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EAN : 9782757842812
408 pages
Points (08/01/2015)
3.55/5   297 notes
Résumé :
Enez Ar Droc'h. L'île des fous, comme l'appellent les locaux. Pour Marko Voronine, clandestin traqué par la mafia roumaine, Belz semblait l'endroit idéal pour se faire oublier. Mais dans cette enclave portuaire, les étrangers ne sont pas aimés et Marko se brouille avec un marin, Jugand. Quelques jours plus tard, son cadavre mutilé est découvert. Marko sait son temps compté et la fuite impossible.Emmanuel Grand, né à Versailles en 1966, a passé son enfance en Vendée,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (105) Voir plus Ajouter une critique
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Le truc avec Emmanuel Grand, c'est qu'on est presque voisins.
Donc bien sûr j'avais eu vent de ses bouquins.
Donc bien sûr j'ai maintes fois été tentée de les lire, maintes fois contrée par Lolokiprocrastine, une copine du genre collante je t'expliquerai.

Le truc avec Emmanuel Grand, c'est qu'un soir de juillet dernier voilà-t-y pas que je le rencontre chez des potes au hasard d'une fiesta (une teuf hein, pas la voiture)
Zicmu à donf… bonjour, bonsoir, Emmanuel, Lolo, enchanté, ravie, tout ça.
Zicmu à donf toujours… longue et affable conversation à thématiques diverses – l'écriture, la lecture, sa progéniture, ma progéniture, les vacances en voiture (la voiture là c'est surtout pour la rime bien sûr) – au bout de laquelle je promets (enfin, je me promets, parce que Manu, lui, il a rien demandé) de lire au moins un de ses deux romans avant la fin de l'année (un troisième opus est dans les starting-blocks si j'ai bien tout compris). Les congés se pointant à grands pas qui plus outre, un polar pour l'été c'était pas la mauvaise idée.

En éventail de doigts de pieds sur une plage de l'île lumineuse (dit l'office du tourisme) où j'avachis d'ordinaire ma torpeur aoûtienne, j'ai donc ouvert Terminus Belz.

Niveau escale insulaire et embruns atlantiques, à une ou deux saisons près j'étais plutôt raccord. Niveau ambiance en revanche c'était nettement plus calme sous mes orteils que du côté des récifs de Belz, Enez Ar Droc'h, l'île des fous (dit l'office du tourisme mais à vérifier).

Emmanuel Grand y plonge l'essentiel de son intrigue, un îlot fictif inspiré de Groix (dit-il), microcosme d'irréductibles marins-pêcheurs armoricains peuplé de mythes fantastiques non moins irréductibles voire tout aussi bretonnants. Cerise sur le cargo, le débarquement inopportun d'un jeune réfugié ukrainien, ainsi que d'un impitoyable gang de mafieux roumains lancé aux trousses d'icelui, plombera un peu plus encore l'atmosphère qui n'en demandait pas tant pour partir en quenouille.

Thriller un brin oppressant mêlant le réel au surnaturel, l'enquête policière et la chronique sociale, ce premier roman d'Emmanuel Grand se révèle assez prenant, agréable à lire et habilement structuré. Certes, il n'ambitionne pas de concurrencer Lehane ou Stephen King mais dans le genre, et malgré parfois quelques clichés ou petites longueurs, Terminus Belz tient plutôt bien la mer.


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Mark'os tombe sur un...

La mafia roumaine aux trousses, Marko, clandestin ukrainien répond à une annonce et trouve refuge au bout du monde, en Bretagne, à l'île de Belz. Embauché sur le chalutier La Pelagie par le bourru Caradec, Marko fait délier les langues des marins du bar de l'Escale ; Marko a le mal de mer, pas vraiment le pied marin, ni grec...Justement, un pied tranché, Pierrick un marin brut de décoffrage, vient d'en retrouver un dans ses filets de pêche, un mauvais signe et pas le dernier qui va semer le trouble dans l'île aux fous. Le coupable est tout trouvé...

Bonne surprise pour ce polar d'Emmanuel Grand qui déboussole, fait tourner la tête - de l'Ukraine, Roumanie, France, Bretagne- l'estomac - par son escale très mousseuse - et qui revigore par son air marin.

Belz, c'est un drôle de microcosme, une petite île bretonne en vase clos et en fût de chêne, avec son bistrot, son église, sa librairie, ses secrets, ses légendes bretonnes, ses chalutiers et son étranger...

Les sujets sont vieux comme le monde : la peur de l'Autre, le racisme, le chômage, l'alcool, la religion les légendes et la mafia.

Les personnages ont de sacrées gueules : Caradec, le patron bourru, Pierrick, une barraque et barrique percée, Venel, un libraire soulant de légendes, un drôle de Papou insulaire, des méfiants mafieux comme Vlad et Dragos et l'héros Mark'os qui ronge son..

Terminus Belz, un polar breton qui vaut bien l'Escale....

Merci à Babelio, à la SNCF et aux éditions Liana Levi pour cette découverte insulaire.




