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EAN : 9782370490551
320 pages
La Volte (18/01/2018)
3.9/5   21 notes
Résumé :
Sur l'île de Ross, aux confins de l'Antarctique et à une date indéterminée, le volcan Erebus couve la ville de Susto, métropole mythique à la population cosmopolite, fourmilière de colons, de mineurs, de triades, de minutemen et d'enfants perdus. Cité en éventail scindée par des murs jadis protecteurs, mais devenus instruments d'oppression, Susto est le théâtre des soubresauts des derniers représentants d'une humanité aux abois. Les sustoïtes tentent de s'y bâtir un... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Susto est une lecture exigeante, j'ai mis trois chapitres à m'habituer à la narration très particulière et jusqu'au dernier chapitre pour en comprendre tout le sel.

Ce roman transgresse à peu près tous les codes pour nous raconter la vie d'une Utopie, dont je n'ai compris la véritable teneur que dans les dernières pages. Je pense n'avoir jamais lu un livre qui se transfigure autant à la lecture de la fin. le schéma narratif explose : chapitrage inversé comme un compte-à-rebours jusqu'au milieu du livre, temporalités perméables, superposables, interchangeables,... et pourtant le temps s'écoule, inexorable, comme de la lave.

C'est donc une histoire dont le héro est Susto, un territoire peuplé d'humains. Une galerie de personnages taillés dans un quotidien exceptionnel qui se croisent, se rencontrent, interagissent, se cherchent, se perdent,... au rythme de "leurs" volcans qui semblent tout d'abord synchrones avec leurs humeurs politiques.

Les manifestations volcaniques sublimées, les paysages surréalistes, les images et les métaphores m'ont conquise.

Dans un futur postdiluvien, une colonie survit en Antarctique, sur l'île de Ross dont le climat est devenu "tempéré", le reste de la planète est dit inhabitable car trop chaud. Certains, à Susto, conservent l'espoir ou le rêve qu'il existe d'autres colonies, ailleurs, au Groenland peut-être ?

J'ai commencé par lire Susto comme une expérience littéraire audacieuse, passionnante et je l'ai terminé comme une histoire inoubliable. Je ne peux qu'enjoindre lecteurs de SF et amateurs de choc littéraire à lire ce livre. Les mots "à lire d'urgence" vont finir par figurer en bandeau de toutes les publications des éditions La Volte !
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Tu vas restée saisie par les premières pages.
D'abord ça.
La beauté du texte. Les portraits humains au pinceau très fin. le décor est flou, leurs traits sont précis, l'alliance du naif et de l'impressionnisme.
Impressionnée, tu l'es.
Tu ne pensais pas que l'on pouvait écrire si bien quand on écrit si fou.

Voici l'Antarctique déglacée.
Maintenant tempérée. S'y est refugiée une poignée de personnages. Ailleurs il ne reste rien. Parait-il. Pourtant chacun espère, se surprend à tendre l'oreille, à retenir son souffle. Et si. La vie. Encore.

Grimpée sur le dos du volcan Susto, cette population vit en hyper vigilance, bouffée par ses angoisses et ses sursauts.
Tu vas tous les croiser. Les lier.
Accepter les visions surréalistes et les images comme des flashes.
Les aimer.
En redemander.

Fresque libre aux multiples inspirations littéraires. Tu peux à peine definir ce livre, tant il est foisonnant. Aucun mot n'existe pour dire la poésie de cette écriture sans compromis, tranchante, presque expérimentale.

