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EAN : 9782267031522
352 pages
Christian Bourgois Editeur (16/05/2019)
3.86/5   14 notes
Résumé :
Rick Bass a quitté sa vallée sauvage du Montana afin de rendre visite à ses mentors, disséminés à travers les États-Unis et l’Europe, pour leur cuisiner un repas raffiné, en guise de remerciement, car ces héros lui ont appris non seulement à écrire, mais aussi à vivre. C’est parfois un dernier hommage puisque le pèlerin ne reverra pas certains d’entre eux, ainsi Denis Johnson, John Berger ou Peter Matthiessen, disparus peu après.Sur la route et en cuisine est un exe... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Rick Bass livre dans cet ouvrage un récit étourdissant, malgré la lenteur de l'écoulement du temps au fil des rencontres, journées et soirées, qui permet de rencontrer avec lui quelques grands auteurs américains, ses héros, tout en partageant les repas qu'il a voulu leur préparer.

Pour la cuisine, malgré le détail de ses recettes et de ses réalisations, Rick n'est pas un champion et les héros sont souvent indulgents devant le raté de certains de ses plats que lui-même reconnaît et dont il désespère. Il est anxieux dans ses préparations culinaires, prenant des risques impensables, comme transporter de la viande d'élan jusqu'en Suisse. Et pourtant les repas partagés sont toujours réussis, quelquefois par le menu, toujours par la qualité et la saveur des échanges au cours de ces moments de vie intense avec les écrivains.

En effet, ces rencontres sont extraordinaires où se mêlent admiration, respect, amitié découverte. Et pour le lecteur, Rick Bass livre une mine de références littéraires des écrivains de l'ouest, avec les mythes comme Abbey, Peacock, Matthiessen, Mc Guane et bien d'autres qui ne font pas partie de ces rencontres dont Rick évoque les oeuvres en donnant envie à ses lecteurs de les découvrir ou en leur en rappelant les délices s'ils les connaissent déjà.

Rick Bass livre aussi ses préoccupations par rapport à son âge, même s'il est encore dans la force physique et intellectuelle, à la vieillesse, la solitude, la nostalgie précédant les séparations, la fierté par rapport à ses élèves qui participent à la cuisine, à sa fille qui réalise aussi une partie du voyage.

Ainsi, près de 350 pages coulent tranquillement, chacune apportant le plaisir de découvrir des maisons d'auteurs, leurs cuisines, leur manière de vivre et d'écrire, leurs endroits secrets, bref de la nouveauté à chaque étape.

En filigrane, l'immense Jim Harrison, lui meilleur cuisinier que Rick, dont les citations émaillent avec à propos le récit de Rick Bass.

Une très belle lecture pour tous les amateurs de l'ouest américain, du bien manger et du bien vivre, de littérature américaine emplie des saveurs de l'ouest, de passionnantes références littéraires.
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SUR LA ROUTE ET EN CUISINE avec mes héros
de Rick Bass

Traduit par Brice Matthieussent

Publié chez Christian Bourgeois Éditeur

Rick Bass n'est pas un inconnu pour moi car j'ai déjà lu (et adoré) plusieurs autres livres de lui alors je me doutais bien que j'allais aimer SUR LA ROUTE ET EN CUISINE mais pas au point de me chambouler... pourtant ce livre m'est allé droit au coeur et il m'a parlé du début à la fin !

J'ai adoré que Rick Bass me fasse partager la cuisine et la vie de ses mentors, ceux qui ont fait de lui l'écrivain qu'il est aujourd'hui. Des écrivains comme Peter Matthiessen, Doug Peacock ("le plus sauvage de mes mentors grisonnants"), Barry Lopez, Thomas McGuane, ... mais aussi de Russel Chatham, un des plus grands peintres américains.

