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EAN : 9782021223392
224 pages
(01/01/1900)
3.84/5   19 notes
Résumé :
Il y a treize ans, en 2002, Noëlle Châtelet se trouvait confrontée à la décision de sa mère, de se donner la mort, pour choisir son heure et éviter, à 92 ans, une fin de vie qui échapperait à son contrôle. Un choix auquel la fille, finalement, s'est ralliée, dans une complicité magnifique et inattendue qui sera l'objet d'un récit, l'année suivante. Depuis l'auteur de la Dernière Leçon n'a cessé de lutter pour ce Droit à mourir. Elle a interpellé les politiques, tent... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Comme un très grand nombre de lecteurs, j'avais été happée et bouleversée par "La dernière leçon", le récit incroyable de l'accompagnement en fin de vie d'une mère, soutenue par sa fille; La mère l'ayant sollicitée pour choisir seule le moment du grand départ...

Noëlle Châtelet nous a narré cette complicité absolue, ainsi que son travail personnel progressif afin d'accepter la décision maternelle...

Un hymne à la vie ainsi qu'un hommage à la force de l'amour entre fille et mère.


Ce récit bouleversant fut publié en 2002. Depuis 13 années l'auteur poursuit le combat en s'impliquant dans ce "Droit à mourir dignement", en hommage à cette maman exceptionnelle.

Elle avait refusé dans un premier temps une demande d'adaptation cinématographique; quelques années plus tard... Noëlle Châtelet s'est sentie prête, a accepté que ce passage délicat de "l'écrit à l'écran" se concrétise...

C'est cette nouvelle expérience que l'écrivain nous restitue dans cette "suite à la dernière leçon", avec toutes les étapes de la fabrication d'un film avec sa complexité...
Du mal à se détacher, à être dépossédée de son propre récit, de ses mots personnels, de ses émotions les plus intimes...

Pour contourner, combler ces frustrations incontournables, Noëlle Châtelet a éprouvé les transformations, difficultés, doutes successifs du passage de ses mots en images....
L'idée première fut de faire interpréter la mère de l'écrivain par Gisèle Casadesus; ce qui ne put finalement se faire... qui sera finalement interprétée par Marthe Villalonga, et la fille, jouée par Sandrine Bonnaire...

"La dernière leçon", livre à quatre mains, s'ensuivit le départ choisi de la maman, le courrier reçu à profusion auquel il a fallu répondre après la publication de ce récit d'un accompagnement unique, qui interpella chacun... La "mission" que Noëlle C. se donna , de participer au débat essentiel sur "la fin de vie", "Combat philosophique et sociétal"...
et puis ce passage ultime à l'image, à l'écran...



"Combien de fois l'ai-je martelé: " Le droit de mourir ne fait pas mourir. Au contraire !" Pour ceux qui voudraient partir, la certitude qu'ils pourront le faire, librement, légalement, sans violence, le jour où ils l'auront décidé, cette pensée, oui, les apaiserait tant que, pour la plupart, ils renonceraient à se donner la mort .Ce n'est pas de mourir que les Français ont peur, mais de mal mourir. "(p. 113-114)

Plusieurs niveaux de lecture à ce récit: à la fois la poursuite du cheminement mental de l'auteur, au fil de ses années d'engagement sur la "fin de la vie"... et la description minutieuse de la construction peu aisée de ce film engagé.

"Bref la fâcherie est souvent au rendez-vous du choc entre l'écrit et l'écran, l'écran faisant écran à l'écrit" (p. 68)

Je me prépare à aller découvrir l'adaptation de ce récit qui sortira sur les écrans, le 4 novembre prochain....pour laquelle Noëlle Châtelet dit sa satisfaction et en même temps sa profonde admiration envers la cinéaste...



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Voici un récit à l'écriture simple et agréable mais le sujet en soi est difficile et douloureux.

