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EAN : 9782361832124
240 pages
Les Moutons Electriques (05/06/2015)
4.14/5   37 notes
Résumé :
Autour du chaudron fumant, trois silhouettes s’activent : les sorcières font frémir à petit feu des mystères parsemés de poils de chat noir. Des cris d’horreur, des frissons enfantins et de sensuelles silhouettes féminines bouillonnent dans leur potion verdâtre. Leurs voix fredonnent des noms familiers : Baba Yaga, Morgane, Médée, Carrie, Esmé Ciredutemps…
Leur sabbat fait danser, depuis des siècles, une litanie de clichés : crapaud, balai, chapeau pointu… Ma... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai découvert récemment Julie Proust-Tanguy avec Japon! Panorama de l'imaginaire japonais, formidable ouvrage pour tous les passionnés de l'archipel. Je la retrouve ici avec un essai un peu plus ancien, Sorcières! le sombre grimoire du féminin (l'auteure, ou son éditeur, doit bien aimé les points d'exclamation avant sous-titre).

En cinq parties, Julie Proust-Tanguy déroule l'histoire de la sorcière, de son image et de ses perceptions à travers les siècles. Ainsi procède-t-elle à un découpage chronologique : l'Antiquité, le Moyen Age, l'époque moderne, le XIXème siècle et enfin le XXème et le début du XXIème siècle.

Dans chaque chapitre, l'auteure retrace la vision de ce personnage dans l'imaginaire collectif. Ainsi tantôt guérisseuse grâce à ses connaissances des simples et autres éléments de la pharmacopée naturelle, sa singularité conduit autrui à la voir comme empoisonneuse (il n'est parfois que question de dosage de certaines plantes après tout), envoûteuse et charmeuse. Sous l'Antiquité gréco-romaine, elle revêt ces divers vêtements sous la plume d'Homère, d'Ovide et de bien d'autres. Et de présenter les célébrissimes magicienne de ces époques reculées connues pour leurs pouvoirs et leur cruauté : la Circé de l'Odyssée ou encore Médée, qui trahit ses père et frère pour les beaux yeux de Jason chef des Argonautes et qui, quand celui-ci se lassa d'elle, massacra les enfants qu'elle avait eu de lui. Il n'y a guère de pas entre ces exemples extrêmes et une méfiance généralisée vis-à-vis des femmes... surtout quand ce sont les hommes qui écrivent.

Le Moyen Age, avec l'Église chrétienne omniprésente, diabolise la sorcière en en faisant un être démoniaque et qui travaille pour le Malin, le rejoignant au cours de sabbats épouvantables et sacrilèges. Pourtant, si l'Inquisition et ses acolytes font preuve d'une inventivité sans limite en matière de tortures pour dénicher sorcières comme hérétiques, la période médiévale n'est pas celle des grands bûchers de sorcellerie comme on pourrait le croire. Ceux-ci surviennent principalement pendant les XVIème et XVIIème siècles. Époque de luttes fratricides de plus entre catholiques et tenants de la Réforme. A noter d'ailleurs que les régions où les bûchers de sorcières furent les plus nombreux se situent souvent sur ce qu'on nomme les frontières de catholicité, c'est-à-dire là où les communautés protestantes sont les plus fortes (ainsi du duché de Lorraine par exemple).

Si le XIXème siècle, avec l'éclairage des Lumières, délaisse les chasses aux sorcières, le personnage devient un sujet littéraire et artistique de choix. Jusqu'au livre majeur de Jules Michelet, La Sorcière, qui prend à coeur de dénoncer les turpitudes ecclésiastiques du Moyen Age envers ces femmes. Car au fond qui sont-elles ces si inquiétantes adoratrices du démon? Souvent rien moins que des femmes vivant seules, en marginales, disposant parfois d'un savoir ancestral de guérison, ou aigries par le rejet de la communauté villageoise. Ou encore une femme un peu trop indépendante pour les moeurs de l'époque et qui paie cet état, dénoncée par jalousie, superstitions ou vénalité. Ensuite forcément, entre arrachage d'ongles, tisons ardents appliqués en divers endroits du corps, supplice de l'eau et autres inventions cruelles, qui n'avouerait pas tout ce qu'on lui reproche et même plus?