J'ai adoré l'évocation du travail d'éditeur de Gordon Lish sur l'oeuvre de Carver sans que Rick Bass prenne parti ; avec raison car c'est, selon moi, au lecteur de comparer les nouvelles de Carver "avec ou sans" l'amputation faite par Gordon Lish et de se faire sa propre idée (pour ceux que ça intéresse, les Éditions de l'Olivier ont publié les nouvelles de Carver sans les coupes et en utilisant les manuscrits originaux).

J'ai adoré que Rick Bass me fasse découvrir des auteurs que je ne connaissais pas et de me mettre dans l'URGENCE ABSOLUE de les lire. Eudora Welty, Amy Hempel, Denis Johnson, David Sedaris, John Berger, Gary Snyder, Terry Tempest Williams, ... inutile de dire que ma PAL va encore augmenter.

J'ai adoré toutes les anecdotes sur ces écrivains que Rick Bass admire (Edward Abbey, Jim Harrison, Joyce Carol Oates, ...) et sur lesquels il porte toujours un regard bienveillant.

J'ai adoré la façon détournée dont Rick Bass parle de la nature à travers ses mentors qui ne font rien d'autre que de transmettre leur amour, et l'engagement qui en découle, envers cette terre bien maltraitée par ses habitants humains.

Et puis, j'ai adoré les réflexions de Rick Bass sur le divorce et qui font mouche à chaque fois.

En plus (comme si ça ne suffisait pas), ce livre a été traduit par Brice Matthieussent, un des plus grands traducteurs actuels.
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A 55 ans Rick Bass, écrivain et enseignant, se retrouve seul, isolé dans sa maison du Montana. Sa femme l'a quitté, il est en plein divorce et perd le goût de tout. Pour remettre de l'allégresse dans sa vie, il décide d'entamer un pèlerinage de «gratitude et de générosité» en rendant visite à ses auteurs préférés, ceux qui ont compté dans sa formation d'autodidacte, l'ont encadré au fil des ans. Il a conscience que vu leur grand âge, ses héros et mentors risquent de disparaitre chacun leur tour. Alors accompagné de Lowry et/ou d'Erin, ses étudiantes favorites, il va leur exprimer sa reconnaissance en se rendant chez eux pour leur concocter un bon repas.
En une quinzaine de courts chapitres, Bass relate sa tournée des "grands-ducs" de la littérature américaine, les quelques heures passées autour d'un repas en compagnie de ses écrivains préférés.
Leurs conversations informelles, à bâtons rompus, nous fait entrer dans leur intimité en dévoilant un pan de leur façon d'envisager la vie, l'amour, la nature et bien sûr, l'écriture.
On a l'impression de vivre un moment privilégié en partageant avec eux ces moments de convivialité. Ce carnet de voyage est un régal, même si on ne connait pas tous les auteurs rencontrés car Bass écrit avec beaucoup de vivacité. J'ai tout particulièrement apprécié de pouvoir découvrir ces rencontres en ne suivant pas l'ordre des chapitres. Incapable de contenir ma curiosité, j'ai commencé par l'un des derniers, celui concernant Joyce Carol Oates, et j'ai continué ma lecture en piochant au gré de mes envies. Que du bonheur !
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Il m'arrive rarement de commencer un livre puis de le reposer et en prendre un autre, et c'est pourtant ce que j'ai fait avant de trouver mon bonheur avec celui-ci. Je m'y attendais, mais je pensais le savourer, en lisant chaque chapitre calmement, mais une fois dedans, comme un bon gueuleton, impossible de m'arrêter !

