Star Wars, tome 68 : Episode III, La Revanche des Sith

Avouons-le: j'ai un à priori négatif sur les novélisations de films. Probablement du snobisme, ou tout simplement pas envie de relire l'histoire que j'ai déjà vue, mais à l'écrit avec une plume souvent d'un niveau à vous faire grimacer à en avoir des crampes au visage.
Et bien voilà, mes à priori m'auraient causé préjudice si Arakasi ne m'avait dit de le lire et si je n'avais confiance dans son avis.
Attention, cela ne bouleverse pas la littérature SF comme Asimov ou d'autres du même acabit: l'écriture manque de génie pour cela. Cependant, j'ai presque trouvé ça meilleur que le film, dont le personnage principal m'avait déçue. Ici, on comprend bien mieux ses doutes, sa chute, au lieu de trouver qu'il a besoin d'une bonne paire de claques et d'un mois au pain sec et à l'eau pour réfléchir un peu à ses actes !
C'est parfois un peu pompier, parfois réellement palpitant, ça suit son chemin à la façon d'une tragédie vers l'horreur qu'on sait, et je suis bien contente de l'avoir lu!

L'Episode III est pour moi le plus réussi de la saga car il mêle toutes les émotions, toutes les intrigues et est bourré d'actions toutes aussi spectaculaires les unes que les autres.
Le roman est encore plus beau, plus intense, plus intriguant… bref, il surpasse l'oeuvre cinématographique car il gomme les quelques erreurs du film et intensifie les intrigues et les émotions que ressentent les personnages. On comprend avec plus d'aisance le passage au côté obscur d'Anakin, on compatit avec Obi-Wan, on découvre les erreurs des Jedi qui ont été aveuglés par leur trop grande foi en la Force et puis surtout, on comprends tout le machiavélisme de Palpatine qui a tout planifié pour devenir l'unique gagnant de cette guerre des Clones.
Comme je le disais, c'est surtout le passage au côté obscur d'Anakin qui est bien plus compréhensible et surtout plus logique (un passage dans le film que je trouve un peu raté). Palpatine est loin d'être l'unique lien entre Anakin et le Côté Obscur ; c'est aussi l'amour inconditionnel d'Anakin pour Padmé, les pouvoirs exacerbés de celui-ci (notamment à voir l'avenir) et les erreurs des Jedi qui sont les sources de la mutation d'Anakin en seigneur Sith.
Un roman bien plus profond et plus tragique et qui apporte quelques éclaircissements aux interrogations que peuvent susciter le film (comment Palpatine accède au pouvoir absolu ? pourquoi Yoda et les autres Grands Maîtres ne sont pas là au moment le plus important ? Pourquoi Yoda échoue t'il dans son duel contre Dark Sidious et part en exil ? Pourquoi Luke et Leia ne sont pas entraînés comme de futurs Jedi ?… et évidemment le passage au Côté Obscur d'Anakin comme je le disait bien plus développé dans le roman et donc bien plus rationnel). Et ce ne sont là que quelques exemples parmi tant d'autres qui font de ce roman un livre important à lire dans l'Univers de Star Wars.

Je dois dire que, cette conclusion est très triste. L'histoire d'Anakin est désolante et ça m'est impossible de ne ressentir aucune compassion pour ce personnage. C'est profondément ressentis dans le jeux des acteurs et dans les dialogues.

Énormément décevant également pour la perte totale d'Anakin. de sa mère, à Padmé, à Obi-Wan et à lui-même. Tout. Il a tout perdu. Et pour quelle raison? Parce qu'il voulait plus, parce qu'il n'avait jamais assez, ça l'a pourtant mené à ne plus rien avoir. Parce qu'il était contrôlé par sa vanité, son arrogance. Jeune il était pourtant pour devenir aussi puissant en un rien de temps. Jeune il était pourtant pour que sa vie entière ne se détermine de la sorte.

Palpatine savait qu'Anakin était fébrile et il en a profité pour jouer dans son esprit affaiblie et le faire tomber du mauvais côté. Palpatine possède cette énorme responsabilité dans la création de Darth Vador et ce n'est pas Obi-wan qui méritait d'être détesté par celui-ci, c'aurait dû être ce terrible Chancelier qui lui a tout enlevé en le manipulant.