Julie Proust-Tanguy éclaire chaque partie par des arguments qu'elle appuie sur des témoignages ou des références à d'autres ouvrages littéraires ou d'historiens. Elle fournit nombre d'exemples pour chaque période et montre comment la culture, via romans, pièces, cinéma, art pictural ou encore la chanson, utilise l'image de la sorcière. Qu'elle fasse peur ou qu'elle soit la représentante des forces de la nature dans l'esprit wiccan (mouvement ésotérico-féministe recourant aux forces des éléments pour leur magie, né dans les années 1960 aux États-Unis), qu'elle soit un puits de savoir sorcier comme Hermione Granger ou une dangereuse vamp comme dans Dark Shadow de Tim Burton, la sorcière, à l'instar du vampire, du fantôme, etc, est devenue un incontournable de notre culture populaire, souvent stéréotypé (les verrues, le chapeau pointu qui ne date finalement "que" du XIXème siècle mais est définitivement ancré dans l'esprit collectif), parfois sources d'humour (les soeurcières de Terry Pratchett) mais bien présent.

L'essai de Julie Proust-Tanguy se lit comme un roman tant son écriture et ses propos sont passionnants et bien amenés. Les nombreuses références qu'elle donne permette soit de se replonger dans livres et films de fiction, soit de creuser le sujet plus avant grâce aux autres travaux d'historiens et de sociologues du folklore, des superstitions et des mentalités autour du thème.
J'ai déjà hâte de pouvoir retrouver le style dynamique et élégant de l'auteure sur d'autres sujets. Son ouvrage sur la Rome antique me tente tout particulièrement.
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Difficile lorsqu'on parle de sorcières de se départir aujourd'hui de l'image de la vieille femme au chapeau pointu s'envolant en ricanant sur son balai ou touillant l'intérieur d'un chaudron dans lequel baignent des ingrédients peu ragoutants. La sorcière peut cela dit aussi prendre l'apparence d'une belle séductrice dotée de dangereux pouvoirs menaçant l'intégrité ou la virilité des hommes à l'image de l'antique Médée ou de la Morgane des légendes arthuriennes. Elle peut aussi se faire effrayante, comme la Carrie de Stephen King, érudite comme l'Hermione Granger de J.K. Rowling, ou encore bienveillante et espiègle à l'instar de la Samantha de « Ma sorcière bien-aimée ». Une figure complexe et en perpétuelle mutation sur laquelle s'est penchée Julie Proust Tanguy dans son dernier ouvrage intitulé « Sorcières ! le sombre grimoire du féminin ». Parue chez Les Moutons Électriques, cette étude captivante permet d'aborder toutes les facettes de ce personnage controversé et de suivre son évolution de l'Antiquité à nos jours. L'auteur nous livre ici le résultat d'un abondant et minutieux travail de documentation qui va bien au delà de l'aspect purement historique puisqu'il est également question d'étudier l'évolution de la figure de la sorcière dans la littérature, la musique ou encore le cinéma. Nul doute que vous ressortirez vous aussi de cette lecture avec une quantité de références de films, séries, livres ou encore groupes de musique à découvrir.

