Toc, toc, toc… Je me réveille avec une sensation de malaise, il m’a semblé entendre trois coups frappés sur le mur. Peut-être ai-je rêvé…
J’ouvre les yeux, tends l’oreille, plus rien, juste le silence oppressant de la nuit. Je reste allongée, immobile. Ma respiration est rapide, je me sens de plus en plus oppressée. Je tourne la tête pour regarder mon radioréveil, il est 1h23.
Pendant quelques longues minutes, j’essaye de retrouver mon calme, en vain. J’ai la désagréable impression d’être observée. Je décide de prendre sur moi et d’aller voir si la porte d’entrée est bien fermée à clé. Malgré l’angoisse qui me gagne, je sors de mon lit, j’enfile mon peignoir et après avoir allumé, je m’engage dans le couloir qui sépare ma chambre du salon. En passant devant la chambre de Léo, je décide de vérifier si ce n’est pas lui qui a fait du bruit. Je pousse doucement le battant de la porte, mon pouls s’accélère. Je passe la tête par l’ouverture pour avoir la vue sur son lit et je me fige. Un étau glacé me serre la poitrine. Le lit est vide.
Je me penche pour le prendre dans mes bras et là, une chose formidable se produit… Il me sourit. Son premier sourire ! Je suis sous le choc, émerveillée. Je sens une énorme bouffée d’amour me submerger. Ce sentiment aussi inattendu que violent me transperce le cœur. Je n’ai jamais éprouvé de toute ma vie un élan d’amour si fort, si intense. Je regarde ce petit être dans son lit et je me rends compte que je l’aime plus que tout, qu’en l’espace d’à peine un mois il est devenu toute ma vie. J’en suis tout émue, submergée par un bonheur indescriptible tant il est fort. C’est mon bébé, c’est mon enfant !
Puis je me fige, tétanisée ! J’ai l’impression d’être cernée par un brouillard diffus qui m’empêche de discerner ce qui m’entoure. Ma respiration est bloquée et mon cœur bat violemment dans ma poitrine. Ce magnifique sentiment d’amour vient de laisser place à une violente angoisse. Une pensée horrible vient de s’immiscer sournoisement dans mes pensées : je pourrais faire du mal à mon bébé, je pourrais le tuer…
Tous les jours qui passent me prouvent que l’enfer n’est pas un mythe ! Il n’attend pas que la mort vienne nous emporter, non… Il est plus sournois, bien réel, invisible pour une personne non initiée. Il est en moi.
Il est dans ma tête.