Heureuse de recevoir un livre par une masse critique de Babelio, je l'ouvre et le découvre comme un cadeau, celui-ci s'avère empoisonné, autant croquer dans une pomme et dormir un peu, un siècle suffira pour me remettre d'une lecture si fatigante, Jules, bon prince, veillera à me garantir un réveil tout doux, en bon époux pas jaloux, un peu de x pour appâter.
Pour cette critique, je n'irai pas par quatre chemins, si nombreux soient-ils dans ma campagne verdoyante, en ces jours de pluies variables, de la bruine à l'averse, qui poussent les champignons à exprimer leurs vertus, hallucinogènes quelquefois, elle ne sera peut-être pas constructive, résultant d'un esprit fatigué de fréquenter ses congénères, qui en effet en génèrent beaucoup, de la connerie.
Cent pages puis deux cents pages, et pas moyen d'accrocher un fil d'Ariane, depuis qu'elle s'est envoyée en l'air celle-là, elle plane à cent mille lieues sous les mers, et moi je me noie dans ces eaux troubles d'un cerveau très vache de nous priver d'une meilleure lecture, selon Thoreau (qui disait : « Lisez d'abord les meilleurs livres, de peur de ne jamais les lire »).
Solal Aronowicz donc, j'adore ce nom, ceci dit entre nous, classieux dans ses vêtements, un cigare à la main, descend indifféremment boissons alcoolisées au plus haut degré que les ennemis qu'il fait consigner sur une liste, arrosant ses journées de sang et de sueur, qui lui perle au front, le sexe n'est pas pour lui, depuis sa diaspora personnelle, quoique, il a engendré une prince-s et deux jumeaux ss, nés le même jour tous les trois, encore un truc que je n'ai pas pigé du tout.
Et pour tout dire, je crois que je n'ai rien compris à ce livre. Outre les expressions à foison, les références à outrance, les phrases à rallonge, les personnages restent obscurs, l'action incertaine, l'idée, qui ne fuse même pas vraiment, elle est confuse.
Une fois n'est pas coutume, comme j'ai coutume de le dire, je citerai une autre critique, celle de Derwijes, car je me suis complètement retrouvée dans son avis jusqu'aux deux tiers du livre environ, lorsqu'il dit : « On a l'impression de lire un étudiant ivre mort qui se croirait futé. »
Mais ensuite, on s'habitue à tout, peut-être résignée à ne plus relire deux fois les phrases pour être sûre de ne rien avoir laissé échapper, je me suis intéressée davantage au propos. J'aurais aimé comprendre quelque chose, genre Solal est un personnage métaphorique (du destin, de la haine, de la vengeance…), genre on partage le point de vue d'une divinité, du hasard, de l'héritage des générations précédentes… Je crois que je serai prête à lire une thèse de doctorat là-dessus si quelqu'un pouvait éclairer mes lanternes.
Par contre, le style, chapeau. Parce que même un étudiant ivre mort, il finit par dessaouler au bout d'un moment. Mais là, non, Florian nous livre de bout en bout ce drôle d'exercice, et on se prend au jeu, à la recherche de l'expression ou de la référence, même si c'est exténuant.
Alors je ne sais même pas si j'ai détesté ce livre ou non, p'têt ben qu'oui, p'têt ben qu'non, tant je garde l'impression qu'il m'a totalement échappé.
Merci aux éditions La Baconnière de participer aux masses critiques et merci à Babelio de les organiser.
Petit air…
« […]
Je suis venu te dire que je m'en vais
Tu t'souviens des jours heureux et tu pleures
Tu sanglotes, tu gémis à présent qu'a sonné l'heure
Ouais je suis au regret
D'te dire que je m'en vais
Car tu m'en as trop fait. »
Extrait de « Je suis venu te dire que je m'en vais »,
Serge Gainsbourg :
http://www.dailymotion.com/video/x4k1r4_serge-gainsbourg-je-suis-venu-te-di_music