Partant des ténèbres pour rejoindre la lumière, le recueil de poésies "Sous la robe des saisons" dévoile une écriture sensible, libre, inattendue et d’une infinie douceur.
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LUMIÈRE OBSTINÉE
I Pour celle qui demeure
2
Par les cailloux du chemin
Par les arbres qui le bordent
et tremblent dans le vent
Par les insectes sournois
qui agacent les oreilles
Par la course de notre chien
Par la fuite éperdue
des perdrix et des lapins
Par les oiseaux tout occupés
d'aiguiser leur chant
Le bleu du ciel nous appartient
p.50
LUMIÈRE OBSTINÉE
I Pour celle qui demeure
1
À contre-noir
la danse généreuse des étoiles
pour chuchoter encore en nos yeux
le reflet de rives nouvelles
vers nous tendues comme des mains
À contre-noir
une confidence de lune
pour nous livrer
le parfum de rivières lentes
caresses sur les hanches de l'aubépine
À contre-noir
la nuit qui se déchire
pour murmurer sur nos lèvres
assoiffées de réveil
l'alphabet de matins à renaître
p.49
LUMIÈRE OBSTINÉE
I Pour celle qui demeure
Le soir ruisselle de fraîcheur, devient écoute.
Il renverse la solitude. Une étoile suffit à l'éclat d'un
visage. La nuit s'ouvre. Elle est sans frontière. Le
chemin du retour la traverse déjà. Il mène au seuil de
pierre grise où le matin viendra poser le jour à l'ombre
du figuier. Tu m'ouvriras la porte. Je te sourirai, démuni
de toutes mes absences.
p.47
LUMIÈRE OBSTINÉE
I Pour celle qui demeure
12
Un silence en fuite
Traverse tes yeux
Je ne perçois que son sillage
Sur lequel des oiseaux
Dispersent la douceur
De leurs ailes
p.61
LUMIÈRE OBSTINÉE
I Pour celle qui demeure
4
Encore un jour à porter à nos lèvres
comme une eau renonce à fuir dans la rivière
comme la lumière d'un vin
pour colorer les joies et les peines
Encore un jour à porter à nos lèvres
comme une parole nouvelle
qui rêve d'être prononcée
p.52