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Cours Marko, cours ! T'as la mafia roumaine au cul, Marko.
Fallait pas buter les passeurs, les bâtards ... abuser d'une jeune et belle fille ! Et piquer leur thune ! Franchement !
Allez les mecs faut qu'on se sépare, qu'on se planque : on s'appelle pas pendant un an. Mais ou aller ou se planquer, la mafia à des tentacules partout, prêt à tenta … enfin bon.
- C'est vous qui cherchez un marin ?
- Ouais, vous avez déjà navigué ?
- en Grèce sur un bateau usine.
- OK … il y a un bateau à deux heures ? Rendez-vous à l'embarcadère de l'île de Belz.
L'île de Belz, Enez Ar Droc'h en local, l'île des fous. Il s'y passe des trucs, des trucs pas comme ailleurs … des trucs qu'on n'explique pas. Une île de marins fort en gueule, de vieilles légendes et de croyance, une île ou les mystères sont bien entretenus à grand coup de silence et de regards équivoques.
T'arrêtes pas Marko, ils sont tous après toi maintenant: la mafia, les flics, les marins et même l'Ankou. Cours Marko, cours !
Un thriller au rythme haletant avec quelques havres de paix comme pour reprendre respiration. Un roman qui surfe sur pas mal de vagues, la mafia qui contrôle tout, celle du racisme gratuit, du drame social pour les pêcheurs, de la mythologie et surtout celle de l'immigration avec l'arrivée d'un étranger dans une petite communauté.
Un roman qui vous prend par les tripes dès les premières pages pour vous laisser hébéter, exsangue avec le mot fin.
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Polar de mer, de légendes bretonnes et d'immigration clandestine.

Un groupe d'Ukrainiens tente de passer en France, mais les choses trouvent mal et ils doivent se séparer, poursuivis par le réseau mafieux. L'un deux, Marko, devient par hasard pêcheur sur une île bretonne fictive. Entre la méfiance des habitants, la police de l'immigration, la mafia roumaine et un crime horrible commis par une créature surnaturelle, la vie n'est pas facile pour l'Ukrainien.

Un polar qui parle de la vie en mer et j'avoue que j'aime bien découvrir les légendes anciennes. Dans ce roman, on rencontre le personnage de l'Ankou, le serviteur de la mort, le collecteur des âmes. (Une des seules créatures qui peut se réjouir de la pandémie…)

Un polar au rythme soutenu et une intrigue d'une belle complexité, même si les policiers n'y sont pas vraiment mis en vedette.
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Partenariat BABELIO - SNCF, j'ai eu le plaisir d'être sélectionnée !

On plonge dans ce polar comme on plonge en enfer ! Marko, jeune Roumain fuit son pays. Clandestin à la merci de passeurs non scrupuleux son passage pour la France va très vite tourner au cauchemar !

Marko et ses compagnons de galère vont alors devoir tuer pour survivre et fuir !!!! A ce moment là, la mafia roumaine va n'avoir de cesse de retrouver les passagers justiciers pour se venger !

Les clandestins se séparent à l'arrivée en France et c'est Marko que l'on va suivre plus particulièrement. Celui-ci pour se fondre dans le paysage va se chercher du travail loin du continent sur l'île des fous, Belz !
Il se fait passer pour un pêcheur lui qui n'est même pas un marin d 'eau douce pour aller travailler sur l'île... Il se croit à l'abri sur cette île mais finalement le danger va être encore plus présent !

Ce livre est un savant mélange de modernité et de croyances bretonnes !

En cela Emmanuel Grand a su captiver mon attention. L'auteur alterne entre des chapitres consacrés à la vie sur l'île et ses fameuses légendes et la traque de la mafia sur le continent.

Marko est un homme attachant et on espère pour lui que sa situation va s'arranger.

Si j'ai aimé le déroulement de cette histoire et l'écriture de l'écrivain ayant savamment mixé modernité et traditions, j'ai été moins convaincue par le dénouement et ses explications un peu trop tarabiscotées à mon goût.

Au final, une bonne lecture qui m'a embarquée entre réalité et cauchemars sur une île bretonne.

Des personnages hauts en couleurs de Dragos le tueur fou à Papou l'îlien pétrit de croyances bretonnes.

Et surtout l'Ankou... Finalement peut être le personnage principal de ce roman...