Mais bon, c'était couru d'avance – Rick Bass qui décide de partir, casseroles en main, à la rencontre de ses héros littéraires pour leur cuisiner un bon repas, tout cela ne pouvait que me plaire. Encore plus, lorsque que l'auteur est originaire du Montana (♥) et qu'il aime les auteurs que j'aime (Jim Harrison ♥, Thomas McGuane…) et qu'il projette aussi de se rendre dans le Sud, le Mississippi précisément (O'Connor, Faulkner, Larry Brown). Car l'auteur navigue entre les auteurs encore de ce monde et les fantômes et tout du long, je pense à ce cher Jim, qui mourra trois semaines après la fin du voyage de Rick. Parce qu'il est impossible de penser à un ragoût d'élan, une tarte à la rhubarbe et une bonne bouteille de vin, sans penser à ce cher Jim !
Rick Bass est un auteur que je connais mal, j'ai eu plusieurs de ses livres entre les mains, et étrangement je n'ai jamais osé les lire. Quand je sais qu'il a eu le déclic de sa vocation en lisant les premiers paragraphes de Légendes d'automne, je me demande bien ce qui pouvait me retenir ? Mais Rick est un grand timide, qui vit au fin fond du Montana, caché dans sa vallée (d'ailleurs, son voisin, Peter Matthiessen, vit de l'autre côté de cette vallée). Rick se raconte et c'est tellement bon. Comment décide-t-on de devenir écrivain ? Et pourquoi aller voir tous ces auteurs, amis ou pas, qui vous ont marqué et guidé ? Peut-être parce que le temps passe, Rick a la cinquantaine et certains sont malades, d'ailleurs trois d'entre eux décèderont peu après. Et puis Rick a déjà perdu Larry Brown ou Denis Johnson, mort prématurément de manière brutale.

