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EAN : 9782070719846
288 pages
Gallimard (13/06/1990)
3.43/5   7 notes
Résumé :
SPLENDEUR ET DÉCADENCE DU CAMARADE ZULO [1990], trad. de l'albanais par Christian Gut , 288 pages, 140 x 205 mm. Collection Du monde entier, Gallimard -rom. ISBN 2070719847. 17,68 €


Splendeur et décadence du camarade Zulo fut publié en 1972 en feuilleton dans l'hebdomadaire satirique albanais Hosteni et connut immédiatement le plus grand succès, en dépit des réserves de quelques hauts personnages. L'ouvrage parut en volume dès l'année ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Francois Nourissier:

Dritero Agolli: Tartarean of Tirana
Dritero Agolli whose first book is translated in French, heads the Albanian League of Writers and Artists for 17 years now. Those who know popular democracies are aware that in the state devise important authors were rarely appointed in high positions. For the classic apparatchik, for the ‘laureate poet” who was famous in the East, Milan Kundera has presented a harsh portrait in the novel “Life is elsewhere”, whose hero Jaromil, precedes the comic figure of “Comrade Zylo”. But it seems that Dritero Agilli has nothing to do with the zealous and tasteless novelists that Stalinism liked so much. When I met him last year in Tirana, I was impressed by his profile as a leader and his flowing tone. Now his works have been translated in the valuable collection “From all over the world”, where not everyone is invited to publish. Will he get as famous as Ismail Kadare? This is not impossible.
From the clear title of the novel “The rise and fall of Comrade Zylo” we are reminded of the rise and fall of Zylo Kamberi in Tirana, a high official, director of cultural affairs. It is a stunning and very funny criticism over bureaucracy, intellectual administration, of privileges of socialism and the harsh and sharp language used. Published in a journal in 1972 and a year later as a separate edition, republished again in 1981, “The rise and fall of Comrade Zylo” forces us to review some of our ideas on the freedom that a novelist in Albania during Enver Hoxha's dictatorship. It was really a mysterious place! Moreover, behind the characters of the novel, functionaries, paper writers, critics (and their fat and well-behaved wives) the warned readers could recognize the real personalities. We are even more impressed to accept that these ridiculed caricatures were real portraits.
By imitating a famous formula, Dritero Agolli becomes Franz Kafka, with a bit more sun. The Ministry of Culture, its directories, commissions and meetings make up the abstract décor of a buffoon satire. Zylo is a Tartarean of dialectics, a pot full of words, a grandiloquent talker, hypocrite, maybe even honest, but an irreparable fool. In his work “Rober” or “School for Women” Andre Gide describes an exhausted and cunning character in this family. It is envisaged that even Gogol who had lived a century later, had used this subject. Being or not supporters of the “socialist realism”, it is something rare that the authors venture to describe a negative hero. This is a dangerous undertaking but masterpieces may come out of them. A sustainable distance should be kept between the author and the character, and between this latter and the reader. Dritero Agolli has achieved this by using an ideal narrator: Demka who is at the same time slave and parasite of comrade Zylo who is his shield. Being a hopeless writer and cool-headed journalist, Demka is rather the insignificant editor of reports, speeches and interventions of his hierarchic superiors. He is seen only at a lost profile, writing down the inextinguishable sentences of his master and serving him his soup. Soon, both characters, fed by one-another, are inseparable. Demka's flattering modesty and hypocrisy approaches the grandiosity of Zylo, his arrogance, his empty rhetoric, somewhat a ridiculous grandiosity. This is the epopee of the dogmatic chitchat, apotheosis of nothing.
One should not think that the author is exaggerating. Are we not familiar with the CP intellectuals and artists in the 50s who were not able to speak, and such ideological follies? In this naive euphoria in which we are immersed for 6 months now, the evidence of such power and mockery should slow down the dizzy movement of the pendulum in our country.

(In the journal “Figaro Journal” dated 30 June, 1990).