Je me sens désolée pour Obi-wan. Parce qu'il a véritablement perdu un ami, un frère, un fils. Il l'aimait, ça oui. Aillant lu le livre, je peux mieux comprendre les émotions à l'égard de celui-ci et c'est si dommage.

Anakin était celui qui allait rétablir l'équilibre dans la force, c'était ce que disaient les Jedi. Pourtant, jamais ils ne lui ont laissé la possibilité d'en faire autant. Ils se méfiaient tant de lui qu'ils ont inconsciemment porté Anakin à se tourner vers Palpatine. Les jedi ont une responsabilité dans sa tombée, le comportement natif d'Anakin en a une autre, l'influence de Palpatine encore une autre. L'amour, en a-t-il également une place dans cette destiné ? Si Anakin ne serait pas tombé amoureux, n'aurait-il pas voulu devenir plus puissant pour sauver Padmé? Si Padmé ne serait pas tombée enceinte, ne serait-elle pas morte à l'accouchement? Tant de souffrance, tant de participation, tant de désespoir. C'est obscur, oui, obscure est cette finale.

Quel gaspillage pour cet Anakin Skywalker. Il était le plus gentil des petits garçons qui pouvait exister, le plus ambitieux des jedi qui pouvait exister, et le voilà dépourvu de toute moralité, de tout ce qu'il aimait et de ceux qui l'ont aimé. Destiné à de grandes choses, pour finir comme cela? Je suis chamboulée, scandalisée, outrée.

Il y a un côté que j'apprécie du côté obscur chez Kylo Ren, pour une simple raison : jamais nous ne voyons Kylo Ren d-e-v-e-n-i-r méchant. L'on le voit immédiatement en tant que mauvais, brièvement son histoire est raconté, mais pas autant que celle de Skywalker qui est raconté sur un laps de 14 ans. Tant de signes sont démontrés, de sous-entendus. Tant de bien l'on voit de lui, d'espoir. C'est difficile de l'imaginer devenir ce monstre, mais vraiment. Je ne veux simplement pas le voir ainsi, l'imaginer aussi vil. Je ne cesse de l'imaginer bon, remplis de courage, un héros.

Darth Vador n'est pas Anakin Skywalker. Pas pour moi. Je dirai comme Padmé, je dirais comme Luke. Il y a encore du bon en lui. Il s'est perdu, il n'a jamais voulu ça.

Et il passa le reste de sa vie à penser qu'il a tué Padmé, par les dires de Palpatine... Alors que c'est faux. Imaginez devoir vivre avec ce mensonge, n'en n'aillant pas conscience, vous croyez avoir tué l'être que vous aimiez le plus au monde.

Cet épisode est mon préféré des deux trilogies fondatrices. Il est l'un des mieux romancé et il alterne parfaitement combats, politiques, manipulations et sentiments. C'est aussi un épisode très important dans l'univers de Star Wars, puisque c'est l'année où Anakin Skywalker va totalement basculer du Côté Obscur et où il deviendra Dark Vador, l'apprenti de Dark Sidious .
Lorsqu'on a lu ce livre, nous voyons Vador sous un autre angle, et franchement, malgré tout ce qu'il a pu commettre, j'ai de la peine pour Dark Vador alias Anakin Skywalker....
Un destin hors du commun mais fatalement tragique .

Cette novelisation ne m'a pas convaincue. L'auteur, à mon sens, s'est un peu trop détaché du film, mon préféré de la prélogie. La scène de combat du début fait à peu près un tiers du livre, rien à voir avec le film. de plus, j'ai trouvé insupportable la manie de l'auteur de mettre en lumière un personnage en commençant par quelque chose dans le goût de : voici ce que c'est d'être Anakin, Padme, Obi Wan... à ce moment. C'est d'une maladresse! de plus, son analyse des personnages s'apparente assez à de la psychologie de comptoir. Pour finir, c'est très mal écrit.
Bref, un auteur que j'éviterai.