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EAN : 9782226397171
224 pages
Albin Michel (02/11/2017)
3.46/5   14 notes
Résumé :
Voici un livre qui se propose de parler de la solitude en parlant de la société ; un livre qui précise ce que signifie le fait d’aimer être seul ; un livre qui s’adresse au voyageur qui est en nous et sollicite notre sens de la justice ; un livre, enfin, qui nous invite à repenser la solitude volontaire pour y voir d’abord, et avant tout, une expérience de liberté et un ressort critique.

On ne donne aucune recette de bonheur. On ne conseille pas non p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
"Dans la solitude volontaire, chacun libère sa capacité de dépaysement, devient "sincère" en vivant chez lui comme un "voyageur" et ne tient aucune de ses habitudes pour acquise. (...)
Au contraire, le solitaire accepte d'être désorienté, de voir sous un jour différent le pays qui lui était familier. Des points de vue inédits se forment. Sa pensée est stimulée : " C'est un événement important quand un homme , qui a toujours vécu sur le versant est d'une montagne et a toujours eu le regard tourné vers l'ouest, en fait le tour pour regarder à l'est". le vrai voyageur regarde les mêmes choses sous des angles variés, avec un oeil neuf. [cf. H.D. Thoreau, Sept jours sur le fleuve. ] (p. 134)

Un ouvrage emprunté à la médiathèque... qui nous offre une large réflexion sur les "solitudes volontaires", solitudes non permanentes... qui sont des pauses pour faire des bilans, se positionner avec lucidité sur notre place au sein de la société humaine...
D'abondants passages consacrés à l'oeuvre et à la philosophie de D.H Thoreau, mais aussi d'Albert Camus, Rousseau, St Augustin, Rilke...Zimmermann, Chamfort, Montaigne etc. Henri David Thoreau occupe la partie la plus conséquente de cet essai !

"Comprenons : la solitude n'est peut-être pas toujours aimable; mais on aime être seul. Car il est une solitude que l'individu supporte sans peine. C'est la solitude du pas de côté. Elle combine le désengagement et l'engagement, le retrait et la participation, la quiétude et l'inquiétude. (...)Elle assouvit le désir de fuir vers les marges, dans la nature ou ailleurs. Jusqu'au moment où elle rappelle la nécessité de revenir au centre. Quand on fait un pas de côté, on rejoint un poste d'observation qui n'est jamais très éloigné de la société. (...)
Le pas de côté est une sorte de danse indienne autour du foyer qui énonce les normes communes. Il s'agit d'en extraire l'esprit de liberté." (p. 216)

Olivier Remaud, philosophe de formation, directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, nous pousse aux questions universelles de chaque homme: " Que fuyons-nous dans le voyage ? Que trouvons-nous dans la solitude ? Que veut dire être à soi ?La société nous suffit-elle ? Quel genre de citoyen est le solitaire ?
Peut-on se rendre solidaire quand on est solitaire ? , etc. "

Les solitudes volontaires semblent être indispensables pour être un "meilleur être social"..., un individu qui se remet en question à l'écart des toutes les pressions, pour revenir dans la "mêlée" plus fort et indépendant...avec un sens critique réactivé...
Cet essai aborde les différentes solitudes volontaires: les voyages, l'entrée en religion, une mise à l'écart temporaire pour gérer révolte, rebellion, et une mise en ordre régulière de ses propres convictions à mettre en pratique dans son existence "avec les autres"...

L'ouvrage est complété par une bibliographie...
Un essai passionnant... que je reprendrai ; une relecture sera bien bénéfique... tant l'ouvrage est dense et large dans ses questionnements...

"Une fois la justice réalisée, Robin des Bois se réconcilie avec le roi. Lui et ses acolytes sortent triomphalement de la forêt. Ils lèvent les masques. Ils ont fini par gagner la bataille de l'intégrité morale, après avoir établi que seules des lois rédigées et appliquées avec honnêteté étaient susceptibles d'organiser le pays. le "hors-la-loi "est au bout du compte plus fidèle à l'esprit démocratique des lois que n'importe quel autre citoyen. (p. 181)"
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L'auteur convoque Emerson, Thoreau, Montaigne.

