comme quoi, la grammaire, si l'on s'en sert, prend tout son sens.
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Alors ils se serrèrent longuement la main, jaugeant ainsi la qualité de leur poigne respective, premier set d'un match disputé qui se finirait sans doute au tie-break, la cravate sur l'épaule et la trogne toute rouge, au-dessus des urinoirs avec bien des douleurs au cou à la clé, c'est qu'il fallait mater l'autre pisser afin de savoir lequel avait la plus grosse.
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