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EAN : 9782207133194
192 pages
Denoël (08/04/2016)
2.68/5   14 notes
Résumé :
Début juin 1982, au plus froid de l’hiver des îles Malouines. Les soldats Pipo et Quiquito, ainsi que vingt-deux autres jeunes recrues ayant déserté l’armée argentine, passent les ultimes semaines de guerre tapis dans l’obscurité d’une grotte souterraine. Terrifiés, ils se cachent avec leurs compagnons d’infortune dans les tunnels de cette île si inhospitalière, où règnent le blizzard et la grisaille. La nuit, ils s'aventurent à la surface pour se ravitailler tant b... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Une guerre éclair entre l'Argentine et l'Angleterre. Et trop loin de chez nous pour que l'on y soit passionné. Toujours est-il que c'est le premier roman argentin qui croise ma route de lecteur "nu-sous-mon-pancho-comme-un-vrai-argentin-de-la-pampa" et aborde la Guerre des Malouines. D'ailleurs qui cela intéresse les Malouines, surtout en plein mois de mai et juin – durée de la pleine guerre – autour de ces petites îles peuplées de quelques autochtones et autres pingouins de l'hémisphère très-au-sud. de la neige, du froid, du vent. L'air est glacial en cette période, les brebis bêlent - surtout quand elles se font prendre par derrière par des bipèdes - et les tatous creusent.

Ils se nomment ainsi, entre eux, les tatous, comme un hommage à l'animal qui creuse son terrier. Eux ils vivent dans une tranchée, à l'abri du vent, du regard et des bombardements. Ils ont creusé également leur terrier, ceux qui ne veulent plus faire la guerre pour la dictature argentine. D'ailleurs, elle va bientôt se terminer cette guerre, et puis faut pas pousser non plus, dans un mois la coupe du monde va avoir lieu, l'Argentine est tenante du titre, restons mesurés dans la démesure politique.

Alors, oui, j'avoue, j'ai regardé un peu sur Wikipedia ce qu'on disait de cette guerre des Malouines. Je me souviens de l'avoir entendu à quelques titres aux JT d'Antenne 2 à l'époque, cela devait être Christine Ockrent. Mais comme je l'ai dit, trop loin, trop court, trop jeune pour que cela marque. Avec ce roman de Rodolfo Fogwill, je partage donc quelques jours de la vie de ces tatous pas tatoués et sans ukulélé. Je sens le froid qui glace le sang et les os, les problèmes de rationnement, le marché noir avec les Anglais, comment chier dans une tranchée, les rêves de certains, les histoires des autres qui n'ont pas vraiment de noms, juste des surnoms. C'est intéressant, pas aussi passionnant, trop loin, trop court, je l'ai déjà dit deux fois. As-tu déjà pensé à baiser une brebis ? avant qu'elle n'explose sur une mine, odeur de chair et d'abats chauds et fumants qui s'engouffre par le vent au-delà des collines et pénètre par le conduit de cheminée du terrier… Putain ce qu'il fait froid. Et humide. Fuck le blizzard, encore. On revient toujours au blizzard dans ces putains de vie…
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Comme beaucoup de conflits, la guerre des Malouines fut une guerre complètement absurde. Petit rappel des faits pour ceux qui étaient trop jeunes – ou pas nés – en 1982 pour s'en souvenir…
Les Malouines forment dans l'Atlantique Sud un archipel de plus de 750 îles et îlots d'une superficie équivalente à l'Irlande du Nord. Battues par les vents et des pluies régulières et soumises à un climat subarctique, ces îles ne sont constituées que de montagnes, de rochers et de plaines souvent marécageuses où paissent des milliers de moutons. Sommes toute, rien de bien intéressant. Et pourtant, depuis l'installation des premiers colons français en 1764, les Malouines ont souvent fait l'objet de revendications territoriales, que ce soit de l'Espagne, de la France, du Royaume uni ou plus tard, de l'Argentine. La guerre des Malouines est à ce jour le dernier épisode du genre.
En 1982, une junte militaire est au pouvoir en Argentine. La dictature autoritaire et répressive qu'elle fait régner sur le pays et une situation économique catastrophique la rende de plus en plus impopulaire. Cherchant à détourner l'attention de la population et à engranger une victoire qui pourrait restaurer sa légitimité, le pouvoir militaire envahit les Malouines que le pays réclame aux Anglais depuis 1833. En pleine guerre froide et aussi à quelques mois d'échéances électorales qui pourraient prolonger son mandat, Margaret Tatcher, alors Premier ministre britannique, réplique au quart de tour et envoie la Navy dans l'Atlantique Sud. La guerre sera expéditive, se terminant deux mois plus tard par l'écrasante victoire des Britanniques sur une armée argentine en pleine déroute.