Un bijou d'audace et de talent.
Merci à celui qui l'a déposé dans cette boîte à livres.
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Un roman comme je les aime, un roman qui va et change, qui se métamorphose tranquillement sous nos yeux.
On découvre d'abord un microcosme peuplé de personnages plus ou moins banals ou caractéristiques, jamais stéréotypés, vivant sur le dos de Susto dans une société à moitié utopique (à moitié seulement). Chacun est brossé à petites touches impressionnistes, dans une langue inventive, souvent drôle ou tendre... La galerie de personnages s'animent sous nos yeux au gré d'une multitude de références éclectiques puisées à différents univers qui participent au charme de la lecture.
L'univers du roman, lui, n'est sans pas idyllique au départ, mais il paraît pourtant relativement clair avant la fin du compte à rebours. Car alors, presque insensiblement tant le style reste égal, qui sert de liant, le roman s'assombrit *profondément* et acquiert une dimension tragique – si du moins l'on ne considère que l'intrigue. Mais là encore, et c'est ce qui fait la beauté de ce roman, luvan choisit plutôt l'intime que le grandiose, le lyrique plutôt que l'épique – c'est dans la trame de ces destins entre-tressés que se montre le destin plus vaste du microcosme décrit et des enjeux politiques qui y prennent place.
Sans effets de manche, le résultat est un roman à la fois poignant et délicat, qui accueille généreusement son lecteur.
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J'ai aimé ce roman parce qu'il est très original du fait de sa structure narrative et de l'histoire. C'est une narration éclatée qui suit plusieurs personnages. La narratrice ne finit pas toujours ses phrases ou les termine parfois par des signes ou des onomatopées.
L'histoire est assez difficile à résumer, elle se dévoile au fur et à mesure. On comprend que les éruptions volcaniques sont fréquentes, qu'une se prépare, sans doute plus violente que les précédentes. On comprend que Susto est une dictature, qu'une langue commune a existé et que les humains étaient liés par cette langue, l'espanto, mais qu'elle se perd ce qui entraîne la division de la population peu à peu, que la vie humaine a du mal à persister, et que la révolte et l'insurrection grondent portées par les pamphlets d'Adina Sadovska, prophétesse.
C'est un roman expérimental, assez complexe à expliquer. En tous cas, expérience réussie de mon côté.
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Au-dessous du volcan antarctique : réchauffement climatique, bouillonnement socio-politique et mythologie populaire. Un très grand roman.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2018/01/18/note-de-lecture-susto-luvan/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Les hélicoptères font leur apparition un à un, mordorés par une turgescence de lave rouge. Ils visaient sûrement l’esplanade, mais les vents dominants les poussent vers le mont Bird et ils s’abîment dans la baie de Lewis, à bout de carburant. Adina Sadovska n’a jamais considéré que les hélicoptères ressemblaient à des libellules. Ils ne sont pas assez allongés. Ne passent pas assez de temps tête en bas. Mais à les voir s’échouer, depuis le nouveau cimetière, elle leur trouve pour la première fois un soupçon de poésie. D’autant que l’un se pose sur l’autre et les ferrailles se mêlent.
Depuis deux jours, Adina Sadovska se réveille un goût ferrugineux à la bouche, comme si elle suçait des boulons. Voir les aéronefs s’empêtrer lui donne instantanément l’impression de les comprendre. Elle devine alors avec fulgurance ce qu’il adviendra d’elle. Son futur est technicien? Son avenir est une machine.
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Ça pourrait commencer aujourd’hui.
Waldman n’a pas terminé de compiler les mesures du spectromètre.
Le soleil rasant du printemps grêle le vitrage crasseux du laboratoire, qui projette à son tour, sur le cahier noirci de chiffres, un filtre couleur boue.
À l’horloge, c’est déjà l’aube. Laure a oublié son briquet. Waldman l’empoche, s’étire, saisit sa tasse et lance un regard hébété à la cour du Cloître, aka l’Université Shackleton.
Dehors, des corneilles. Des feuilles mortes, sur le gravier, raclent comme le couteau contre une pierre à aiguiser.
Waldman prend une gorgée de café. Il est froid. Elle grimace et les voit. D’un bord à l’autre de la cour. Cortège épais de plusieurs centuries.
Les fourmis.
Leur va-et-vient de serpents aux vertèbres mal soudées l’écœurent. Le café froid, le vent incessant, l’admonestation du doyen Mattissen, le café froid, les fourmis, leurs sinuosités déboîtées, le preshave du doyen. Par-delà la cour, derrière la palissade, un chien mâche en claquetant. Une branche ou bien une oreille de porc. Waldman court vers les toilettes, n’y parvient pas et dépose un filet de bile sombre dans le couloir M7 du département des Sciences de la Terre.
C’est alors qu’elle tremble.
La terre.
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Quand on voit souvent la même personne au même endroit, ça devient un fantôme.
Quand on répète cette phrase trois fois, ça devient la vérité.
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Lorsque Hanao s'est rasé le crâne pour devenir moniale, elle a eu l'impression de ponctuer une longue phrase. Lorsqu'elle a détaillé son reflet dans la mare d'étain du monastère, elle a su que cette ponctuation était juste. Qu'enfin, sa vie se prononçait correctement.
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L'université Shakelton semblait à Walman immunisée contre le changement, sa pierre trop grise pour se lézarder. Sa constitution trop scientifique pour tomber raide dingue des œillades du temps. Waldman pensait que la vieillesse n'arrivait pas aux universités, que c'était un truc de mortels. Ainsi, par un hasard de la génétique, Waldman est la copie quasi conforme de sa mère. Dans le miroir, elle connaît le reflet de sa vieillesse. Anticipe les rides, les taches. Ici, là, elle vieillira. Mais l'Université ?
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