Dans ce troisième et avant dernier tome du
Tarzan de
Russ Manning, vous y trouverez les 2 dernières histoires issues des strips quotidiens dans la presse américaine :
- Korak dans les rapides du N'yanza
-
Tarzan retourne au coeur de la terre
Mais aussi la suite des strips du dimanche (parution hebdomadaire) avec :
- Jad-Bal-Ja et les singes
- Korak à Igotha
L'ouvrage est encore évidemment accompagné d'une préface particulièrement bien documentée, dans lequel on y apprend beaucoup sur la période
Tarzan de
Russ Manning et les quelques astuces qu'il a employé pour obtenir du sponsor (notamment Zodiac).
Cet homme était un travailleur acharné cherchant la perfection, visant et corrigeant le moindre détail imparfait.
Et cette rigueur se reflète complètement dans son dessin.
Son style réaliste n'a pas son pareil. Tout est admirablement maîtrisé, des aplats de noirs au choix des couleurs en impression quadrichromie, de la finesse du trait aux effets et techniques déployées (hachures, usage de trame de fond, jeu de lumière etc..).
Ce qui est aussi très appréciable aussi, c'est le côté science-fiction vintage dont je ne me lasserai jamais.
Ces mondes extraordinaires imaginés par
Edgar Rice Burroughs regorgent de monstres bestiaux ou humanoïdes tous plus dangereux les uns des autres.
Les costumes de différents protagonistes secondaires sont souvent des merveilles du kitch retro, à la façon Flash Gordon. On arrive même à imaginer les reflets du soleil dans les armures ultra-réfléchissantes.
Les personnages sont toujours propres et ont fière allure.
Les femmes sont divines et courageuses, parfois faibles, tantôt fortes... Au diable les clichés des années 70 !!
Les animaux paraissent presque vivants et sont extrêmement bien réussis. On sent bien l'étude des sujets.
Les scénarii, toujours emplis d'action et d'aventure, sont souvent des critiques sociétales caricaturées.
Ainsi politique, colonisation, guerre, complots, etc.…, illustrent la bêtise humaine et permettent une morale à chaque histoire, souvent encore bien contemporaine.
Le découpage démontre bien la rigueur du travail de l'artiste, les bordures de case sont incroyablement rectilignes, rien ne dépasse. La taille des caniveaux est constante et les vignettes d'une hauteur standardisé, dues probablement à des contraintes d'impression…
Bref un beau gaufrier.
Ces ouvrages sont vraiment remarquables, et ils méritent vraiment le prix Eisner Award attribué en 2014.
A lire et à relire !
Lien :
https://www.7bd.fr/2020/04/t..