Si l'on en croit son auteur Rodolfo Fogwill, « Sous terre » a été écrit en 7 jours en pleine guerre des Malouines, à un moment où l'issue des combats ne faisait plus aucun doute. Il y raconte l'histoire rocambolesque d'une cinquantaine de soldats argentins – la plupart très jeunes et issus des faubourgs des grandes villes du pays – qui ne voulant pas servir de chair à canon dans un conflit très vite perçu comme absurde et perdu d'avance, décident de déserter. Ils creusent alors un abri souterrain – le terrier – qu'ils équipent d'un poêle (la guerre a lieu en plein hiver austral) et dans lequel ils entassent charbon, nourriture, cigarettes et alcool pour tenter de se prémunir du froid et survivre sous la terreur des bombes. On les appellera les tatous, à l'image de ces petits mammifères carapacés d'Amérique du Sud qui vivent sous terre. A l'intérieur, la vie s'organise sous la direction des « Rois Mages », ces quatre, puis 3 soldats à l'origine du projet qui, dans ce monde de la débrouille, vont recréer un semblant d'ordre social avec ses règles de vie ; chacun ayant ses tâches et ses devoirs pour permettre aux uns et aux autres de tenir de manière très pragmatique jusqu'à la fin du conflit.

De prime abord, le style de Fogwill a de quoi surprendre : haché, bref, souvent en mode dialogue, brouillon aussi quant à la source de la narration (on se demande souvent qui est le narrateur). Mais en réalité, cette écriture, tout en déroute participe au rendu de la situation dantesque décrite. Écrit à chaud, au coeur du conflit, même si Fogwill n'a jamais été sur place, « Sous terre » se veut un récit volontairement flou entre fiction clairement revendiquée (l'épisode des tatous est pure invention) et contexte on ne peut plus réel (les forces en présence, les bombes, le froid, les paysages, les moutons sautant sur les mines…). le résultat, qui n'est pas sans rappeler de nombreux récits de 14-18, est un vibrant plaidoyer contre l'absurdité de la guerre où les déserteurs sont élevés au rang de héros parce que refusant de se battre pour une cause idiote et perdue d'avance, ils se délivrent des contingences pour entamer le seul vrai combat à mener dans pareille circonstance : celui de la survie.
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Malouines, 1982, la bataille fait rage entre l'Angleterre et l'Argentine dans un décor de guerre froide. Dans cet archipel sud austral situé à moins de mille kilomètres de l'Antarctique, Rodolfo Fogwill nous embarque ans le quotidien des fantassins argentins qui, terrorisés à l'idée de subir les attaques d'armes modernes d'une violence inouïe et inédite, se terrent dans des grottes en attendant la fin des combats. le lecteur partagera le quotidien de ces « tatous » du nom de petit animal sud-américain à carapace qui creuse et se recueille dans son terrier. Peu d'écrivain ont eu l'audace de porter le moindre regard sur ce conflit éclair, et encore moins de regards critiques. Mais c'est ici la seule et unique originalité du roman. A point de comparaison égale, nous pourrions citer les barbus dans les tranchées de Verdun, auquel cas le récit aurait bien du mal à susciter la compassion et la tristesse, comment lier un conflit de deux mois ayant fait moins de mille victimes et une guerre de quatre années ayant retiré des dizaines de millions de vie. Car, oui, ce conflit aura duré deux mois, la vie des tatous dans leur terrier, cinq à six semaines, et pourtant leur sacerdoce aura semblé interminable, bien