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EAN : 9782200620356
224 pages
Armand Colin (03/01/2018)
3.6/5   15 notes
Résumé :
Et si en fait la saga Star Wars nous racontait en creux l’histoire de l’Amérique, celle du Bien contre le Mal, de la République contre l’Empire et d’une nation qui, à trop avoir eu besoin de démons, s’est trop souvent perdue ?
Face à l’obsession sécuritaire désormais constante sinon renforcée avec l’accession de Donald Trump à la présidence des États-Unis, la question que pose la saga est celle de l’avenir de l’Amérique et, au-delà, de nos démocraties.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
l'auteur , Thomas Snegaroff, dans un essai argumenté et documenté nous livre sa vision de la saga Star Wars (les épisodes 4 5 6 et ce qu'on appelle la prélogie soit les épisodes 1 à 3. L'auteur souligne, la sortie dans un très petit nombre de salle, en 1977,de la guerre des étoiles, alors que les grands studios hollywoodiens ne croyaient pas dans le potentiel de cette saga.
La force (si je puis dire ) de cet essai est de croiser les analyses. L'histoire mondiale, tout d'abord, avec la référence du camp du mal et l'ombre du nazisme , Palpatine figure d'Hitler mais aussi dans une moindre mesure de STaline. Puis l'auteur recentre son cadre d'analyse autour de la société américaine et fait le lien entre Palpatine et Nixon, président honni des américains en raison du Watergate, devenant alors le symbole d'une République ayant "basculé vers le côté obscur de la force".
L'analyse se fera ensuite plus sociologique, abordant le besoin d'une Amérique en proie un sentiment d'insécurité bien évidemment après le 11 septembre et votant sans états d'âme , le liberticide Patriot Act mais aussi dès les années 50, avec la chasse aux communistes, entraînant le départ de Ch Chaplin et d'Orson Welles.
La théorie du complot est tellement enracinée dans la société américaine nous dit l'auteur , qu'elle aura dès les années 30 .nourri l'antisémistisme puis l'antinipponisme de la seconde guerre mondiale. le parallèle est simple à faire avec Star Wars et Palpatine se faisant élire à la tête de la Chancellerie et transformant la République en Empire;
A l'aune de la société américaine , traumatisée par la guerre perdue au Vietnam et le besoin de retrouver, un père, des repères et surtout une autorité , l'auteur nous démontre comment Star Wars et traversé par ces thèmes de la quête du père, les femmes n'y tenant ma foi qu'un role très très mineur.
Malgré toutes ces références, il faut souligner que cet essai est fort agréable à lire, pas du tout "prise de tete"
je remercie Babélio et l'opération Masse Critique de m'avoir permis cette découverte.
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Qui ne connaît pas la célèbre saga Star Wars. Au-delà de toute la mythologie qui en a découlé depuis la sortie du 1er épisode (qui est en fait l'épisode IV), cet ouvrage se propose de replacer la trilogie (épisodes IV, V et VI) et la prélogie (épisodes I, II et III) dans le contexte politique et culturel de l'Amérique, voire même de remonter aux Pères fondateurs. Des parallèles sont ainsi établis entre la saga et l'histoire des Etats-Unis, mais pas que...


Certains chapitres se révèlent ainsi vraiment intéressants et apportent un éclairage inattendu de cette saga tout en faisant découvrir l'histoire principalement politique des Etats-Unis. La quête du père et la place des femmes, dans une Amérique en recherche d'une figure paternelle forte pour la diriger, mais surtout le traumatisme issu de la guerre du Viet-Nâm sont ainsi développés et trouvent un véritable écho, principalement dans la trilogie. D'autres parallèles effectués par l'auteur me semble plus aléatoires, pour ne pas dire tiré par les cheveux, et ont parfois du mal à se rattacher à une quelconque histoire politique ou culturelle des Etats-Unis, pourtant sujet de cet essai.


