J'ai eu du mal à venir à bout de ce livre tant il est dense et foisonne d'informations. Afin de publier ma critique dans le temps imparti j'en livre ici une première impression, mais je ne manquerai pas d'y revenir régulièrement tant il est riche et instructif.
Matthieu Combe, qui a effectué un travail de recherche et de synthèse colossal, commence par dresser un état des lieux tout bonnement effarant et effrayant de l'explosion de la consommation mondiale de plastique, et surtout des difficultés à le recycler. En effet, si cette matière a semblé dans un premier temps merveilleuse de légèreté et malléabilité, elle est aussi très solide et résistante et met des centaines d'années à se dégrader, en laissant des traces irréversibles sur l'environnement. C'est une réelle prise de conscience, un cataclysme même pour moi, me pensant citoyenne modèle car je mets tout mon plastique au recyclage. Or une grande partie du plastique s'érode et se retrouve dans la nature sous forme de micro-particules. de plus si le système de recyclage s'avère plutôt au point en Europe, il n'en est pas de même en Asie, Afrique et Amérique du Sud, et la quasi-totalité du plastique produit se retrouve dans les écosystèmes (jusqu'à plusieurs kilomètres de profondeur dans les océans!), avec des conséquences désastreuses sur la nature, les animaux et les humains. le meilleur plastique n'est donc pas le plastique recyclé, mais le plastique non produit, et il nous faut changer notre manière de fonctionner de toute urgence !
Abasourdie par cette vérité apocalyptique, j'ai entamé la deuxième partie de l'ouvrage qui m'a quelque peu remonté le moral. Je suis en effet subjuguée et éperdue d'admiration pour ces hommes et ces femmes qui refusent de se résigner et font preuve de tant d'ingéniosité pour améliorer la situation, que ce soit pour nettoyer les océans, mieux recycler le plastique ou en créer de nouveaux, biodégradables et donc plus plus respectueux de la nature.
Les témoignages de ces engagés avertis et passionnés émaillent l'ouvrage et sont source d'inspiration.
On trouve aussi des idées et des solutions pour agir au quotidien à échelle personnelle, ce qui fait que ce livre devrait atterrir entre toutes les mains.
Merci aux éditions "rue de l'échiquier" pour la qualité de cette publication, et de m'en avoir fait bénéficier lors de l'opération "masse critique" de Babelio. le petit mot joint à l'envoi m'a beaucoup touchée.
Commenter  J’apprécie         50
Plusieurs livres consacrés à la question du plastique sont sortis récemment. J'ai choisi ce livre car il s'agissait d'une enquête et non d'un guide pratique. Et je ne regrette pas! Il y a certes beaucoup d'informations, mais toutes très intéressantes et qui permettent de faire le tour complet du sujet! Je pense que ce livre deviendra une référence sur le sujet : il permet à quiconque de bien comprendre les enjeux, les solutions (et les freins!) pour combattre la pollution plastique. Les solutions sont à tous les niveaux comme le dit le sous-titre et chacun à son échelle, peut et doit agir! A recommander à tous ceux qui se posent des questions sur le plastique!
Commenter  J’apprécie         30
Les pollueurs ne sont pas sensibles à ces messages, car ils estiment normal qu'il y ait quelqu'un pour nettoyer derrière eux ou, tout simplement, car cela ne leur pose pas de problème que leur environnement soit souillé. Dans ces conditions, la génération des amendes semble être la dernière solution. [...] Qui continuera à jeter des détritus n'importe où, s'il lui en coûte 68 euros à chaque fois ?
Pour aller encore plus loin et diminuer le recours aux bouteilles d'eau, il faudrait avoir accès facilement à de l'eau du robinet hors foyer. Malheureusement, les fontaines d'eau potable sont désormais rares dans les lieux publics, où l'eau du robinet a laissé sa place à l'eau en bouteille. Or, la bouteille la plus respectueuse de l'environnement n'est pas celle qui est recyclée, mais celle qui n'est pas produite.
Bien que louables et utiles, les opérations de nettoyage n'en demeurent pas moins à double tranchant, car elles sensibilisent mais déculpabilisent à la fois. En effet, elles peuvent donner l'impression, pour les esprits les moins avisés, que quelqu'un sera toujours là pour nettoyer les déchets de ceux qui polluent. Mais l'immensité de la pollution ne se ramassera pas à coups de pelle et de bonne volonté ! Les opérations de nettoyage constituent un palliatif à court terme qui ne s'attaque pas aux causes réelles de la pollution.
Jeter les déchets dans les fleuves ou la mer sera encore longtemps la seule solution pour s'en débarrasser. Le fait n'est pas nouveau, c'est une pratique ancestrale. Mais avant le plastique, les déchets étaient organiques, et donc biodégradables. Aujourd'hui, c'est une autre histoire !
Les algues constituent une ressource prometteuse : selon l’ONU-eau, les bioplastiques produits à base de microalgues cultivées dans les eaux usées pourraient à moyen terme remplacer le plastique traditionnel, à des coûts moins élevés.