Noëlle Châtelet conte les problémes rencontrés lors du tournage du film suite à "La dernière Leçon ", récit lu avec émotion en 2004.
L'auteur revit les scènes majeures de cet accompagnement et fait le point sur son engagement.
Elle y poursuit son cheminement mental et réfléchit à la difficulté des impératifs du cinéma qui ne permettent pas une adaptation à l'original.
Comment se déposséder de l'expérience consentie la plus intime qui va se réincarner dans des voix et des profils d'actrice ?
Pas de réel intérêt à cette suite de "La dernière leçon" qui se perd parfois un peu dans des "digressions "si ce n'est de voir la participation d'un écrivain à la préparation du film tiré de son roman ........
En ce qui me concerne, je suis en général déçue par la mise à l'écran des livres mais ce n'est que mon avis!
Jusqu'où cette histoire si singulière, si individuelle à une autre histoire échappera à l'auteur?
Fallait- il un casting?
Nécessité de la transmission ?
Regarder la mort autrement?
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Suite à la dernière leçon de Noëlle CHATELET.
Silence on tourne...
Un joli livre qui témoigne de la construction du film "La dernière leçon".
La dernière leçon relate du thème de l'euthanasie mais plus particulièrement de la décision maternelle de mettre un terme à sa vie.
Sa vie c'est celle de la maman de l'auteur, Madeleine.
Choix des acteurs, prise de vue... Bref récit de l'après aussi... La mise en lumière sur une question qui n'a toujours aujourd'hui pas de réponse.
Moteur, Clap, Moteur, Coupé...
C'est une jolie lecture.
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Le récit 'Suite à La dernière leçon', de Noëlle CHÂTELET paru chez Seuil en 2015 est un livre particulièrement intéressant. le thème principal de ce récit est le questionnement et le cheminement de Noëlle CHÂTELET sur le rôle de passeur qu'elle décide d'assumer en confiant à Laurence POUZADOU le soin d'adapter son livre pour le Cinéma. Tout y passe, ses questions, ses peurs, ses complicités avec sa famille, la réalisatrice, les scénaristes, les techniciens et les comédiennes. Noëlle CHÂTELET distille et décline ce devoir de passage sous toutes ses formes: ses peurs, ses angoisses, ses coups de coeur, ses apaisements et, surtout, l'ouverture que ce film peut engendrer pour que se poursuive son combat pour le droit à une mort digne, une mort debout, une mort assistée pour tous ceux qui aiment la vie au point de décider, consciemment, de vouloir la quitter en Homme ou Femme debout!

J'avais lu le livre 'La dernière leçon'. Je pense qu'il est utile, essentiel de le lire avant d'aborder ce récit qui, le titre est explicite, est une suite du premier ouvrage.

Fort de ma lecture, j'ai, maintenant, vraiment envie de voir ce film. Sandrine Bonnaire et Marthe Villalonga doivent y faire merveille!

L'enjeu est de taille. A une époque où les lois se veulent des compromis, des réductions pour obtenir ce qui apparaît aux yeux des politiques comme un consensus 'politiquement correct et acceptable', il faut chercher à mener le combat qui rendra à l'Humain le droit de vie dignement qui est le sien sur sa propre existence, y compris celui de décider de vivre sa mort. Arrêtons de donner au monde médical une toute puissance qu'il n'a pas à avoir et au monde législatif et juridique la pleine puissance de décider pour le citoyen ce qui est juste et bon!

Je ne peux que vous inviter, vous implorer, à lire ces deux ouvrages, dans l'ordre, 'La dernière leçon' et, ensuite, 'Suite à La dernière leçon' de Noëlle CHÂTELET. Ils regorgent d'une joie de vivre, d'une capacité à se passer la vie d'une génération à l'autre. Ils font la part belle à une vie chargée d'émotions et de partages intergénérationnels, sans pathos, avec pudeur, respect et humanité! Lisez et réagissez, dans votre vie, auprès de votre cercle de connaissances, d'amis et de partenaires. Soyez heureux, face à la vie et face à la mort qui n'en est qu'une expression inéluctable mais que l'on peut vivre dans la dignité!