Reste que cet essai est très intéressant et surtout facile à lire. Thomas Snégaroff réussi à combiner films à succès et politique américaine sans jamais être ennuyeux.
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Critique en bonne et due forme de la société américaine et du pouvoir en place (Trump est vu comme l'Empereur Palpatine, je vous laisse en savourer la substance). La grille de lecture reste la première trilogie, parti-pris que je partage, la symbolique initiale survient après la guerre du Vietnam, l'ambition était forte à l'époque (la science-fiction parlant naturellement de façon détournée du monde contemporain).

Très fluide et facile à lire (même pour qui n'est pas à l'aise avec la politique US), enrichissant, une autre façon de se cultiver via le prisme de StarWars. Je remercie Babelio et sa Masse critique pour cette découverte alléchante.

SOMMAIRE
Partie 1 - La trahison des pères
1. le camp du Bien
2. le camp du Mal
3. Richard Palpatine Nixon
4. La tentation impériale

Partie 2 - La peur est le chemin vers le côté obscur
5. La peur au service de la dictature
6. Devenir le Mal

Partie 3 - Retrouver les pères
7. L'Amérique sans (re)père
8. le besoin de père
9. Retour à l'ordre
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Je lis peu de livre non fictionnel mais celui-ci m'intéressait car j'aime beaucoup Star Wars ! Alors, clairement, cet essai va vraiment être destiné aux fans de la saga ( ou de civilisation américaine) , ce qui tombe bien pour moi. J'ai beaucoup apprécié ce décorticage de la saga posé en parallèle de l'évolution de la société et de la politique américaine ( que je connais moins bien que SW) . L'analyse est compréhensible et bien expliquée et j'ai appris énormément de choses sur la politique intérieure et extérieure des USA. J'ai apprécié le fait que l'auteur souligne que dans les deux premières trilogies (on exclu les épisodes à partir du 7) les femmes ont une place minime, réduites à un objet de désir ou à être celle qu'il faut protéger alors qu'elles ont toutes une place importante à la base ( Padmée et Leia sont des politiciennes douées... et jamais personne n'évoque le fait que Leia, jumelle de Luke puisse avoir la Force ou que la Force puisse être un héritage maternel). J'ai apprécié les citations des films et tout le passage qui revient sur la mythologie.


Ce que j'aime : les citations, la manière dont l'auteur décortique les inspirations


Ce que j'aime moins : j'aurais aimé entrer un peu plus dans le sujet de la mythologie (mais ce n'était pas le propos) et lire plus de choses sur les nouveaux films


En bref : Un ouvrage instructif et compréhensible qui permet une lecture de la politique américaine et des enjeux des premières trilogies


Ma note


7/10
Lien : http://jessswann.blogspot.fr..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
l'auteur , Thomas Snegaroff, dans un essai argumenté et documenté nous livre sa vision de la saga Star Wars (les épisodes 4 5 6 et ce qu'on appelle la prélogie soit les épisodes 1 à 3. L'auteur souligne, la sortie dans un très petit nombre de salle, en 1977,de la guerre des étoiles, alors que les grands studios hollywoodiens ne croyaient pas dans le potentiel de cette saga.
La force (si je puis dire ) de cet essai est de croiser les analyses. L'histoire mondiale, tout d'abord, avec la référence du camp du mal et l'ombre du nazisme , Palpatine figure d'Hitler mais aussi dans une moindre mesure de STaline. Puis l'auteur recentre son cadre d'analyse autour de la société américaine et fait le lien entre Palpatine et Nixon, président honni des américains en raison du Watergate, devenant alors le symbole d'une République ayant "basculé vers le côté obscur de la force".
L'analyse se fera ensuite plus sociologique, abordant le besoin d'une Amérique en proie un sentiment d'insécurité bien évidemment après le 11 septembre et votant sans états d’âme , le liberticide Patriot Act mais aussi dès les années 50, avec la chasse aux communistes, entraînant le départ de Ch Chaplin et d'Orson Welles.
La théorie du complot est tellement enracinée dans la société américaine nous dit l'auteur , qu'elle aura dès les années 30 .nourri l'antisémistisme puis l'antinipponisme de la seconde guerre mondiale. Le parallèle est simple à faire avec Star Wars et Palpatine se faisant élire à la tête de la Chancellerie et transformant la République en Empire;
A l'aune de la société américaine , traumatisée par la guerre perdue au Vietnam et le besoin de retrouver, un père, des repères et surtout une autorité , l'auteur nous démontre comment Star Wars et traversé par ces thèmes de la quête du père, les femmes n'y tenant ma foi qu'un role très très mineur.
Malgré toutes ces références, il faut souligner que cet essai est fort agréable à lire, pas du tout "prise de tete"
je remercie Babélio et l'opération Masse Critique de m'avoir permis cette découverte.
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Le mal était déjà là, tapi dans l'ombre, n'attendant que le moment pour éclater au grand jour.

