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EAN : 9782702184226
425 pages
Calmann-Lévy (05/04/2023)
4.01/5   238 notes
Résumé :
Peut-on encore être heureuse quand on ne s’est jamais aimée ?
Quand les complexes et les avanies de l’enfance vous ont endurcie ?
Quand le monde tel qu’il est devenu vous semble étranger ?
Voici l’histoire de Cassie.

La Floride, de nos jours. Depuis qu’elle est toute petite, tout le monde appelle Cassie par son surnom, Mama Cass, comme la chanteuse pop.

Elle a cinquante ans, elle est complexée par ses kilos, solita... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (64) Voir plus Ajouter une critique
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Laurence Peyrin est une de mes autrices doudou. je la retrouve toujours avec beaucoup de plaisir et j'aime les portraits de femme qu'elle nous décrit dans ses livres. Avec en prime dans celui-ci, un humour qui m'a fait souvent sourire, voire éclater de rire. Je ne me souvenais pas de cet aspect dans mes autres lectures.

Cassie, surnommée Mama Cass comme la chanteuse, est célibataire, cinquantenaire et énorme. Enfin, pour énorme, c'est elle qui le dit, et les dénégations des autres ne suffisent pas à la convaincre du contraire. Elle gère un safari- alligator dans les Everglades, seule femme parmi les hommes et n'a quasiment pas de vie en dehors. le jour où sa femme de ménage meurt dans son salon, elle prend conscience qu'elle ne connaissait pas celle qui prend soin d'elle depuis trente ans. Alors, honteuse, elle va tout faire pour remplir la demande de celle-ci, la ramener chez elle, au Mexique.

C'est le récit de ce voyage que nous conte Laurence Peyrin, voyage dans tous les sens du terme. Cassie prend l'avion pour la première fois et pour la première fois aussi remet en perspective sa vie. elle va découvrir les autres, prendre le temps de réfléchir et aussi mieux s'accepter. Ce résumé peut sembler banal, mais les personnages, le cadre, le ton du livre, cet humour qui nous prend par surprise, ces moments aussi d'émotion, tout cela nous entraine à la suite de Cassie et j'ai vraiment adoré ce livre

Il y est question de complexes, de difficulté à s'accepter, de rapports hommes femmes, de réseaux sociaux. Il y est aussi question de #MeToo et Laurence Peyrin n'hésite pas à critiquer la tendance actuelle de fustiger peut-etre trop rapidement certains hommes, et je partage ce qu'elle dit :
« Écoute, Viva, je lis les journaux, et je regarde des documentaires. J'observe, c'est ce que je sais faire le mieux, dans la vie. C'est pas forcément con, parce que je sais qu'il y a des femmes qui se font vraiment violer derrière une poubelle en pleine nuit, ou même chez elles, et qui finissent à l'hosto, et que ça n'a pas grand-chose à voir avec toi et ce goujat de Miguel, comme une starlette qui se pointerait plusieurs fois dans la chambre d'un producteur qui l'attend seul en peignoir ouvert et qui irait faire le tour des talk-shows pour se plaindre dix ans après. Sur le mode j'avais pas le choix. Si, dans ces cas-là, tu as toujours le choix. »
Elle soutint son regard un moment puis termina :
« C'est mon avis, et je ne vais pas m'en excuser. Mais à force de #MeToo, on va arriver à un point où personne ne croira plus personne. Et surtout pas les vraies victimes qui ont déjà du mal à se faire entendre. Alors ne participe pas à ça. »

Encore un très beau personnage féminin, tel que Laurence Peyrin sait les créer.
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Laurence Peyrin nous offre une fois de plus un portrait de femmes dans leur époque.

Pourquoi j'aime lire, comme vous probablement, pour le voyage immobile, l'imagination en vogue au creux des pages que l'on tourne fébrilement pour connaître l'issue de l'histoire qui nous est offerte.

Oui, bien sûr ! mais aussi pour l'humanité des personnages, pour la rencontre avec ceux que l'on n'oubliera pas. Mama Cass-Cassie, Viva vont m'accompagner un moment.

