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EAN : 9782073023247
Gallimard (01/02/2024)
4.2/5   5 notes
Résumé :
C'est à Seabourne, petite ville côtière à l'atmosphère étriquée, que végète Joan Ogden, en compagnie de sa jeune sœur Milly et de leurs parents, le colonel et Mrs. Ogden. Il lui est impossible de fuir, d'échapper à son père, vieillard tyrannique et mesquin, et plus encore à une mère possessive à l'extrême. Jusqu'à ce qu'Elizabeth apparaisse dans sa vie: d'abord en tant que gouvernante, puis comme une amie passionnée, qui voudrait vivre avec Joan son émancipation. Ma... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Cet auteur n'a pas connu un très grand succès apparemment. Il n'y a aucune critique de ce roman sur Babelio. J'ai néanmoins envie d'inciter les babeliens à la découvrir. J'ai lu précédemment "le puits de solitude".
La petite ville côtière de Seabourne, où le colonel James Ogden et sa femme Mary se sont installés en 1880 à leur retour des Indes avec leurs deux filles est, avec son atmosphère étriquée et étouffante, un cadre idéal pour des destins contrariés. En 1880, Joan a 3 ans et Milly, 1. Dès leur enfance, les deux soeurs sont totalement dissemblables. Milly est blonde, féminine, et la préférée de son père. Joan est brune, ses cheveux sont courts, ce qui est tout à fait insolite pour l'époque - on les lui a coupés lorsqu'elle a eu la scarlatine et elle a refusé de les laisser repousser. Sa mère, soumise à un mari tyrannique, voue à cette fille aînée un amour excessif. Joan ne semble pas souffrir de ce sentiment, qu'elle partage. Au moins jusqu'à l'arrivée d'une gouvernante, Elizabeth, qui a fait ses études à Cambridge et lui fait entrevoir un avenir de liberté.
Joan est très intelligente et comme elle ne veut pas se marier, elle pourrait réussir une carrière professionnelle en étant médecin, comme un homme. A l'époque, c'était rare pour une femme.
Dans une famille voisine, il y a un jeune homme qui s'appelle Richard Benson, futur médecin, qui l'encourage à partir étudier, à ne pas se laisser "boucler". Il lui proposera à plusieurs reprises de l'épouser. Elle refusera à chaque fois.
Elizabeth lui propose de partir vivre à Londres avec elle, Joan accepte mais repousse tout le temps le moment du départ, car sa mère peut avoir besoin d'elle.
Le problème c'est qu'elle a peur de partir à Cambridge et se laisse retenir par sa mère qui est possessive et égoîste et n'hésite pas à lui faire du chantage affectif.
Un jour, Elizabeth finira par se lasser d'attendre et partira vivre sa vie, elle se mariera avec Lawrence Benson, le frère de Richard.
Et Joan aura laissé passer toutes les occasions de vivre pour elle.
Elle finira vieille fille à s'occuper de sa mère toujours dans la même maison, la même ville.
Par moment, on a envie de la secouer, c'est terrible de la voir renoncer à tous ses désirs pour faire plaisir à une mère qui est incapable de la laisser vivre sa vie et qui fait passer son propre bien -être avant celui de la fille qu'elle dit pourtant aimer à la folie.
Les personnages sont très bien décrits psychologiquement, le style est agréable et le sujet assez original.
Au final, cette lecture est assez déprimante quand même, je dois l'avouer.

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(...)

Ce qui est fort dans La Flamme vaincue, c'est l'impression de vérité, de vécu qui en ressort. le titre en anglais,The Unlit lamp, "La lampe sans lumière", traduit très bien le contenu de cet ouvrage qui a pour héroïne Joan Ogden. Lorsque le lecteur fait sa connaissance, elle a une dizaine d'années. Elle vit avec sa petite soeur et ses parents à Seabourne, une ville portuaire et ennuyeuse, apparemment inventée. Dès son jeune âge, elle est singulière : elle veut garder les cheveux courts, a une allure de garçon et sait qu'elle ne se mariera pas. Une jeune femme, de dix son aînée, est engagée comme gouvernante. La jeune Joan et Elizabeth tissent alors un lien très fort, qui les pousse à aimer passer du temps toutes les deux et va les conduire à avoir envie de vivre ensemble quand Joan sera en âge de réaliser ce qu'elle éprouve pour elle.
Pas de déclaration d'amour, pas de baisers... mais une complicité bien plus forte entre les deux femmes, qu'on devine dans des mains qui se tiennent, des regards, les pensées de Joan.