Si les nombreuses références qui le parsèment rendent l'ouvrage particulièrement ludique, son principal atout reste la qualité de l'analyse de Julie Proust Tanguy qui nous plonge ici au coeur des mentalités des sociétés antiques, médiévales, modernes et contemporaines. On découvre par exemple que la sorcière a toujours possédée une image assez ambiguë, et ce dès l'Antiquité où elle apparaît tour à tour comme un être bénéfique de part son statut de guérisseuse, ou au contraire malveillant car usant de ses redoutables pouvoirs pour de mauvaises raisons. Il faudra toutefois attendre le Moyen Age pour que la sorcière perde tout aspect positif et que l'on voit apparaître, sous l'égide de l'Inquisition, les principaux stéréotypes qui la caractériseront pour les siècles à venir. Elle est désormais la fiancée du diable, être maléfique et perverti, cause des malheurs vécus par la communauté pour qui elle ne tarde pas à devenir le bouc-émissaire idéal (l'épisode des procès de Salem en est le parfait exemple). Les XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles seront toutefois encore moins cléments et on voit alors fleurir un peu partout des bûchers censés débarrasser la société de la nuisance que représentent ces femmes trop puissantes et trop libres. Les persécutions finissent toutefois par cesser au XIXe siècle qui marque la véritable libération de la figure de la sorcière qui connaît depuis lors une formidable résurgence, que ce soit dans la littérature (merci Terry Pratchett), au cinéma, à la télévision ou dans les histoires destinées aux enfants.

Julie Proust Tanguy signe avec cet ouvrage une étude passionnante et remarquablement documentée consacrée à un personnage phare de notre imaginaire, toute période confondue. Une lecture d'autant plus intéressante et instructive que l'auteur détaille l'évolution du personnage sous des angles extrêmement variés tout en abordant abondamment la question de l'image de la féminité au fil des siècles. Une très bonne découverte que je recommande chaudement.
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Je suis tombée tout à fait par hasard sur ce livre l'autre jour, et j'aurais vraiment regretté de ne pas le prendre !

L'intitulé déjà m'a vraiment intriguée, je suis depuis des années attirée par ce qui se rapporte de près ou de loin à la sorcellerie. Les illustrations me paraissaient sympathiques, et le petit logo des moutons électriques sur le dos m'a aussitôt convaincue de le prendre.
Je n'en avais jamais entendu parlé auparavant, mais il est vite devenu l'un des essentiels de ma bibliothèque, et je sens que je le feuilletterais souvent.
Ce n'est pas le genre d'ouvrage qu'on lit en une seule fois, on butine de ci de là en fonction des rubriques et de l'intérêt qu'on leur porte sur le moment.

Julie Proust Tanguy nous fait faire un tour d'horizon de la perception des sorcières à travers les âges, les mythes, la littérature, et l'art au sens général. Elle part de l'Antiquité et de figures emblématiques comme Circé pour remonter jusqu'à nos jours. Elle dresse les portraits de femmes inspiratrices des plus belles et sombres légendes et nous fait découvrir différentes visions de la sorcière sous ses diverses manifestations. Qu'elle soit héroïne de roman ou de pièce de théâtre, déesse mythique, modèle féminin dans la peinture ou la sculpture, muse ou personnage horrifique au cinéma, la sorcière est une figure ancestrale qui émerveille et effraie encore aujourd'hui. de nombreuses illustrations et références certaines anciennes d'autres très récentes (jeux video, jeux de société, films) étayent les propos de l'auteure et parleront même aux plus jeunes. J'aime beaucoup le ton employé par Julie Proust Tanguy. Une certaine proximité se dégage de son écriture, et ses quelques pincées d'humour ne nous la rend que plus sympathique.

Tant par son format que par la multitude d'informations et de sources qu'il recèle ce livre est un guide parfait pour les amateurs et amatrices de sorcières. Il a l'avantage évident de ne pas nous ressortir les éternels clichés et d'apporter une réflexion approfondie sur le mythe de la sorcière. Celle-ci n'est plus seulement une vieille dame repoussante couverte de pustules, coiffée d'un chapeau pointu et toujours représentée en compagnie d'un chaudron et d'un balai. Non, la sorcière peut aussi être sensuelle, drôle ou vraiment méchante si elle le souhaite.