La psychologie du déviant, d'Anakin à Chérif Kouachi.

C'est une photo dont les couleurs sont un peu passées. Il faut dire qu'elle a vingt ans, cette photo. Au second plan, un immense immeuble, résidence de vacances, alignement incurvé de balcons identiques. Au premier plan, le bleu chloré d'une piscine chauffée par le soleil d'été. Quelques têtes sortent de l'eau. Sur le rebord, des adolescents. Un jeune garçon qui fait le "V" de la victoire avec les doigts de sa main droite. Ses cheveux sont noirs et sa peau brune. Il paraît sur le point de plonger dans la piscine. Son sourire est immense, solaire. Cet été 1994, comme chaque été depuis quelques années, ce garçon le passe à la Grande-Motte, au bord de la Méditérrannée. Ce garçons, vous le connaissez. Son nom est Chérif Kouachi.

Comment un enfant rieur devient-il l'incarnation du Mal?

(...)Anakin est un petit garçon qui grandit sans père, seul avec sa mère adorée. Ses talents, il les met sulement au service de Shmi, sa mère. Il devra se séparer de sa mère à ses 9ans pour devenir un Jedi, pendant que celle ci reste l'esclave de Wattoo, sur Tatooine.

La séparation est déchirante. Hugues Paris et Hubert Stoecklin, psychiatres et psychanalystes, ont analysé en profondeur le profil psychanalytique d'Anakin/ Dark Vador. *1

Ils montrent à que lpoint cette séparation maintient le jeune Anakin dans une situation d'inconfort affectif, dans la crainte qu'il éprouve de ne laisser aucune trace auprès de sa mère. Il est vrai que, profondément attristé, il se heurte à la froideur de sa mère. Avant de partir, il lui demande, plaintif : " Est-ce que je te reverrai un jour?". Sa mère ne lui offre qu'une réponse sous forme de question : " Que répond ton coeur à cette question?".
"Sois courageux et ne regarde pas en arrière" sont les derniers mots de sa mère.

C'est uen chose bien établie que l'enfant qui grandit sans l'un de ses parents vit dans l'angoisse permanente de perdre le parent restant, de devenir orphelin. Anakin, s'inscrit parfaitement dans ce cadre théorique.
(...) Maitre Yoda est immédiatement réticent à l'idée de former Anakin:

Yoda: Qu'éprouves-tu ?
Anakin : J'ai froid.
Yoda : Peur as-tu?
Anakin : Non.
Yoda : Lire en toi nous pouvons.
Windu : Sois attentif à ce que tu ressens.
Ki-adi: Tes pensées vont vers ta mère.
Anakin: Elle me manque.
Yoda : Peur de la perdre tu as ?
Anakin : Qu'est ce que ça change?
Yoda: Tout! La peur mène au côté obscur. La peur engendre la colère. La colère engendre la haine. La haine engendre la souffrance. Je sens beaucoup de peur en toi.