Je suis une fan inconditionnelle de Laurence Peyrin, néanmoins je crois qu'il faut lire le roman sans attente, lui laisser le temps de nous embarquer.

J'ai apprécié le temps de la découverte de l'univers particulier de Mama-Cass, il permet de tenter de discerner sa complexité entre désamour d'elle-même, sa joie d'accueillir des gens d'un autre horizon pour le plaisir d'explorer d'autres mondes, sans quitter son refuge. Il s'agit bien d'un refuge pour Mama Cass, entourée de quelques hommes dont Oleg, une seule nuit partagée qui ne les a pas séparé mais qu'ils ont eu peur de renouveler. Il y avait tant à perdre. le Safari-Alligators avec Senior surveillé comme le lait sur le feu et les quelques gaillards qui l'entourent constituent sa famille.

Soledad est une ombre discrète dans la vie de Mama Cass. Arrivée 30 ans plus tôt pour pallier l'absence de sa maman lorsqu'elle travaillait au Safari. Mama Cass est restée en périphérie de la vie de cette femme qui a continué à prendre soin d'elle au quotidien après le décès brutal de sa mère.

Mama Cass se dit qu'elle ne peut pas faire autrement que d'accéder à la dernière volonté de Soledad : la ramener chez elle au Yutacan. C'est le moins qu'elle puisse faire pour elle, même si cela la terrorise de quitter son safari. La rencontre de Viva changera tout !

Un roman qui aborde des thèmes chers à Laurence Peyrin : l'estime de soi, la sororité, l'amour, l'émancipation. Cette fois encore l'histoire est touchante, Mama Cass qui découvre Cassie est assez bouleversante. Elle a pris chair, est sortie de ses pages pour vibrer, s'émanciper, être criante de vérité.

J'aurais aimé une fin plus happy-end même si... Mais dans la vie tout ne se déroule pas comme on le souhaite, c'est ce qui rend la Cassie de Laurence Peyrin si vivante.

Merci pour ce joli moment de lecture, je n'ai pas pu quitter Cassie avant de connaître Soledad.

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En Floride, Cassie dite Mama Cass, tient un parc animalier regroupant des alligators. Mama Cass a 50 ans, elle est solitaire, complexée à cause de son poids et son seul ami Oleg travaille avec elle. Un jour, elle retrouve sa femme de ménage mexicaine Soledad morte chez elle ; celle-ci lui demande dans une lettre de la ramener dans son pays à sa mort. Bon gré mal gré, Mama Cass va entreprendre un voyage au Mexique inattendu. Elle va faire la connaissance de Viva, une jeune femme très bimbo que son petit ami vient de quitter lâchement. Très différentes l'une de l'autre, Viva va accompagner Mama Cass dans ses recherches pour retrouver la famille de Soledad et elles vont prendre soin l'une de l'autre à leur manière. Mama Cass retrouvera t'elle les origines de son employée ?

