Souvenirs

Petite soeur d'une des plus grande poétesse russe, Anastasia Tsvetaïeva à toujours vécue dans l'ombre de Marina, en dépit de sa première autobiographie, relatant sa vie dans au goulag, qui connut un petit succès lors de sa parution.

Souvenirs est donc sa deuxième autobiographie, la plus complète, qui s'étale de la naissance jusqu'à la mort de Marina, même si une grosse majorité du livre se déroule durant l'enfance des deux soeurs.

Dans la plus grande tradition russe, c'est un pavé de 900 pages qui nous attend ici. C'est gros, mais très digeste, grâce à une très bonne traduction, et une bonne mise en page. Les notes de bas de page sont tenues au strict nécessaire, il n'y a pas d'introduction, de conclusion ou de notes poussives et ennuyantes pour gâcher l'expérience.

Non, ici nous sommes juste avec Anastasia, alors qu'elle nous raconte son enfance, d'abord en Russie, puis en Europe alors que leur mère tombe de plus en plus malade. Après sa mort, Anastasia retourna avec Marina en Russie, où elles commencèrent à s'intégrer dans l'intelligentsia russe culturelle de l'époque, avant l'excitation de la révolution, puis la désillusion, rapidement suivie par la guerre et les déportations, avant, acte final, les recherches désespérées pour découvrir le sort de Marina et lui offrir une sépulture décente.
On pourrait découper ce livre en plusieurs parties aux atmosphère bien distinctes, reliées entre elles par les photos disposées dans le livre. Pour la plupart rarissimes, elles sont bien disposées à travers le livre.

Trop peu connue, cette autobiographie, qui est presque plutôt une biographie de Marina vue par sa petite soeur, Souvenirs mériterait d'être plus souvent cité. Même si son imposante stature peut rebuter, le panorama impressionnant qu'il offre de la Russie du XXème siècle le rend tout simplement indispensable.