Pas facile de faire une critique après cette lecture. Il m'a fallu laisser passer un peu de temps.
Quelle douleur, quelle désespérance, mais quelle force, quelle énergie aussi.
Une magnifique écriture qui vient des tripes, qui va aux tripes.
Le récit est mené par Lucille, ou par « je », c'est pareil, c'est la même, et cette alternance du sujet rythme les émotions, les urgences.
Lucille est belle, Lucille est seule, malgré son bébé, son mari, ses amis, les saisons.
Lucille est seule avec ses souvenirs enfouis, ses angoisses, ses névroses, malgré ses efforts, malgré ses sculptures, malgré la nature, forte présence si bien décrite.
La limite est si fragile entre la démence et la raison.
On plonge avec elle, on se noie avec elle, on remonte avec elle.
Et on referme le livre en plein désarroi en même temps que plein d'espoir. Troublé au plus profond de soi.
Quelle sincérité dans l'écriture, c'est émouvant.
D'autant qu'en tant que lorraine, j'ai tout retrouvé de la nature, des saisons, des couleurs, des ambiances, de Nancy, de la pépinière…..
C'est le deuxième livre que je lis d'
Anne Calife, une deuxième superbe découverte.
Vite, lire les autres.