Je me retrouve dans l'arrière boutique de Montaigne, endroit de retrait mais avec une ouverture sur l'extérieur. Une lecture que je suis heureuse d'avoir faite. Je remercie Babelio de m'avoir fait découvrir ce petit bijou
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Fuir ou ne pas fuir ?

Sur les grands chemins, on rencontre deux types de voyageurs. Il y a d'abord ceux qui fuient la société. Ils plient bagage pour échapper au chômage, à la violence, à la tristesse. Ils arpentent le globe afin d'oublier une situation sans avenir. Ils filent parce qu'ils ont le sentiment de ne pas être à leur place là où ils sont. Ils savent bien que la fuite ne résout pas les difficultés. (...)
Et puis, il y a les autres voyageurs. Leur esprit est plus aventurier. (...) Ils veulent tout connaître et que rien ne soit connu. Ils se contredisent parce qu'ils sont insatiables. (p. 15)
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Comprenons : la solitude n'est peut-être pas toujours aimable; mais on aime être seul. Car il est une solitude que l'individu supporte sans peine. C'est la solitude du pas de côté. Elle combine le désengagement et l'engagement, le retrait et la participation, la quiétude et l'inquiétude. (...)Elle assouvit le désir de fuir vers les marges, dans la nature ou ailleurs. Jusqu'au moment où elle rappelle la nécessité de revenir au centre. Quand on fait un pas de côté, on rejoint un poste d'observation qui n'est jamais très éloigné de la société. (...)
Le pas de côté est une sorte de danse indienne autour du foyer qui énonce les normes communes. Il s'agit d'en extraire l'esprit de liberté. (p. 216)
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McCandless et Ruess optent pour la nature. Ils fuient des milieux sociaux qui les obligent à fréquenter des gens dont les attentes sont trop différentes des leurs. Ils ne sont donc pas isolés, mais ils se sentent seuls. Personne autour d'eux ne leur ressemble. Ils souffrent d'une solitude "étroitement sociale" . Cette solitude-là "apparaît quand un être vit dans un lieu ou une position qui ne lui permettent pas de rencontrer des êtres du type dont il sent qu'il a besoin" [cf. Norbert Elias ] (p. 19)
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Dans la solitude volontaire, chacun libère sa capacité de dépaysement, devient "sincère" en vivant chez lui comme un "voyageur" et ne tient aucune de ses habitudes pour acquise. (...)
Au contraire, le solitaire accepte d'être désorienté, de voir sous un jour différent le pays qui lui était familier. Des points de vue inédits se forment. Sa pensée est stimulée : " C'est un événement important quand un homme , qui a toujours vécu sur le versant est d'une montagne et a toujours eu le regard tourné vers l'ouest, en fait le tour pour regarder à l'est". Le vrai voyageur regarde les mêmes choses sous des angles variés, avec un oeil neuf. [cf. H.D. Thoreau, Sept jours sur le fleuve. ] (p. 134)
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Le destin du pays ne dépend pas de votre façon de voter : le pire des hommes est aussi bon à ce jeu que le meilleur d'entre eux. Il ne dépend pas du type de bulletin que vous déposez dans l'urne une fois par an, mais du type d'homme que vous déposez depuis votre chambre jusque dans la rue, chaque matin. -
[ Henry David Thoreau , De l'esclavage. ]
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Vidéo de Olivier Remaud
Rencontre avec Clara Arnaud autour de Et vous passerez comme des vents fous paru aux éditions Actes Sud et de Olivier Remaud pour Quand les montagnes dansent chez Actes Sud.


Clara Arnaud, née en 1986, est l'autrice d'un premier roman, L'Orage, publié aux éditions Gaïa en 2015, et de 2 récits de voyage. Elle travaille depuis 10 ans dans le domaine de la coopération et a vécu en Chine, en République démocratique du Congo et au Honduras.

Olivier Remaud est philosophe et directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales. Dans ses travaux, il s'intéresse aux usages du monde sous un double aspect: les fables sociales et les formes de vie. Il a publié de nombreux ouvrages, dont Penser comme un iceberg (2020,) et Quand les montagnes dansent (2023, Actes Sud).
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29/03/2024 - Réalisation et mise en ondes Radio Radio, RR+, Radio TER

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