Un livre passionnant donc, et vraiment très bien conçu. Je me pencherais désormais sur les prochaines publications de cette auteure, car elle semble avoir de très bonnes idées. A noter qu'elle avait déjà publié un autre livre du même genre sur les Pirates, à voir ce qu'elle nous concocte pour la suite.

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Si toi aussi tu aimes les sorcières, les sortilèges, l'histoire la littérature et le cinéma, cet essai est pour toi. S'il est complet, il est aussi très digeste. Il n'ensevelit pas le lecteur/la lectrice dans des tonneaux de références, et la narration est émaillée de références littéraires et cinématographiques. Ces références sont très variées : elles sont autant des essais sur lesquels Proust-Tanguy s'est appuyée, des références de chasseurs de sorcières de l'époque, mais aussi des romans adulte et jeunesse.
A la différence de Chollet, elle ne cherche pas vraiment à exposer les mécanismes qui ont conduit à ce déferlement de violences (elle évoque les épidémies, les guerres et famines, sans s'attarder sur la montée de la misogynie pendant le haut Moyen Age ou l'apparition du premier capitalisme) ou les conséquences encore actuelles. Elle va plutôt chercher l'origine de la sorcière dans l'Antiquité, puis les représentations de la sorcière qui ont conduit à leur torture puis leur mort.
Ces deux essais (Proust-Tanguy et Chollet) se complètent plutôt bien.
Comme d'habitude, je mets mon petit bémol sur la version poche : pas de sommaire, ni de bibliographie. Cette dernière est disponible sur le site de l'éditeur et elle est copieuse !
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Enjambez votre manche à balai et survolez l'histoire des sorcières, de l'Antiquité à aujourd'hui, grâce à ce terrifiant grimoire du féminin! Ce documentaire s'intéresse à l'évolution de l'archétype féminin de la sorcière, sur la base de sa représentation dans la littérature, dans les arts et au cinéma.

Tout y passe : la mythologie grecque, les légendes arthuriennes, l'Inquisition catholique, les procès de Salem, les contes classiques, les mythes folkloriques, les films de Disney, la Wicca des années 70, les Magical Girls des manga japonais, le vaudou de la Nouvelle-Orléans, la littérature fantastique, Ma sorcière bien-aimée, Charmed, Buffy, Hermione, Sabrina... Name it!

C'est un bouillon d'histoire et de culture populaire aux ingrédients variés : beaucoup de contenu, de nombreuses photos et des anecdotes bien juteuses, légèrement assaisonné à la sauce féministe! Belle qualité, malgré quelques erreurs d'édition, et très intéressant!
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critiques presse (3)
Syfantasy
03 novembre 2023
Bien plus qu’un récit sur les sorcières, il bouscule notre imaginaire pour forger une image de la sorcière telle une femme forte brisant toutes les formes de persécutions. A cela s’ajoute un travail de recherches colossal extrêmement pertinent et vérifié qui nous ferait presque douter de l’humanité de son autrice…
Lire la critique sur le site : Syfantasy
SciFiUniverse
21 novembre 2018
L’ouvrage est plutôt éclectique sur un sujet passionnant, bien écrit et agréable à lire. L’autrice Julie Proust Tanguy nous offre une étude dense sur l’imaginaire du féminin et les clichés qui l’accompagnent, tout en développant les exemples dans les légendes, la littérature et les autres médias de sorcières qui ont marqué notre histoire.
Lire la critique sur le site : SciFiUniverse
Elbakin.net
09 juin 2015
Cet ouvrage se lit vite, avec délectation, et est richement illustré, ce qui facilite encore plus l’immersion du lecteur. Les références historiques et littéraires y sont nombreuses et variées, sans jamais cependant tomber dans l’exhaustivité.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
On leur reproche [aux femmes] tout particulièrement leur contrôle du pouvoir de procréation et la manière dont elles soulagent les misères physiques féminines : maîtriser la fécondité, que cela soit pour l'entraver ou mettre fin à une gestation malheureuse, c'est renier le《croissez et multipliez》divin. Empêcher la femme de souffrir dans sa chair, c'est lutter contre la punition donnée à Ève et à ses descendantes (《tu accoucheras dans la douleur》). Aider la femme, c'est lui permettre d'éviter de se soumettre à l'Église. Le Malleus Maleficarum (Marteau des Sorcières) est formel :《personne ne fait plus de tort à l'Église que les sages-femmes.》
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Celle-ci [la sorcière] condensera peu à peu tous ces mythes sous sa face détestée : sensuelle ou libre dans sa sexualité, elle provoquera la perte des hommes. Laide, elle les repoussera et dévorera les fruits précieux de sa descendance. Vengeresse, elle les privera de leur puissance et menacera de la renverser. Maîtresse d'une culture transmise oralement, elle ne saurait être supérieure à la sagesse écrite des hommes. Transgressive, elle refusera de plier à la société patriarcale.
Pointée du doigt comme le germe de tous les chaos à venir, elle sera alors déclarée ennemi politique, religieux et littéraire, et persécutée pour ses crimes.
C'est à se demander, avec Esope, alors que se dessinent des siècles de bûchers et de misogynie : "Femme, toi qui te faisais fort de détourner la colère des Dieux, comment n'as-tu même pas pu persuader des hommes ?"