Anakin a peur. Il est terrorisé à l'idée de ne plus revoir, mais surtout de perdre sa mère. Sorti de l'adolescence, Anakin rêve de la mort de sa mère.

Donlad W. Winnicott, l'un des grands psychanalystes du XXe siècle, spécialiste de l'enfance, décrit le cas de cette petite fille, née sans père, qui rêve sans cesse de la mort de sa mère, traduisant l'angoisse permanente de sa disparation. Tout comme Anakin obsédé par la vision de sa mère morte.
C'est d'ailleurs après un rêve qu'il décide alors, jeune homme, de la retrouver.

(...) Arrivés sur place, Anakin apprend une terrible nouvelle. Un mois plus tôt, les Tuskens [Des Bandits], ont fondu sur la ferme de sa mère et l'ont enlevé.
Anakin ne peut se résoudre à la mort quasi certaine de sa mère. Guidé par la Force autant que par le chagrin et la colère, le jeune Jedi se met en chemin. L'ombre d'Anakin qui se projette sur le mur de la ferme laisse déjà apparaître les futurs contours de Dark Vador.

Car ce n'est pas vers sa mère qu'il court, qu'il vole, c'est vers le côté obscur de la Force.
Les paysages apocalyptiques qu'il traverse sur son speeder-bike sont autant de signes des ténèbres qui l'attendent. Anakin etrouve le campement et sa mère gisante sous l'une des tentes. Shmi est mourante, agonisante, Anakin la délivre. (...) Libre, Shmi ne l'est qu'un instant avant de succomber dans les bras de son fils en larmes.

Ivre de colère, le regard sombre, Anakin se saisit de son sabre laser et fait un carnage, qu'il avouera à Padmé à son retour: "Je les ai tués. Je les ai tous tués. Ils sont morts. Tous, sans exception. Pas seulement les hommes. Les femmes... et les enfants. Ils rassemblement à des bêtes. Je les ai massacrés, comme des bêtes. Je les hais!".

C'est presque un point de non-retour. Conscient d'avoir franchi une limite inacceptable pour un Jedi, Anakin est profondément troublé. Yoda l'avait pourtant averti.

(...) Au moment exact où il égorge les hommes, les femmes et les enfants du campement des Tuskens, à des dizaines de milliers de kilomètres de là, Yoda ressent un grand bouleversement, prouvant ainsi l'importance capitale du geste d'Anakin pour l'équilibre du cosmos : "Pine, souffrance, mort, je perçois. Une chose affreuse est arrivée. Le jeune Skywalker a mal. Terriblement mal."

Et pendant que ces mots sont prononcés, c'est le thème de Dark vador, ces quelques notes reconnaissables entre mille de la "marche impériale" qui retentit... Ce n'est pas la première fois. On l'avait déjà entendu lorsque Yoda avait partagé avec Obi-Wan ses doutes quant à Anakin, à la fin de l'épisode 1. Et sous une forme encore très douce alors qu'Anakin nétait encore qu'un enfant sur Tatooine, au moment où il rencontre pour la première fois Padmé. Pour ce premier épisode, on entend le "thème d'Anakin" qui commence légèrement puis qui s'obscurcit en s'achevant par un embryon de la "Marche impériale".

Comme si, dès l'enfance, par l'abandon maternel, le mal était déjà là, tapi dans l'ombre, n'attendant que le moment pour éclater au grand jour.

Thomas Snégaroff, Stars Wars, le côté obscur de l'Amérique, p. 134-141.
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La peur, l'instrument du mal qui permet à un état de sombrer dans une dictature tyrannique.

Dans La Revanche des Sith, Palpatine gravit la dernière marche. Dnas une scène devenue mythique, le chancelier qui oeuvre depuis des années à affaiblir la République prononce un discours fleuve devant le sénat de la République galactique.
Padmé assiste, impuissante, à l'instauration légale de l'Empire [du Mal] en raison de la prétendue trahison des Jedi (inventé par Palpatine).