Je suis une grande lectrice de Laurence Peyrin que j'ai découverte avec La drôle de vie de Zelda Zonk et j'étais impatiente de lire son nouveau roman qui a un cadre original, les Everglades en Floride.
Ce roman est différent des autres mais j'ai beaucoup aimé cette nouvelle histoire et voyager avec Cassie et Viva au Mexique, c'est dépaysant et exotique. A travers cette aventure, c'est un voyage à l'intérieur de soi qu'opère aussi notre personnage principal. On y découvre le poids des complexes porté depuis l'enfance par Cassie et qui l'entravent dans sa vie, l'empêchant d'être heureuse et épanouie. J'ai trouvé émouvants les passages où Cassie parle de son rapport à son corps, cette dureté envers elle-même, il y a beaucoup d'émotion à ces moments-là.
On ne sait pas toujours immédiatement où va nous mener l'auteur comme quand Cassie arrive au Mexique et trouve le frère de Soledad mais on se laisse conduire bien volontiers.
La fin du roman est apaisée, c'est un beau message d'espoir.
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A cinquante ans, Cassie dirige en Floride le safari-alligators légué par ses parents décédés.
Complexée par ses kilos, célibataire endurcie ; d'un caractère tranché, elle laisse peu de place à l'empathie et à la sympathie.
Un jour, Soledad, employée par la famille depuis trente ans, meurt dans son salon, la laissant désemparée.
Elle ne sait rien de cette femme dévouée, ni son patronyme, ni son adresse, ni si elle a de la famille. Rien !
Une lettre retrouvée au domicile de Soledad demande à Cassie de la ramener dans son pays, le Mexique.
J'ai eu du mal à entrer dans le roman.
J'ai eu du mal à aimer Cassie.
Et puis, ce voyage au Mexique où elle se découvre à elle-même a ouvert une porte.
Et j'ai suivi avec beaucoup de plaisir son périple, sa transformation, ses interrogations quant à ses certitudes.
Sa manière de se dénigrer et de s'auto-fustiger est pleine d'humour.
Laurence Peyrin a un talent certain pour inventer des histoires, créer des personnages, nous emmener dans leurs aventures.
J'ai lu ce livre plutôt lentement, la précipitation ne s'y prêtant pas, et il me laisse un sentiment de douceur, de confiance en l'être humain, de satisfaction.
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Floride. Son véritable prénom est Cassie, son nom de famille est Eliott. Depuis qu'elle est petite, tout le monde l'appelle Mama Cass, comme la chanteuse de qui le vrai nom était Cassie Elliot. Elle a grandi avec cette image d'elle, complexée par les kilos. Elle ne possède qu'une photo d'elle. Elle avait huit ans, elle en a cinquante maintenant. le cliché est caché, mais elle l'a conservé, car peu de temps après cette prise, son père est mort. Elle s'est alors réfugiée dans le sucre.


Après le décès de sa mère, elle a hérité du safari-alligators de ses parents. Les touristes, propulsés en hydroglisseurs, observent les reptiles dans le milieu naturel. L'entreprise est florissante. Mama Cass ne vit que pour elle, que par elle et qu'à travers elle. Elle n'a qu'un seul ami : Oleg, un de ses employés. Quatre fois par semaine, depuis trente ans, sa maison est nettoyée et ses repas préparés par Soledad, une vieille Mexicaine, que sa mère lui a fait promettre de ne jamais renvoyer.


Un soir, en rentrant du travail, elle découvre le corps de Soledad : elle a succombé à une crise cardiaque. Mama Cass est sa seule proche. Hélas, elle prend conscience qu'elle ne s'est jamais intéressée à celle qui prenait soin d'elle. Elle ne sait rien d'elle. Son besoin de solitude l'a éloignée des autres. Elle ne leur pose aucune question. Pourtant, c'est à elle que la défunte a confié cette étrange demande : « Mademoiselle Cassie, quand je serai morte, ramenez-moi chez moi. » (p. 112) Chez elle, c'est à Tulum, au Mexique.


Accompagnée de l'urne funéraire, Mama Cass entreprend un voyage sur les traces de Soledad. En explorant l'histoire de cette dernière, c'est avec Cassie qu'elle renoue. Elle s'ouvre aux autres et à elle-même. Une amitié improbable avec Viva, une jeune femme meurtrie, mais pleine de vitalité, transforme son regard sur elle-même, sur sa vie et sur les relations humaines.