Merci à Babelio et à la SNCF pour ce partenariat !
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critiques presse (2)
Telerama
22 janvier 2014
Tantôt thriller qui dégrise, tantôt roman social inspiré, Terminus Belz déploie sa belle architecture et son écriture musicale jusqu'à la dernière page.
Lire la critique sur le site : Telerama
Actualitte
10 janvier 2014
Même si la fin n'est peut-être pas à la hauteur de l'intrigue, un brin décevante, Emmanuel Grand surprend son lecteur, de bout en bout, captive sans effort, a su trouver un rythme très personnel et original et son héros, au caractère bien trempé mais bourré d'humanité attache forcément.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (48) Voir plus Ajouter une citation
Les ronces lui attrapaient maintenant les deux bras, à droite, à gauche. Il lui fallait courir au milieu du chemin dans la boue et dans les flaques. Marko courait. Ça giclait autour de lui, comme si les arbres et les buissons lui crachaient à la figure. Il se débattait, son dos était couvert de sueur. Il respirait fort et des éclaboussures lui entraient dans la bouche. Il fallait donner des coudes. Se battre contre la végétation qu se refermait sur lui. Marko donnait des coups de bâton, comme un fou. Puis soudain, l'étreinte des buissons se desserra. Le chemin s'ouvrit ; c'était du moins son impression car il faisait aussi noir que dans une tombe. Il glissa. Ses mains plongèrent dans la boue et quand il se releva, la silhouette se tanait devant lui, à un jet de pierre, immense. Elle le regardait des ses yeux brûlants comme deux tisons de braise. Marko était pétrifié. Il se retourna. Derrière lui, le sentier avait disparu. A sa place une muraille de ronces lui barrait la route.
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Après leur journée de pêche, Marko se précipita chez Venel. Une suave odeur de café régnait dans la boutique. Le libraire, occupé avec un client, lança une œillade inquiète au jeune homme puis, quand la petite clochette tinta, il se pressa vers lui : « Marko vous tombez bien, il fallait que je vous parle. La police est venue. Ils ont ouvert une enquête pour le pied coupé. Ils n’ont encore rien trouvé et si vous voulez mon avis, ils ne trouveront rien avant longtemps, mais….ils veulent interroger tout le monde…
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Pendant cinq jours, la météo avait été exécrable. Un vent glacial de nord-ouest soufflait ses quarante noeuds en permanence, formant des creux de quatre mètres à quelques encablures de la bouée de Pil’hours. Chaque soir, alors que les chalutiers et les caseyeurs ronronnaient dans le port, des lames venaient se briser sur les digues dans un vacarme effrayant. L’avis de tempête n’avait cependant pas été diffusé, qui les aurait cloués à quai. Il fallait sortir et c’étaient les pires conditions qu’on puisse imaginer.
Marko souffrait de tout sur la Pélagie. Du froid, du bruit, des brûlures du sel, du mal de mer. Caradec, au contraire, endurait ce régime avec une facilité déconcertante. Il avait raconté à son jeune matelot les campagnes de Terre-Neuve dans les années soixante-dix, quand il fallait trancher le poisson sur le pont par moins trente pendant douze heures d’affilée. Seuls les plus anciens avaient fait Terre-Neuve.
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Marko approcha sa main du bras de Caradec et la retira sans l’effleurer. Puis il sortit dans la cour, fit quelques pas, jeta son mégot dans les gravillons et s’assit sur le capot encore chaud de la camionnette. Depuis la veille, le visage effaré de Papou l’obsédait. Il avait tenté plusieurs fois d’y trouver du sens, mais à chaque fois, l’histoire se dérobait à son raisonnement. Quelle que soit la manière dont il s’y prenait, il en arrivait toujours à la conclusion que Papou se racontait des fables. Qu’autrefois il ait été un marin courageux, sans doute. Qu’il ait sillonnée les mers du globe, pourquoi pas ? C’était le reste qu’il n’arrivait pas à avaler. L’histoire de cet ange des morts, cet Ankou que l’on pouvait toucher du doigt, de ces signes qu’il distillait parmi les vivants. Pendant tout le temps de son récit, Papou avait bu bière sur bière, sans arrêt et sans soif. Sa déchéance était irréversible. Il dévalait une pente qu’il ne parviendrait plus à remonter. Ceux qu’il aimait étaient morts. Le monde tel qu’il l’aimait se dérobait. Et toutes ces histoires étaient comme des branches auxquelles il tentait de se raccrocher. Mais sa chute était inexorable. Un jour, il verrait peut-être l’Ankou le rattraper dans sa cabane, le serrer contre un mur et lui tordre le cou. Plus tard, on découvrirait son corps inanimé, non plus ivre mort mais bel et bien mort d’ivresse. Marko, mal à l’aise, se promit de retourner voir bientôt le marginal pour essayer d’en savoir plus.
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Il y avait à Belz de nombreuses maisons touchées par le malheur. Un malheur qui prenait toujours, quelle qu'en soit la forme, la couleur de l'eau. L'eau trouble, l'eau noire, l'eau déchaînée et hurlante contre ces hommes qui avaient fait le voeu de la braver chaque jour que Dieu fait pour nourrir leurs familles et gagner leur vie. Et ce corps à corps incessant des hommes contre la mer dans lequel elle remportait un nombre incalculable de victoires faisait partie de la vie d'une île comme Belz. Chaque maison pleurait un père, un fils, un cousin... Et quand elle ne le pleurait pas, c'était qu'elle ne le pleurait pas encore. Mais les corps disparus, engloutis, avalés comme de vers de vase par l'océan avaient un destin honorable, révéré par tous, dont les familles pouvaient tirer fierté et compassion.
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Vidéo de Emmanuel Grand
Extrait du livre audio "Sur l'autre rive" d'Emmanuel Grand lu par Sylvain Agaësse. Parution CD et numérique le 15 septembre 2021.
https://www.audiolib.fr/livre/sur-lautre-rive-9791035406479/
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