qu'il s'agisse d'un combat naval et de pilonnage en premier lieu. L'auteur décrit fidèlement les états d'âmes et coutumes de ce groupe de terriens confrontés à la promiscuité, au froid, à la peur et à la faim, en utilisant un langage crû et vulgaire propre à ces jeunes recrues. Pour autant, le récit m'échappe et le fil rouge éclate dès la sortie des lieux. Les scènes sont mélangées, l'auteur cite la fin du conflit et le retour sur le continent pour mieux revenir sur les conflits quotidiens, les militaires ont plusieurs prénoms mais ne bénéficient jamais d'une description qui permettrait de les remettre, le narrateur est inconnu, et semble même parfois changer en fonction des situations. le conflit en tant que tel est ignoré, qu'il s'agisse de la chronologie, de l'origine de la bataille, de sa finalité ou de son implication géopolitique mondiale. Pire, le décor politique local, phagocyté par la peur que suscite la dictature des généraux, est à peine souligné. le récit sombre dans le chaos au rythme des pages tournées, la lecture parait plus dure et l'histoire, opaque. Des anglais apparaissent, amis, ennemis, ou collabos ? des nonnes évangélisent les champs, implication de l'Eglise, apparition, anecdote ? D'innombrables questions sans réponse, et dans le désordre. Somme toute, un profond dégout du conflit submerge le lecteur, apitoyé par le sentiment abject suscité par la guerre, mais l'auteur semble avoir rédigé pour lui-même, sans penser au lecteur qui doit faire preuve de caractère pour s'immerger proprement. Sous terre demeure une frustration, celle d'un potentiel énorme mais incorrectement exploité.
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Autant être franche d'entrée de jeu : je n'ai pas du tout, mais alors pas du tout accroché à ce roman. Il a beau être un classique de la littérature argentine, j'ai eu beaucoup de mal à aller jusqu'au bout et à ne pas abandonner en cours de route. Je vous avoue même que j'ai lu les dernières dizaines de pages en diagonale...

Pourtant, le sujet avait de quoi intéresser et c'est la seule raison pour laquelle je lui mets une note positive et non nulle. La guerre des Malouines est un sujet fort méconnu de l'Histoire et même moi, en tant qu'Historienne, je ne la connaissait que de nom, sans vraiment en connaître tous les tenants et les aboutissants. Alors, on ne peut pas dire que le conflit nous soit raconté par le menu, puisque l'on suit le quotidien d'une bande de soldats appelés « tatous » parce qu'ils vivent retranchés sous terre et ne sortent que la nuit pour se ravitailler. Ainsi donc, nous n'avons qu'un point de vue très étriqué du conflit.

Ensuite, je dois dire que le style de l'auteur m'a complètement perturbée : aucune idée de qui est le narrateur, et je me demande même si l'on n'en change pas en cours de route ! Autant vous dire que j'en suis restée perplexe ! Puis, les personnages, les objets, les lieux : tout a plusieurs noms ! Comment voulez-vous vous y retrouver ? Pour ma part, j'ai été complètement perdue...

Alors oui, c'est un récit de guerre, donc puissant émotionnellement mais je n'ai rien ressenti puisque je n'ai jamais réussi à entrer dans le récit, trop brouillon pour moi. Nous sommes au plus proches des soldats et donc le vocabulaire et la syntaxe s'en ressentent : les personnages parlent vulgairement et parfois leurs phrases n'ont aucun sens. de plus, les dialogues ne nous indiquent jamais qui parle, ce qui rend la tâche de s'y retrouver encore plus ardue !