Avant d'être un film réalisé en 2015 par Pascale Pouzadoux (avec Sandrine Bonnaire et Marthe Villadonga), "La dernière leçon" (Ed. du Seuil, 2004) est un roman signé Noëlle CHATELET.
Je n'ai pas vu le film et ne le souhaite pas. Un livre suggère des images, le film les impose! ...
Or, j'aime, en lisant, me donner des temps d'arrêt, imaginer les personnages, les confronter aux modèles des personnes que je connais, aux sentiments qui sont les miens, à l'idée que je me fais de la liberté, de l'autonomie et de la dignité, dans la vie comme dans la mort!
Noëlle CHATELET a beaucoup réfléchi et écrit à propos du corps. Dans ce livre, la question de la mort est traitée comme un choix de vie. Il s'agit, avant tout, d'une revendication (politique) au droit à la mort digne, debout et du devoir d'assistance à celui qui aime tant la vie qu'il doit la quitter! Les thèmes du deuil, du partage, de l'hommage, du souvenir et de la transmission d'une génération à l'autre sont aussi abordés tout en pudeur, réalisme et chaleur humaine. Avec Noëlle CHATELET, au rendez-vous de la mort, le rire n'est jamais loin!
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De l'encre à l'écran

En 2005, Noëlle Châtelet publiait "La dernière leçon", un magnifique récit que j'ai lu plusieurs fois et qui fait partie des textes qui m'ont le plus marquée.
Elle y racontait comment sa mère âgée de 92 ans, fondatrice et militante de l'ADMD (Association pour le droit de mourir dans la dignité) avait un jour annoncé à la table familiale sa décision de mettre fin à ses jours. Comment sa mère l'avait préparée à son départ "en une dernière leçon" durant les trois mois précédant son geste, trois mois où elle a accompagné sa mère sur ce chemin d'une mort choisie, trois mois où sa mère l'a guidée dans l'acceptation de la mort, trois mois au cours desquels le rire n'a jamais été absent. "Ultime apprentissage que celui-là, ritualisé dans un deuil vécu en commun, avant la mort, pour qu'il ne soit plus à faire, après."

C'est un très beau récit sans pathos sur l'apprivoisement de la mort et sur la "dé-fusion" du couple qu'elle forme avec sa mère. Livre sur l'initiation à la mort et sur le droit à mourir.

Noëlle Châtelet va ensuite faire sien le combat de sa mère en militant à son tour pour le droit à l'aide active à mourir, pour elle la liberté de mourir est un droit fondamental.

Quelques années plus tard, Noëlle Châtelet se voit proposer d'adapter son récit à l'écran . Elle y voit l'occasion de transformer ce témoignage intime en message universel. Elle imagine ce passage de l'écrit à l'écran comme une sorte de passation qui va alimenter le débat sur la fin de vie.

Commence alors pour elle une période de doutes, d'hésitations, d'émotions extrêmes...
Elle est informée de l'avancée de l'écriture du scénario mais doit accepter des compromis par rapport à la réalité qu'elle a vécue. Elle accepte ainsi que dans le film apparaisse une famille fictive autour du couple mère-fille qui était le seul sujet de son livre, c'est une "trahison consentie". Ce rajout a pour objectif d'apporter la contradiction sur le sujet de la mort choisie par le biais de l'opposition formelle du frère de Diane, ce sera un film "librement adapté".
Le choix des deux personnages principaux Sandrine Bonnaire pour jouer son rôle (Diane) et Marthe Villalonga pour jouer le rôle de sa mère est aussi un moment important.
Elle passe par des périodes d'affolement où elle craint la déformation et la dépossession de cette histoire si personnelle.

Lui vient alors l'idée de ce livre pour ne pas se sentir complètement hors jeu. Elle va y raconter le passage de cette histoire si singulière à une autre histoire qui lui échappe en partie. "Auteur confronté aux métamorphoses successives d'une libre adaptation de son histoire en un autre objet qui trahira forcément l'original".

La période de tournage sera source de multiples émotions , elle prendra beaucoup de plaisir à assister, avec l'accord de l'équipe, à certaines scènes intenses, elle parle du jour de l'annonce, du jour de la salle de bains, du jour du restaurant, du jour de l'accouchement...
Impression d'irréalité, de dédoublement de se voir incarnée par Sandrine, de voir le couple mère-fille que Sandrine forme avec Marthe, de découvrir les décors conçus au plus près de ceux dans lesquels sa mère a vécu, elle fournit même au décorateur des objets personnels, son ours en peluche notamment.
Elle est émue de découvrir l'ambiance sereine qui règne sur le plateau, de voir comme tous sont habités par le sujet de son histoire, sujet qui renvoie chacun à lui-même. Son plaisir de venir sur le plateau de tournage se transforme en une sorte d'addiction.
Puis ce sera l'appréhension de découvrir le produit fini, la tristesse de se voir exclue de la salle de montage. En définitive, elle trouvera le film fidèle à l'esprit de son livre.

