Sourire d'acier, tome 1 : Le grand effacement

Cette BD est étonnante.

Nous sommes dans une sort d'univers post-apocalyptique, dans le sens où, un jour, une grande partie de la population a subitement disparu. Il ne reste que Louna, 15 ans, qui se réveille un matin dans sa chambre et se rend compte qu'il n'y a plus personne dans son quartier. Elle va rester seule quelques temps, jusqu'à ce qu'elle se rende compte qu'en fait, elle n'est pas la seule à être encore là. Mais en même temps que les gens ont disparu, un phénomène est arrivé. Louna appelle cela les marottes. Ce sont les petites obsessions des gens, qui prennent le pas sur tout le reste, et qui, tout à coup, peuvent prendre le contrôle jusqu'à rendre les gens fous. La marotte de Louna, c'est son appareil dentaire, qu'elle veut à tout prix se faire enlever. C'est son obsession, il faut qu'elle trouve un moyen de s'en débarrasser.

Ce que j'ai trouvé étonnant dans cette BD, c'est justement ça, ce décalage entre l'univers post-apocalyptique très intéressant, plutôt sérieux et que j'ai pris plaisir à découvrir, et ces marottes, un peu ridicules (surtout celle de Louna, il faut bien l'avouer). En tout cas, j'ai vraiment beaucoup apprécié ce premier tome. L'univers est vraiment très intéressant. Et l'auteur arrive à nous capter en faisant des bonds dans le temps, en nous amenant à nous interroger sur ce qu'il a bien pu se passer.

J'ai très envie de connaître la suite de cette histoire

« Sourire d'Acier », je ne sais pas vous, mais moi ce titre m'a fait penser à « Sourire d'Enfer », un animé reprenant la vie d'une jeune fille avec un appareil dentaire. Sauf qu'ici, si le début peut faire suposer la tranche de vie d'une adolescente qui rêve de voir son grillage s'en aller de sa bouche : la suite devient beaucoup plus rocambolesque ! Surtout quand on découvre que se débarrasser de cet attirail va devenir une véritable obsession en temps de crise…

Autant dire que Fabien Dalmasso sait jouer sur l'effet de surprise et transformer une idée loufoque en véritable scénario de science-fiction. Quasi plus âme qui vive dans les rues, tout le monde semble avoir disparu dieu-seul-sait-comment et les quelques survivants ont tous une marotte ; une obsession liée à la dernière pensée qu'ils ont eue avant que la catastrophe ne survienne. C'est ainsi qu'on découvre en début d'ouvrage un dentiste obnubilé à l'idée d'augmenter sa collection de dents. Très glauque comme entrée en matière, mais qui tient presque du génie. En appliquant cette touche de folie sanguinaire au récit d'entrée de jeu, le lecteur se trouve happé, prêt à oublier que l'ouverture de ce premier tome reprend l'envie de se faire enlever un appareil dentaire en plein monde postapocalyptique.

Le graphisme n'est d'ailleurs pas en reste pour suivre les aventures de Louna au coeur de la ville déserte. Tous les ingrédients du postapocalyptique sont là : des teintes glauques, des décors sinistres et des personnages au charadesign jeunes pour attirer un lectorat adolescent. Si Walking Dead est trop gore pour vos têtes blondes, ce titre est davantage à la portée des adolescents en jonglant entre marotte bien de leur âge et thème plus dangereux pour maintenir le suspens jusqu'au bout.
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Et si un matin, quand tu te réveilles, tu te retrouves tout seul. Il n'y a pas seulement personne chez toi mais dans toute la ville, et peut-être dans le monde entier. C'est ce que découvre Louna. Toute seule ? Pas totalement, elle aperçoit au-dehors une ou deux autres personnes qui n'ont pas disparu, mais à qui faire confiance ? Une autre chose étrange, Louna a une obsession en tête, le truc
le plus important pour elle c'est la chose à laquelle elle a pensé juste avant
de se coucher la veille de ce chaos : se faire enlever son appareil dentaire !
C'est idiot mais c'est comme ça et chaque « survivant » a sa propre lubie,
une marotte… et pour finir, des pouvoirs qui semblent se développer.
Tu l'as compris, cette BD est très originale, avec beaucoup d'humour. En plus de survivre, Louna arrivera-t-elle à se débarrasser de son sourire de fer ?