En bref, une lecture qui fut un clavaire pour moi, je suis complètement passée à côté !
Lien : http://rhapsodyinbooks.eklab..
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Les îles Malouines, en 1982, la guerre fait rage entre l'Argentine et l'Angleterre. Un groupe de soldat argentin terrifié par cette guerre se cache tapis dans l'obscurité d'une grotte car ils redoutent la mort face aux armes modernes de l'Angleterre.
Un livre qui aurait pu être passionnant mais que j'ai eu beaucoup de mal à lire quant à l'écriture.
L'histoire est intéressante, le thème passionnant.
Le sujet abordé ici sort de l'ordinaire car on parle rarement de ces "petites" guerres, je dis petites car elle n'a pas duré longtemps et n'es pas une des plus importante de l'histoire humaine.
Une histoire et un lieu plutôt très intéressant que j'aurais aimé découvrir un peu plus, mais je trouve que malheureusement que le récit manque d'entrain. Tout est écrit de façon hachuré. Je penses qu'hélas cela ne doit pas venir du roman de base mais de la traduction. J'ai eu l'impression, en lisant le roman, qu'elle a été faite mot pour mot et on ressent trop ce défaut, ce qui a gâché ma lecture.

Il y a pourtant un énorme potentiel dans ce roman, mais j'ai trouvé que celui-ci n'avait pas été exploité jusqu'au bout. Je suis ressortie avec un manque, une déception.
Lien : http://chezaxl.blogspot.fr/2..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
La brebis va d'un côté et de l'autre. Elle flaire nerveusement. Elle sent qu'il y a un bipède pas loin. Elle a une petite idée : "Celui-là il va me baiser, me tondre ou m'égorger pour me bouffer." Elle a peur. Elle prend un air dégagé. Marche doucement dans le sens du vent. Elle broute un ou deux brins d'herbe pour donner le change, pour qu'on ne remarque pas qu'elle s'éloigne. Elle lève son museau contre le vent. Elle flaire. A cent mètres, avant que la nuit tombe, l'humain la voit flairer. Elle, elle mâchonne deux ou trois brins de plus, toujours mine de rien, jusqu'à ce que, tout à coup, elle estime qu'elle est suffisamment à distance et elle se met à courir.
Là dans les îles, les brebis et les moutons courent plus vite que les chiens et font de sacrés bonds. Ils sautent par-dessus une clôture comme un rien, hop !... De loin, l'humain les regarde et se dit : "quel idiot, cet animal, tout ce qu'il sait faire c'est sa tailler !' Et il reste à le regarder, pour regarder quelque chose, faute d'une autre distraction en attendant qu'il fasse bien nuit pour retourner au refuge et soudain l'éclair : bzzz ! Ce qu'il s'est passé c'est qu'il y avait une mine sous le mouton et quand il l'a frôlée ça a été comme si le soleil surgissait, une lumière énorme ! A ce moment on pouvait le voir encore suspendu dans les airs, le mouton. En l'air, il rétracte ses pattes, lève la tête et regarde derrière en tordant son cou qui devient comme celui d'une fière girafe, il s'envole haut dans les airs et explose juste quand l'homme entend le bruit de la mine, cette explosion que le mouton a dû entendre le premier. Il commence seulement à se démembrer : la tête d'un côté, une patte de l'autre, la cage thoracique à la laine roussie d'un autre, et le dos - la toison du dos c'est ce qui a été le moins brûlé par l'éclair - tout léger sans mouton flotte dans les airs comme un manteau sans propriétaire et retombe sur le sol un peu plus tard que les autres morceaux.
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La poudre chimique. Dans ces putains d’îles plus un seul flacon de poudre chimique. Pourquoi ils l’ont gaspillée ? Ils l’ont gaspillée, ils l’ont oubliée, il ne reste plus un seul putain de pot de poudre chimique !
Ni les Anglais ni les autochtones, ni la marine ni l’armée de l’air ni le quartier général ou la police militaire n’ont le plus misérable petit flacon de poudre, si indispensable. Il n’y en a pas, personne n’en a.