Quand Rick confie sa jeunesse et sa tentative malheureuse de dénicher un job de jardinier chez Eudora Welty, l'auteure sudiste dont il vénère les nouvelles, c'est terriblement drôle et touchant. Car le jeune homme avait déjà un vrai métier, mais qu'importe la passion nous donne des ailes. L'amour et la confiance lui permettront de se lancer et d'être publié. En quittant le Sud pour le Montana, il ira à la rencontre d'autres auteurs avec qui il partagera la passion de la chasse, de la pêche et de bons gueuletons. Mais le grand timide aura une vie bien casanière, une femme et deux filles. Il regardera de la loin ses auteurs fétiches plonger dans la drogue ou l'alcool, et s'en sortir miraculeusement. Il est fan, comme nous mais plus chanceux.
(la suite sur mon blog)
Lien : http://www.lanuitjemens.com/..
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A 55 ans, alors qu'il a déjà publié une trentaine de livres et qu'il vient de se séparer de sa femme, Rick Bass décide de s'inviter chez les auteurs qui lui ont donné le goût d'écrire, l'ont guidé pour faire ses premiers pas en littérature, ses mentors, ses héros.
Il est accompagné de très jeunes écrivains, d'étudiants, à qui il veut donner l'occasion de rencontrer ces hommes et femmes de lettres.
Et quoi de mieux pour échanger qu'un bon repas, repas que Rick Bass et ses compagnons de voyage vont cuisiner pour leurs hôtes, investissant leur cuisine, leur maison.
Il y aura un pique nique dans Central Park avec Amy Hempel, une tarte ratée chez David Sedaris, une dinde qui explose chez Thomas Mc Guane, un restaurant chic avec Joyce Carol Oates, et des festins de mets tous plus alléchants les uns que les autres.
Ce livre est vraiment une invitation à passer à table, à cuisiner ensemble, à partager avec ceux qu'on aime des plats préparés longuement, des recettes mûrement réfléchies. Galettes de patate douce, gateau au chocolat et au gingembre, tarte à la rhubarbe, saumon en croute et même du filet mignon d'élan que Bass n'hésite pas à faire voyager jusqu'au pied du Mont Blanc pour John Berger.
Les amis de Rick sont comme lui soucieux de justice sociale, d'écologie. Beaucoup d'entre eux ont choisi de vivre à la campagne, isolés, dans les forêts, près d'une rivière. On découvre leur histoire, leur cadre de vie, leurs maisons, les pièces dans lesquelles ils écrivent.
Ce récit donne faim, de nourritures terrestres mais également de littérature.
J'ai beaucoup aimé voyager à ses côtés, traverser les Etats Unis. Je ne connaissais pas tous les écrivains pour qui Bass cuisine, mais je suis maintenant curieuse de découvrir leurs écrits.
A lire le ventre plein et avec de quoi noter recettes et titres de livres.
Traduction Brice Matthieussent
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critiques presse (1)
LeFigaro
20 juin 2019
Dans un livre savoureux, l’écrivain du Montana rend hommage à ses maîtres, des écrivains respectés, qu’il a lus, connus et qui ont donné l’envie et la force d’écrire au jeune géologue qu’il était.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (41) Voir plus Ajouter une citation
L'écriture elle-même est-elle une forme de fuite? Ou de manipulation d'une chose pour essayer d'en faire une autre? Si tel est bien le cas, quelles sont les conséquences d'un pareil enfouissement, jour après jour, dans une réalité alternative, comme si l'on bâtissait une forteresse contre le monde réel, pierre après pierre?
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Je l'interroge sur quelques autres écrivains. Elle ne manifeste pas le moindre intérêt, mais joue le jeu et demande si j'ai lu certains écrivains de sa connaissance. Lorsqu'elle cite Richard Ford, je lui demande si elle a entendu parler de sa philosophie du lapin écrasé : quand on est critique littéraire, dit Ford, il est absurde de rédiger la critique d'un livre qu'on n'aime pas. Autant rouler sur la route et faire un écart pour écraser un lapin.
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Un soir, il y a longtemps, ce crâne s'offrit à lui pendant qu'il marchait sur le rivage. Il le vit de loin, et à cause de cette distance il évoqua sans doute, non pas une baleine, mais une grande embarcation, l'épave de quelque immense barque à rames vieille de plusieurs décennies. Ce crâne était posé à l'envers, lourd jardin de sable mouillé, tassé et compacté dans les cavités où un cerveau magnifique avait jadis transporté sur des milliers de kilomètres toutes sortes de pensées et d'observations inconnues, et sûrement des émotions très puissantes, voyageant presque toujours sous la surface, où les sauris et les sanderlings tournoyaient et tourbillonnaient.
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L'une des choses les plus agréables quand on brûle vraiment la chandelle par les deux bouts, c'est la qualité du sommeil dans lequel on sombre ensuite et la ligne tremblotante entre le monde réel et le monde des rêves à l'heure du naufrage.
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Cet endroit ma paraît très familier, j'y reconnais presque toutes les odeurs comme dans ma propre forêt. Kinnikinnick aux baies écarlates, lupin séché de l'été, pin rissolant au soleil. C'est comme si je respirais l'odeur de toutes les aiguilles tombées sur le sol de la forêt, ce doux terreau comprimé par chacun de nos pas, puis relâchant d'infimes bouffées odorantes qui montent vers nos narines tandis que nous traversons ces bois seulement séparés des miens par l'impressionnante muraille d'une seule montagne.
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Videos de Rick Bass (12) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Rick Bass
La Fête du Livre de Bron propose chaque année une journée de réflexion sur des enjeux majeurs de la littérature contemporaine. le vendredi 8 mars 2019, nous proposions un focus sur les liens entre littérature, nature sauvage, grands espaces, sciences humaines et environnement. Lors de cette 33ème édition, nous avions la chance d'accueillir Oliver Gallmeister, éditeur spécialisé dans la littérature des grands espaces, pour un grand entretien exceptionnel, animé par Thierry Guichard, à revivre ici en intégralité.
De Henry David Thoreau à Jim Harrison ou Rick Bass, la littérature américaine est depuis un siècle et demi étroitement liée à la nature sauvage et aux grands espaces. Regard sur cette tradition du « nature writing » en compagnie d'Oliver Gallmeister, fondateur des éditions du même nom, l'un des passeurs d'une littérature américaine contemporaine ancrée dans son environnement avec un catalogue comptant notamment des auteurs comme Pete Fromm, Jean Hegland ou David Vann.
En partenariat avec l'Université Lyon 2, la Médiathèque Départementale du Rhône et Médiat Rhône-Alpes.
©Garage Productions.
Un grand merci à Stéphane Cayrol, Julien Prudent et David Mamousse.
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