La peur, une fois encore, sert de principal argument. La peur de ceux qui, selon lui, veulent détruire l'idéal républicain et contre lesquels il faut lutter coûte que coûte, pas à pas.

Finement, Palpatine se présente, à l'image d'Hitler, comme le seul capable de garantir le respect des libertés fondamentales, quitte à les mettre un temps entre parenthèses, histoire de garantir d'abord la sécurité.

Écoutons Palpatine devant le Sénat : " Nous défendrons notre idéal par la force des armes."

On croirait entendre Robespierre, qui fut le premier à déclarer que la Révolution devait "dompter par la terreur les ennemis de la liberté" avant de préciser que "le gouvernement de la révolution est le despotisme de la liberté contre la tyrannie". *1

Palpatine n'est pas qu'Hitler, mais aussi la face sombre de l'Amérique, son côté obscur. Si le modèle hitlérien est incontestable pour comprendre l'arrivée au pouvoir du sénateur devenu chancelier puis dictateur, la perversion des valeurs républicaines parle de l'Amérique. (...)

Alors que Palpatine enterre légalement la République devant un Sénat acquis à ses arguments, Padmé Amidala, consciente de ce qui se joue, lance, désabusée :" Et c'est ainsi que s'éteint la liberté sous une pluie d'applaudissements."
C'est certainement cet aspect auquel tient le plus George Lucas. Quand, à Cannes en 2005, il explique que : "L'un des concepts d'origine a été de montrer comment une démocratie se transforme d'elle même en dictature", impossible de ne pas songer aux dérives liberticides alors à l'oeuvre dans l'Amérique de Georges Bush.

On ne mesure pas à quel point les attentats du 11 septembre 2001 ont constitué un traumatisme pour les Américains. A quel point ces attaques ont plongé le pays dans la peur paniqe, dans le sentiment soudain que la sécurité dans laquelle ils pensaient vivre n'était qu'une illusion.

Le 11 septembre 2001, ce ne sont pas que les tours jumelles qui se sont effondrées. Les premiers sondages réalisé quelques jours seulement après les attentats révèlent l'ampleur du chaos qui traverses alors l'opinion publique américaine. Selon le Pew Research Center, 55% des Américains considèrent alors qu'il est nécessaire d'abandonner certaines libertés. pour renforcer la sécurité.

Selon le New York Times, 85% des sondés souhaitent une attaque contre les responsables des attentats même si elle doit coûter la vie d'innocents.
Dans ce contexte anxiogène, le Congrès vote comme un seul homme le "USA Patriot Act" le 26 octobre 2001. Seul un sénateur s'y oppose (...).

Parmi les mesures liberticides, citons les pouvoirs étendus du procureur général désormais autorisé à placer en détention pour une durée potentiellement illimitée des étranges qu'il soupçonnerait d'avoir porté secours à une organisation terroriste. Dans la foulée, un décret présidentiel du 13 novembre 2001 institute des tribunaux militaires convoquées à la discrétion du président des Etats-Unis pour juger l'ensemble des étrangers accusés de terrorisme mais aussi les présumés membres d'organisations terroristes. (...)

Théoriquement, ce décret est illégal, puisqu'il remet en cause un arrêt de la Cour suprême de 1886 limitant ces juridictions d'exception à des militaires. Mais l'administration Bush a défendu son projet en ressortant une vieille décision de la 2GM sur les espions du Reich.

(...) En 2002, une enquête menée par le First Amendement Center révèle que 49% des Américains considèrent que le premier amendement offre trop de libertés. Un an plus tôt, ils n'étaient que 20% à donner la même réponse. Cet amendement est affaibli par le Patriot Act. Cela en dit long sur l'état d'esprit de l'époque et l'emprise de la peur.
Il permet l'écoute téléphonique, lecture des e-mails, relevés des comptes bancaires, etc..