Avec de la poudre chimique et un sol en terre, quand quelqu’un chie – quand deux, trois, quatre ou cinq chient -, la merde sèche, il n’y a pas d’odeur, elle s’agglutine et se tasse et le lendemain on peut la sortir avec les mains sans être dégoûté, comme si c’était de la pierre ou de la crotte d’oiseau.
C’est comme ça qu’ils chiaient avant, jusqu’à ce que la réserve s’épuise. Où peut-on en trouver ? Un jerrican, dix paquets de cigarettes, trente rations ! N’importe quoi contre un pot de poudre chimique même ouvert et à moitié humide ! Mais rien. Sans poudre chimique il faut aller chier dehors, dans le froid, la nuit, pour que personne ne repère l’entrée du toboggan. Certains peuvent y aller, d’autres non. Il y en a qui tiennent dix jours sans chier. Trois, quatre, cinq jours pour d’autres, et certains ont chié de jour, en attendant la nuit, loin, de retour d’une mission quelconque.
Chier de jour, c’était risquer d’être repéré et abattu. Il y en a toujours un prêt à te mettre en joue sans avoir reçu d’ordre s’il aperçoit quelqu’un tout seul en train de chier. Mais chier la nuit par moins huit c’est l’enfer à l’envers.
Se chier dessus ! Celui qui chie sur lui pue et s’irrite la peau. Il empeste tout le monde. La peau peut s’infecter et donner de la fièvre. Le pire c’est d’être irrité, puant, infecté, fiévreux et insulté par les autres à cause de l’odeur qui se dégage des vêtements.
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La peur, la peur c’est pas toujours pareil. La peur change. Il y a peur et peur. La peur de quelque chose – d’une patrouille que tu peux croiser, d’une balle perdue – c’est une chose, mais la peur continue toujours là, qui traîne partout, c’en est une autre. Tu trimballes cette peur, naturelle, constante, tu grimpes péniblement la côte, tu es à bout de souffle, chargé de bidons et de sacs, et une patrouille surgit, et par-dessus la peur que tu trimballes apparaît une autre peur, une peur forte mais toute fine comme un petit clou planté au centre de la blessure… Il y a deux peurs : la peur de quelque chose et la peur de la peur, celle que tu traînes toujours avec toi et dont tu ne pourras jamais te débarrasser à partir du moment où elle s’est installée.
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En sortant ils eurent l'impression d'entendre le bourdonnement d'avions à hélice. Après, plus rien. Juste du vent - un peu de vent - et parfois une rafale de neige. Après une journée sans sortir, marcher est difficile. Mais c'est mieux : après avoir passé du temps au chaud l'homme supporte mieux le froid. Quand on sort d'une telle chaleur comme il faisait dans le conduit à côté du poêle, on sent le froid, on souffre, on a du mal à s'y habituer : le froid mord, l'air est comme du verre et quand on veut respirer on a l'impression qu'il ne va pas entrer. Mais celui qui a passé une journée entière dans le froid sait que ceux qui viennent de la chaleur peuvent marcher, bouger et grimper sur la montagne alors que lui n'en peut plus, parce que celui qui a longtemps été dans le froid veut juste être tranquille, rester dans le froid en grelottant et se laisser geler jusqu'à ce que toute douleur disparaisse et que mort s'en suive.
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Il rêva qu’il baisait une brebis. Certains – disait-on – avaient baisé avec des brebis, des juments et même des ânesses. Lui rêva de brebis. Il se réveilla en pensant à ce qu’on disait de Rubione : que ceux du Quartier général l’avaient mis au cachot, dans le froid, parce qu’ils l’avaient surpris en train d’essayer d’attraper une brebis pour forniquer.
- Envie de baiser, commenta-t-il à son réveil.
- C’est d’avoir marché dans le froid, dit l’Ingénieur. T’arrives au chaud et ça te donne envie de baiser.
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