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Si le camarade Zulo, est le personnage principal, c'est Demkë qui s'exprime tout au long de ce roman de Dritëro Agolli que m'a recommandé une amie Albanaise.
L'on retrouve l'ambiance pesante de la bureaucratie des pays communistes des années 50, ici, l'Albanie.
Demkë est l'obscur employé d'un ministère de la culture sous les ordres du camarade Zulo. Il est chargé, non de la préparation, mais souvent bien plutôt de la rédactions de rapports et de discours pour son chef. Il me fait pitié car il ne sait pas dire non et passe ses jours et ses soirées à écrire pour les autres au lieu de réaliser son rêve le plus cher, écrire pour lui-même des textes personnel. Mais nul ne lui en laisse le temps car, outre le camarade Zulo, son N+1, comme l'on dirait aujourd'hui, le camarade Q., son N+2 mais aussi, plus avant dans le livre, Cléopâtre, la belle épouse de son ami Adem Adachi, écrivain, lui téléphonent et lui donnent les thèmes qu'il doit aborder dans leurs futurs discours. Et chacun, non seulement de lui « voler » ses mots mais aussi de les détourner pour se les approprier, comme de vrais plagiaires. Cela n'en finira donc jamais ?! Plus fort encore, le camarade Zulo lui commande un discours et le camarade Q. à peine quelques heures plus tard lui demande d'écrire exactement l'inverse et tous deux de débiter chacun le leur, successivement au cours de la même réunion en présence du pauvre gratte-papier, à son plus grand désespoir !
J'ai, à la fois aimé cet ouvrage à l'humour corrosif, mâtiné de traits de poésie ou de pensées incongrues imaginées par le camarade Zulo ; et pas aimé car la répétition des situations, à la longue, est pesante même si l'auteur tente une échappée réjouissante et fraîche dans un village reculé. Une opinion mitigée, donc pour ce roman
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Publié en 1972, ce roman raconte la vie des dirigeants du Parti. le camarade Zulo est un personnage tellement considérable qu'il est hors de question de le déranger quand ses propres fils se retrouvent au commissariat après avoir saccagé la maison des voisins. Il est à la tête d'un bureau des affaires culturelles dont les compétences s'étendent du répertoire des chansons aux noces villageoises, à la censure du théâtre, l'implantation de bains publics dans les villages, l'organisation de festivals folkloriques....dans un esprit scientifique et démocratique!

Le narrateur, Demkë, est un écrivain raté qui rédige les rapports, interventions et discours de ses supérieurs, trop occupés, ou trop paresseux pour le faire eux-mêmes. Il lui arrive de rédiger un rapport sans savoir qui va en être le rapporteur ou parfois d'en écrire deux contradictoires pour une même conférence.

C'est ainsi que le Camarade Zulo sera le rapporteur du rapport commandé par le camarade Chemchedin éloigné en province, début de l'ascension du camarade Zulo qui prend sa place et fait de Demkë son bras droit.

Au premier abord, le camarade Zulo apparaît comme un personnage prétentieux et snob, intrigant au discours enflé et creux, prêt à tout pour une invitation officielle. Demkë l'accompagne en déplacement "au milieu de ses frères villageois". Les deux hommes se rapprochent, le Camarade Zulo s'humanise, il est touchant de naïveté quand il s'extasie sur les beautés de la nature, presque poète. le raki lui fait oublier son comportement officiel, on est presque compatissant quand il se ridiculise en se saoulant.

Il ne faudrait pas s'éloigner de Tirana, des sommets et des bureaux où se nouent les intrigues pour le pouvoir. Alors que les dirigeants passent des vacances à la mer dans des hôtels qui leur sont réservés, se trament des complots. La chute du camarade Zulo est programmée alors que personne ne se doute de rien.

Dans un style vivant, ironique et humoristique, les arcanes du pouvoir sont décrites de façon très amusante. Critique satirique ou témoignage? C'est en tout cas un livre amusant avec toute l'absurdité de la bureaucratie.

Alors que la disgrâce est manifeste, son entourage entretien une véritable légende et Demkë, retrouve le goût décrire en relatant la vie du Camarade Zulo:
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Auteur bien méconnu (en France).
Ce n'est certes pas du Kadaré, cela n'en encoure pas moins un véritable intérêt.
Ce livre que l'on trouve encore neuf mérite votre attention, votre lecture. Critique drôle et parfois tragique de cette Albanie communiste, des relations humaines, de fausse humilité qui se transforme petit à petit par une vraie.
Les vicissitudes d'un monde politique qui se veut honnête, sans ambition, égalitaire y sont merveilleuses bien décrites.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Je ne répondis pas. Je repris le crayon et me mis à écrire. Les lettres s’alignaient les unes à côté des autres, telles les mottes le le long du sillon d’un champ. Quand j’étais petit, j’allais dans les champs avec mon père et je regardais les sillons. Ils étaient longs. La charrue courait dans la terre et rejetait les mottes sur le côté. On sentait une odeur de terre. A vrai dire, le papier ne sent pas l’encre. Mais j’en ai l’impression. Je ne manque pas d’imagination et je suis capable d’écrire.
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Le camarade Zulo ne peut pas rester sans donner son avis. Pour lui il n’y a pas de phénomène qui ne soit prétexte à l’épanouissement de sa pensée. « au début naît le phénomène naît ensuite le rayon de la pensée a-t-il dit. »
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