(...)Avec l'affaire Snowden, cela fera scandale. Le président Barack Obama prononce un grand discours pour annoncer des réformes, pour rassurer sur l'utilisation des données. Mais pas question de remettre fondamentalement en cause le travail de la NSA; et pour se justifier, le président agite une fois encore le principe de sécurité et les peurs.

(...) La peur serait donc l'auxiliaire du renoncement aux libertés fondamentales consenti par les sociétés en quête de sécurité. Une justification qui n'est pas née avec la lutte contre le terrorisme. Car oui, Palpatine avait été construit sur le modèle de Richard Nixon, ce dernier avait légitimé ses actes en brandissant la peur du rouge, la chasse aux communistes.

Thomas Snégaroff, Stars Wars, le côté obscur de l'Amérique, p.100-104.
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La Guerre des Étoiles est une œuvre qui emprunte à tant de références politiques, historiques et mythologiques qu'il serait dommage de n'y voir qu'une longue métaphore de cette guerre [la guerre de sécession], aussi capitale soit-elle dans l'imaginaire collectif américain.

Le camp du Mal - p. 39
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La guerre des étoiles ne parle que de l’Amérique.

Pensée au début des années 70, La guerre des étoiles est indissociable de l’opposition à la guerre du Viêt-Nam. En faisant de Nixon le modèle de Palpatine, Lucas a révélé la véritable nature de l’Empire, une excroissance maléfique impérialiste de la République.

Dans l’épisode III, La revanche des Sith, on trouve une nouvelle critique de l’impérialisme américain, alors à l’œuvre en Irak. (…)
Lucas satisfait le public français, à cet époque la France était en défaveur d’une invasion militaire américaine en Irak, le film a alors eu une plus grande audience en France. Il dit « En ce qui concerne le Mal, l’un des concepts d’origine a été de montrer comment une démocratie se transforme d’elle-même en dictature. Les parallèles entre ce que nous avons fait au Viêt-Nam et ce que nous sommes en train de faire en Irak en ce moment sont incroyables. »

Un site américain s’est amusé à lister une série de citations, certaines de Palpatine, d’autres de Georges W.Bush, en demandant aux lecteurs de les attribuer à leur auteur. Force est de constater que les mots de l’un et les mots de l’autre paraissent parfaitement interchangeables. Nous le voyons très bien dans ce dialogue entre Obi Wan et Anakin.

Anakin : Vous l’avez montée contre moi !
Obi Wan : Tu l’as fait toi-même !
Anakin : Vous ne me l’enlèverez pas !
Obi Wan : Ta colère et ta soif de pouvoir s’en sont déjà chargées. Tu as laissé ce Seigneur Noir [Palpatine] te corrompre l’esprit jusqu’à… devenir ce que tu avais juré de détruire.
Anakin : Assez de sermon. Je vois clair dans le jeu des Jedi. Je n’ai pas peur du côté obscur, comme vous. « J’ai apporté la paix… la liberté, la justice et la sécurité à mon nouvel empire ».
Obi Wan : Ton nouvel empire ?
Anakin : Ne m’oblige pas à te tuer.
Obi Wan : Je suis fidèle à la République, à la démocratie !
Anakin : « Si tu n’es pas avec moi… alors, tu es mon ennemi ».

Les deux passages entre guillemet semblent sortis de la bouche du président américain. Le premier paraît la légitimation de la guerre menée en Irak, une guerre prétendument juste et, après le renversement de Saddam Hussein, ouvrant les portes de « La paix, la justice, la liberté et la sécurité ».
Quant au second, que l’on trouve aussi dans le Nouveau Testament, la référence est encore plus explicite puisque G.Bush a effectivement prononcé les mêmes mots le 1er novembre 2001.

En somme, les pères fondateurs ont été trahis. Et l’Amérique a sombré dans le mal parce qu’elle a eu peur.

Thomas Snégaroff, Stars Wars, Le côté obscur de l'Amérique, p.80-83
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