« Mais Mama Cass ne s'aimait pas elle-même. » (p. 15) Elle est complexée et se cache derrière ses habits et ses responsabilités. Je me suis reconnue dans ses combines vestimentaires pour camoufler ce qu'elle ne veut pas montrer (par exemple, l'été, je ne mets que des chaussures fermées, 😀). Malgré son isolement volontaire, elle m'a aussi semblé très lucide sur les injonctions de la société. J'ai, particulièrement, été sensible à sa perception de #metoo . Son discours n'est pas celui attendu, mais en raison de mon vécu, je l'ai trouvé très juste. J'ai apprécié aussi que sa transformation ne soit pas brutale, qu'elle soit timide et progressive. Elle n'est qu'un début…


Cependant, alors que la quatrième de couverture correspond parfaitement à l'histoire, cette dernière n'est pas celle que j'escomptais. J'ai été surprise par plusieurs pans de celle-ci. J'ai, bizarrement, ressenti une frustration de ne pas lire ce que j'avais anticipé. C'est alors que j'ai pris conscience que cela montrait son originalité. Je me suis dit qu'un écrivain ne doit pas livrer l'intrigue que j'attends, mais celle qu'il a envie. Aussi, à distance de ma lecture, je m'aperçois que j'ai aimé être emmenée sur des chemins que je n'avais pas envisagés. Pour Miss Cyclone, j'avais eu la même sensation : mon attachement avait été rétroactif et avait perduré, alors que pour Après l'océan et Une toute petite minute, le coup de coeur avait été immédiat.


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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critiques presse (1)
LeFigaro
15 mai 2023
Laurence Peyrin ressemble donc à ses livres: sensible, drôle et impertinente! Preuve en est son dernier roman, Sous le soleil de Soledad, le huitième, dans lequel la société d’aujourd’hui en prend pour son grade.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Sur ce cliché typique pris par un bon gros bourrin du Sud, la gamine qu’elle était en 1978 soufflait ses bougies dans une robe à volants d’une teinte rose à mi-chemin entre le cachet de Prozac et le vomi de marshmallows.
Les rares fois où elle était tombée dessus au milieu d’un tas de papiers, la vue de sa bouche plissée entre deux grosses joues surplombant les flammèches du traditionnel gâteau à deux étages plâtré de crème au beurre beige lui avait évoqué une paire de fesses – bref, elle évitait de la sortir du trieur accordéon.
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« Pour elle Soledad n'avait jamais été que Soledad, et voilà que se déployait un nom, d’une écriture déliée à l'extrême, si bien que les jambes du l, des d et du y soulignaient ou chapeautaient toutes les autres lettres, comme ces signatures anciennes qui paraphaient la Déclaration d'indépendance qu'on vous apprenait à l'école.
De qui était-ce cette écriture ? Maman ou Soledad ? Il y avait peu de documents manuscrits dans ces classeurs, la grande majorité venait des impôts, des fournisseurs. Les autres à l’entête du Wild Sun Safari étaient tapés à la machine, puis plus tard, imprimés à partir de l'ordinateur.
Et dans la famille, on ne voyageait pas, on ne se quittait pas, on ne s'écrivait donc pas. Même Mama Cass prenait conscience qu'elle ne connaissait pas plus l'écriture de sa mère que le nom de Soledad »
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C'est mon avis, et je ne vais pas m'en excuser. Mais à force de #Me Too, on va arriver à un point où personne ne croira plus personne. Et surtout les vraies victimes qui ont du mal à se faire entendre. Alors ne participe pas.
page 252.
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Mama Cass remua sur son lit, mal à l'aise. Elle aimait pas ça. Elle n'aimait pas le passé . EllE n’aimait pas les souvenirs. Elle n'aimait pas savoir qu’elle avait été petite fille, parce que c'était sans doute la période la plus heureuse de sa vie, qu'elle n’en avait pas assez profité, et que c'était trop rapide de devenir adulte. On avait à peine le temps de se retourner sur un dernier repas en famille qu'on devait s'occuper de soi parce que plus personne ne le faisait.
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Mais aucun ne serait aussi beau que ce sac vide sur ses genoux : en allant au bout d'elle-même, Cassie Elliot des Everglades avait exaucé un vœu. Elle était quelqu'un.
Depuis tout ce temps, il y avait en elle la femme qu'elle aurait voulu être.
Elle était aimable.
Personne ne lui ferait plus ressentir le contraire
- surtout pas elle-même.
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Vidéo de Laurence Peyrin
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