Or Joan risque de se laisser enfermer dans sa ville natale si elle laisse trop passer le temps et les occasions de partir. Sous l'emprise d'une mère très possessive, elle ne parvient pas à prendre la décision de s'en aller et de vivre sa vie. Et le roman nous raconte, en cinq parties, comment on peut rater sa vie.

(...)

Article en entier sur le Manoir des lettres.

Lien : https://lemanoirdeslettres.f..
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J'ai adoré ce livre d'une finesse psychologique et d'une remarquable écriture pour conter la vie d'une jeune femme désirant quitter sa famille pour vivre avec son amie et devenir médecin. Un roman qui dépeint à merveille les conséquences de l'influence sur une personnalité et également sur les choix que chacun peut faire de manière consciente ou pas. En abordant en filigrane l'homosexualité féminine, c'est d'émancipation et de liberté de vivre ses propres désirs dont l'auteur parle avec brio.
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Je dois présenter mes excuses à Elizabeth, la préceptrice qui s'occupe des deux filles de la maison et perçoit, la première, chez l'encore toute jeune fille qu'est Joan, un potentiel intellectuel et qui n'aura de cesse de la pousser à étudier, entrer à l'université et faire médecine.

Le père, militaire à la retraite, soigne sa nostalgie du bon vieux temps de l'armée et des colonies en tyrannisant la maisonnée, éreintant sa femme - déjà peu vaillante - et leurs domestiques de ses caprices et de ses colères. Egoïste, il dilapide le peu d'argent qui aurait pu permettra à Joan et à sa soeur de s'émanciper. Inutile de vous préciser ce qu'il pense de l'éducation des femmes...

Il est la première influence déletère, celle qui tourne en ridicule les aspirations de sa fille. Celle qui les rend matériellement impossibles.

La mère est son pendant psychologique. Sa nette préférence pour sa fille ainée permet d'ailleurs à Milly, la cadette, de s'évader du domicile parental. Ce que Joan ne peut faire, tant sa mère la culpabilise, se repose sur elle, prétend ne pouvoir vivre sans elle à ses côtés. Dévorante possessivité dont Joan n'est pas toujours dupe mais qu'elle conçoit comme un fardeau à porter "pour un temps". Un temps qui s'étire et s'étire...

J'ai mal jugé Elizabeth. En raison de son insistance à ôter Joan des griffes de sa mère - laquelle mène une guerre sans répit contre Elizabeth, devinant en elle la seule rivale, le seul amour, capable de lui arracher sa fille - j'ai pensé qu'elle était la 3e influence du roman, une 3e voix, plus sournoise que les deux premières parce que dissimulée sous de généreux motifs. (Point de non-retour pour le spoil)

Mais je dois

(suite sur Tale Me More)
Lien : http://talememore.hautetfort..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
"Mais, Richard, mon chéri, j'ai bien peur que ce ne soit là le sort des femmes. Une femme n'est vraiment accomplie que lorsqu'elle a trouvé un bon mari, et celles qui n'en trouvent pas ne sont jamais véritablement heureuses. Je crois que le travail ne suffit pas à les combler ; il faut pour cela des enfants, mon chéri. C'est la nature, et on ne peut rien faire contre."
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Maintenant qu'elle y réfléchissait, elle n'avait jamais entendu parler d'aucune jeune fille de sa connaissance qui eût mené une telle vie. Il était assez courant de voir des hommes partager un même appartement et, naturellement, les jeunes filles quittent leur foyer quand elles se marient. Quand elles se marient... Ah ! voilà le problème, c'était cela qui faisait toute la différence. (...) Des siècles de tradition, des siècles de précédents ! Des siècles qui vous étouffent, vous écrasent, vous suffoquent. Si on cède devant eux, on peut espérer vivre tant bien que mal, mais si on cherche à s'y opposer, on se brise contre leurs flancs d'airain. Elle comprit tout cela ; ce n'était pas sa faute ni celle de sa mère. Elles n'étaient que deux fétus de paille auxquels ont demandait de nager à contre-courant de ce flot tyrannique : l'usage établi !
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Ne vous étriquez pas, ne vous engourdissez pas comme quelqu'un qui reste assis toute la journée au coin du feu. (...) J'ai le pressentiment qu'on veut vous encapsuler.
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Je ne dépenserai pas un sou pour payer des études qui feraient perdre à ma fille le sentiment de son sexe, lui dit son père. Je ne veux pas entendre parler chez moi de toutes ces nouvelles sornettes sur les droits des femmes.
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