[Première partie - L'Antiquité : une image ambiguë]
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Le balai est lui aussi intéressant : plus qu'un godemiché du pauvre, il est aussi le symbole de l'inversion des valeurs qui caractérise la sorcellerie. Il déforme, aux yeux de la chrétienté, l'image noble du bâton pastoral guidant les âmes égarées dans les bras de la mère l'Eglise. Il est également, de manière évidente, le reflet du quotidien de la femme et de sa condition matérielle de bonne ménagère : c'est une parodie de pouvoir. Il lui permet de se libérer des lois de l'espace du temps pour rejoindre rapidement son maître : là encore, cette ascension rapide contredit une certaine symbolique chrétienne. Cette montée brusque et hâtée est le double obscur de la lente élévation des âmes des Saints qui gagnent, étape par étape, leur place du Paradis. Là où Dieu réclame un effort, le Diable fournit la facilité à ses fidèles. Leur promotion est inadmissible selon le canon chrétien : on a cantonné la femme "à la sphère de l'intime et du tellurique" et voilà que "la femme sorcière veut s'émanciper pour s'approprier le champ aérien"! Perversion infâme qu'il faudra punir en la transformant en cette poussière et cette cendre que son balai aurait dû continuer à évacuer…
[rappelons, selon le Formicarius de Jean Nider (1435), que le manche du balai que la sorcière enfourche pour aller au sabbat est préalablement enduit d'un baume préparé à partir d'os d'enfants, de crapauds ayant mangé des hosties consacrées, ou de plantes réputées à offrir, à celle qui le fait glisser entre ses jambes, orgasmes et illusions]

[Deuxième partie - Moyen-Âge : l'ombre du bûcher]
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Quand elle n'est pas une vilaine belle-mère, la sorcière est une marginale : repoussée au fond des bois, elle vit en autonomie, sans mari et sans enfants, ce qui la voue nécessairement au malheur dans un monde où fin heureuse rime avec《ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants.》(...) Les contes véhiculent donc l'idée que les jeunes filles doivent se marier sous peine de finir aigries et de réveiller les obscurs pouvoirs qui sommeillent en elles.
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Tour à tour guérisseuses et tentatrices, envoûteuses et femmes fatales, porteuses d'horreur ou de grâce, les sorcières déclinent donc au fil des siècles le mythe de la femme puissante. Les étudier, c'est découvrir la façon dont l'imaginaire modèle l'image de la féminité au fil des siècles et apercevoir, sous les verrues et les échos du sabbat, la naissance d'une chimère féminine aussi fascinante que dérangeante.
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