Ce livre nous fait entrer dans les coulisses de la réalisation d'un film, on y découvre toute sa complexité.

J'ai adoré ce récit empreint d'une grande humanité où j'ai retrouvé la plume de Noëlle Châtelet que j'apprécie tant.
Elle se met à nu avec une grande sincérité et fait preuve de virtuosité dans l'analyse de ses propres sentiments. On sent que ses mots sont toujours pesés, ils sonnent toujours très justes.

Ce livre confirme cet écrivain comme l'un de mes auteurs favoris.
Je ne doute pas que ce film ait la place qu'il mérite dans le débat sur la fin de vie.
Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
mais peut-on croire ?
Peut-on croire qu'il soit concevable d'entendre sa propre mère annoncer la date de sa mort ?
Peut-on croire qu'une fille accepte cette décision d'abord sans résister ?
Peut-on croire qu'elle veuille ensuite accompagner sa mère sur le chemin d'une mort choisie ?
Peut-on croire que ce cheminement commun puisse faire reculer la peur, l'effroi ?
Peut-on croire que cette expérience si âpre, mais si lumineuse, fût aussi remplie de joie, de rire ?
Peut-on croire que mère et fille se tiennent la main jusqu'à la dernière heure ? (...)
Peut-on croire , en un mot, que la mort s'apprenne comme un ultime acte de vie ? (p. 7-8)



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Depuis que le film se fait, je vis autrement mon engagement sur la fin de vie, autrement les diverses interventions que je multiplie sur le terrain. Le tournage actualise encore davantage le sujet. Grâce à lui, celui-ci se réincarne, reprend chair. Le film fait revenir au galop les sentiments, les sensations d'il y a douze ans, revigorés, en quelque sorte, revivifiés. (p. 141)
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Il fallait que tout soit en ordre avant de partir. Ranger. Trier. Répertorier. Expliquer le comment, le pourquoi, par des petits mots émus et rieurs. Un rituel pour une mort réfléchie, sacralisée, selon une morale connue d'elle. D'elle seule. Une pensée en acte. Des actes pensés. Pour ses enfants, petits-enfants, nous tous qui restions. Elle tenait à nous faciliter la tâche-après- et à nous permettre de trouver notre chemin dans le dédale de son propre parcours. Comme un dernier signe d'adieu, un baiser du bout des doigts. (p. 86-87)
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Je me prends à revenir à l'alchimie entre ma mère et moi. Si extraordinaire, si rare. Cet étonnant mélange de réciprocité que j'appelais "gigogne" dans le livre, cet encastrement, ce l'une dans l'autre qui définit, parfois, le lien mère-fille lorsqu'il est parfaitement harmonieux. Un sur-mesure d'ébéniste ou de menuisier. (p.73)
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C'est aujourd'hui la rencontre. Je la sais décisive. Elles apparaissent ensemble, mais Marthe (Villalonga) se détache dans un halo lumineux que je reconnais aussitôt: celui qu'un visage de vieille dame sait offrir quand la vieillesse est, à ce point, pétrie de vie, de gourmandise. Ma mère avait cette lumière sur le sien. Eblouissante. Espiègle.
(p. 90)
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Videos de Noëlle Châtelet (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Noëlle Châtelet
Rencontre avec Noëlle Châtelet, “Laisse courir ta main” (Seuil) Rencontre présentée par : Pierre Mazet
On ne tourne pas autour de la problématique du corps pendant cinquante ans sans que le corps se rebiffe ! C'est ce que Noëlle Châtelet va enfin admettre en se retrouvant un jour clouée au lit, au point de déposer une main courante contre X, à travers un dialogue brillant et enlevé, sans concession. Noëlle Châtelet fait un inventaire approfondi des questions qui l'obsèdent et nous entraîne dans les coulisses du processus de création, éclairant avec sincérité le sens à la fois intellectuel et intime de son parcours.
Retrouvez son livre chez vos librairies indépendantes : https://www.librairies-nouvelleaquitaine.com/
Inédite édition de l'Escale du livre, du 24 au 28 mars 2021 et durant tout le printemps https://escaledulivre.com/

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